Depuis une trentaine d’années que je côtoie le Bouddha et les histoires de sa vie si riche d’inspiration et d’enseignement, je ne connaissais pas les circonstances de sa mort. Je viens de réparer cette omission en lisant un agréable petit livre qui vient de paraître aux éditions Vega et s’intitule « Bouddha, sa Vie, ses Enseignements et leur Impact sur l’Humanité » et qui est une compilation de différents discours du maître indien Osho consacrés au Bouddha. Les textes sont bien choisis les photos très belles, et il y a un DVD à la clé, où l’on peut découvrir les images du maître, le regard étrangement lointain derrière sa grande barbe blanche. Voici un extrait du texte relatant la mort de Bouddha :
Cela se passa le dernier jour de la vie de Bouddha. Un pauvre l’invita à prendre un repas chez lui. C’était la routine : Bouddha ouvrait sa porte tôt le matin et il acceptait l’ invitation de la première personne qui l’invitait ce jour là. Il se rendait alors chez elle. Il avait l’habitude de prendre un repas par jour.
Le roi vint aussi pour l’inviter, mais sur le chemin un accident arriva, son chariot s’effondra, et il fut retardé. Il arriva juste quelques minutes trop tard, le Bouddha venait d’accepter l’invitation d’un pauvre (…)
Le roi dit : « je connais cet homme, je l’ai vu de nombreuses fois. Il essaie toujours, pourtant il n’a rien à offrir. Je t’en prie, abandonne l’idée d’aller chez lui.
C’est impossible, dit Bouddha. je ne peux pas refuser l’invitation de cet homme. Je dois y aller » Et il y alla.
Ce fut fatal pour son corps, parce qu’au Bihar, les pauvres ramassent les champignons, les font sécher, et les conservent pour la saison des pluies. Ils les utilisent comme légumes, et quelquefois ces champignons sont vénéneux.
L’homme avait préparé des champignons pour Bouddha, il n’avait rien d’autre seulement du riz et des champignons. Bouddha regarda ce qu’on lui offrait, mais refuser aurait pu blesser son hôte. Il mangea les champignons. Ils étaient très amers, mais d’en parler pourrait le heurter, aussi il les mangea tous sans rien dire, le remercia et partit.
Il mourut d’un empoisonnement alimentaire.
Quand on lui demanda, au dernier moment : « pourquoi as-tu accepté ? tu savais, le roi t’avait prévenu, les autres disciples t’avaient prévenu qu’il était si pauvre, qu’il ne pouvait pas t’offrir de la bonne nourriture. Tu es âgé, à quatre vingt deux ans, tu as besoin d’une nourriture saine. Mais tu n’as pas écouté.
C’était impossible. Chaque fois que la Vérité est invitée, elle doit accepter. Il m’invita avec une telle passion, un tel amour, comme jamais personne ne l’avait fait. Cela valait la peine de risquer ma vie ».
L’histoire est belle…
Effectivement l’histoire est très belle. Je l’ignorais. Je n’ai rien à ajouter, à cette histoire, elle se médite et se mâche, chacun pour soi dans le silence, comme tout ce qui se rapporte à la mort, la seule certitude de notre vie. Ce n’est sans doute pas une histoire vraie, c’est plutôt une métaphore, riche de sens et d’enseignement, que chacun peut interpréter à sa manière et dont la fonction est bien résumée par Joseph Campbell dans son magnifique livre « La puissance du mythe » :
Le mythe est ce modèle de référence à la transcendance absolue (…) Les images du mythe sont les reflets des potentialités spirituelles de chacun d’entre nous
Tags : bouddhisme, metaphores, mort, pauvreté, spiritualité
Le cheminement de la vie n’est pas toujours facile pour le commun des mortels, apprendre et accepter nos épreuves sont souvent difficiles à vivre, c’est ensembles que nous devrions y arriver plus facilement, mais dans ce monde égoïste, comment faire?????? ma maxime du jour, « it’s a long way home »
Parfois l’on devine ce qui nous attends, mais le destin est au bout du chemin.
Une bonne journée et merci pour le partage de vos recherches.
Si vous ne l’avez pas encore lu , et que vous appréciez les histoires du Bouddha, je vous conseille » Sur les traces de Siddharta » par le moine vietnamien Thich Nath Hahn( JC lattès). Mille anecdotes de la vie du Bouddha nous font rencontrer l’Intelligence par excellence incarnée dans un Etre rempli d’amour et de bienveillance pour tous les humains.
merci François pour votre commentaire, ce serait intéressant de vérifier comment Tich Nath Hahn présente cette histoire de la mort de Bouddha, s’il y a des différences et s’il propose une ou des interprétations.
Peut-être aussi pourriez-vous nous présenter une histoire de la vie de Bouddha qui vous a particulièrement touché dans ce livre.
Avant de mourir, le Bouddha, nous raconte Thich Nath Hahn, de peur que le pauvre soit accusé de l’avoir empoisonné, ordonna à son cousin Ananda d’aller lui dire que les deux repas qu’il avait le plus appréciés dans sa vie, étaient celui pris juste avant son éveil et celui mangé avant d’avoir passé dans le nirvana. Le pauvre ne devait que ressentir de la joie de lui avoir servi l’un des deux. Que dire de plus !
Sachant que le bouddha allait mourir bientôt, Ananda pleurait seul derrière un arbre. Il murmurait: » je n’ai pas encore atteint mon but spirituel et maintenant mon maître est mourant. Personne ne s’est jamais occupé de moi autant que mon maître »
Le Tathagata le fit venir et lui dit : » ne soyez pas triste, Ananda. Le Tathagata a continuellement rappelé l’impermanence de tous les dharmas. La naissance est accompagnée de la mort, l’apparition de la disparition, la réunion de la séparation……. Votre mérite est grand, mais vous pouvez encore progresser. Avec un petit travail supplémentaire, vous vaincrez la naissance et la mort et transcenderez toute peine. Vous en êtes capable. Rien ne me rendrait plus heureux ». Puis, devant les autres moines présents il vanta les mérites d’Ananda.
C’est seulement une fois le Bouddha décédé, que le vénérable Mahakassapa avertit Ananda, trois jours avant la grande réunion prévue pour rassembler tous ceux que le bouddha avait enseigné, qu’il comptait lui interdire d’y participer, sous le prétexte qu’il n’avait pas encore atteint la véritable réalisation. Se sentant offensé par ses paroles, Ananda s’isola trois jours et trois nuits dans sa hutte pour méditer. Juste avant l’ouverture de l’assemblée, le vénérable Anada avait atteint le Grand Eveil.
Même celui qui était le plus proche de Bouddha, comprenait son enseignement intellectuellement, mais il ne l’avait pas réalisé.
Merci François pour ce commentaire qui nous donne plein d’informations supplémentaires et l’envie de lire le livre de Tich Nath Hahn. Ce qui m’a amusé, c’est cette rivalité entre les disciples les plus proches, une fois que le maître est mort, avec la mise à l’écart d’Ananda. Décidément rien n’a changé !
Bouddha à manger du sukaramaddava « porc tendre », qui est belle et bien du porc et non des champignons.
LE DERNIER BUDDHA : http://www.mizuebachelard.com
35. « Mais ce Sûtra se nomme le premier de tous les Sûtras ; celui qui porte ce Sûtra, porte le corps même du Djina. »
Celle qui porte ce Sûtra, porte le corps même du Djina.
36. « Parlez, ô fils de famille ; moi qui suis le Tathâgata, me voici devant vous ; [qu’il parle] celui d’entre vous qui désire se charger de la possession de ce Sûtra, pour la fin des temps. »
Moi qui suis le Tathâgata, elle a parlé celle qui désire se charger de la possession de ce Sûtra pour la fin des temps.
Sûtra du Lotus de Mizué