La fumée est un symbole important de ce monde,
un symbole chargé de sens :
d’un côté elle représente tous les rejets délétères
d’un monde industriel engagé dans une croissance sans limite,
mettant en péril l’équilibre fragile de la biosphère
avec en particulier ce CO2 mortifère, qui réchauffe le climat ;
de l’autre côté, d’un point de vue spirituel ou immatériel,
elle signifie que tout est fumée
toute chose est vouée à disparaître
emportée par le vent
absorbée par l’immensité du ciel
tout,
y compris nos vies éphémères,
nos villes dont nous sommes si fières,
tout est fumée futile
tout est impermanence,
et plutôt que le grand fleuve d’Héraclite
où l’on ne peut jamais se baigner deux fois dans la même eau,
je préfère la fumée légère au dessus des toits,
car la fumée est belle
quand elle s’élance à l’assaut du ciel,
rivalisant de grâce avec les nuages autour d’elle,
la fumée est un spectacle de grande qualité,
devant laquelle chaque jour je m’émerveille.
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