…Une vision intégrale pour les affaires, la politique, la science
et la spiritualité.
Il s’agit de la critique d’un livre de Ken Wilber, paru récemment aux éditions Almora, critique destinée au magazine Santé Intégrative n°40 (Juillet/août 2014)
Le titre est prometteur, il représente le vieux rêve de la philosophie : comprendre ce monde, comprendre le cosmos, comprendre le tout,
afin de tenter de mieux y vivre, avec plus de sagesse.
Beaucoup de grands noms de la philosophie à toutes les époques et dans toutes les cultures se sont mesurés à ce vieux rêve, mais Ken Wilber (KW) exprime une réelle originalité de propos, et ce livre, heureusement traduit par les éditions Almora, pour réparer un inacceptable ostracisme dont KW est victime en France depuis longtemps, ce livre paru originellement en 2001 est une étape importante de son oeuvre .
Ken Wilber l’Einstein de la conscience
Cet homme semble avoir tout lu, cela dans toutes les cultures occidentales et orientales, dans tous les domaines de la connaissance, en particulier la culture scientifique et la culture spirituelle.
Il en a tiré une grille de lecture « intégrale » sous forme d’un impressionnant schéma mis au point en 1995 dans son livre le plus important « Sex, Ecology, Spirituality » (pas encore traduit en France), et qu’il résume dans ce livre en l’appelant le schéma « tous quadrants, tous niveaux », le modèle de base de la vision intégrale, qui serait comme comme une cartographie totale ou intégrale, pour naviguer dans le monde en en comprenant le sens et la cohérence.
Ce modèle propose quatre perspectives fondamentales pour voir la réalité (les 4 quadrants).
Il y a le « je » la perspective du moi et de l’individualité, il y a le « nous » la perspective du collectif et du social, il y a le point de vue de l’intériorité, de la subjectivité, et enfin le point de vue de l’extériorité, le monde sensible, où excelle les sciences conventionnelles.
Dans chacun de ces quatre quadrants, il y a une dizaine de niveaux d’évolution – ces niveaux sont fondés sur une « holarchie » selon la théorie des holons venant d’Arthur Koestler (chaque holon intégre et transcende le précédent, avant d’être lui-même intégré et transcendé).
Comme ce schéma est plutôt difficile d’accès, Ken Wilber a préféré s’en remettre à une vision évolutive plus attrayante, plus grand public, la spirale dynamique de Don Beck, dont les huit niveaux d’évolution, les huit spires, réunissant le « je » et le « nous », ont été pensés par le psychologue Clare Graves, pour représenter huit niveaux d’évolution majeurs de la conscience humaine – les « mèmes » désignés par huit couleurs (en couverture de ce livre)). Nous serions actuellement bloqués dans le 6e niveau, « le mème Vert », caractérisé par l’individualisme, le pluralisme, le relativisme, mais surtout le narcissisme, un vilain défaut, dont Ken Wilber va faire son livre suivant « Boomeritis (2002)« , dont il résume ici le propos à venir.
Tout cela fait partie de la première partie du livre et pour les personnes qui ne connaissent pas KW et ses livres précédents, cela constitue un intéressant résumé, auquel d’ailleurs je préfère l’autre livre au titre presque similaire et déjà traduit en français aux éditions québécoises de la Mortagne « Brève histoire de tout » (1996).
Les nouvelles pistes de réflexion du livre
Au sujet de la Science et de la Religion, KW s’emploie d’abord à tenter de réconcilier « les deux soeurs ennemies ». Plutôt que d’en faire des champs de conscience séparés et étanches, les uns voués au corps et à la matière, les autres à l’âme et à l’esprit, KW tente de montrer qu’ils sont complémentaires et s’enrichissent l’un l’autre ; par exemple les récentes études sur le cerveau des grands méditants viennent compléter de manière intéressante les récits subjectifs de ces derniers.
Suit un chapitre important, car relativement novateur par rapport à l’évolution personnelle de KW : il s’agit de son ambition de mettre en application dans différents domaines, son modèle intégral de compréhension de tout – c’est une mise en pratique de la théorie, une PTI (Pratique Transformative Intégrale). Les domaines privilégiés sont la politique, la médecine, le commerce, l’éducation, l’écologie, avec une volonté de créer dans le monde entier des « Universités intégrales » pour initier ces activités.
Un développement intéressant traite de la possible « terreur de demain« , car l’écart se creuse toujours plus entre les technologies des quadrants droits (voués au monde extérieur) et la sagesse intérieure des quadrants gauches (spiritualité, éthique et conscience morale).
L’auteur estime de 30 à 50% les possibilités d’anéantissement de l’humanité. Il souligne aussi que 70% de la planète est encore dans les niveaux d’évolution les plus bas (mèmes rouge et bleu ethnocentriques et absolutistes de la spirale dynamique), ce qui crée une situation partout explosive et dangereuse (voir par exemple le Moyen-Orient).
Après avoir tenté d’intégrer divers visions philosophiques et religieuses dans une carte holistique du Kosmos, KW termine par un commentaire sur sa tentative de rendre compte d’une vie intégrale, en ayant écrit « One taste » en 1997, le journal de bord de sa vie pendant une année, consignant toutes ses expériences personnelles à tous les niveaux et dans tous les domaines. C’est une manière de s’expliquer par rapport aux nombreux détracteurs de ce livre – dommage qu’il ne soit pas traduit – qui l’ont accusé de narcissisme :
« encore une fois, je ne prétends pas maîtriser l’art d’une vie intégrale, j’ai voulu simplement tenir un journal qui ne compartimente pas la vie spirituelle d’un côté et le reste de l’autre, mais au contraire explore une spiritualité présente dans tous les aspects de la vie – travail, jeux, célébration, maladie, vacances, sexe, argent, famille – afin d’inviter les lecteurs à reconnaître cette approche intégrale dans leur propre vie. »
Quelques critiques
Il est passé le temps où j’étais un « fan » inconditionnel de KW, parce qu’il m’avait ouvert les portes de la vision intégrative.
Plus le temps passe, plus les critiques s’accumulent.
Je n’en retiendrai que quelques unes :
La théorie de l’évolution de la conscience, base de tout l’édifice, n’est qu’un paradigme pouvant être facilement démonté ou contesté. Même s’il s’ancre sur l’optimisme des « Lumières » et sa croyance au progrès, même s’il a de sérieux alliés philosophiques et spirituels, dont les plus connus sont Hegel, Teilhard de Chardin et Shri Aurobindo, rien ne prouve que la conscience humaine est en continuelle évolution comme une ligne droite, impeccable, montant vers les hautes sphères de la conscience intégrale .
On peut très bien prouver le contraire, c’est à dire que la conscience collective humaine est en dévolution, involution ou régression surtout depuis ce calamiteux 20e siècle et ses accès de barbarie sans précédent, qui semble toujours influencer le début du siècle actuel.
C’est sans compter avec un autre paradigme tout aussi crédible : la théorie cyclique de l’évolution et le retour périodique de la décadence puis de la destruction, comme dans le cycle de la nature « Mort et Renaissance ».
La théorie de Tout est basée aussi sur un schéma, un modèle théorique, une abstraction intellectuelle, mais ce modèle, une fois qu’on en a compris la substantifique moelle, à mon sens, mieux vaut l’oublier, surtout si l’on veut visiter les états de conscience supérieurs de l’évolution, où cette conscience s’épanouit dans une dimension qui serait allergique à toute schématisation du réel, issu du mental réducteur. C’est comme si on voulait créer une fleur, à partir d’un schéma conducteur !…
De plus, est-ce qu’un modèle issu de ce mental en sa rationalité schématique, peut prétendre à la connaissance intégrale de Tout ?
Ne doit-il pas admettre plutôt humblement ses limites et s’incliner devant le mystère de ce Tout, où seul le silence contemplatif est de mise.
Dans le même sens, mieux vaut se persuader – comme le dit la PNL -, que « la Carte n’est pas le Territoire » ; la vraie vie, la réalité, nous réserve autant de surprises, d’émerveillements et de mystères, qui ne sont pas répertoriés dans le schéma de KW, ni dans aucun schéma.
Voyager avec une carte dans le grand fleuve de la vie – mieux vaut d’ailleurs se munir de plusieurs cartes – certes cela est recommandé, mais pour profiter pleinement du voyage, mieux vaut savoir oublier toute carte.
Cela permet aussi au passage d’éviter le dogmatisme et de se croire imbu d’une vérité univoque et unilatérale. C’est peut-être d’ailleurs ce qui est arrivé à Ken Wilber,
car il y a un étrange silence de sa part, depuis une dizaine d’années.
Est-il à court d’inspiration, épuisé par les difficultés, voire l’impossibilité de la mise en pratique de sa théorie ?
Est-il mortifié par toutes les critiques et les tâtonnements de son Université Intégrale, qui s’est souvent fourvoyée en de grossières erreurs d’appréciation, comme le soutien à Georges Bush en Irak au nom de la spirale dynamique ?
Se mord-il les doigts de ses alliances douteuses au niveau spirituel avec des gurus frelatés comme Adi Da, Genpo Merzel et Andrew Cohen ?
Ou est-il tout simplement atteint d’une maladie nerveuse très handicapante, dont il a parlé quelquefois sur son blog, et dont les souffrances l’ont arrêté dans son évolution personnelle ?
Que toutes ces questions ne nous empêchent pas de lire les oeuvres de sa meilleure période créatrice ; beaucoup de choses sont inspirantes, la vision intégrative y puise toujours à une de ses sources essentielles, à condition d’adopter une perspective nuancée, en ayant renoncé à tout dogmatisme intégriste et schématique.
Pour des critiques plus détaillées de Ken Wilber, voir les nombreux articles que je lui ai consacré sur ce blog, et plus spécialement ses différents avec Frank Visser.
Tags : intégration, Ken-Wilber, livres, philosophie, vision
Je n’ai pas pour habitude d’intervenir, mais je voulais me prononcer sur les critiques régulières que je vois sur le net à propos de Ken WILBER.
La théorie de l’évolution de la conscience n’est pas un paradigme mais une tentative d’explication du passage de la conscience humaine d’un paradigme à un autre.
Pourquoi peut-on remettre cette théorie en cause? Parce que l’évolution de la conscience général n’est pas linéaire, parce que même dans des pays dit « évolués », on peut assisté à la prise de pouvoir d’un HITLER?
Ces arguments ne tiennent pas la route car Ken WILBER n’a jamais prétendu que l’évolution de la conscience est linéaire, et bien au contraire, il a signalé qu’un retour en arrière est plus que probable si certains besoins ne sont assouvie ou problème dans l’ancien schéma non réglé. Prenons par exemple, le développement d’une personne, celle-ci passe un niveau de conscience ( disons qu’il a un aperçu du niveau de conscience supérieur ), il fera une tentative de vivre selon ce niveau mais fera vite un retour en arrière car il aura un manque de point d’encrage. Trop de flou pour l’instant, ou une direction vers les mauvais côtés de ce niveau. Il reviendra donc au niveau inférieur mais la limitation de ce vieux paradigme par rapport au nouveau le poussera normalement à chercher ces points d’ancrages ( fait de manière inconsciente pour quelqu’un qui ne connaît pas cette théorie ).
Au niveau des peuples, c’est pareil, voir un peu plus complexe, car généralement, seul une partie de la population passe au niveau supérieur et force le pas au reste de la population. Si cette partie de la population ne fait ressortir que les mauvais côtés du paradigme ( ou qu’ils ont juste une place trop importante par rapport aux bons côtés ), alors le reste de la population aura tendance à « exiger » un retour vers des bases connues. Ou tout simplement si l’évolution va trop vite, le reste de la population n’est pas prêt.
L’exemple flagrant est actuellement en France ou ( en prenant pour exemple la spiral dynamique ) le même orange possède le pouvoir, le libéralisme exacerbé créant le fossé entre les différentes couches sociales, ainsi que les réformes tel que le « mariage pour tous » imposés à la population, font que le même bleu tant à reprendre le dessus. Il suffit d’écouter certain théoricien »bleus » parler des bienfaits de l’ancien régime, ou encore les réentendre parler des origines »catholique »de la France pour comprendre.
Pour revenir à un niveau plus personnel, Arnaud DESJARDINS, parlant de l’évolution d’un étudiant spirituel, montrait que l’évolution n’était pas linéaire, mais dans l’ensemble, il avance. Il en va de même pour l’être humain dans son ensemble.
Vous dîtes ensuite que cette théorie est une abstraction intellectuelle. C’est serte intellectuelle car elle fait appelle à une déduction, à la raison, et à de la logique. Mais elle n’est en rien une abstraction. La spiritualité, par exemple, et une abstraction pour beaucoup de gens qui ne la vive pas. Le ki est une abstraction parce qu’ils ne l’ont jamais ressenti.
Si effectivement vous êtes bloquez à un niveau ( la majorité de la population n’évoluera que très peu après l’âge adulte ), et encore plus à un niveau ou l’égo est fort, la théorie de l’évolution de la conscience ne vous « parlera » pas, voir elle sera dangereuse dans votre toute puissance. Au début, cette théorie est génial car elle flatte l’égo: » Moi, je suis à ce niveau! », l’égo surestimant son niveau d’évolution. Ou alors il est lucide et ce donne le but d’évoluer le plus vite possible afin d’être « supérieur aux autres ». Quand on s’aperçoit qu’évoluer est quelque chose d’extrêmement long et complexe, nécessitant d’énormes remises en question, beaucoup de travail sur soi, il est très facile de rejeter la théorie.
La phrase « la vraie vie, la réalité, nous réserve autant de surprises, d’émerveillements et de mystères, qui ne sont pas répertoriés dans le schéma de KW, ni dans aucun schéma. » me rappelle le jour ou on m’a dit » la vrai vie, çà n’est pas dans les livres ». Ok, supprimez beaucoup de vos apprentissages que vous devez aux livres, notamment savoir lire et écrire et vivez votre vie réelle et vous verrez les miracles que la vie vous réserve. Cà n’est pas les livres qui vous ont appris à lire et à écrire, c’est un professeur? Sur quoi s’appuient les professeurs pour transmettre leur savoir? Soyons un peu sérieux. Serte,j’admets que lire un livre et « avaler » bêtement ce que vous avez lu ne sert à rien. Il faut le tester dans « la vie réelle » pour pouvoir le valider. Il y a un bug, qu’est-ce qui cloche dans cette théorie, est-ce moi qui ne fait pas quelque chose de correct.
Inversement, vivre sans un minimum d’information sur le chemin à suivre, les erreurs à éviter, sans étudier les expérience de ceux qui sont passé par là avant nous et vous resterez bloqué dans votre propre théorie inconsciente que votre cerveau aura créez avec le peu d’info que vous posséderez. Par exemple vous direz « A+B=C » mais un jour vous aurez un résultat F et vous ne comprendrez pas, car vous ne prendrez toujours en compte que A et B, sauf qu’il existe un D et E, que vous n’avez pas connaissance, et qui s’ajoute à votre équation de vie sans que vous vous en rendiez compte. Et vous, vous ne comprendrez pas car c’est « logique » A+B=C. C’est comme çà que ce créer les idéologies qui ont fait tant de mort et semble tant vous dégouter ( et je vous comprends ).
Ce dernier argument permet surement d’expliquer le mutisme de WILBER ( hormis sa maladie ). Si quelqu’un « même vert » veut discuter de sa théorie, « vert » ne possède que A et B. Il va être très compliqué pour WILBER d’expliquer sa théorie qui implique D et F à » vert » qui est incapable d’accepter D et F, ne faisant pas partis de son paradigme.
Quand vous savez que peut-importe ce que vous direz, « vert » refusera ce que vous dîtes, vous ne dîtes plus rien.
Je ne ferais aucun commentaire sur ses relations, je n’ai pas assez d’infos sur ses personnes, même si j’ai lu un livre d’Andrew COHEN qui ne m’a pas vraiment fait « tilt », pour Genpo MERZEL, son » BIG MIND » m’a passionné, et ADI DA quelques articles sur internet donc rien de suffisant pour juger ces personnes.
Voilà, j’espère avoir exposé mes objections clairement sur un sujet complexe et souvent obscur pour beaucoup.
Ps: tout à l’heure, en surfant, je suis tombé sur un site qui tentait d’expliquer la spiral de Beck. Au même jaune, ils incluaient Edgar MORIN et Ken WILBER. Ok pour Edgar MORIN, Ken WILBER…on marche sur la tête.
Ensuite pour le même turquoise, « ceux sont quelques grands maîtres qui on fait l’expérience du non-duel »…QUOI? Le turquoise étant la fin du Centaure, il ne peut en aucun cas être dans le non duel…que de confusions!
Je voudrais vous remercier micky pour votre commentaire, pour votre critique de mes critiques sur Ken Wilber.
Est-ce la « vacance » qui est passée par là, mais je n’ai pas vraiment envie d’y répondre, je sens que ça pourrait être une discussion sans fin et nous finirions par nous haïr.
Le seul problème de Ken Wilber, c’est que son oeuvre reste principalement un système de pensée, alors que la Vérité se situe au delà de toute pensée, au delà des mots, au delà de la raison raisonnante. Je sais que vous n’aimez pas cela, mais pour moi la vie reste d’abord un Mystère ; aussi toutes les hypothèses sont permises et tout système philosophique fusse-t-il le plus séduisant comme celui de KW, est voué à la critique du mental, car il est lui-même issu du mental et dans le monde du mental, le mental aime par dessus tout se singulariser dans la critique pour affirmer son ego. La seule manière de s’en sortir c’est de considérer tout cela comme un jeu, c’est à dire éviter de se prendre au sérieux.
je voudrais aussi ajouter que le seul livre de KW qui n’est pas critiquable, c’est celui qu’il a écrit en mémoire de l’enfer et de la rédemption qu’il a vécu en accompagnant pendant de nombreuses années sa femme Treya victime d’un cancer qui lui sera fatal. Dans ce livre, j’ai eu l’impression que KW était illuminé par la lumière que lui envoyait Treya dans son chemin abrupt de rédemption. Dans ce livre, il quittait souvent la philosophie pour monter en poésie. Ce livre est peut-être le seul qui ne soit pas critiquable. Il se lit d’une traite et il vous arrache des larmes plutôt que des pensées.
Ce livre qui s’appelle « Grace and grit’ a été traduit en 2011 sous le titre « Grâce et courage » aux même éditions Almora.
Je pense qu’on est suffisamment adulte, et encore plus pour des gens qui lisent Ken WILBER, pour ne pas ce haïr juste à cause d’un point de vue différent.
Je voulais juste rajouter que c’est parce que j’applique les théorie de WILBER à ma vie de tous les jours, en prenant par exemple les thérapies associés à chaque niveau de conscience dans « No boundary », qui m’ont permis de savoir qui lire et quelle thérapie appliquer lors de problème personnel, que je le défends ardemment. Je serais encore à me débattre avec la vrai vie, si je ne l’avais pas lu.
Pour « Grâce et courage » que j’ai dévoré comme vous, j’ai adoré de voir le côté d’un couple spirituelle qui ce débat avec des problèmes très terre à terre, notamment quand Ken WILBER lève la main sur Treya, çà montre clairement que la voie n’est pas un fleuve tranquille, peut importe notre niveau de conscience.
Par contre, c’est le seul livre que j’ai lu, où j’emmets une critique de la pensée de WILBER ( je ne parle pas du calvaire de Treya bien sûr ). Sa façon de voir la maladie comme juste une fatalité me déplait. Mais bon, c’est un autre débat.
Amicalement.
Vous avez raison, Micky, le mot haïr est sûrement trop fort, mais en même temps, il ne faut pas oublier que la pensée de KW a donné lieu à des polémiques violentes de part et d’autre. Cela tient sûrement au fait qu’il y a chez KW une pensée de système un peu close sur elle-même ne pouvant pas tolérer la critique, Frank Visser et mon ami Maarten Aalberse en connaissent quelque chose…
Je regrette que « no boundary » ne soit pas encore traduit en françois, mais j’ai lu quelque chose de similaire dans « Integral Psychology »2000 (encore la bonne période de KW !).
c’est intéressant, le m’en inspire pour ma pratique intégrative de psychopraticien, tout en faisant attention que cela ne soit pas trop mécanique : tel niveau de conscience, tel outil thérapeutique. Cela reste un peu intellectuel, KW n’est pas thérapeute praticien.
D’accord avec vous pour dire que « Grâce et courage » reste son livre le plus poignant, le plus sincère, parfois le plus illuminé : il était encore tout imprégné de la grâce de Treya qui est partie comme une sainte martyre. C’est effectivement le fait qu’il soit faillible et critiquable qui est le plus intéressant : il en devient humain…
Merci, Alain, pour ce résumé clair, et pour tes critiques aussi que, globalement, je partage.
Je reste, comme toi, perplexe que quelqu’un avec l’expérience et la connaissance d’un Ken Wilber, n’a pas pu (pré)voir les dérapages d’un Adi Da et plus récemment Andrew Cohen. Et je ne comprends encore moins son incapacité d’admettre qu’il a fait des erreurs dans ces alliances. Ce qui alimente le soupçon de narcissisme de sa part, je trouve.
Autre symptôme : son incapacité d’entrer en dialogue vraie avec ces adversaires. J’aimerais, par exemple, une vraie dialogue entre Ken Wilber et Frank Visser… Et sauf si je me trompe énormément, Frank y serait tout prêt.
Ces deux tendances sont probablement une raison importante pourquoi, si je ne me trompe pas, Wilber a perdu beaucoup de son influence…
Je suis très sensible à ton plaidoyer d’étudier plusieurs « cartes de l’esprit », ce qui permettrait aussi, espérons-le, de ne pas trop s’accrocher à une seule carte…
Ce que l’on peut également reprocher à Wilber, je trouve, c’est le peu d’attention qu’il a porté sur le Soufisme et leurs savoirs sur disons la dimension ésotérique du corps (pour ne parler que ce cet aspect-là).
Ce qui pour moi est une raison de plus pour espérer que les œuvres plus récents (que je trouve magistraux) d’un Almaas soient traduits aussi. Ceci d’autant plus parce que cela permettrait les francophones de mieux connaître les courants de la psychanalyse modernes (surtout américains), et leur pertinence pour une psychothérapie intégrative.
Bonjour, je mets les deux pieds dans le plat. Je suis une hirondelle chercheuse de vérités naturelles et humaines, vaste programme. J’ai beaucoup lu et pratiqué certaines ascèses et vertus sympas. Il y a du bon et du mauvais partout et je concilie tout ça dans ma petite tête de blondinette hirondelle de 60 étés.
La sagesse pour moi, c’est la Nature et ses leçons. Quand je médite, j’oublie les textes, je regarde, j’écoute. Je me fonds comme la vague dans l’océan, du mieux que j’aime.
Il y a alors le silence du Tout qui me dépasse au-delà des mots. Parfois,je me rappelle Cioran, qui parle de régression dans l’homme, avec son mental devenu souvent foufou. Qui se gorge de mots et de théories. Alors ma voie, personnelle, qui n’engage que moi car elle n’est pas la vérité, mais ma vérité, c’est de tout concilier le mieux possible : les mots et le silence, les théories compliquées et la simplicité complexe d’une fleur éclose, le yin et le yang, l’humain dans l’animal et l’intuition dans la raison, etc, etc… Je suis « moniste » de la pensée et de tout, voilà, même le mot « intégrative » est un peu long même s’il me décrit parfaitement.
Merci à tous les penseurs, merci, ici, il faut faire un amalgame, je pense…Je ne suis pas savante mais j’ai l’immense privilège de vivre entourée d’animaux, d’arbres et de livres aussi.
Et de m’émerveiller : la sagesse commence dans l’émerveillement, disait Socrate.
Merci de ce site super. Pour une harmonie de nos sagesses et la force dans nos épreuves…tous azymuths…
Merci, tres bon article que pensez de celui ci: http://la-source-des-sagesses.blogspot.fr/2015/03/les-champs-de-torsion-produit-par-la.html