En revenant d’une promenade dans la belle nature d’automne, j’ai écrit ce haïku :
« Novembre
les morts sont à la fête
une feuille tombe resplendissante »
Le soir j’ai feuilleté les livres de haikus des maîtres japonais :
« Une chataîgne tombe
les insectes font silence
parmi les herbes. »
Bashô
« Je ne veux plus avoir affaire
à ce monde sordide »
et se détache la goutte de rosée. »
Issa
Bercé par le silence des haïkus, je me suis endormi en toute sérénité
Très beaux haikus.
Belle saison.
J’avais écris quelques mots cette année durant ce mois de novembre:
L’automne et ses couleurs de feu qui danse.
Ses feuilles étalées sur nos coeurs,
Malgré le soleil, ne chantent déjà plus.
J’aime cette saison.
Le sol sent la décomposition épicée,
Un temps où les esprits
tourmentés par les âmes,
ces « vieilles folles »,
se mettent à craindre l’arrivée des vers
et autres insectes aux formes sculpturales
venant au festin
pour dévorer ce qui doit mourir.
On s’accroche à ce qu’il reste de l’astre,
en se congratulant, naïvement,
de la belle arrière saison
ou en se plaignant, amèrement,
des jours de pluie
toujours trop nombreux
pour les corps en sucre.
Surtout, ne pas penser à l’hiver
et son cortège funèbre
prêt à terminer le travail
des ouvriers de la terre
pour un nouveau commencement.