Le bonheur est simple

J’ai trouvé ce texte qui circule actuellement sur internet. Cela fait partie des bonnes surprises de la toile ! De plus, il en rapport avec notre réflexion actuelle sur la méditation, la pleine conscience, la mindfulness. Je ne peux résister au plaisir de le faire partager sur ce blog :

« Il n’y a personne ici
Une vieille dame très pieuse arriva un jour en pèlerinage à Wat Pah Pong depuis sa province voisine. Elle dit à Ajahn Chah qu’elle ne pourrait pas rester longtemps car elle devait rentrer s’occuper de ses petits-enfants et, comme elle était âgée, elle demanda s’il pouvait lui donner un bref enseignement sur le Dhamma.  Ajahn Chah lui répondit avec virulence :
« Écoutez donc ! Il n’y a personne ici — que ça ! Pas de propriétaire : personne qui soit vieux, qui soit jeune, qui soit bon ou mauvais, faible ou fort. Juste ça et c’est tout — différents éléments de la nature qui suivent leur cours, tous vides. Personne qui est né et personne pour mourir ! Ceux qui parlent de naissance et de mort parlent le langage des enfants ignorants. Dans le langage du cœur, du Dhamma, il n’existe rien de tel que la naissance ou la mort ! »

Le véritable fondement de l’enseignement est de voir le soi comme étant vide. Mais les gens viennent étudier le Dhamma pour faire grandir leur image d’eux-mêmes, ils ne veulent donc pas faire l’expérience de la souffrance ou de la difficulté. Ils veulent que tout soit agréable. Peut être veulent-ils transcender la souffrance, mais, tant qu’il y a un soi, comment peuvent-ils s’y prendre ?

C’est tellement facile une fois que l’on a compris. Si simple et si direct ! Quand des choses agréables se présentent, comprenez qu’elles sont vides. Quand des choses désagréables se présentent, voyez qu’elles ne vous appartiennent pas ; elles passent. Ne vous liez pas à elles comme si elles étaient vous, ne vous voyez pas comme les possédant. Si vous pensez que ce papayer est à vous, pourquoi n’êtes-vous pas blessé quand on le coupe !? Si vous pouvez comprendre cela, vous êtes sur la bonne voie, la voie de l’enseignement du Bouddha, de l’enseignement qui mène à la Libération.

Les gens n’étudient pas ce qui est au-delà du bien et du mal. C’est pourtant cela qu’il faudrait étudier. Ils disent : « Je vais être comme ceci, je vais être comme cela. » Mais jamais ils ne disent : « Je ne vais rien être du tout parce qu’en réalité il n’y a pas de ‘je’. » Cela, ils ne l’étudient pas.

Une fois que vous comprenez le non-soi, le fardeau de la vie disparaît. Vous êtes en paix avec le monde. Quand on voit au-delà du soi, on n’est plus attaché au bonheur et on peut être vraiment heureux. Apprenez à lâcher prise sans lutter, simplement lâcher prise, pour être exactement comme vous êtes — sans saisie, sans attachement, libre.

Tous les corps se composent des quatre éléments : la terre, l’eau, l’air et le feu. Quand ces éléments sont réunis pour former un corps, nous disons que c’est un corps masculin ou féminin ; nous lui attribuons un nom pour l’identifier plus facilement. Mais en réalité il n’y a personne : seulement de la terre, de l’eau, de l’air et du feu. Ne vous enthousiasmez pas pour un corps, ne soyez pas orgueilleux d’un corps. Si vous y regardez de près, vous n’y trouverez personne. »

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4 réponses à “Le bonheur est simple”

  1. PhilB dit :

    Ce n’est qu’une facette de la vérité. L’autre facette est que l’individu est bien réel, car c’est l’individu

    • PhilB dit :

      (oops, je continue… c’est l’individu qui a cet expérience de vacuité).
      Réaliser cette dialectique être/devenir, c’est l’éveil du zen. Faire d’une expérience de vacuité et du monde de l’Esprit l’unique réalité est une idéologie.. c’est une bonne thérapie pour prendre distance avec les idées/émotions en cas de rumination, d’agitation et de dépression, mais cela n’est pas une bonne vision du monde, et cela n’amène pas à un progrès social..
      Pas intégratif du tout..
      Réaliser que nous sommes à la fois particule et onde, humain incarné avec un égo et esprit, réaliser cette dialectique, alors ça oui c’est intégratif.

      • je suis assez d’accord avec ce que vous dites Philippe, si on se place dans une vision intégrative idéale – ce qui peut devenir idéologique. Dans la réalité actuelle , l’insistance sur l’individu, le principe d’individuation, l’ego, est tellement forte, que pour rééquilibrer, il n’est pas mauvais, à mon sens, d’entendre cela, même si ça dérange.
        Rimbaud disait aussi quelque chose proche de cela en parlant de l’agir, il rentrait dans l’action comme s’il était déjà mort.

  2. PhilB dit :

    Oui, tout à fait, le relâchement de la conscience identifié sur le moi projeté, peut permettre une respiration et une ouverture au « tout autre »… mais faire de ce mode de fonctionnement élargie le seul mode valable est une idéologie peu fonctionnelle..c’est l’impasse des voies orientales pur et dur…
    Pour une approche équilibrée entre matière et conscience, ce que les chamanes appeleraient tonal/nagual, je recommande chaudement l’approche philosophique (donc de vision du monde) de Joel et Diana: http://www.joeldiana.com/index.html