La méditation de la vague et de l’océan

L’élément « eau » apporte, lui aussi,  beaucoup de précieuses métaphores à la pratique de la méditation, pour guider sur le chemin de la pleine conscience.

Il y a la métaphore qui consiste à s’assoir calmement au bord de la rivière ou du grand fleuve, pour contempler leurs eaux, en particulier quand elles sont tumultueuses. C’est une belle indication à dire « stop ! », pour s’assoir sur son banc ou son coussin de méditation afin de contempler du regard calme de l’attention – ce qu’on appelle aussi la conscience témoin – les soucis et les tourments de la réalité quotidienne. C’est aussi une manière de confronter l’immobilité sereine de la claire conscience à l’impermanence toujours changeante des apparences et des formes de la vie, symbolisées par les eaux du grand fleuve. La conscience de l’impermanence de toute chose est en effet un excellent sédatif aux dramatisations du mental toujours prêt aux complications du stress.

La deuxième métaphore, c’est celle de la vague et de l’océan. On la rencontre souvent dans les traditions méditatives ; elle permet de manière très explicite de se voir en tant qu’individu comme une vague dans l’océan. Il s’agit alors de ne pas s’identifier à la séparation du moi, de l’ego, de la personne, mais au contraire de se sentir relié au grand Tout , à l’Unité de toute chose, symbolisée par l’océan – très bonne métaphore en cette période d’individualisme et de narcissisme exacerbé, à la source de tous ces combats quotidiens, inutiles.
Un prolongement du sens de cette métaphore consiste à méditer sur le caractère illusoire de la disparition de la vague venant mourir sur le sable de la plage. En fait la vague ne meurt pas, elle retourne tout simplement à l’océan, de même que l’individu à sa mort, ne disparait pas, mais retourne au grand Tout, à l’Unité qui sous-tend et contient toute chose. C’est une belle métaphore pour aider à voir la réalité de la mort – une nouvelle fois très précieuse, en cette époque matérialiste, fondée sur un énorme déni de la mort et de sa vraie nature.

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5 réponses à “La méditation de la vague et de l’océan”

  1. Maarten Aalberse dit :

    Ah, une de mes métaphores préférées, Alain.
    Une des choses qui m’a frappé en plongeant dans la mer, c’était la différence entre être dans les vagues à la surface de la mer et être un profondeur. J’ai si clairement senti la différence entre vouloir contrôler mes mouvements et me laisser être mû par les mouvements plus lents de la mer; le sens du temps « normal » semblait disparaître.
    C’est seulement après que je me suis rendu compte que la mer fait de si grandes vagues à sa surface à cause des contre-courants, que je pourrais voir comme métaphore pour mes résistances, mes incohérences…

    • tu ne serais pas « Poissons » par hasard comme signe astrologique, Maarten ? J’ ai remarqué qu’il fallait mettre le choix de ces métaphores en regard avec le signe astrologique dominant d’une personne. Un signe de terre préférera la montagne, un signe d’air les nuages, un signe d’eau : la vague et un signe de feu….

      • Maarten Aalberse dit :

        Pas de poisson en vue dans mon horoscope, Alain – mais ascendant scorpion, donc peut-être…
        Je ne connais pas grande chose de l’astrologie.

        Aller « en dessous les vagues » décrit bien ce que je vis en méditation, quand je « plonge » dans le monde du ressenti corporel « en dessous » les pensées.
        Je dois avoir eu une belle période dans le ventre de ma maman…

        Je crois qu’il soit important de présenter ce genre de métaphores sous forme de « que se passe-t-il quand vous imaginez… », car même si l’on croit avoir choisi le « bon élément » pour cette personne, il me semble important de ne pas trop induire une adhérence à une de ces métaphores.

        • non, Maarten, seul le signe du Poissons peut donner ce ressenti d’expansion océanique de la conscience vers le Grand Tout. Ton ascendant Scorpion, ce serait plutôt ton côté « mismatching », quelquefois pas faciles à poser les questions dérangeantes qui font mal, mais qui seules permettent l’évolution des consciences. C’est pourquoi, je révère particulièrement le signe du Scorpion qui permet les morts et renaissances nécessaires à notre évolution spirituelle.
          je me sers quelquefois, si les clients sont d’accord de l’astrologie, comme une typologie le la personnalité précieuse et très riche, mais pas n’importe quelle astrologie : celle qui a intégré les recherches de la psychologie et de la psychanalyse comme celle d’André Barbault ou l’astologie conditionnelle de Jean-Pierre Nicola. Pour l’aspect transpersonnel : l’astrologie humaniste de Dane Rudhyar qui était dans le mouvement des psychothérapies humanistes à visée transpersonnelle. J’aime beaucoup aussi ce que dit Stanislav Grof de l’astrologie (voir la page sur mon site).

          • je réponds à ta 2e remarque sur l’aspect pas trop inductif de la métaphore. Encore une fois je suis d’accord, il est important de proposer une métaphore suffisamment large et ouverte aux apports personnels de chaque personne. Mais, dans le contexte de ces méditations reliées aux métaphores, on est proche d’une technique hypnotique pour induire et suggérer des choses. Il peut être aussi intéressant pour le thérapeute, de faire des suggestions afin d’ouvrir de nouveaux chemins, en l’occurrence le chemin de l’expansion de la conscience individuelle ou personnelle vers des champs plus vastesJ