La constipation dans tous ses états

Passer du Tao de Lao-tseu à la constipation
est un vrai numéro d’équilibriste,
digne de l’esprit intégratif !

En fait, cet article répond  à une demande du magazine « Santé Intégrative, »
pour nourrir de manière psy, le dossier « Constipation » dans son dernier de numéro novembre – décembre 2014.

J’en ai profité  pour dérouler ma méthode de psychothérapie intégrative, appliquée à ce symptôme.
Pour ceux que ça intéresse, mon site internet dédié à la présentation de cette méthode, est un complément recommandé.

Par ailleurs à l’aube de cette période des fêtes de fin d’année dédiées le plus souvent à la Grande Bouffe – ah ! le beau film ! -,
je vous souhaite d’échapper à ce symptôme de surcharge nutritionnelle,
et vous nourrir plutôt de l’Energie de Lumière ,
aimant venir visiter les êtres humains à cette période,
à condition de l’appeler bien sûr.

 

Constipé… vous avez dit constipé ?
ou la constipation dans tous ses états…

« En tout un an tu ne chies dix crottes,

Et, si des mains tu les brises et frottes,

Jà n’en pourras ton doigt souiller de erres,

Car dures sont plus que febves et pierres. » Rabelais (Quart Livre)

« Constipé… vous avez dit constipé ? » Cette interrogation sous-entend une véritable gageure d’écrire un article sur le sujet, quand personne n’est jamais venue me consulter en tant que psy pour un problème de constipation, à peine ai-je remarqué quelques allusions timides et elliptiques…
M’est venue alors l’idée que ce symptôme si banal et si fréquent devienne comme un cas d’école, prétexte à une démonstration de ma vision psychothérapeutique intégrative, c’est à dire un voyage dans les différentes dimensions de l’être humain – les sept corps comme je les ai appelés et déjà expliqués dans Santé Intégrative (1), un voyage rapide, incomplet et d’une certaine manière fictif – d’où l’emploi fréquent du conditionnel.
Une autre motivation m’a poussé à écrire cet article : devant la gabegie des laxatifs proposés par les laboratoires pharmaceutiques et la médecine conventionnelle – il s’en vend chaque année en France 50 millions de petites boîtes, dont on sait les effets secondaires néfastes et la propension aux dépendances -, les médecines alternatives s’imposent de plus en plus avec des méthodes efficientes et variées,
mais dans leur sillage la psychothérapie intégrative ne demeure pas en reste, elle aussi aurait beaucoup de choses à proposer.

Commençons par le corps physique,

cela semble être une priorité de bon sens pour la constipation. Un devoir d’information préalable consisterait à aborder d’abord la nutrition.
Après investigation, un psy intégratif ne reculera pas à donner des conseils nutritionnels basiques et de bon sens, quitte à proposer les services complémentaires d’un spécialiste de son réseau.
Un autre versant du corps physique, consisterait à proposer des techniques corporelles pouvant améliorer la fonction intestinale et permettant à la personne de retrouver progressivement pouvoir et autonomie, face au réflexe naturel de défécation.
Il y a en particulier une multitude d’exercices très simples issus du taoïsme, du yoga et du qi gong. Le yoga propose ainsi un travail respiratoire varié en direction de l’abdomen, le lieu de la constipation, afin d’en stimuler le fonctionnement physiologique.
Choisissons par exemple « Kapalabhati », ce qui veut dire en sanscrit la respiration du « crâne brillant », car elle provoque aussi un massage et un nettoyage énergique du cerveau – serait-ce une preuve supplémentaire que les deux cerveaux, tête et intestins, travaillent en synergie ? Kapalabhati se pratique debout les deux mains posées sur le ventre ; l’inspiration est passive dirigée vers l’abdomen, le ventre se gonfle légèrement ; par contre, l’expiration est forcée en rentrant le ventre avec une légère pression des deux mains. Il s’agit peu à peu d’accélérer le rythme de ce cycle respiratoire abdominal, en augmentant la pression de l’expir, tandis que l’inspiration est toujours passive. Voilà un excellent exercice pour les fatigues et les inerties de l’intestin, surtout pratiqué le matin à jeûn au lever du lit !

Ensuite, je m’aventurerais résolument au pays du corps émotionnel,

Il représente pour moi la dimension la plus importante de toute psychothérapie. En tout cas, c’est un passage obligé de la constipation, d’autant plus que son fonctionnement ressemble étrangement au fonctionnement des émotions. En effet, toutes les émotions (colère, peur, tristesse, joie) ont besoin de s’ex-primer comme le clame leur étymologie (ex-motion : mouvement vers l’extérieur). Elles ont besoin de se vider, de s’épancher, de se libérer, sinon elles restent bloquées sous forme de tensions ou de ré-tention, ce qui donne d’ailleurs lieu au fameux stress, dont la cause principale est le refoulement émotionnel.
Vous voyez l’analogie : on pourrait très bien dire que nous sommes dans notre immense majorité des « constipés émotionnels », car nous n’avons pas appris à gérer cette dimension essentielle de l’être humain demandant l’expression.

Il y a une médication psychothérapeutique, qui s’applique à presque tous les blocages émotionnels, elle s’appelle du joli nom de « catharsis ». C’est un procédé vieux comme le monde existant déjà chez les peuples premiers sous forme de rituels organisés collectivement par les chamanes et les sorciers, dont on retrouve les traces dans le théâtre grec, d’où vient ce mot – « La catharsis est l’épuration des passions par le moyen de la représentation dramatique ».
Le procédé sera repris par tout un courant de la psychothérapie humaniste neo-reichienne des années 60, que ce soit en gestaltthérapie, bioénergie, rebirth, sophrologie, relaxation dynamique, etc. Il s’agit de proposer des exercices psychocorporels pour forcer volontairement l’expression émotionnelle réprimée, et le plus souvent cela se fait par la respiration accompagnée de gestes et mouvement spécifiques. La catharsis émotionnelle, c’est un peu comme les anciens lavements d’autrefois pour la constipation, elles essaient de restaurer consciemment un processus naturel réprimé. Comme les émotions sont très proches du corps, il y a de forte chance que ce mouvement naturel de la catharsis émotionnelle aide au déblocage du processus physique de la constipation. Il ne s’agit pas bien sûr d’une relation de cause à effet stricte, mais cela peut aider, en plus de ce chacun fait par ailleurs dans les autres corps, comme un effet cumulatif, caractéristique d’ailleurs de la thérapie intégrative.

Dans la foulée du corps émotionnel, il faudrait faire un détour obligé par l’inconscient.

Ce n’est pas un pays, c’est un véritable continent, défriché par une multitude de techniques et courants psychologiques, dont Milton Erickson serait le plus haut sommet.
Mais pour parler de la constipation, j’ai envie de rendre hommage au pionnier de la découverte de l’inconscient, le Dr Freud. Son premier balisage en trois stades essentiels de l’inconscients durant l’évolution infantile (buccal, anal et phallique) reste il me semble pertinent, surtout en ce qui concerne le stade anal en relation évidente avec la constipation. Est-ce parce qu’il fut lui-même énurésique, mais sa description des aléas de l’éducation à la propreté entre 1 et 3 ans, reste éclairante : si cela se passe mal avec les parents ou toute autre personne, les symptômes physiques et psychiques risquent d’être nombreux, dont l’origine trop lointaine est oubliée et devient inconsciente. Pour lever le symptôme il faut alors passer par une remémorisation consciente, d’autres appellent cela « une reviviscence ».
C’est une hypothèse intéressante de tout travail psychothérapeutique, aussi les techniques d’investigation de l’inconscient se sont multipliées ; on les appelle les régressions. (association libre sur le divan du psychanalyste, hypnose ericksonienne, rebirth, respiration holotropique, l’EMDR, TIPI, etc). La régression dans l’inconscient me semblerait un passage obligé pour toute constipation récalcitrante et si les effets ne sont pas immédiatement au rendez-vous, cela participe de toute manière au travail d’expansion de la conscience, qui demeure l’objectif essentiel de toute psychothérapie.

On ne pourrait pas éviter non plus le corps mental.

Mais il faut s’en méfier, il agit souvent comme un écran, un enfumage du symptôme sous ses déluges de mots, de raisonnements, de pensées, de croyances, etc.
Dans le sillage de la psychologie cognitive, il serait sûrement pertinent de mettre en évidence le système de croyance d’une personne constipée, comme s’il y avait un lien entre le mental et le physiologique ; il s’agirait ensuite de l’aider à prendre du recul par rapport à ces croyances, puis de les transformer dans un sens alternatif et positif.
Dans le même ordre d’idée, la caractérologie me semble intéressante, car elle synthétise avec pertinence, des facteurs physiques, émotionnels et mentaux. Souvent, il y a un caractère qui représente bien le constipé : c’est par exemple le « rigide » dans la caractérologie de Lowen – un neo-reichien fondateur de la bioénergie, c’est la base 5 de l’ennéagramme, et c’est en astrologie le signe de la Vierge, à condition de ne pas faire de l’astrologie primaire et de tenir compte de l’ensemble d’un thème de naissance avec la position des planètes. Pour la constipation, je citerai volontiers André Barbault (2) dont les livres proposent une belle intégration entre la psychanalyse et l’astrologie :

« Chez le type Vierge ce qui domine c’est l’intérêt porté au fait de retenir le contenu intestinal…Il adopte ce que Ferenczi appelle « la morale des sphincters » … On parle alors d’un complexe ou d’un caractère anal contrôlé … dont le trait fondamental est la tendance à retenir, à contrôler, puis ultérierement à se maîtriser. Sur le plan financier, il donne le souci de l’économie, poussé parfois jusqu’à l’avarice. Le sujet aime accumuler (l’engrangement), il est parcimonieux : il est au surplus conservateur et prévoyant. Sur le plan de l’action, il est temporisateur, il réserve sa décision, reporte au lendemain les choses à faire, d’autant plus qu’il fait les choses laborieusement, a besoin de les accomplir scrupuleusment en accord avez telle ou telle consigne…
Sous l’angle moral, il est sérieux, honnête, consciencieux, perfectioniste avec un grand besoin de pureté, dans la répugnance de tout ce qui est souillure, saleté, profanation. Dans le domaine intellectuel, il aime l’analyse, l’organisation, la méthode, la discipline, la systématisation, les classifications, les statistiques, avec souvent un esprit encyclopédique… Ce type Vierge est d’autant plus accentué dans ses avantages comme dans ses travers, que Saturne l’astre des inhibitions est puissant à la naissance…
Quand certains de ces caractères se manifestent à l’excès suite à des traumas subies souvent à cette période anale,, cela peut conduire à certaines névroses comme la névrose obsessionnelle ou les TOC. ».

Bien sûr, comme pour tout système issu du mental spéculatif, il faut rester critique et ne pas faire de généralisation outrancière : toutes les personnes nées sous le signe de la Vierge ne sont pas ainsi, il ne faut pas créer un enfermement mental de plus, mais cela peut servir, au sens d’un éclairage supplémentaire de soi-même, pour mettre du sens et prendre du recul.

Visiter le corps social,

en ce qui concerne la constipation peut surprendre.
Cela consisterait à s’interroger sur le poids de l’environnement humain entourant ce symptôme. Mais il ne s’agit pas seulement de s’occuper de l’environnement immédiat, en particulier la famille comme par exemple pour le stade anal, il serait aussi intéressant d’interroger la société dans laquelle nous vivons actuellement pour en tirer un éclairage supplémentaire. En d’autres termes, sommes-nous dans « une société constipée » ? Ce qui expliquerait d’ailleurs la prolifération du symptôme et la multiplication des boîtes de laxatifs.
La tentation est grande alors de pointer du doigt la société de l’hyperconsommation généralisée, dans laquelle nous sommes immergés voire submergés. L’individu est pour ainsi dire sommé d’ingurgiter le plus grand nombre possible de biens de consommation qu’ils soient physiques, matériels, ou informationnels, et une des cibles de choix de ce système est bien sûr la nourriture, ce processus instinctuel le plus primaire. Ingurgiter, certes, prendre le plus de plaisir, certes, mais comment satisfaire alors au cycle complet de la nutrition fait d’assimilation, puis d’excrétion, quand au départ il y a une telle surcharge de dévoration ?
Le cycle ternaire de la nature est interrompu par le trop plein, par l’encombrement ; s’ensuivrait l’épidémie galopante d’obésité – aux Etats-Unis, obésité et surpoids touchent 71 % des hommes et 62 % des femmes adultes (3) – et pourquoi pas une épidémie concomitante de constipation par assimilation et excrétion devenue impossible. La paresse intestinale serait alors aussi une forme de protestation du corps face à cette surcharge impossible à gérer. Derrière une société de consommation débridée, en apparence décomplexée, se cacherait-il une société dangereusement constipée ? Cela est une piste de réflexion, en ligne de mire, la vie simple, la vie frugale, la sobriété heureuse d’un Pierre Rabbhi ou d’un Patrick Viveret, pour ne citer qu’eux.

Le corps énergétique serait le pays le plus mystérieux à parcourir.

Dissimulé derrière la visibilité du corps physique, il a été complétement occulté pendant longtemps par la culture occidentale. Pour le comprendre et surtout l’observer, le ressentir, et s’en servir à des fins thérapeutiques, il faut se tourner résolument vers l’Orient, dont l’acupuncture reste le système le mieux connu et le plus accepté.
Dans ma pratique psychothérapeutique cela passe par le yoga, le qi gong et certaines formes de méditation centrées sur le corps. A tout constipé chronique, je conseillerais en premier les deux premières postures de l’enracinement et du centrage abdominal du qi gong Je les ai déjà décrites il y a maintenant dix ans dans « Spasmagazine » (5).
En terme énergétique, cela revient à se relier à la terre, faire monter son énergie vers le ventre, et activer par le mouvement conscient du diaphragme ce foyer énergétique essentiel (le tantien), qui commande toutes les fonctions abdominales, en particulier l’énergie d’assimilation et d’excrétion de l’intestin. Ce travail énergétique précieux est si subtil, qu’il nous conduit tout naturellement au dernier corps :

le corps spirituel.

Mais que pourrait venir faire la constipation au pays du corps spirituel, cette contrée si vaste et si immatérielle, où planent les silhouettes éthérées des dieux et des déesses ?
C’est sans compter avec le Bouddha qui reconnaissait un sage à la manière harmonieuse dont fonctionnait son intestin, prophétisant sans doute les récentes découvertes de la neurologie, où les neurones du cerveau ressemblent étrangement à ceux qui pullulent dans nos intestins.
A l’opposé, il y aurait une spiritualité encore trop fréquente, dans le déni ou le mépris du corps et ses fonctions naturelles, une dualité regrettable ayant entraîné retenue, refoulement, culpabilité – j’ai envie d’ajouter « constipation », sans faire bien sûr de généralisation.
Heureusement, se dessine actuellement une nouvelle spiritualité laïque et plus intégrative, c’est à dire intégrant des techniques venant d’horizons variés, dont un des dénominateurs communs serait l’acceptation et l’observation bienveillante et accueillante des processus de la nature intérieure et extérieure, tout le contraire du contrôle et du combat habituels.

Vous voyez sans doute où je veux en venir ? Face à la constipation, je proposerais sans retenue la méditation de la pleine conscience, c’est à dire avant tout l’observation attentive et prolongée de la respiration profonde, qui devient naturellement une douce respiration abdominale, une sorte de massage intérieur tellement salvateur pour notre symptôme, en plus des valeurs cardinales du lâcher-prise et de l’abandon.

Au terme de ce voyage aux pays des sept corps, se pose la question : mais pourquoi la constipation se prête-t-elle si bien à cette méthode intégrative ? Curieusement, l’adjectif « constipé » pourrait s’appliquer à n’importe quel corps. En effet, les sept corps quand ils dysfonctionnent c’est à dire quand ils sont dans le déséquilibre , ressemblent à ce que l’on pourrait nommer analogiquement avec une pointe d’humour « la diarrhée ou la constipation », ainsi les excès du corps mental égaré en sa démesure virtuelle et numérique, mais surtout la constipation fréquente des corps émotionnel, social, énergétique et spirituel par déni, mépris, refoulement, méconnaissance ou inconscience. N’oublions pas que la constipation physique qui se prolonge devient dangereuse et met l’existence de l’organisme tout entier en péril. N’est-ce pas ce qui se passe en ce monde en crise, c’est à dire bloqué, constipé dans toutes ses dimensions ? Et si cette constipation globale se prolonge, ne sommes-nous pas exposés à une disparition prochaine de l’être humain ? Cela fera l’objet d’un prochain article…

(1)voir Santé Intégrative n°10 juillet-août 2009
et Santé Intégrative n°11

(2) André Barbault « Vierge » collection « le Zodiaque » éditions du Seuil

(3) journal Le Monde 30 mai 2014

(4)Santé Intégrative n°36 et sur mon blog :

(5) Spasmagazine n°6 Nov-Dec 2004

 

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5 réponses à “La constipation dans tous ses états”

  1. annity dit :

    je trouve cet article fabuleux, il dit tout. On part d’un intestin barbouillé pour arriver au respect de la vie et de la terre, en somme, pour une humanité réconciliée avec son intestin et son mental, avec la nature et elle-même, c’est magnifique.
    Je vais en parler, tout est dit et bien dit, merci !
    Quand je suis constipée, c’est que je retiens mon énergie, que je suis contrariée, fatiguée. Je soigne mon stress, je réfléchis, et ça se débloque tout seul, après le corps redonne, libéré.
    C’est simple à suivre, il faut collaborer avec son corps aussi !

  2. Muriel Vandergucht dit :

    Bravo pour votre esprit ouvert, pour votre article original et merci de nous enrichir de tant d’approches différentes!

  3. caroline dit :

    Cher Alain, merci encore pour cet excellent article….
    Non pas comme thérapeute intégrative, mais comme « catalane », je partage ceci aussi de cet humble acte …une tradition catalane anti constipation ? :

    https://www.youtube.com/watch?v=Wk9TXMshY34

    Drôle de tradition…mais c’est réel…dans les vitrines des pâtisseries de Barcelone,on peut voir plein de « crottes » humaines en patte d’amande…chocolat…au moment de Noel
    Pendant l’Avent, les enfants déposent de la nourriture auprès d’une bûche (« tronca Tio ») avec un visage, et protégée par une couverture..les parents dissimulant cette nourriture après ; enfin, le jour de Noel, ils la tapent avec un bâton en chantant une chanson populaire dont le refrain est « Tio cagat »…et là le Tio « cague » des petits cadeaux, dissimulés par les parents, que les enfants découvrent sous la couverture ..Ceux qui n’ont pas été sages reçoivent que les « crottes » du Tio..en sucre, bien-sûr….Les grands cadeaux sont distribués le jour des rois Mages
    Et le « caganer » est un personnage en train de déféquer déposé dans la crèche, à l’origine un paysan catalan (pagès catala), en costume traditionnel catalan (bonnet phrygien rouge etc) .Mais depuis quelques décennies, les catalans adorent se moquer des grands de ce monde par des figurines de « caganer » populaires : le Roi, la Reine, et, surtout, les joueurs de leur sacro sainte équipe de foot du Barçà..et même nos présidents français..dans cette humble et impudique position.
    Les catalans sont-ils moins constipés ?..est-ce une thérapie collective ?..une affirmation nationaliste et thérapeutique ? A toi de juger Alain :-)..bonnes fêtes et bonne DIGESTION phyqiue comme émotionnelle des agapes de fin d’année !

    • merci Caroline pour ce super exemple de thérapie collective catalane.
      Bien sûr que pour moi c’est une thérapie, au sens où tout ce qui déclenche le rire peut être considéré comme thérapeutique, comme une forme de catharsis naturelle. Toutes les blagues scatologiques sont là pour ça, pour se soulager de cette part d’ombre de notre nature autour du « caca ».
      J’apprécie aussi beaucoup l’humour rebelle des catalans consistant à représenter les grands de ce monde dans « cette position humble et impudique », ce qui consiste ainsi à les désacraliser, à les rendre humbles c’est à dire plus humains (racine humus).
      Quant à savoir si les catalans sont moins constipés surtout à cette période de l’année, voilà une étude scientifique intéressante qu’il faudrait mener ?

  4. Brigitte B. dit :

    Ah, je trouve cet article excellentissime!
    Votre comparaison avec le monde d’aujourd’hui est absolument pertinente!
    Bravo!
    Merci Alain!
    Cela faisait un moment que je n’étais pas venue ici et franchement je suis contente d’être toujours inscrite!
    Ah! il va falloir que je parle de tout ça à quelques connaissances que j’aime bien, voire beaucoup, et qui se plaignent souvent de ce problème!
    A bientôt Alain, bonne année et surtout continuez de nous écrire de si sensibles et de si intelligentes lettres!