Kabir, vous connaissez ?
C’est le plus grand poète de l’Inde – d’ailleurs « Kabir » veut dire « le Grand » en hindi.
Rabindranath Tagore, l’autre grand poète indien – prix Nobel de littérature en 1913 -, l’a fait connaître au monde entier en traduisant ses poèmes de l’hindi en anglais.
Kabir était un homme simple, tisserand de son métier, né à Bénarès au 15e siècle, dans une famille d’origine musulmane.
Il rencontre sur les Ghâts » de Bénarès, le long du Gange, le grand maître Ramananda de la tradition hindoue vishnouïte, qui l’initie à la « bhakti », la voie de l’amour.
Kabir devient un mystique, un éveillé vivant, qui se met à prêcher en lisant ses poèmes dans sa petite boutique d’artisan, réunissant de plus en plus de disciples autour de lui.
Il était sans doute illettré et déclamait ses poèmes en hindi, la langue du peuple, faisant ainsi rupture avec la tradition poétique hindoue s’exprimant jusqu’ici en sanscrit, la langue des érudits brahmanes.
C’est un point important, car il est bon que la poésie descende de son piédestal élitiste, même quand elle s’adresse au plus haut niveau de l’être.
Bientôt la popularité de Kabir commença à inquiéter les systèmes religieux en place, en particulier les musulmans, dont sa famille fait partie. Il dut subir les persécutions du Sultanat de Dehli, fut obligé de quitter sa boutique et s’enfuir de Bénarès,
menant à la fin de sa vie une existence errante qui le conduisit jusqu’à Maghar où il mourut loin des siens.
La légende raconte :
Kabir meurt, allongé sur le sol d’une pauvre hutte, et s’enveloppant lui-même de son linceul.
À la nouvelle de son décès, hindous et musulmans se disputèrent en réclamant son corps pour pratiquer les rites funéraires conformes à leur religion.
La légende raconte que sous le linceul, le cadavre de Kabir se métamorphosa en un amas de pétales de fleurs qui furent partagés entre les fidèles des différents cultes :
une partie fut enterrée, dans un cimetière musulman, l’autre brûlée, dans un cimetière hindou.
Une expérience mystique au delà des religions et des traditions spirituelles
O Saint homme ! s’unir simplement à Lui, voilà ce qu’il y a de meilleur.
Depuis le jour où j’ai rencontré mon Dieu, les jeux de l’amour n’ont jamais cessé !
Je ne ferme pas mes yeux ; je ne bouche pas mes oreilles ; je ne mortifie pas mon corps.
Je regarde avec mes yeux grands ouverts ; je souris et partout je contemple Sa beauté.
Je murmure son nom et tout ce que je vois me parle de Lui.
Tous mes actes sont un culte que je rends à mon Dieu.
L’aurore et le crépuscule me sont semblables.
Les contradictions n’existent plus pour moi.
Partout où je vais je n’agis qu’en Lui.
Tout ce que j’accomplis est Son Service.
Quand je me couche, c’est à ses pieds que je me prosterne.
Il est le seul adorable à mes yeux ; je n’en connais pas d’autres.
Ma langue ne prononce plus de paroles impures ; jour et nuit elle chante Ses louanges.
Debout ou assis je ne puis l’oublier, car le rythme de Sa chanson bat à mes oreilles.
Kabir dit : « Mon coeur est embrasé d’une joie frénétique et je découvre tous les mystères cachés de mon âme.
Je suis immergé dans une immense félicité qui surpasse toute joie et toute douleur. »
C’est ainsi que s’exprime la poésie mystique de Kabir.
C’est tellement beau que les commentaires paraissent dérisoires.
La poésie semble là répondre à une de ses fonctions essentielles :
nous rappeler notre dimension humaine ultime,
– une dimension indicible, innommable dont seul le poète peut parfois rendre compte avec des mots troués de silence.
On appelle cette dimension, la transcendance, dont la manifestation privilégiée est l’amour pour toute chose,
au delà de toute dualité, de toute séparation, de tout jugement.
On parle aussi de mysticisme qui est d’abord une expérience personnelle intime d’immersion dans le Tout,
au delà de tout esprit de système religieux ou spirituel.
Kabir ne s’est d’ailleurs pas privé de se démarquer de toutes les traditions de son époque, en en dénonçant les impasses et en prenant tous les risques de la persécution :
Où vas-tu me chercher, fidèle ?
Regarde, Je suis près de toi.
Je ne suis ni dans les temples, ni dans les mosquées,
ni dans le sanctuaire de La Mecque, ni sur la montagne Kailash.
Je ne suis ni dans les rites, ni dans les cérémonies,
ni dans l’ascétisme du yoga et ses renoncements.
Si tu me cherches vraiment, tu me verras soudain,
tu me rencontreras au détour du chemin…
Kabir est toujours d’actualité.
Le système religieux actuel dominant, c’est le matérialisme scientifique au service du néo-libéralisme économique, basé sur la croyance en la liberté individuelle sans limite, dans la folie d’un système de production – consommation, qui s’est emballé en une addiction collective, mortifère, faisant penser à tous les symptômes des rites et cérémonies religieuses du passé, où c’est l’inconscience qui domine.
Il s’agit de dénoncer poétiquement ce système actuel et toutes ses illusions de rédemption par le seul bonheur matériel.
Il s’agit, comme Kabir, de redonner le goût d’une nouvelle spiritualité expériencielle,
au delà de tout système religieux,
seule capable de faire émerger ce qui manque le plus à l’être humain actuellement :
la conscience du Tout, la conscience de l’Etre,
et son incarnation dans l’amour inconditionnel.
C’est le fondement intérieur, nécessaire,
d’où émergent toutes les valeurs humanistes qui sont la fierté de l’être humain,
et sans lesquelles toutes les expériences alternatives de résistance au système, ne peuvent être qu’éphémères et réductrices.
Pour lire Kabir, le mieux c’est de s’offrir en livre de poche, dans la collection « Poésie / Gallimard, « La flûte de l’Infini », où vous apprendrez qu’André Gide, par amitié pour Tagore, s’est risqué à traduire une trentaine de poèmes.
Tags : Amour, poésie, religions, spiritualité, traditions
Très cher Alain,
Je te rend grace de m’avoir permis, ce matin, de lire ce qu’il y a de plus beau et de plus authentique dans la spiritualité et qui permet à mon coeur de vibrer à l’unisson de mon âme. Mon esprit jubile en sa Présence. Je ne suis rien et je Lui offre tout.
Merci pour cette grande Inspiration.
Alain
merci alain, je savais que tu vibrerais à Kabir « le Grand ».
bonjour! j’ai pleuré et je vous réponds par mon poème
Dans mes rêves eveillés
toujours nulle part je me voyais
flottant çomme un nunéphar
Epave sur des eaux sombres de mare
mosquée, eglise, synagogue
autres temples en vogue
proçhe et lointain est le rivage
Rive d’espoir, rive de naurage
havre de salut,rad de mouillage
ençlos grands ouverts, salut offert
à la brebi , péçhesresse égarée
à la reçherçhe d’un abri
sans berger, ni maitre de logis
ô berger
vos prêçhes me çomble de joie
vos glaives me glaçent d’effroi
d’une main , vous tenez un rameau
de l’autre un çouteau
ni sçeptique, ni mystique
ni çroyant, ni meçréant
pelerin, à la reçherçhe de la sourçe saçrée
loin des bergers ordinaires
loins des bouçhers sanguinaire
la voie de l’amour est ma quete
la voix de la passion est ma requete
merçi
ç’est dans la poesie et par la poesie qu’on peut saisir l’insaisissable. L’âme, à travers les vers et ses rimes, çomme pégase, enporte le çoeur vers les nébuseuses jamais visitées. Le çoeur s’y abreuve, etançhe sa soif sans jamais être rassasié.
Bonjour Alain,
Toujours un plaisir de se promener sur ton site… voici un petit poème que j’ai écrit l’autre jour, j’ai plaisir à le partager sur ton site. C’est très vivant de toujours lire de belles choses sur la poésie sur ce site… très souvent juste après avoir écrit ;) Au plaisir de continuer à te lire…
marko
Silence
Vagabonder en silence
Sur les landes de l’Esprit,
Incarner les profondeurs de la Vie.
En silence, parler et chanter, sans relâche.
En silence, danser sans attache,
Sans mouvement, danser avec les éléments :
Le Tango de l’espèce, musique qui berce
De son subtil tempo.
Calme, douceur sublime des montagnes,
Rythme frénétique, féerique des villes.
Ancrer ses pas sur la trame de l’infime.
Embrasser les invitations à la Grâce.
En silence dire merci,
Partager sa reconnaissance.
En silence écrire ces mots
Qui infusent en nos âmes l’essence.
En silence, apprécier les lieux
Où dansent nos pas.
En silence dans les yeux,
Partager l’amour qui ne se dit pas.
En un sourire silencieux,
Aimer le monde et tous ses creux.
Embrasser la Joie qui mène hors du mime.
En silence diverger dans l’Unité.
En silence, contenir le monder et s’aimer.
ML (2013)
merci marko, quel beau poème !
Les pétales de fleur dans la tombe de Kabir, doivent en frissonner d’aise !
Bonjour, je goute peu la poésie mais la phrase « Embrasser la Joie qui mène hors du mime » m’a interpelée. J’ai été choquée ce matin parce que l’on reprochait à Robespierre de croire à ce qu’il disait. Mais je n’ai jamais dit autre chose que ce que je disais, écrivais, pensais. Je pense que c’est ça « être intègre ». Si la majorité de nos contemporains passe leur temps à mimer, je comprends qu’elle soit déçue de la vie. Oui, la joie nous accompagne et tant pis pour ceux qui ne le comprennent pas. J’aime « En silence diverger dans l’Unité ». Nous sommes tous différents et chacun a son rythme, sa chanson intérieure, sa compréhension. Bonne nouvelle, il semblerait qu’en mèdecine on se soit rendu compte de la spécificité de chaque humain.
« Le système religieux actuel dominant, c’est le matérialisme scientifique au service du néo-libéralisme économique, basé sur la croyance en la liberté individuelle sans limite…. » Juste avant de venir, j’écoutais la question « Êtes-vous libéral » ? Pourquoi vouloir suggérer à un être une philosophie, une identité. Il EST, pour moi ça me suffit, c’est un absolu. Par contre je conteste l’amour de la transcendance « pour toute chose. » Pour tout vivant, je le conçois, mais pour toute chose, je n’y crois pas. Un outil est une chose. Si les primates n’existaient pas, beaucoup moins de « choses » existeraient. Mais l’idée que je me fais de la transcendance ne changerait pas.
Maintenant, je serai ravie de découvrir de nouveaux horizons. La vie est si étonnante, ou la transcendance est si inédite. « pour pratiquer les rites funéraires conformes à leur religion » Le rituel, c’est comme ça que je définirai le primate. Le primate religieux a besoin en plus de pureté. les religions sont orientées par la mort. C’est la mort qu’elles honorent.
Quant aux mystiques je ne comprends rien, par contre le poème de Kabir qui commence par « Où vas-tu me chercher, fidèle ?… » C’est indubitablement ce que Dieu dit à l’homme, avec toute sa tendresse.
Ce très beau poème exprime parfaitement ce que je ressens, à ce détail près que ce « Lui » sexué hérité de temps immémoriaux,
je crois qu’il nous faut apprendre à le remplacer par un « Lui / Elle ».
Mais Kabir m’encourage à l’expression poétique, moi qui, tout en l’aimant, donne souvent encore trop dans le rationnel.
oui, François, je suis d’accord : ce « Lui » est la projection d’une culture patriarcale ancienne. Plutôt que « Lui / Elle » qui est encore une projection sexuée, je préfère dire le Soi ou l’Etre ou l’Un ou Cela qui n’a pas de nom, ou le Tao, etc – « Dieu » étant trop connoté des dérapages des religions monothéistes et de l’idée de la Transcendance. Il s’agit pour moi d’un Etre immanent / transcendant. Mais bon, on s’éloigne de la poésie, on même temps qu’on l’entoure, avec attention, de nos réflexions.
François, je ne sais pas ce que vous avez contre la raison mais tu peux trouver du fantastique, de la poésie partout sans les mots. Regarde ceux qu’ils font : « Voilà quinze ans que Le Mené, petit territoire breton, a entamé sa mue écologique pour devenir le symbole d’une transition écologique en voie d’achèvement. Pourtant, loin des grandes voies de communication, il était plutôt le symbole des zones rurales enclavées… Mais ses habitants ont décidé de valoriser ses richesses, le vent, la biomasse, le soleil et, surtout, une très forte envie de faire des choses ensemble, pour que le territoire vive, et qu’ils puissent y rester. Il y a donc d’abord eu l’usine de méthanisation, qui produit du biogaz à partir des déchets organiques, qui jusque là posaient des gros soucis environnementaux. L’idée a germé à la fin des années 1990 au sein d’une assemblée hétéroclite rassemblant agriculteurs, chasseurs, élus, pêcheurs et simples citoyens, qui voyaient aussi là l’occasion de maintenir le plus d’exploitations agricoles possible. Et qui se sont donc engagés à ne pas augmenter leur cheptel. Implantée sur un terrain acheté par ….. (lire l’article de Basta ou http://www.bastamag.net)
Nous sommes entourés, environnés de grâce, à tel point que mon 1er exercice lorsque j’ai voulu apprendre ce qu’était la liberté, fut de poser dans les cages d’escalier des cités, un texte qui commençait par « La grâce est le parti-pris de Dieu pour les humains ». Oui, le statut, la fonction me bloquait, ou l’image que je voulais donner de moi, je sentais que je n’étais pas libre, donc il me fallait retrouver ma liberté.
Nous sommes tous différents, tous appelés à la liberté, tous contraints à chercher notre spécificité puisqu’elle est à l’usage des autres, pour le bien commun.
J’ai plus l’impression que notre défaut à nous occidentaux, c’est d’avoir cru que nous pouvions être sans les autres. Être la monade de Leibnitz. C’est faux, les autres sont notre oxygène, notre énergie, c’est « pour les autres » qu’on se défonce, et non pour soi. J’accepte que vous me disiez que je me trompe mais en parlant à votre nom propre. Pour ce qui est de moi, je ne pourrais pas vivre sans les autres, ici, ou ailleurs. Et remarquez que le plaisir vient d’être « ensemble » à Le Mené
Ah que c’est beau! ça dit du simple de la vie qu’on oublie de glorifier , de vénérer, de remercier. Vivre est un miracle qu’on salit, que je salis, qu’on dénature, que je dénature, qu’on oublie, que j’oublie, mais tout compte fait c’est peut-être ça aussi qui est beau, notre oubli, nos salissures, nos manques, nos erreurs, car si nous ne cessions d’être dans le vécu plein de ce miracle, alors il n’aurait plus rien de miraculeux, ne trouvez-vous pas? C’est l’aspect limité et erratique de nos personnes qui creuse le plein de cette beauté selon moi…
C’est une manière de voir, Catherine, effectivement la dualité a aussi son importance, son efficience, pour s’émerveiller des miracles qui brillent en leur différence, à chaque détour du chemin.
Mais ce que nous propose Kabir est pas mal du tout non plus : une sorte de transcendance au dessus de la dualité et qui l’inclut, si bien que tout l’obscur de cette vie fait partie aussi du miraculeux et que l’émerveillement en devient continuel.
Cela m’apparait à moi aussi un peu abstrait et lointain dans ma propre vie, mais je crois que c’est la direction de notre chemin, c’est la Voie, et des phares comme Kabir nous en rappelle l’existence.
Un grand merci pour le début jusqu’à « … que j’oublie ».
Je me demande si les dernières années n’ont pas tapé sur le système nerveux des « autorités ». Elles se sont prises pour le phœnix sans comprendre que c’était leur égo qui les entrainait à leur perte. N’oubliez pas que c’est notre égo qui a peur, c’est lui qui est convaincu de notre mort, et c’est donc lui qui va tout faire pour imposer sa loi.
« notre oubli, nos salissures, nos manques, nos erreurs » provoquent la désespérance de ceux qui restent vivants. Je crois que les « sépulcres blanchis » font la loi sur terre. J’en suis arrivée à souhaiter que ce soit nos besoins qui dictent leur loi. J’ai bien écrit « besoin ». Pensez-vous que l’océan ne soupire pas après moins de pollution ? Croyez-vous que les plantes, les animaux n’ont pas conscience de ce que nous leur faisons subir ? Ils ne parlent pas. Est-ce une raison pour les utiliser comme des « objets à notre disposition » ?
Puisque vous voyez la beauté du vivant, osons balayer ce qui le détruit
Bien sûr Anne-Marie je comprends, je parlais d’une façon plus symbolique c’est pour cela qu’il y a méprise je crois.
En vous lisant tous, je repense à ma jeunesse.
J’aimais Leibnitz, qui disait en philosophe ce que vous dites à votre façon, Catherine, et que Kabir dit en poète, la seule nuance étant de savoir dans quelle mesure on remarque le mal.
Leibnitz partageait avec Kabir l’émerveillement devant la perfection des choses, avec sa formule moquée par Voltaire: « tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles ».
Mais pour Leibnitz comme pour vous, Catherine, la perfection ne se distingue que par le contraste de l’imperfection, comme « les ombres d’un tableau » permettent de voir la lumière, disait-il.
Jeune, je voyais là le summum de la philosophie.
Cette façon de voir, je ne l’ai pas perdue, mais elle coexiste aujourd’hui avec d’autres, celle de Voltaire et d’Anne-Marie par exemple: quoi qu’il en soit de la métaphysique, c’est à nous de « cultiver notre jardin » terrestre, d’en ôter les « salissures » comme vous dites, Catherine. Et du reste, dans Candide, où Voltaire entend ridiculiser le système de Leibnitz, à part le tremblement de terre initial, tous les malheurs viennent des hommes eux-mêmes: le meilleur des mondes possibles est loin d’être donné, mais les hommes ont à le construire en se bonifiant eux-mêmes.
J’ai compris vers la quarantaine que Voltaire et Leibitz étaient complémentaires. Tandis que Voltaire (comme le messianisme juif, y compris marxiste) voit les choses dans le temps au terme d’une action humaine, Leibnitz invite à regarder ces choses hors du temps, en considérant que le monde où l’homme lutte pour le bonheur est un monde meilleur que celui où le bonheur serait automatique:
l’un est l’autre étant « possibles », lequel est » le meilleur des mondes possibles »?
Evidemment philosopher ainsi se heurte à l’évidence de l’instant douloureusement insoutenable.
Et c’est là où ce grand rire auquel vous vous référez si volontiers, Alain, est l’une des voies efficaces d’échapper au noir, l’autre étant celle de « la patience et de la prière » réservée aux « humbles », ces termes du Coran s’appliquant de fait à tout croyant en un Dieu soucieux des hommes.
Et puis il y a l’alternance des humeurs et des opinions comme disait Montaigne, peignant non « l’être », mais le « passage », cette hésitation que je retrouve chez vous, Alain et qui nous marque chacun plus ou moins.
Et pourtant, au-delà de ces variations, et même s’il m’arrive aussi, comme vous, Alain, de rire à l’orientale devant le mystère, je ressens que l’engagement voltairien pour cultiver le bien, cette obéissance en quelque sorte à « l’impératif catégorique » de la conscience, cela entretient notre capacité de « raison pratique » qui, disait encore Kant, « laisse place à la foi ».
Cette tension vers le bien, ajouterais-je, fait de nous ces « humbles » capables de « patience » aux moments où la vie se fait « atroce ». Le reste du temps, comme dit Comte-Sponville « quand la vie n’est pas atroce, elle est merveilleuse », et là nous revenons à Kabir et à Leibnitz.
Ne nous endormons pas pourtant.
Vous sentez, Anne-Marie, qu’il nous reste du boulot à faire sur cette terre.
Ce que je voulais dire aussi,c’est que c’est une vraie vacherie de croire qu’on va pouvoir s’abstraire de la douleur du monde, d’une certaine forme de laideur, elle est là, qu’on le veuille ou non, elle constitue ce monde et tente même de le vampiriser toujours davantage comme on le constate aujourd’hui dans notre quotidien, et ce serait une pure impasse de croire qu’on peut y échapper. Il ne s’agit pas non plus d’avoir une vision doloriste du monde. Non,juste une perception des polarités qui font que le monde est monde car si l’une d’elles vient à disparaître, c’est le monde qui s’évanouit. Le tout c’est d’avoir ce contact aussi à ça, à ce que je nomme manque, erreur, etc, car c’est bel et bien une réalité et ne pas le conscientiser me semble nourrir la plus grande des désespérances car elle touche alors au mensonge qui génère une angoisse dévastatrice . Mais bon, c’est un point de vue, seulement un point de vue!
je suis totalement d’accord avec vous, Catherine, avec cette lucidité de la dualité qui est une qualité nécessaire. Il y a une impasse de la spiritualité qui consiste à se bercer d’illusions sur le seul aspect positif de la réalité. Il ne me semble pas que ce chemin nourrisse comme vous le dites « la désespérance », mais plutôt le mensonge, l’hypocrisie, le masque et la caricature : un faux bien-être bâti sur l’enfer, et il est vrai que les dégringolades sont souvent amères.
Par contre, il me semble, que certaines personnes d’exception peuvent transcender cette dualité : ils la ressentent et en souffrent comme tout un chacun, et en même temps, ils sont capables d’en rire et de l’aimer, car la conscience et l’Amour en ont dévoilé le Sens profond.
Oui, vous faites bien de me reprendre Alain, désespérance, ce n’est pas juste, c’est trop fort, mais ce que vous dites ensuite l’est, en ce qui concerne le mensonge et l’hypocrisie. Si le monde était parfait nous le saurions, or, il ne l’est pas, mais notre énergie se doit d’aller vers elle, vers, vers, c’est ça le chemin, d’aller vers, sans jamais l’atteindre bien sûr, sinon cela voudrait dire que nous sommes des dieux, or, nous ne sommes pas des dieux, juste des hommes, mais en s’y essayant pourtant avec toutes les forces qui nous traversent. Les laisser parler à travers nous, en essayant le moins possible de parler pour elles, mais bien au contraire de les laisser parler à travers nous. Nous sommes à leur service, et c’est dans cette posture de serviteurs que nous sommes les meilleurs. Pour ce qui est du rire, ça me fait penser à Daumal, rené de son prénom, il en parle bien je trouve de ce rire qui se rit de cette supercherie!
Merci Catherine de nous donner les références quand Daumal parle du rire spirituel – Daumal qui est bien sûr un poète pour moi référentiel et pour lequel j’aimerais bien écrire un article.
C’est aussi l’occasion de répondre à François qui semble penser que le rire spirituel est uniquement l’apanage de la spiritualité orientale. Je ne crois pas cela personnellement. Il y a aussi des traces de ce rire en Occident, soigneusement occultées bien sûr par les prêtrises en place. Je pense en Grèce à un Diogène, au moyen-âge à un Saint François d’Assise, au 19e siècle le rire du Zarathoustra de Nietzsche, il y a peut-être plus récemment des figures de la chrétienté, je pense à soeur Emmanuelle qui semble tout le temps être dans la joie.
Ce rire de la plus haute dimension de l’être humain, en rapport avec la joie du Coeur, me semble universel.
« Et c’est là où ce grand rire auquel vous vous référez si volontiers, Alain, est l’une des voies efficaces d’échapper au noir, » excusez moi, François, mais je ne crois pas que ce rire spirituel soit une façon d’échapper au au noir, pour moi. c’est plutôt une manière de le transcender, La nuance est subtile, j’y reviendrai.
Merci, Alain de me rappeler l’existence d’un rire spirituel en occident. Ma mère aimait lire « l’Humour chez les saints » avec par exemple l’histoire de Thomas Beckett demandant un manteau pour ne pas prendre froid en se rendant à l’échafaud. Par ailleurs dans le judaïsme il y a le « Alleluja », le cas David, dont les psaumes expriment l’allégresse, et dont les danses festives avaient provoqué la moquerie de sa femme.
Mais là on touche deux pôles extrêmes du rire, d’un côté l’allégresse et de l’autre la moquerie. j’ai le rire moqueur facile, et on me le reproche.
Quant au grand rire devant l’incertitude métaphysique, c’est encore autre chose, mais avec les deux mêmes versants possibles: justement le versant moquerie, défi à l’égard du divin, prométhéen, et là, c’est comme ça, ça me donne des hauts le coeur, comme si on défiait ma mère,
et puis en face il y a le versant allégresse: de toute façon, ce qui arrive, c’est pas grave, même la mort: « même pas peur »; je suis aimé, et là je rigole volontiers de moi, du danger…
Et quand je parle d' »échapper » ainsi au noir, je comprends très bien votre nuance, Alain, entre « échapper à » et « transcender », mais votre distinction en épouse une autre qu’il me faudrait faire entre le « noir » et le « Noir ».
J’appelle « noir » la souffrance animale, viscérale, et celle là effectivement je la « transcende » par le rire ou la patience confiante (qui peut être nunancée de plainte affichée envers le Créateur comme chez Job ou Hugo).
Mais, dans mon texte, je souhaitais écrire « Noir ». Je n’ai pas osé, pour ne pas imposer mes croyances.
Mais en fait je crois tout de même en un ou des esprits malins, que Jésus était assez fort pour éloigner, mais face auxquels je ne me sens pas encore assez fort spirituellement. Sinon je guérirais tous les malades, je ressusciterais les morts et soulagerais toute souffrance comme d’après le Evangiles Jésus le faisait et invitait ses disciples à le faire.
Si donc, en attendant mieux, je ne me sens pas capable de « transcender » ou dépasser les forces du « Noir », j’ai tout de même assez de force pour « échapper à » son piège, le désespoir absolu poussant au suicide, et ceci, donc avec des armes comme le rire ou la patience.
Ma force stoico-spirituelle me permet de patienter, de rire, mais je reste assez humble pour ne pas me croire plus fort que je ne suis face à une déstabilisation intérieure possible.
« votre distinction en épouse une autre qu’il me faudrait faire entre le “noir” et le “Noir”. » C’est bizarre, François, mais personnellement, je ne fais pas de distinction entre ce noir et le Noir, en tout cas en ce qui concerne la méthode pour l’appréhender.
Pour moi ce n’est pas un combat contre le Noir ou contre le Mal, car dans ce cas effectivement il faut être très fort, et on sera jamais assez fort, au point de terminer crucifié ou suicidé (comme Guy Debord).
Pour moi transcender signifie d’abord voir, accueillir, accepter, éventuellement comprendre, c’est ce que j’appelle le processus d’intégration, c’est ce que je pratique à longueur de journée avec mes clients.
Dans cet état d’accueil de la conscience, j’ai envie de dire qu’il faut être faible, au plus faible, comme une mort à soi-même, comme un vide lumineux à l’intérieur de soi-même capable de tout contenir.
C’est ce processus d’accueil, exactement à l’opposé du combat judéo-chrétien, qui permet peu à peu de transcender, et une fois que l’on a transcendé, il y a une 2e phase, j’en parlerai une autre fois.
Le processus psy que vous décrivez, Alain, non seulement il correspond exactement à ce que j’entends par « transcender le noir », mais je l’ai pratiqué en psychanalyse 30 mois (3 fois la semaine), en ai retiré un grand profit, et depuis je passe beaucoup, beaucoup de temps dans cette attitude intérieure et fructueuse « d’accueil ».
Ensuite, ce que j’appelle le « Noir », c’est une simple question de pari métaphysique, dans lequel personne n’est évidemment obligé de se lancer.
Il y a, en gros le pari manichéen, gnostique, pour qui en quelque sorte s’opposent les « ténèbres » et la « lumière », forces égales: le « Blanc » et le « Noir », dirais-je encore.
Il y le pari « judéo chrétien », qui me semble se situer non pas « exactement à l’opposé », mais plutôt « en arrière plan » du processus d’accueil dont vous parlez, car même très avancé, ce processus de la psychothérapie ne nous permettra probablement pas de voir de notre vivant ce que Hugo appelait « la fin de Satan », l’Apocalypse « la Jérusalemen Céleste », et Isaïe le temps où « le loup broutera avec l’agneau », c’est-à-dire « la fin de l’histoire » au sens d’une humanité divinisée par l’amour.
Pourquoi suis-je pour ma part attaché à ce pari « Judéo-chrétien »?…
En tout cas je crois, comme un rabbin que j’ai entendu, que les « temps messianiques » ne peuvent venir qu’après l’effort continu vers le bien de « générations repentantes », et je crois aussi que ce résultat viendra moins du combat politique ou religieux -pollué faute de spirituel- que de l’effort intérieur, cet effort d' »accueil » décrit par les mots que vous utilisez vous-mêmes, Alain.
C’est là où ma sensibilité « existentielle » me semble se distinguer sur ce blog de la vôtre, Anne-Marie, qui fait me semble-t-il une part plus grande au combat politique. Un Jésus, un Gandhi, un Luther King me semblent avoir tenu l’équilibre entre politique et spirituel.
Je crois simplement que cet effort intérieur vers le bien est capable progressivement de transformer le monde pour qu’un jour soit « abattu le Malin », mais qu’en attendant, ce Malin reste très fort, que nous pouvons certes nous abriter, l’éviter, mais non pour l’instant le « transcender ». Mais encore une fois ce n’est là que du pari métaphysique, que je suis prêt à remettre en cause et dont je suis également prêt, comme Pascal, à préciser les tenants et aboutissants en témoignant de mon histoire.
Je replace donc le processus que vous décrivez, Alain, et qui recouvre en gros ce que j’appelle « transcender le noir » non seulement comme le B.A BA de la spiritualité individuelle, mais comme un outil ou un processus participant à une histoire collective ayant un sens, et un sens de salut, y compris terrestre.
Ce qui me fait « judéo-chrétien » plutôt qu' »oriental », c’est de croire à l’histoire, et de croire que celle-ci est progrès. Quel progrès? Débat entre juifs: Marx, Jésus, Freud, Zamenhof. Marx me semble des quatre le moins avancé spirituellement, Jésus de loin le meilleur.
François, je voudrais reprendre au moins deux choses dans votre commentaire :
1. je ne suis pas psychanalyste, donc le processus psychothérapeutique que vous décrivez et que vous avez expérimenté, ne correspond pas à ma pratique de la psychothérapie intégrative, où il m’arrive d’introduire la dimension spirituelle.
2. Vous décrivez toujours l’arrière fond spirituel de tout processus évolutif comme l’apanage du judéo-christianisme. Excusez moi, mais j’ai peur que vous retombiez là dans un des vieux démons du christianisme : sa prétention à l’universalisme de la spiritualité, ce qui le met dans une position de combat qui lui a pourtant valu bien des déboires, dans l’histoire.
La spiritualité que je défends dans ce blog et que je pratique, transcende et inclut les monothéismes anciens, il s’agit plutôt d’une sorte de spiritualité laïque, non-duelle, non-formelle, dont la pleine conscience est l’outil privilégié. Je reviendrai sur ce point en présentant dans un article prochain, la position de Ken Wilber sur la dimension transpersonnelle de la conscience.
Dans votre 2) Alain, en réponse à François vous déroulez votre argumentaire. Je crois moi, que la spiritualité que vous défendez comme étant intégrative est celle de Jésus, y’a que Jésus a été repris par des « isme » qui l’ont ankylosé, mais il est de facture intégrative Jésus, le Jésus que j’aime, il est vivant et gai et ouvert, y’a juste qu’il ne faut pas confondre la forme et le fond et le fond touche du vôtre mais vous ne l’avez peut-être pas encore senti?
oui, Catherine, je comprends bien ce que vous me dites et j’aime bien le personnage de Jésus, – en dehors de l’image que la religion en a faite – : pour moi c’est un révolutionnaire de l’amour,
mais je ne voudrais pas que Jésus ait l’apanage de l’amour. Pour moi, il y a plein d’autres maîtres de différentes cultures qui sont autant d’exemples de cette plus haute dimension de l’amour – comme Kabir par exemple -, et c’est cela la vision intégrative que de les réunir ;
pire, j’ai envie de dire que la plus haute dimension de l’Amour ne porte pas de nom, c’est Cela-qui-n’a-pas-de-nom, c’est le Tao indicible et sans forme, qui unit les mondes et leur donne leur cohésion, c’est Cela qu’il nous faut révérer, au delà de tous les anthropomorphismes.
Alain, je crois qu’il nous faut révéler Cela et non révérer Cela. Nous sommes les « outils » que Cela a souhaité pour le service des vivants.
Que valent, pour dire les choses, mes pauvres mots froids?
Mais Alain et Catherine, je suis en accord avec vous deux.
Les disciples de Jésus, dont je suis, le nomment Christ.
Je n’aime pas ce mot, trop religieux, mais je vois bien en Jésus ma première référence parmi les mortels, celui qui à ma connaissance – limitée par mon terreau -, a poussé le plus loin le chemin d’identification au Divin, et c’est pourquoi j’emprunte à Michel Potay l’expression »christ de référence ».
Mais pas de monopole SVP, pas même pour Jésus, OK Alain!
Et nous tous, je l’ai encore mieux compris par vous, Alain, nous avons à nous déclomplexer pour être ce que les chrétiens nomment « christs »: des transparences du divin.
Trans-parence, qu’est-ce qu’on voit apparaître en tra-versant nos forêts respectives justement, ne serait-ce pas cela l’enjeu, de voir CE qu’il y a au-delà de cette forêt profonde? Le prince ( le conscient) qui retrouve sa belle endormie ( l’inconscient) et qui dans le baiser de co-naissance au vrai sens du terme( naître avec) fait revivre toute la maisonnée. Ce contact -là est parmi les plus beaux, les plus inouïs( dans le vrai sens du terme= qui n’est d’habitude pas entendu) et bien hypothétique aussi, nous en rêvons plus que nous ne le vivons, enfin, je parle pour moi! Mais c’est beau et plaisant d’y penser
Cher Monsieur Gourhant,
Je pense que l’oiseau gris de Kabir est une condition spirituel d’un niveau hors de notre portée.
je connais quelques poème de Tagore par cœur et je l’ai trouve plus à ma portée.
Saviez-vous que Kabir est un Avatar qui s’est incarné deux fois?.Il a créer un système révolutionnaire de méditation qui perdure aujourd’hui. Le guide spirituel de ce système actuel est vivant et a reçu son pouvoir spirituel pour continuer son travail. Oui , c’est vraiment Hallucinant.
Il décrit la condition spirituel de Kabir dans son journal autobiographique comme la plus avancée connue à ce jour.
Bonjour,
je souhaite partager avec vous quelques commentaires d’Osho sur l’enseignement de Kabir tirée du livre LA VOIE DE L AMOUR.
Je chante la gloire des formes.
Il est un arbre étrange, qui se dresse sans racines et qui porte des fruits sans fleurir;
il n’a ni branche ni feuilles, il est un pur Lotus.
Deux oiseaux y chantent; l’un est le Guru, et l’autre le disciple.
le disciple choisit les fruits multiples de la vie et les goûte, et le Guru le contemple avec joie.
Ce que Kabir dit est difficile à comprendre:
L’oiseau est au-delà de la recherche pourtant il est on ne peut plus visible.
Le Sans-forme est au sein de toutes les formes,
je chante la gloire des formes.
Tavar ak mul bin thada (I,102)
La vérité est un défi, le plus grand qui soit. C’est un défi à s’enquérir ,un défi à chercher, et un défi à être. ce n’est pas quelque chose que vous devez devenir. Et en fait, vous ne pouvez devenir ce que vous êtes déjà, vous ne pouvez devenir que votre être. Le défi de la vérité est celui de votre centre le plus intime, le défi de rentrer chez vous, le défi de revenir au centre, le défi de vous reconnaître, de vous rencontrer vous-même. C’est ardu.
Se faire face est ardu parce que nous avons trop investi dans notre ignorance; nous avons trop misé sur notre propre ignorance. Aussi la connaissance de soi devient de plus en plus difficile. C’est pourquoi tout le monde est appelé, mais seul quelques-uns entendent l’appel, beaucoup d’entre eux le mécomprennent, se leurrent. Ceux qui entendent bien, même eux ne répondent pas correctement. Ceux qui répondent correctement, même eux ne persistent pas longtemps. C’est pourquoi, beaucoup sont appelés, mais très peu arrivent.
Je vois deux types de personnes dans le monde, l’humanité tout entière peut être classée en deux catégories. D’abord tous sont crucifiés. La moitié d’entre eux restent crucifiés, et l’autre moitié, ou quelques-uns ont la possibilité de ressusciter.
La vie va disparaître, ceci au moins est certain; la mort va arriver, ceci au moins est certain; mais allez -vous mourir pour Dieu ? Ou allez-vous simplement mourir ? Si vous ne faite que mourir, alors vous êtes crucifiés sans résurrection. Si vous mourez pour Dieu, si vous devenez une offrande, un sacrifice, alors vous serez ressuscité.
Tout le monde est crucifié, seuls quelques-uns descendent de la croix, atteignent une vie nouvelle : celle que Jésus appelle » une vie d’abondance », une vie de l’infini, une vie sainte-parce qu’elle est un tout. Seuls quelques-uns descendent de la croix et deviennent extatiques : leur mort n’est plus une mort, c’est le début de la vie éternelle.
Si vous avez réellement compris la signification de la relation entre un disciple et un Maître , alors il n’y a plus ni disciple ni Maître. Alors , chaque fois que vous dites non à votre Maître, vous dites non à vous même. Il est vous. La question ne doit pas être tranchée entre le disciple et le Maître ; elle doit l’être entre votre centre et votre périphérie. Lorsque vous dites oui au Maître contre le disciple, vous avez dit oui a votre centre contre la périphérie. Lorsque vous dites oui au disciple et non au Maître, vous avez dit oui a votre périphérie.Le Maître et le disciple ne sont pas séparés. Nous y reviendrons dans ce chant.
Kabir dit : il y a deux oiseaux, le Maître et le disciple : le disciple a décidé de jouir du monde des formes, du monde multiples des formes, de la circonférence, et le Maître se tient au centre du cyclone, et observe, il est témoin- et il est heureux, heureux, même lorsque le disciple erre et y prend plaisir. Un jour, le disciple reviendra; il lui faudra revenir car sur la circonférence il n’y a point de contentement possible, il n’est point de béatitude possible.
Maintenant Kabir dit: Dieu est la cause première. Bien sûr, Il ne peut avoir d’autre cause à Lui-même. Dieu est le Créateur et vous ne pouvez demander qui L’a créer. Il est la cause sans cause. »il est un arbre étrange… »qui se dresse sans racines… »
Essayer de comprendre c’est simple. le tout ne peut être enraciné en quoi que ce soit d’autre, parce qu’il est le tout; rien n’existe en dehors de Lui. Le tout est enraciné en lui-même. C’est là un arbre très étrange-enraciné en lui-même. L’arbre doit être enraciné dans la terre; comment l’arbre peut-il être enraciné en lui-même ? Mais le tout doit être enraciné en lui-même, il n’existe rien d’autre.
Il ne peut y avoir aucune cause à Dieu, Dieu est la cause ultime. C’est ce que nous voulons dire par « Dieu » : la cause sans cause, qui a toujours été, qui sera toujours.
» C’est un arbre étrange », dit Kabir, « qui se dresse sans racines et qui portent des fruits sans fleurir. » C’est très illogique, dit-il. L’existence est illogique, ou bien il y a une logique à son illogisme. C’est très étrange, mystérieux. Ce n’est pas réductible aux syllogismes humains. Il fleurit et porte des fruits sans fleurir.
Il n’a ni branches ni feuilles,
Il est un pur lotus.
Comment est-ce possible ? Un pur lotus ? Il n’est que lotus et lotus et encore lotus; pas de racines, pas de feuilles, pas de branches. Il est simplement ultime floraison. Dieu est l’ultime, ce qui est déjà arrivé. Plus rien ne doit Lui arriver.Dieu n’est pas une semence. La semence est quelque chose qui n’est pas encore une fleur; quelque chose doit arriver à la semence. Dieu est ce qui est déjà arrivé, plus rien ne doit lui arriver.
C’est ce que nous voulons dire lorsque nous disons que Dieu est parfait : il n’y a plus de croissance; il a grandi. Il a toujours été dans cet état, l’état de perfection.
Il est un pur lotus.
Deux oiseaux y chantent; l’un est le Guru, et l’autre le disciple.
Maintenant Dieu s’est divisé Lui-même en de nombreuses formes et continue à jouer le jeu, la leela. Il est l’homme il est la femme, ils s’attirent l’un l’autre, ils chantent des chants d’amour, ils dansent des danses d’amour. Il est le guru et Il est le disciple- la même polarité. Il est matière et Il est esprit, Il est le son et il est le silence ; et il est devenu vie et Il est devenu mort…mais c’est la même polarité. »Le disciple et le Guru » veut dire le yin-yang, le mâle-femelle.
Le disciple choisit les fruits multiples de la vie et les goûtes, et le Guru le contemple avec joie.
Et le Maître en vous, le centre en vous, vous contemple avec joie, dans tous vos jeux. L’avez-vous observé ? Parfois, placez-vous du point de vue du Maître et voyez -vous entrain de jouer-combien de jeux jouez-vous : le jeu de l’amour, le jeu de l’ambition, le jeu de la colère, de la haine-tous sont des jeux, ce ne sont là que des jeux. Mais si vous êtes trop absorbé, vous devenez le disciple; si vous êtes alerte, vous devenez le Maître.
C’est le seul changement, la seule alchimie. .Observez . Kabir ne dit pas, » Arrêtez les jeux »; il dit « contentez-vous d’observer, du point de vue du Maître aussi. »
Parfois devenez simplement l’observateur le témoin, et voyez le disciple qui joue les jeux. Vous parlez à votre femme et vous lui dites de doux petits mots d’amour : observez du point de vue du Maître. Pour un instant, déplacez toute votre conscience vers le témoin et voyez quel jeux vous jouez.
Si vous pouvez passer du Maître au disciple, du disciple au Maître, vous ne serez jamais surpris par aucun jeu. Alors le jeu restera un jeu: vous pourrez le jouer autant que vous voulez, tout votre content, mais vous ne serai jamais pris, vous ne vous identifierez jamais. Vous resterez toujours libre, libre dans le monde: jivan mukta- libre dans la vie, rêvant et pourtant ne rêvant pas.
Kabir est un Maître parfait. Il n’a jamais quitté le monde-il est resté dans le monde, il est resté dans sa famille . Il avait une femme et des enfants et il a continué à faire son travail. C’était un tisserand un homme pauvre; il a continuer de tisser, de vendre ses étoffes au marché. Il menait une vie très ordinaire. Il avait des milliers de disciples qui venaient à lui et lui disaient :
« Maître pourquoi continues-tu a faire ces choses ? Reste assis à méditer tout simplement, repose-toi. Nous sommes là, pourquoi ferai-tu quoi que ce soit? » Mais il disait « non. Quel que soit le jeu que Dieu m’ait donné, j’ai à le jouer. Et il est bon, et je m’en réjouis. si j’arrête cela me manquera beaucoup. Mes clients du marché me manqueront. Ils m’attendent, je tisse pour eux, et Dieu vient acheter à travers eux. Non je leur manquerais beaucoup. Et qui tissera de si beaux habits pour eux ? Personne ne peut le faire aussi bien que moi »
tout le jour il tissait,et le soir il se rendait au marché-car en Inde les tisserands vont au marché pour vendre leurs habits, ce qu’ils ont fabriqué. Et à chaque client il disait : » Ram. Ainsi, Dieu tu es venu ? tu attendais ? Pour toi j’ai fait une vraiment belle pièce. et elle va durer. Et je ne l’ai pas seulement tissée, j’y ai mis tout mon cœur. Prends-en soin; elle a été faite avec amour. »
Il a continué. Il est resté ordinaire; et pourtant d’une conscience étonnamment extraordinaire.
Le Maître est en vous, votre centre; et la périphérie est votre disciple. Lorsque votre centre s’est éveillé, alors le Maître extérieur n’est qu’un reflet. Alors vous êtes reconnaissant au Maître extérieur parce qu’il vous a révélé le Maître intérieur.
Le centre est au-delà de la recherche. Vous ne pouvez le chercher parce qu’il est déjà là.; il ne peut être cherché. Il doit simplement être découvert. Il est déjà là.
l’oiseau est au-delà de la recherche
pourtant il est on ne peut plus visible.
Le Sans-forme est au sein de toutes formes,
je chante la gloire des formes.
Et Kabir dit : je chante la gloire des formes, parce que je ne peux pas chanter la gloire du Sans- forme. Vous ne pouvez chanter la gloire de Dieu, ce n’est pas possible, il est difficile de Le réduire à un chant, il est difficile de Le réduire à des mots. Ainsi Kabir dit : » Eh bien ! Il est impossible de chanter la gloire de Dieu ? Je chanterai la gloire des formes multiples. Je chanterai la gloire de la rose, je chanterai la gloire de l’œil humain, je chanterai la gloire de la rivière dans la nuit, je chanterai la gloire du nuage blanc, je chanterai la gloire du soleil et des étoiles. »
Ainsi chantons la gloire des formes multiples-et cela sera une louange indirect à Dieu. Dieu ne peut-être loué directement, il faut être très indirect. Vous pouvez offrir vos louange à Dieu à travers une rose, à travers un beau rocher, à travers une belle femme ou un bel homme. Il vous faut chanter la gloire de l’existence.
Et c’est la seule manière d’adorer Dieu. N’allez pas à la mosquée, n’allez pas au temple, et n’allez pas au gurud-wara. Chantez la gloire de ce beau cosmos autour de vous : chantez la gloire de la feuille nouvelle sur l’arbre, chantez la gloire de la nouvelle goutte de rosée sur l’herbe; chantez la gloire des étoiles et du ciel, chantez la gloire de l’amour humain. Créez de la poésie, créez de la sculpture, créez des chants, soyez créateur-car c’est la seule manière de vous offrir aux pieds du Créateur.
Kabir dit : ce n’est que lorsque vous êtes créateur que vous êtes proche du Créateur.
Il y a beaucoup de choses qui m’étonnent dans le texte d’Olivier Hofer.
« l’humanité tout entière peut être classée en deux catégories. D’abord tous sont crucifiés….La vie va disparaître, ceci au moins est certain; la mort va arriver, ceci au moins est certain… Seuls quelques-uns descendent de la croix et deviennent extatiques….la relation entre un disciple et un Maître »
Je ne sais pas si je peux poser des questions. Mais si j’en ai une, une seule, ce serait d’où vient cette idée que la vie va disparaître ? Si, comme je le crois, Dieu est dans toutes les formes vivantes, pourquoi imaginer que la vie va disparaître ?
Chère Anne-marie,
Non il n’y a ici pas de place au questionnement, je ne fais ici que transmettre un texte d’Osho Rajneesh qui date de 1976. Je suis simplement enthousiaste de partager avec vous ces quelques écrits sur l ‘enseignement de Kabir, que ces écrits vous donnent des cléfs ou non ne dépend pas directement de moi.
Cordialement, Olivier Hofer
Bonjour,
Kabir est effectivement un grand mystique, ou plutôt, remettons dans l’ordre les choses : il a été très comblé par Dieu car on s’intéresse beaucoup aux mystiques comme s’ils avaient un don particulier, en oubliant qu’il n’y a pas de mystique sans Dieu et que par ailleurs, ce qui leur est donné de vivre n’est pas lié à eux-mêmes mais à Dieu qui a désiré qu’ils vivent consciemment dès cette vie ce que nous serons tous appelés à vivre après la mort. Je m’interroge cependant sur le fait qu’on mette toujours en exergue que ce soit « au-delà des religions et des systèmes ». Je suis chrétien, converti contre toute attente : né de parents athées méprisant toute spiritualité (l’argent et les besoins matériels immédiats étant la seule norme pour eux), une présence est entrée dans ma vie sans crier gare à 26 ans, avant même que je ne connaisse un seul chrétien (je n’ai rencontré mon premier chrétien connu que 6 ans plus tard, à 32 ans ; je ne sais pas où sont passés les chrétiens dans le monde ?). Cette Présence, c’est le Christ. Il s’agit d’une rencontre qu’on ne peut pas provoquer. Je crois que c’est donné à tout homme maintenant, plus tard ou à l’heure de la mort car celui qui a l’initiative de cette rencontre, cherche en réalité tout homme qui naît sans le savoir bien souvent blessé d’amour par Lui qui le poursuit de son amour jusqu’à ce qu’enfin cet homme s’avoue vaincu et se laisse aimer d’un amour qui ne nie pas l’humain, mais l’accomplit : d’un amour plus qu’humain, divin. Mon espérance est que tous les hommes sont appelés à ce bonheur absolu, radical, pour toujours : un enfer vide. Le Christ en fait avait toujours été présent dans ma vie mais je ne l’avais pas compris. Si pendant longtemps, 26 ans ! je ne me suis pas compris moi-même, descendant toujours plus profond dans le désespoir de ne pas pouvoir adhérer à la vie qui convenait si bien à mes frères les hommes, avec laquelle ils parviennent quand même à s’arranger tant bien que mal (à quel prix ?), à partir du moment où j’ai rencontré le Christ, par totale surprise, je suis devenu croyant, chrétien comme on se marie : par amour, parce que l’amour n’aime pas dans le vague mais c’est toujours quelqu’un, une personne bien identifiable, qu’on aime. J’aime ma femme (qui est athée, nous n’avons rien en commun si ce n’est l’amour le plus absolu) : je n’ai rien choisi en elle, son corps, son histoire, son nom m’ont été donnés et je ne pourrais faire abstraction de ce donné pour l’aimer ; c’est au contraire le point d’appui d’un approfondissement constant de notre amour. Exactement de la même manière, j’aime le Christ : je ne l’ai pas choisi, c’est lui qui m’a choisi ; je n’ai aucune preuve que c’est lui qui est ainsi présent dans ma vie mais seulement l’insaisissable et toujours nouvelle évidence : quelle preuve d’ailleurs ai-je que la femme qui est à mes côtés aujourd’hui est bien celle que j’ai aimé il y a 12 ans ? Il n’y a pas de preuve en amour, seulement des signes qui cernent celui qu’on aime sans jamais l’emprisonner, il n’y a finalement que la foi tant qu’on est sur terre. Dans la vie, il n’y a aucune preuve dans aucun domaine : la preuve, c’est toujours un signe qui attend une réfutation ou une confirmation, et je dirais même un ensemble de signes (une seule hirondelle ne fait pas le printemps), autant de signes en attente de réfutation ou de confirmation. Pour démontrer d’une manière irréfutable la chose la plus fondamentale qui soit, notre propre identité, avez vous remarqué que présenter une carte d’identité ne suffit pas si le sujet est grave ? Parce que rien ne suffit à prouver quoique ce soit. Il n’y a donc finalement que la confiance qui nous reste : ce qui changera tout, c’est la façon dont nous ferons confiance, en toute conscience ou en toute inconscience, les yeux ouverts ou les yeux fermés. On peut nier que Jésus soit Dieu, mais l’attitude juste serait d’avouer tout simplement qu’on ne sait pas : sous prétexte que vous n’avez pas rencontré ma femme, il n’est pas possible d’affirmer qu’elle n’existe pas ou qu’elle n’est pas ce que j’en dis. Si Kabir a vécu ce qu’il a vécu, c’est que c’est le choix de Dieu pour lui, il aurait vécu autre chose si Dieu l’avait voulu.
J’aime beaucoup cette totale dépendance, cet abandon, cette disponibilité. Moi aussi, j’ai mis très, très longtemps, beaucoup plus longtemps que notre ami Cédric, à me laisser convaincre. Je suis du genre, c’est Lui ou c’est moi (qui suis responsable de ma vie) et je ne la laisserai pas divaguer au gré de mes croyances, idéologies, fantasmes. Je reconnais dans les écrits de Cédric, l’amour exigeant qui m’est demandé envers autrui. C’est, ou ce sont des personnes bien vivantes avec toujours des besoins bien précis. Ce n’est pas un amour nébuleux. Et ce 1er janvier 2014, je dois écrire des lettres de vœux, ne serait-ce que pour exprimer la fidélité qui nous vient de celui qui m’a appelée.
Que nous soyons conscients ou non de cet amour qui nous fait vivre importe peu, il est.
Je comprends que Cédric demande « où sont les chrétiens ? » Je déteste le religieux, peut-être que beaucoup sont comme moi. Je ne crois pas que Jésus a voulu une religion. Je crois qu’il veut que nous aimions car c’est à l’amour que nous aurons les uns pour les autres que nous sommes les enfants du Père. Conclusion ? Pas la peine de claironner …. sauf notre joie d’avoir été appelé et d’être pardonné d’être de si mauvais interprètes
Que huit mois après, cher Cédric, cette entrée suscite votre intervention, cela souligne sa fécondité. Je l’ai du coup relue intégralement.
Vous n’avez pas été le seul à découvrir « le Christ »! A la lecture des Evangiles je suppose?
Personnellement, je n’aime pas trop le mot « Christ » parce que je l’ai trop entendu, récupéré par la religion, notamment avec des intentions culpabilisantes.
Mais moi aussi, ma vision de Dieu s’est longtemps identifiée à celle du « Seigneur Jésus ».
Et tant d’hommes en vivent comme vous qu’il faut les prendre au sérieux!
Seulement voilà! les apôtres et leurs disciples, dont je reste marginalement, ne sont pas les seuls à témoigner d’une expérience forte du Divin!
Au-delà des récupérations religieuses plus ou moins calculées, dans l’histoire de l’humanité, quel foisonnement divers et inégal d’expériences « mystiques », « prophétiques », ou simplement intimes, reflets du même Mystère spirituel dans le coeur de tous les hommes!
J’ai leplus grand respect pour l’expérience intime du chrétien, j’ai mon expérience intime, mais une de mes passions c’est que toutes soient considérées avec respect, curiosité et considération dans un amour de cette mystérieuse diversité.
Salut à tous,
Je suis joyeux de voir vos réactions et vous envoie une nouvelle vague de poème et de commentaires d’Osho et aussi de Ram Chandra considéré par son Maître comme la réincarnation de Kabir. Bonne lecture.
En parlant d’expérience, je ne sais pas si le fait de choisir un Maître, en l’occurrence comme Jésus Christ, est un besoin qui nous vient du cœur ou d’une soif à comprendre le but de la vie sur terre.
Comme le Jésus Christ utilisait des paraboles pour transmettre son enseignement, Kabir utilisait des poèmes, j’ai même crus comprendre qu’il s’agissait d’un enseignement oral comme c’est souvent la coutume en Inde à travers le chant qu’il pratiquait devant ses élèves pratiquants et cela en même temps qu’il confectionnait avec sa famille les habits propre à son activité de Tisserant.
En Inde, avoir un guide spirituel est quelque chose qui fait partie de leur culture.
En avion il m’est arrivé plusieurs fois de discuter avec des Indiens qui rentraient au bercail et souvent j’ai eu des discussions constructives en parlant de mon guide spirituel.
A travers mes expériences j’ai réalisé que leur société avait une façon d’envisager Dieu bien plus diversifiée et tolérante que la nôtre.
En 1989, la première fois que j’ai vu mon Maître, je tenais mon fils sur mon bras gauche et de la main droite je lui ai tendu la main pour le saluer. J’ai attendu plusieurs secondes jusqu’à ce qu’il réagisse, parce que les Indiens ont plutôt l’habitude de saluer différemment. J’attendais donc de façon déterminée, le bras droit tendu en avant pendant plusieurs secondes jusqu’à ce qu’il a enfin décidé de me serrer la main en guise de salutation. Mais, vous pouvez le croire ou non, à ce moment là j’ai complètement perdu la conscience de moi-même et je suis revenu à moi seulement quelques secondes plus tard, avec en face de moi une Indienne qui me regardait d’une façon étonnée. A ce moment-là j’ai regardé ma main ayant le sentiment que quelque chose l’avait traversée. Je ne sais pas ce qui c’était passé mais, à ce moment-là j’ai éclaté de rire en le cherchant du regard. La situation pour lui cependant avait déjà changé, il était en discussions avec quelqu’un d’autre.
Drôle d’expérience n’est-ce pas
Je pense qu’avoir la foi c’est être capable de croire à l’impossible. La foi est un trait de caractère que possède chaque être humain qui nous aide à voir la vie de façon positive et à maîtriser les problèmes auxquels nous sommes confrontés.
Jésus Christ était ce que l’on appelle un Avatar. La différence avec le commun des mortels est que la dualité des avatars est beaucoup plus fine, ils ont donc un lien avec leur divinité beaucoup plus étroit ce qui leur permet entre autre d’apprendre beaucoup plus rapidement que nous de leurs erreurs et également d’atteindre rapidement un niveau de conscience élevé et irréversible.
Ram Chandra qui, selon son Maître, était la réincarnation de Kabir a écrit sur les Avatars.
Il dit :( extrait) : Strictement parlant c’est nous qui avons provoqué une minuscule création en fournissant les matériaux qui ont constitué sa base. En elle-même, la fonction de Dieu n’était que nominale, mis à part le choc de la volonté initiale qui provoqua l’activité (Kshob).
(Autre extrait) Plus nous nous élevons au –dessus du point central, plus la force devient faible et cela sert à indiquer notre plus ou moins grande proximité avec la Réalité. La force faible est celle qui échoit à l’homme, alors que la force du point central est le lot des Avatars qui sont complètement chargés des conditions régnant en ce point. Le seigneur Krishna, en tant qu’Avatar est issu de la sphère du point central, alors que le Seigneur Rama vient de l’autre extrémité. Pour cette raison, il fut plus proche de l’humain. Il présente l’idéal de vie qu’il nous faut essayer d’avoir en tant qu’homme.
Certains sont d’avis que les Avatars n’ont pas d’Identité. Je ne suis pas d’accord avec eux, car s’ils n’avaient pas d’Identité ils n’auraient pu œuvrer dans un corps pour l’accomplissement de la tâche qui leur était confiée.
Les Avatars viennent dans un but défini, dotés de tous les pouvoir nécessaires à l’accomplissement du travail qu’ils ont à faire. En d’autres mots, ce peut être leurs Samskara (impressions) qui les ont amenés en ce monde. Les pouvoirs se retirent d’eux lorsque leur travail est terminé.
Les Avatars possédant l’activité, le mental ou manas leur est aussi nécessaire. Mais le leur est plus pur et plus équilibré et leur action sont en harmonie avec la Volonté Divine. Donc, c’est à tort que l’on suppose que les Avatars n’ont pas de mental ou manas.
Ram Chandra Le Sahaj Marg, une nouvelle Tradition Spirituelle
VII
L’HARMONIE
DE L’AMOUR ET DU RENONCEMENT
J’ai calmé mon esprit inquiet,
et mon cœur est rayonnant :
car en Cela j’ai vu au-delà de Cela,
en compagnie j’ai vu le compagnon Lui-même.
Vivant dans l’esclavage, je me suis libéré :
Je me suis dégagé de l’emprise de toute étroitesse.
Kabir dit : J’ai atteint l’inatteignable et mon coeur est coloré de la couleur de l’amour.
Calat mansa acal kinhi(I, 107)
Ce que tu vois n’est pas :
et pour ce qui est, tu n’as pas de mots.
A moins de voir tu ne crois pas :
ce qui t’est dit, tu ne peux l’accepter.
celui qui discerne connait par la parole
et l’ignorant reste bouche bée.
Certain contemple le Sans- Forme,
et d’autre méditent sur la forme ;
mais l’homme sage sait que Brahma est au-delà des deux.
Sa beauté n’est pas vue par l’œil ,
Son rythme n’est pas entendu par l’oreille.
Kabir dit :
Celui qui a trouvé à la fois l’amour et le renoncement ne descend jamais à la mort.
Jo disai so to hai nahin (I, 105)
Par un beau matin, alors que le soleil se levait à peine à l’horizon et que les premiers rayons jouaient avec les feuilles d’amandier, je vis un hibou s’installer sur un amandier.
Il dit : » Il commence à faire sombre; est-ce là un bon endroit où me reposer jusqu’à l’aube »
Seul un lapin l’écoutait. Le lapin dit : Monsieur, c’est l’aube, le soleil se lève. Vous voyez les choses à l’envers. »
La compréhension d’un hibou est totalement différente : la nuit est pour lui le jour, et le jour la nuit, et le matin il s’installe pour la nuit. Le soir et son aurore. Le même fossé existe entre le mystique et le non-mystique. Ce qui est l’aurore pour le mystique et pour vous une nuit obscure ; ce qui est une nuit obscure pour le mystique, c’est ce qui fait votre vie. C’est de là que vient le malentendu.
Les mystiques ont toujours été incompris. quand ils disent quelque chose, nous comprenons quelque chose de totalement différent. Le manque de compréhension entre un mystique et un non-mystique est si naturel que la compréhension semble tenir du miracle. Et chaque fois que la compréhension peut naître entre un mystique et un non-mystique, le non-mystique n’en est plus un ; il est transformé par cette compréhension.
» Laisse-moi t’aider je t’en prie, tu vas te noyer » dit le singe en mettant le poisson en sécurité au sommet d’un arbre.
Il s’efforce à grand-peine d’être compatissant, de sauver le poisson de la noyade. Par compassion, il va sûrement le tuer. Ceci doit être compris très profondément ; alors ce sera un tournant.
Kabir est un mystique, l’un des plus grands. Pour commencer ce qu’il essaie de dire est très déformé; il dit ce qu’il a connu dans un état où les mots ne pénètrent jamais, où le silence est éternel. Il l’a connu, rencontré, vécu mais dans un moment où il n’était pas mental. Puis il désire le transmettre : le mental doit intervenir, le mental a un certain rôle à jouer. Le mental essaie de le transmettre, mais dans cet effort même, cela est déformé. Désormais le silence doit pénétrer le son, le silence doit pénétrer son opposé ; l’informulable doit se confiner au mot, l’indéfinissable doit se réduire à une définition ; et quelque chose de mystérieux doit devenir explication…tout est perdu. Si ce n’est pas tout, du moins presque tout. Seule une lueur de vérité demeure, juste une vague.
Et pourtant le mystique doit en parler. Il doit le partager. Le partager fait partie de son expérience. Tout comme une fleur qui s’ouvre et partage son parfum. Cela doit être fait ; personne ne peut le contenir en soi. Il le doit à l’humanité et à tous ceux qui luttent encore dans l’obscurité. Peut-être ne peut-il pas transmettre toute la lumière, mais même un reflet peut être utile à de nombreuses personnes.
Même une expression déformée pourra peut-être les aider à chercher à s’enquérir. Cela peut éveiller leur soif. Aussi le mystique doit-il parler. Et chaque fois qu’un mystique parle, il pleure car il peut voir ce et ce que c’est devenu dans ses mots ; quatre-vingt-dix-neuf pour cent est perdu. Et encore, lorsque vous entendez les mots, vous les traduisez selon votre expérience. D’abord l’expérience ; ensuite le mystique doit la traduire selon son mental. Et le mental.lui est donné par la société, le mental est conditionné par la société. Le mental n’est rien d’autre que l’expérience de vivre avec autrui. Il doit traduire ce qu’il a connu dans une immense solitude ; ce qui est expérimenté dans une absolue solitude doit être exprimé dans le monde extérieur, doit être réduit à un langage de masse. Beaucoup est perdu.
Puis vous entendez les mots, et plutôt que d’écouter l’informulable, vous vous emparez des mots, qui ne sont pas l’essentiel. L’essentiel est à nouveau perdu. Puis vous traduisez les mots selon votre propre mental, selon votre propre expérience. Désormais, vous êtes à milles lieu de l’expérience originelle.
J’ai entendu cette anecdote : on demanda à un grand Maître Zen, Sosan ; d’expliquer l’ultime enseignement du Bouddha. Il répondit : « A moins de l’avoir, vous ne le comprendrez pas. » Mais alors à quoi bon le comprendre ?
Lorsque vous l’avez, vous l’avez ; ce n’est plus la peine de le comprendre. Lorsque vous ne l’avez pas, vous ne pouvez le comprendre, le besoin existe de le comprendre, c’est là le paradoxe. Vous ne pouvez le comprendre que lorsque vous l’avez. Il n’y a pas moyen de le comprendre avant ; seule l’expérience vous expliquera. Rien d’autre ne faire ce travail, il n’y a pas de substitut possible. Mais alors ce n’est plus la peine lorsque vous l’avez ; vous l’avez. Lorsque c’est là, c’est là. Il n’y a même plus aucun désir de le comprendre, c’est arrivé, vous avez su, c’est devenu vous.
C’est tout comme lorsque vous mangez : lorsque vous mangez, vous ne devenez pas nourriture. L’avez-vous remarqué ? Sinon vous seriez devenu une banane. Vous mangez une banane ; vous ne devenez pas une banane, c’est la banane qui devient vous. C’est exactement la même chose qui se passe lorsque vous avez connu Dieu : Dieu devient vous. Lorsque vous avez connu la vérité. La vérité devient vous ; dirigée, elle circule dans votre sang elle devient vos os, elle devient votre moelle, elle devient votre présence. Ce n’est plus la peine de la comprendre. En fait, il n’y a plus personne pour la comprendre, personne n’est laissé derrière, vous êtes devenu elle. Votre compréhension est devenue cela. Le besoin existe parce que nous ne comprenons pas. Aussi nous continuons à chercher des explications, et aucune explication ne peut l’expliquer.
C’est là le paradoxe de l’expérience religieuse : ceux qui savent n’ont besoin d’aucune compréhension. Ils sont comblés par cette connaissance ; elle est plus qu’assez. Ils peuvent danser, ils peuvent chanter, ils peuvent rire, mais en aucune manière il ne cherche à l’expliquer. Ils ne peuvent la vivre, ils peuvent rien en dire-ils peuvent rester assis silencieusement ou ils peuvent devenir follement extatiques-mais ils ne se soucient pas de l’expliquer.
La voie de l’amour Osho.
J’ai un peu réfléchi à la question qu’a posé Cédric par sur les Chrétiens, à mon humble avis la réponse est qu’ils sont partout ou un homme est à la recherche de qui il est. Dans la bible anglaise le mot Christ est traduit par le mot Master.
Choisir un Maître est mettre ses enseignements en pratique demande certainement du courage, mais pas moins que de faire face au Maître intérieur qui vit en chaque un de nous et si la complémentarité des enseignements et le travail des Maîtres me semble évidente, c’est aussi valable à travers les relations que nous avons les uns par rapport aux autres.
Si l’âme est unique, il y a autant de façon de vivre la vie qu’il y a d’homme et si en même temps l’âme est collective alors tous les hommes peuvent s’ils le souhaitent être complémentaire.
Cordialement Olivier Hofer
« avoir la foi c’est être capable de croire à l’impossible. La foi est un trait de caractère que possède chaque être humain qui nous aide à voir la vie de façon positive. La foi un trait de caractère ! » je ne m’attendais pas à celle-là. Comme je sais que je n’ai pas la vérité, je reste sceptique mais je peux admettre que je ne sais pas ce qu’est un caractère. Quant à aider à voir la vie de façon positive, il me faudra 30 ans de lutte combat, opposition, difficultés, épreuves pour me dire que j’ai eu raison de me battre jusqu’au bout. Sauf que je sais aussi que je suis tirée, poussée, et que ma liberté est aussi entre ces deux forces.
« A moins de voir tu ne crois pas : ce qui t’est dit, tu ne peux l’accepter », exact, jusqu’à ce que tu sois contraint et forcé de te rendre compte que ton interprétation était fausse et que tout dépend de ton interprétation et que l’interprétation vient de toi et de personne d’autre.
« ceux qui savent n’ont besoin d’aucune compréhension. Ils sont comblés par cette connaissance ; elle est plus qu’assez ». Oui, elle déborde
« En parlant d’expérience, je ne sais pas si le fait de choisir un Maître, en l’occurrence comme Jésus Christ, est un besoin qui nous vient du cœur ou d’une soif à comprendre le but de la vie sur terre. » Pour ma part, je ne cherchais pas J-C, disons que je n’en voulais pas, qu’il m’a toujours dérangé, jusqu’à ce que je comprenne ou crois comprendre le but de Celui que j’appelle Dieu, ou Vérité, ou 5ième dimension : Il ne veut pas que nous mourions.
Je comprends votre dernière phrase (Si l’âme est unique, il y a autant de façon de vivre la vie qu’il y a d’homme et si en même temps l’âme est collective alors tous les hommes peuvent s’ils le souhaitent être complémentaire.) comme ceci : les êtres humains expriment le rêve de Dieu, ses richesses, sa diversité, sa fantaisie, ses inédits, sa bonté, sa sollicitude, sa mansuétude, sa miséricorde. Je ne sais pas si l’âme existe, parce que « à moins de voir, tu ne crois pas » et je n’ai jamais vu mon âme, de plus je lui reproche d’endormir les humains. Maintenant, si l’âme est collective, s’ils le souhaitent….. ils peuvent….. mais le souhaitent-ils ?
Amitiés
Dans toutes ces discussions autour de Dieu, je me permets d’attirer votre attention sur le fait que le principal intéressé est passé sous silence : Dieu. 1er point à souligner : Jésus a affirmé lui-même sa divinité (et je passe sous silence les exégèses qui évacuent cette déclaration sous de multiples interprétations qui vont contre le bon sens, il suffit de faire lire l’évangile à un enfant pour qu’il comprenne immédiatement que Jésus s’est affirmé comme étant Dieu autant qu’homme, les enfants ayant beaucoup plus de bon sens que nous étant donné que pour eux, les mots disent ce qu’ils signifient, tout simplement et qu’ils n’ont rien à perdre ou à gagner à interpréter les mots à leur juste valeur). Donc, il nous reste à le croire ou non. 2eme point : si Dieu est trinité, c’est à dire 3 personnes divines, c’est bien parce que Dieu est Amour. A moins que je ne m’abuse, il n’y a pas d’amour sans personnes pour le vivre : l’amour suppose autant l’union des personnes que leur distinction, et c’est l’expérience que nous faisons tous dans chacune de nos relations, avec notre femme, nos enfants, nos parents, nos amis. Celui que nous aimons est toujours un autre, il n’est pas une projection de nos désirs et échappe à nos calculs, en même temps qu’un intime dont nous partageons les joies, les peines, les désirs et l’amour qu’il porte à d’autres (« les amis de mes amis sont mes amis »). 3ème point : si Dieu est 3 personnes divines, c’est à dire éternelles, elles ne nous ont pas créés pour notre femme, nos enfants, nos parents, nos amis, ni eux pour nous, mais uniquement parce que ces 3 personnes divines nous ont aimé depuis toujours (ce qui ne s’explique pas, le jour où nous expliquerons l’amour, il n’y aura plus d’amour ; l’amour véritable est entièrement gratuit : j’aime parce que j’aime, voilà la raison véritable et ultime, injustifiable en soi, d’aimer) et qu’elles ont désiré notre existence pour nous rendre heureux en nous permettant d’être aimés d’elles et de les aimer en retour (voilà le sens du commandement de Dieu : aime Dieu de tout ton cœur, de tout ton esprit, de toute ta force, un beau cri d’amour que Dieu adresse à chaque homme !). 4eme point : si Dieu est 3 personnes, elles méritent chacune d’être aimé pour elle même et non pour les dons qu’elles nous accordent (le bonheur, la santé, que sais-je encore).
Dieu est 3 personnes réelles (une personne existe ou n’existe pas, il n’y a aucun milieu), donc qui peuvent se manifester directement, qui ont leur propre sensibilité, leur vie propre : des personnes à aimer pour elles-mêmes. Or, j’entends beaucoup les croyants parler d’eux-mêmes, de ce qu’ils ont gagné comme avantages dans leur relation à Dieu, mais qui se préoccupe de Dieu, de ce qu’il désire, de ce qu’il attend de nous, de ce qu’il pense ou ressent ?
Je trouve cela assez drôle que le blog aie rebondi le jour de l’an autour de Kabir et de son mysticisme poétique, et cela par de pléthoriques messages ne faisant que prouver l’impossibilité de circonscrire par les mots de la croyance, la parole inclassable du mysticisme, qu’on ne peut enfermer dans aucun système religieux de référence.
Et plus la parole de ces exégèses est longue et compliquée, plus le poème court et lapidaire de Kabir étincelle dans le silence de son mystère irréductible.
C’est pour cela que la plupart des mystiques inclassables ont toujours été très mal vus – surtout en Occident – par les croyances et les dogmes religieux, par les idéologies sectaires des systèmes religieux colportées par des prêtrises ânonnant par coeur leurs formules toutes faites.
A la question d’Olivier se demandant si l’expérience mystique peut être partagée par les mots, j’aurai tendance à répondre affirmativement. Mais il ne s’agit pas de n’importe quel mot, de n’importe quel langage : je crois que la poésie est le langage du mysticisme et que c’est là son essence ou son origine, tous les grands textes religieux les plus lointains témoignent de cette poésie des origines, que ce soient les Vedas, les Upanishads, l’épopée de Gilgamesh, l’Ancien Testament, les fragments d’Héraclite ou le Tao tö king de Lao-tseu, etc… Ensuite est venue la raison qui a tout obscurci avec le rouleau compresseur de son langage prosaïque.
Merci François de nous rappeler à la mystérieuse diversité de cette expérience mystique qui n’est récupérable par aucun système religieux, pire, pour moi, elle est obscurcie, rendue inintelligible, comme s’il fallait en éteindre l’éclat de sa lumière.
Cédric, je voudrais bien que vous me disiez sur quel texte de l’évangile, vous vous appuyez pour affirmer que Jésus est Dieu. (Jésus a affirmé lui-même sa divinité)
Je sais qu’il reconnaissait « malades » ceux qui étaient habités par un esprit malsain (lorsqu’il s’entendait appelé : « Fils de Dieu ») Quand il parlait de lui, Jésus employait la formule : le Fils de l’homme ou peut-être le fils de l’Homme, mais je ne me souviens d’aucun texte ou il se confond avec le Père. Oui, il dit bien, je monte vers mon Père et votre père, ou encore il rappelle la formule juive « vous êtes des dieux »(Ps : 82,6) mais je ne me souviens pas qu’il se confonde avec Dieu, qu’il appelle Père.
« Vous savez bien que Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire; et je le ressusciterai au dernier jour ». Cela ne vient donc pas de nous, mais d’une décision entre Jésus et le Père, donc la théologie on s’en moque, ce qui importe et sur lequel nous ne pouvons agir, c’est ce qui se décide entre le Père et Jésus.
Chère Anne-Marie,
Je n’ai jamais dit que Jésus et le Père se confondait : 1 seul Dieu en 3 personnes distinctes, voilà la trinité. Je pourrais citer une foultitude de ses paroles par lesquels Jésus s’affirme comme bien plus qu’un homme : « nul ne va au Père sans passer par moi », « qui me voit voit le Père », « nul ne connaît le Père sauf celui qui vient du Père », « je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne va au Père que par moi », « le père et moi nous sommes un ». Il n’y a qu’à lire les Evangiles. Et outre cela, il y a tous ceux qui ont rencontré Jésus : tout chrétien normalement, que cette rencontre relève de l’invisible ne signifie pas qu’elle est vague mais seulement qu’elle ne peut pas se voir de l’extérieur. Moi qui n’ai pas été élevé en chrétien, qui n’avait aucune culture chrétienne, c’est une personne que j’ai rencontré, non une idée : cette personne, je l’ai immédiatement reconnue comme Jésus et comme Dieu, un homme et Dieu en une seule personne. Aussi certainement que je reconnais ma femme et mes enfants. Il s’agit d’une évidence, elle n’est donc pas vérifiable, c’est bien pour cela qu’elle est de l’ordre de la foi, de la confiance. D’ailleurs, quelle preuve ai-je que celle qui est à mes côtés est bien la femme que j’ai épousé il y a 10 ans ? Aucune preuve ne suffira jamais à prouver l’identité de quelqu’un : il n’y aura jamais que des signes, et la confiance qui nous permet de franchir le pas et nous abandonner à l’amour.
Bonjour Cedric,
Je suis un peu ennuyé de bousculer vos convictions.
Admettant pour ma part que Dieu nous dépasse et parle de manière diverse dans le coeur de chaque homme, je devrais refuser toute conviction à ce sujet!
M’en tenir à la théologie négative de maître Eckhart!
Deux remarques simplement, que vous avez le droit de balayer d’une revers de main:
1) Outre les nombreuses citations évangéliques interprétées dans l’histoire chrétienne comme signe de la divinité de Jésus, il y en a tout de même une où un « petit enfant » reconnaîtrait l’affirmation inverse, celle de Jean 17/3:
« toi, le seul vrai Dieu et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ ».
Jésus aurait donc dit explicitement que le « vrai Dieu », ce n’est pas lui.
Mais alors?
2) Quand je rencontre des musulmans, qui ont de solides raisons d’insister sur cette distinction entre Jésus et Dieu, je me fais tout de même l’avocat des chrétiens.
Parce que les disciples ont bien vécu l’expéricence du Divin sous trois aspects:
« le Père », le Dieu de la foi juive où se sont ensuite retrouvés chrétiens et musulmans,
« le Fils » (c’est-à-dire, en hébreu, l’adopté par dilection) et chez qui » l’image » de Dieu (Genèse I /26-27) est si forte, et qui le sait, que vraiment, on ne peut pas leur reprocher d’avoir confondu copie et original!
et « l’esprit de Dieu » promis et qui les guide (Actes des apôtres).
Ayant vécu, eux, une pareille expérience, ils ont été amenés à élaborer peu à peu le dogme de la Trinité, auquel on peut reprocher d’avoir (péniblement d’ailleurs, voir les histoires de « procession ») mis Dieu en fiches, dans l’esprit philosophique mis à la mode par les grecs.
Dans la foi des tous premiers chrétiens (relire les premiers chapitres des Actes), aucune trace de Trinité, un musulman ouvert peut parfaitement s’y reconnaître.
Et puis, l’Amour qui vient de Dieu L’empêcherait-t-il d’être nommé Amour s’il n’est q’UN???
Vous et moi sommes passionnés de Dieu. Certains, dont vous êtes, pensent que leur religion en dit tout. D’autres, dont je suis, le cherchent toujours au-delà, à travers le témoignage spirituel de chacune de ses « images ».
C’est ainsi.
François D.
Cette conférence permettra-t-elle d’accorder nos pas pour continuer notre quête ?
http://www.akadem.org/sommaire/themes/limoud/individu-et-pouvoir/individu-et-societe/la-liberte-d-expression-dans-l-ethique-juive-15-11-2011-28253_227.php
Bonne journée à chacun
Cher François,
vous ne bousculez aucune conviction : les convictions sont une chose, la religion également d’ailleurs, en soi elles ne m’intéressent pas. D’autant que je n’ai rien à défendre, surtout pas moi-même et encore moins une idée. De même que les opinions de mes frères ne m’intéressent pas non plus. Ce qui m’intéresse, ce sont les personnes : les personnes divines et mes frères en personnes, des personnes humaines qui valent pour elles-mêmes et non les choses (idées, opinions, objets) qui ne sont pour moi que le gage par lequel j’ai connu ici bas l’amour que me porte Dieu, qu’il porte à mes frères et que je leur porte avec lui. On ne peut juger que de ce qu’on connaît par expérience, je témoigne donc de mon expérience mais mon bonheur ne dépend pas de la réception de ce témoignage : moi je ne suis rien, lui est tout. Je ne désire pas polémiquer : c’est pourquoi je souhaite à chacun de trouver la vérité et donc, une année riche de Dieu !
Pour en revenir à Kabir,
je voudrais remercier Olivier Hofer, à retardement, parce qu’il a cité le livre d’Osho « La voie de l’amour » que l’on trouve facilement dans une édition de poche aux éditions « Le Relié ». C’est le meilleur livre que je connaisse pour aborder Kabir, et c’est par ce livre que je l’ai abordé pour la première fois. C’est un livre vraiment décapant, qui aborde l’Amour, le principal thème des poèmes de Kabir, au delà de tous les systèmes religieux qui voudraient le récupérer dans leur système de référence.
C’est un livre qui n’arrête pas de clamer l’amour est innocence, l’amour est au delà de tous les savoirs et de tous les systèmes de connaissance, l’amour est rébellion par rapport à tous ces systèmes qui veulent nous enfermer dans leurs dogmes et leurs croyances toutes faites, et le plus grand danger actuellement c’est la science, car :
« la science est connaissance sans amour. Parce qu’elle sans amour, elle est toujours au service de la mort. C’est pourquoi tout le progrès de la science conduit à un suicide global. Le jour où l’homme se sera anéanti – la 3e guerre mondiale – les cancrelats penseront « nous sommes les plus aptes à survivre ». alors un Cancrelat-Darwin prouvera : « Nous sommes les plus aptes, parce que nous avons survécu. »
je vous remercie beaucoup, Cédric, pour ce retour amical.
Bien d’accord avec vous pour préférer les personnes aux idées.
En revanche je ne dirais pas comme vous « je ne suis rien », car à lire les Evangiles, nous ne sommes pas rien, mais enfants aimés.
Je ne dirais pas non plus que je « souhaite à chacun de trouver la vérité », car à vous lire, vous semblez dire que vous, vous l’avez trouvée, cete vérité, et que c’est le Christ:
« je suis (…) la vérité »,
mots que vous citez le 9 janvier, et que ma mère a fait graver sur sa tombe.
Pour ma part, je préfère cette phrase de mon ami Michel Potay:
« si vous vous asseyez et que vous dites « j’ai trouvé », alors là vous êtes foutu. On n’a jamais trouvé, on n’est jamais au bout ».
Nous sommes en chemin, essayant de rayonner, et, vous le dites de « témoigner de son expérience ».
Je « témoigne » donc:
J’ai été éveillé à l’Amour par la foi chrétienne de mes parents,
puis découvrant bien plus tard le même Amour « très miséricordieux » dans l’islam,
j’ai été à 45 ans émerveillé par la Révélation d’Arès (en Gironde) parce que Christ et Tout Miséricordieux mystérieusement fondus l’un dans l’autre y parlent au coeur de tous les fils d’Abraham.
Et plus récemment j’ai approfondi, notamment par ce blog, les témoignages des mystiques.
Merci, Kabir.
Ainsi, après des mots que j’ai trop entendus comme « trinité », d’autres m’ont touché, et d’autres m’arrivent, qui m’étaient à peu près étrangers, mais que j’apprends à comprendre et à aimer aussi, comme dans ce blog les mots « tao »ou « Osho », « intégratif ».
Le chemin de notre trop courte vie, c’est de rayonner « notre coeur tout brûlant » comme celui des Pèlerins d’Emmaüs, et d’écouter et découvrir chaque jour un peu plus.
Et puis…
Sur le Père, Amour donné à son enfant
et l’Esprit, Amour qui vous pousse comme le Vent…
Ca ne vous est jamais arrivé, Cédric, de rêver à deux personnes et de découvrir dans votre rêve que c’est un dédoublement de la même?
Moi, si, et ça m’a marqué, parce que ça converge avec d’autres indices.
Peu importe.
Alors quels mots prendre et apprendre, quelles personnes fréquenter pour rayonner notre coeur?
Cette vie n’y suffit pas… et pourtant nous vivons aussi de ce chemin.
Cher François,
Pour ce qui concerne mon expression « je ne suis rien », je dis ce que tous ceux, toutes religions confondues, ont dit quand ils ont réellement rencontré Dieu. Il n’y a aucun mépris pour moi-même : on s’aime à la mesure où l’on est aimé, et l’amour est lui-même à la mesure de celui qui nous aime. Quand il s’agit de Dieu, cela prend des proportions infinies.
Quand à trouver, en amour, c’est bien un fait : on peut trouver celui qui nous aime et que nous aimons, et cela n’empêche nullement l’amour de croître à chaque instant. J’ai trouvé celle que mon cœur aime, ma femme, et je vous garantis que nous nous aimons pourtant chaque jour plus, le propre de l’amour étant de grandir sans cesse (ou ce n’est pas de l’amour).
Je confirme que je témoigne que Dieu est Dieu, Père, Fils et Saint Esprit : et j’en témoigne parce que je l’ai rencontré aussi certainement que j’ai rencontré ma femme, même si ce n’est pas de l’ordre du visible. C’est un fait que je ne peux donc présenter que comme un fait : je laisse entièrement libre de me croire, ou de penser que je suis un menteur ou un fou ; je n’ai pas de problème d’amour propre. Mais il n’y a pas d’autres choix que ceux-là : si les 3 personnes divines sont aussi réelles pour moi que ma femme, alors qu’en fait, c’est uniquement dans ma tête que cela se passe (ce qui serait d’autant plus grave que ma femme n’est pas chrétienne et qu’elle me croit parce qu’elle a confiance en moi), je suis donc fou puisque je mentirais si je disais autre chose.
Soyez assuré que c’est en toute amitié que je vous ai répondu : je vous souhaite donc le bonheur absolu qui est le mien, de quelque manière qu’il vous arrive.
Merci de votre témoignage passionné, Cédric, mais excusez-moi, il y a une phrase qui me gêne : « Mais il n’y a pas d’autres choix que ceux-là… », cela me semble excessif, presque proche d’une forme de fanatisme, en tout cas ce n’est pas du tout intégratif. Reconnaissez-vous qu’il y a de multiples autres choix que le vôtre pour parvenir à l’amour et l’exprimer ?
Quand au Dieu Amour, qu’il soit Père, Fils, Esprit, c’est tout de même un dieu bizarre, presque pervers, d’avoir permis tant de souffrances sur Terre. C’est étrange, mais pour moi, comme le dit Nietzsche, ce dieu me semble mort, ce qui ne m’empêche pas bien sûr de chercher l’amour et la conscience par d’autres choix, par d’autres chemins, dont ce blog à sa manière pourrait peut-être, parfois, témoigner…
« il n’y a pas d’autres choix » que de croire que je dis vrai, ou que je suis fou ou menteur (je crois que vous n’aviez pas compris le sens de ma phrase, je ne parlais pas de religion). Si je vois clairement qu’une table rouge, comment puis-je dire autre chose qu’elle est rouge ? La Trinité est un fait brut dans ma vie qui s’impose à moi d’une manière absolue, aussi objectivement que l’existence de ma femme, de vous, et de toutes les choses qui nous entourent, et si par conséquent Dieu n’est pas Trinité, alors je suis fou ou menteur. Car ce serait une méprise aussi grande que de croire que je suis marié alors que ma femme n’existerait pas.
Dieu chrétien pervers : vous parlez depuis l’extérieur d’une relation à lui. Comment pourriez-vous le connaître si vous ne l’avez pas rencontré en Personnes ? Il n’est ni sadique ni pervers mais il faut le vivre pour croire à quel point il est bon, meilleur que tout. Vous connaissez sans doute le philosophe Emile Cioran, dont certains ont fait l’héritier de Nietzche en le trahissant, car Emile Cioran n’a chassé que les faux semblants, les fausses raisons de croire, les illusions de la vie spirituelle : il était l’ami d’un très grand ami de Jésus, le Père Molinié, à qui Cioran a écrit « que toutes les objections tombent quand on connaît (au sens biblique, comme une femme connait un homme intimement) l’amour de Dieu ».
Je vous garantis que Nietzche est mort, et les témoignages de ceux qui l’ont connu ne donne pas de sa vie un parfum de bonheur. je vous garantis a contrario que Dieu est vivant et joie, bonté pures, qu’il rend absolument heureux (le bonheur est bien plus grand que ne l’imagine la plupart des personnes, c’est inimaginable) et qu’il a accueilli Nietzche avec joie (je crois au salut de tous les hommes, donc à leur bonheur éternel). Dieu est plus vivant que vous et moi : la vie même. Dieu bizarre : c’est incroyable combien notre vie est conditionnée par nos idées ; tenez, des prénoms qui semblent désuets un temps repassent à la mode et n’apparaissent plus si étranges d’un coup.
Je crois ou plutôt je sais que le Christ rejoint par beaucoup d’autres chemins chacun de mes frères. C’est pourquoi j’ai le plus profond respect pour Kabir, Hallaj, Rumi, mais ils ne recherchaient pas leur satisfaction propre, un trésor spirituel, ils étaient de véritables amoureux de Dieu qui ont tous donnés leur vie pour lui : tous sont morts martyrs pour avoir aimé Dieu jusqu’au bout (et ils ont fui tous les avantages qu’on leur proposait, ils ont tout accepté, humiliations, privations, souffrances de la part de leurs frères car ils aimaient Quelqu’un qui est meilleur que tout, et non quelque chose, et ils s’étaient oublié complètement eux-mêmes en faveur de Dieu). Vous remarquerez que ces hommes ne sont reconnus dans leur amour pour Dieu que lorsqu’ils sont morts : si nous les avions rencontré, nous les aurions moqués ou fui ou tué parce qu’ils sont trop ardents, trop épris de Dieu pour nous et donc nous leur aurions dit : c’est votre vérité, pas la nôtre, laissez nous tranquille ! Alors qu’ils n’invite qu’à découvrir Dieu, à l’aimer et à s’oublier par amour pour Dieu et nos frères. ce n’est que morts qu’ils ne dérangent plus notre égo, nos habitudes, nos résistances.
excusez moi encore, Cédric, mais je n’aime pas cette manière que vous avez de clamer ainsi votre vérité, en jugeant et condamnant de façon aussi péremptoire l’ego de ceux qui ne pensent pas comme vous.
Désolé, mais cela me semble loin de l’amour que vous claironnez à tue-tête.
Désolé encore, mais je n’ai pas du tout la même image que vous du mysticisme. Kabir était doux, humble, le plus souvent silencieux et en méditation. Il ne se permettait de juger de manière violente les âmes égarées qui ne le comprenaient pas, Seul le parfum de son sourire et de sa douceur extrême rendait compte du mystère de Celui -qui- n’a- pas- de- nom, et que personnellement je préfère appeler le Vide ou la Vacuité lumineuse, faute de mieux, car aucun mot ne peut en rendre compte.
Quant au dieu que Nietzsche a fait mourir, je préfère qu’il soit mort, car c’était le dieu d’une prêtrise qui ne donnait pas le choix.
Sachez que je suis contre toute croyance, toute vérité religieuse, unilatérale et que le doute me semble de loin une vertu supérieure, surtout dès qu’il s’agit de religiosité.
Chacun trouve à sa manière le chemin qui lui permet de gravir la montagne ; il y a mille et mille chemins. Je me méfie des boulevards avec des bateleurs faisant beaucoup de bruits pour canaliser le troupeau. J’aime les chemins de traverse pleins de silence et de mystère.
Désolé.
Merci Alain pour ces mots sages… auxquels je me permettrai de faire echo avec un poeme. Au passage, j’ai recu le premier numero d’Orbs… C’etait interessant de voir l’evocation de Kabir dans les Tissderandes de Lumiere de la Martiniere… l’ensemble du numero est de grande qualite.Merci encore d’avoir signale cette revue sur ton blog.
Au plaisir de continuer a lire les commentaires egalement, souvent riches,developpes, et complementaires les uns des autres…l’Un dans le Mutliple… et toutes ses extensions creatrices… :)
Amities,
marko
Dans les Creux de mon Coeur
Chaque jour, parcourir les gouffres de l’âme,
Chuter dans les vertigineuses profondeurs
De la solitude accompagnée.
Par qui ? Par Quoi ?
Je ne saurais décrire la présence,
Qui s’impose dans les creux de mon cœur.
Chaque jour découvrir les failles de la mémoire
Et laisser transpirer les fragments d’une autre histoire,
Bien différente de ces confusions qui agressent l’esprit.
Une histoire libre de ses mouvements, libre dans ses élans,
Elle, dont les trajectoires se dessinent à coups
De songes et de pensées, de rêves et de volontés.
En deux mots tracer la vie : amour et oubli ;
En deux mots tracer la mort : sablier de l’espoir.
Le sable coule dans le sablier des incantations,
Comme pour rappeler qu’il est des sources
A découvrir et inventer dans nos déserts.
Qui pourrait être assez stupide
Pour croire que tout cela est vain ?
Quel esprit dérangé ne saurait voir
L’or que l’on affleure dans le vin ?
Le temps nous est conté pour retrouver la mémoire,
Le temps nous est donné pour transporter l’amour.
Chaque jour, parcourir les sommets de la conscience,
S’élever dans les vertiges d’allégresse
De la solitude accompagnée.
Par qui ? Par quoi ?
Je ne saurais décrire la présence,
Qui s’impose dans les creux de mon cœur.
ML (2012)
Cher Alain, mon intention était plutôt de louer Kabir que de nous juger (je m’étais d’ailleurs inclus parmi ceux qui auraient été susceptible de ne pas le comprendre si ils avaient été ses contemporains). Je vous présente donc mes excuses.
Bien cordialement
cher Cedric, je suis touché par vos excuses, mon intention était justement de ne pas oublier Kabir, dans ces grands envols à la gloire de la trinité divine, et vous me dites que c’était pour vous une manière de louer Kabir… J’en conclus que votre intention est bonne, et c’est ce qui compte le plus.
Quant à la manière : la trinité divine d’origine chrétienne, cela me laisse bien sûr pensif, quand on sait qu’un des principaux leitmotiv de Kabir, était de se méfier et de se défier des dogmes des religions en place…
Pour Alain et Cédric
Je souhaite, Alain, poursuivre le dialogue avec Cédric, mais ne veux pas monopoliser votre blog.
Aussi je lui propose ici de continuer par mail.
Au vu de ce que je dis ci-desous, dites-moi, Alain, si mes propos ont encore à vos yeux un intérêt ici.
Merci.
Ce qui me passionne, chez vous, Cédric, c’est le défi que vous me lancez:
« Comment aimer l’autre comme soi-même qand il ne « voit » pas les choses comme vous? »
Ayant à vous aimer tel que vous êtes, je vous aime comme moi-même tel que vous êtes, même si nos « rencontres » n’ont pas été très exactement les mêmes.
Je vous résume: « J’ai rencontré la trinité comme j’ai rencontré ma femme. Suis-je donc un fou ou un menteur? »
Pour être bien compris tout en montrant à l’autre mon respect pour sa propre expérience, si j’étais à votre place, je dirais plutôt ceci:
« Par les voies du coeur, j’ai rencontré la trinité comme j’ai rencontré ma femme. Pour ma femme, votre vue et votre toucher vous confirmeront que j’ai effectivement pu la rencontrer.
Pour la trinité, vous ne pouvez recourir à aucun de vos cinq sens.
C’est pourquoi, vous pouvez me dire que je suis dans l’illusion. De même, si vous, avec vos yeux du coeur à vous, vous avez rencontré l’au-delà autrement, je peux aussi vous dire que vous êtes dans l’illusion. »
Alors , Cédric?
Si vous et moi nous marchions un peu ensemble vers cette Lumière du coeur que vous avez rencontrée trois et moi autrement?
Si nous revenions plus profondément sur notre passé, sur la manière dont nous avons vécu ces rencontres? Si nous nous les racontions un peu pour les partager?
Peut-être y verrons-nous encore un peu plus clair?
Comme pour cette tour qui, disait Descartes, semble ronde de loin et carrée de près car « nos sens nous trompent ».
J’admets que notre coeur fait partie de ces sens non infailibles.
Dieu sait pourquoi (Coran).
Moi aussi, Cédric, j’ai fait certaines rencontres du coeur que j’ai envie de partager! Accepteriez-vous de poursuivre ce dialogue par mail, et peut-être un jour de vive voix, notamment si vous habitez l’Ile de France?
Je ne sais toutefois si je mérite cet honneur.
Votre frère humain François
Cher François, ce serait un plaisir de poursuivre ce dialogue dans un esprit œcuménique, mon adresse email : famjeg-2000@yahoo.fr
Je trouve votre message, François, très pertinent.
D’abord, le fait que des personnes s’exprimant sur ce blog aient envie de se rencontrer, me comble de bonheur.
Ensuite vous posez très bien à mon sens la question de la validation de l’expérience mystique, spirituelle, transpersonnelle, religieuse, etc, qui ne peut s’appuyer sur l’expérience sensible.
Ken Wilber a écrit un très bon livre sur ce sujet « Les trois yeux de la connaissance », récemment réédité aux éditions Almora. Il s’agit de valider en une sorte de consensus intersubjectif, les données de l’oeil spirituel.
Personnellement, il me semble que l’expérience de la trinité divine, soit en quelque sorte un peu obsolète dans son énoncé, car rabâchée depuis si longtemps.
Nous sommes dans ce blog à la recherche d’une nouvelle spiritualité de notre époque, qui doit tenir compte aussi bien bien des critiques faites par des penseurs éminents comme Marx, Freud ou Nietzsche au sujet de la tradition chrétienne , que des apports de la rencontre Orient / Occident.
Cher Alain,
ce n’est pas tant Kabir que je loue mais son Bien-aimé, Dieu, et je reconnais en Kabir un authentique mystique à qui Dieu a donné de goûté le vin fort et doux de son amour à ces 3 signes : il n’avait plus aucun intérêt pour les choses (avantages matériels ou spirituels), il n’avait plus tant à réfléchir à Dieu qu’à jouir de sa présence comblante et transformante, et enfin, il recherchait le cœur à cœur seul à seul avec Dieu. Et je me réjouis que Kabir ait tant été aimé par Dieu, et qu’il ait répondu pleinement à son amour en le préférant à toutes choses, jusqu’au martyr : en témoignant de la réalité de Dieu, il a fait plus que ce que les hommes, mêmes les plus grands, ont fait sans aimer Dieu jusqu’à la folie ; il a rendu visible Dieu invisible et s’est ainsi fait l’écho de Dieu qui aime tant les hommes qu’il les a créés rien que pour les combler de son amour et de sa vie, un amour et une vie éternelle. J’aurais 2 remarques sur la suite de votre message. Premièrement, concernant la validation de l’expérience mystique : croyez-moi, Kabir se moquait bien que les hommes les croient fou ou non, il avait la certitude que donne l’expérience de la présence divine, une certitude plus certaine que toute certitude humaine ; la vérité de l’union à Dieu, qu’elle soit accueillie ou non par autrui, n’en reste pas moins vrai et bonne, infiniment bonne. Deuxièmement, concernant la Trinité qui vous paraît désuète, j’ai bien des collègues qui pensent la même chose du fait d’aimer une personne toute une vie : ils prônent la liberté de changer de compagnons comme ils le veulent, la recherche de sensations et montrent ainsi qu’ils n’ont jamais connu l’amour, car il est extraordinaire d’aimer la même personne jusqu’à vieillir avec elle, la passion (l’intensité de l’amour) se combinant à l’amitié (la lucidité de l’amour) dans une croissance sans fin. Vous cherchez ce qui est nouveau, et ce qui est nouveau, est aussi éternel que Dieu : l’amour, toujours renaissant, toujours croissant dans une relation à Dieu dont, si nous ne pouvons pas tous croire qu’il soit 3 personnes, nous pouvons cependant reconnaître qu’il est Quelqu’un, une personne au moins et que cette personne, douée d’une sensibilité, d’une intelligence et d’une volonté propre, mérite comme créateur, et créateur uniquement par amour (nous n’existerions pas s’il ne nous avait pas créé parce qu’il nous aime depuis toujours et désire notre amour en retour), et comme Dieu, parfait, la Bonté et la Beauté elles-mêmes, source et expression ultime de l’amour, cette personne mérite dis-je d’être aimé plus que tout.
« si nous ne pouvons pas tous croire qu’il soit 3 personnes, nous pouvons cependant reconnaître qu’il est Quelqu’un, une personne au moins et que cette personne, douée d’une sensibilité, d’une intelligence et d’une volonté propre, mérite comme créateur, et créateur uniquement par amour »
c’est une phrase choisie parmi toutes les autres :
désolé, Cédric, mais je ne suis pas d’accord avec cette vision de Dieu trop anthropomorphique.
Pour moi dieu est le Tout et en même temps c’est le sans-forme, le vide. Il est amour, mais il est aussi le mal et la souffrance, et le doute, et le mystère.
De même, je trouve que vous déformez Kabir – par exemple ce ne fut pas un martyre -, cela m’apparait une forme de récupération par le christianisme qui a le pouvoir de m’énerver.
Je préfère clore la discussion avec vous, Cedric, il me semble qu’elle sera sans fin, tellement vous êtes imbu de votre vérité. La discussion n’est pas possible, il n’y a pas d’ouverture, il n’y a pas de brèche : un mur de certitudes, qui pourrait dans d’autres circonstances déboucher sur un certain fanatisme. Que votre vérité vous permette de temps en temps de douter…
Hello les amis, oui merci cela fait du bien de ce nourrir en donnant, j’ai vu ce dimanche une émission sur Arte , (Monte verità le rêve d’une autre vie) cela parle de l’histoire d’une communauté créer avant la deuxième guerre mondiale au Tessin . C’était la première fois que j’en entendais parler.
Le nombre de personnes célèbres qui y sont passées comme par exemple Jung, est considérable. La chanson du générique de fin disait : « The real greatest thing you ever learn is just to love and be loved in return.
Dans le yoga que je pratique, l’âme réside dans le cœur. Je crois que quand nous mourrons, l’âme s’achemine à travers les chakras supérieurs. J’ai le sentiment que l’expérience de lumière au bout du tunnel que certaines personnes ont vécu n’est que l’âme qui sort du chakra coronaire, à ce moment nous sommes libérés de notre corps.
Le corps et l’âme ne sont pas deux choses différentes, mais simplement deux manières différentes de percevoir la même chose. Albert Einstein
La foi, l’amour, la joie, l’enthousiasme, sont des états d’être naturels qui nous posent un problème seulement quand ses états sont exacerbés.
Si je suis sceptique ou doute de tout, c’est un signal qui me dit que ma foi est exacerbée.
Si je deviens zélé voir fanatique c’est un signal qui me dit que mon enthousiasme est exacerbé.
Si je suis impatient ou irritable c’est un signal qui me dit que la patience en moi est exacerbée.
Si je deviens colérique c’est un signal qui me dit que l’amour en moi est exacerbé(en référence aux fleurs du docteur Bach que je pratique).
La violence est une réponse humaine à un problème humain, l’amour est une réponse spirituelle.
Je voulais dire que, quand un homme est en colère, son amour est exacerbé, donc il n’est plus dans l’amour, car il ne peut pas y avoir d’amour dans la haine et la colère n’est-ce pas ?
Bouddha n’as pas inventé le bouddhisme ou Jésus Christ le Christianisme, pour eux cela est une illusion par rapport à leur réalité.
Le Maître de l’amour n’est pas responsable du fait que le Christianisme est la religion qui a, à ce jour a massacré le plus d’êtres humains.
La vérité c’est que les guides qui sont venus nous montrer le chemin que nous avons perdu, ont étés crucifiés, torturés, démembrés, décapités, brûlés, emprisonnés, torturés, empoisonnés, assassinés, etc. (rire) et leur engagement n’as pas été vain, car nous trouvons aujourd’hui toujours plus d’homme qui refuse d’utiliser la haine, comme réponse sur le plan individuel ou collectif.
Je pense que la religion est une illusion qui a pris forme à travers l’âme collective à cause de notre ignorance, mais aussi du niveau d’évolution collective de l’âme humaine ou inconscient collectif mystique.
Paradoxalement, on trouve dans tous les systèmes religieux des êtres d’exception qui ont atteint l’éveil grâce à leur détermination, et ici l’objet de notre attention à une importance capital.
Au moins la religion essaye d’inculquer aux hommes des valeurs morales comme par exemple ne pas voler, tuer, ou commettre l’adultère.
• « Quand la religion s’arrête, c’est la spiritualité qui commence, et quand la spiritualité s’arrête, c’est la réalité qui commence et ensuite, il y a encore différents niveaux de réalité » Ram Chandra ( Babuji.)
•
Les Maîtres viennent pour nous rappeler qui nous sommes, quelles sont nos origines et nous montrer le chemin pour rentrer à la maison. Leur enseignement est une nourriture pour l’âme et leur présence physique une bénédiction, Ils sont la capacité à travers leur condition spirituelle de nous voir tel que nous sommes et sont bien évidemment conscients de notre potentiel. Si sans aucun doute Ils sont tristes de nous voir aussi perdus, c’est aussi peut-être ce qui à développé chez eux le besoin d’être ici.
La nourriture qu’Ils nous transmettent est un baume qui pacifie notre nature humaine pour rendre notre passage sur terre plus doux face aux vicissitudes et épreuves de la vie et leur présence physique peut nous transformer pour devenir ce que nous devrions être.
Channelling de Ram Chandra (Babuji) à lire pour soi-même.
« Les êtres humains cherchent à l’extérieur ce qu’ils ont en eux, mais tous ne le savent pas. Dans cette éternelle quête du bonheur, ils ne connaissent souvent qu’insatisfaction et déception en tous genres, mais ils persistent dans l’espoir de connaître le bonheur est l’amour. Un amour hors du commun, grand et beau, qui ne peut en aucun cas s’altérer et surtout lui être enlevé. Le rêve de l’homme est la réalité diffèrent quelque peu. Rien n’est donné définitivement, il faut bien le comprendre.
Les attachements sont source de déceptions puisqu’ils ne sont pas éternels. Ce qui permet de faire face à toutes ses fluctuations dans les sentiments et dans ce qui fait la vie sur cette terre est précisément ce qui se trouve dans le cœur de l’homme qui est d’essence divine est donc immuable. Il vient s’y abreuver de plus en plus, lorsqu’il en a compris le principe. Puisse cette vérité devenir une évidence pour tous les hommes. Ils continueront à connaître des épreuves de toutes sortes qui sont le lot du genre humain, mais ils ne seront plus aussi démunis et déroutés devant la précarité de la vie, avec tout ce qu’elle entraine de souffrance. Attachez vous à faire grandir cet amour particulier en vous, lui, ne vous décevra pas. Il sera votre recours en toutes circonstances et vous fortifiera, aussi bien dans les joies que dans les peines. »
Babuji
Que nous le voulons ou non ces être sont venus avec la capacité de changer radicalement la direction de l’évolution humaine sur la terre.
Comme un père qui réprimande ses enfants pour les ramener à la raison, des réajustements vont être nécessaires pour aider l’humanité à devenir plus humble, responsable et reconnaissante face à la beauté qui nous entoure.
Je pense que les personnes qui vivent constamment à la périphérie de leur être sont ceux qui recherchent toujours un moyen de combler leur désir. A un moment donné cela crée des impressions si fortes que nous ne pouvons plus en sortir avec l’aide de notre seule volonté. . L’homme boit à la bouteille, la bouteille boit l’homme, la bouteille boit la bouteille, en aimant une chose inférieur à nous, nous devenons cette chose.
Internet est-elle une boîte de pandore ? La floraison des sites d’adultères me laisse perplexe, je crois que jamais à ce jour l’humanité est descendue aussi bas d’un point de vue moral ou spirituel.
Ils n’y a pas si longtemps on parlait d’un couple sur trois qui divorce et à peine quelque années plus tard on parle déjà d’un couple sur deux.
Ici l’amour est un champ de bataille jonché de cœur brisé et l’arme principale de la femme est la séduction, face à celle de sa moitié qui est la soif du pouvoir.
Ici l’homme croit qu’il doit semer ses graines à tous- vas. La femme elle, est incapable de résister à son type d’homme.
Dans un de ces poèmes Kabîr dit qu’avec le temps il devient plus difficile de résister à ses désirs, je crois que l’épée dont il parle est le Chakra du cœur et son pouvoir la compassion qui seul peut trancher les anciennes entravent qui nous lient au passé.
Personnellement ce qui m’intéresse dans ces échanges, c’est de vous rencontrer à travers Lui.
Cordialement, Olivier Hofer
Cher Olivier,
« La foi, l’amour, la joie, l’enthousiasme, sont des états d’être naturels qui nous posent un problème seulement quand ses états sont exacerbés. » Ces états d’être ne m’ont jamais posé de problème. Par contre ils en posent à mon environnement qui me prend pour « une fumeuse de joints » parce qu’il est de bon ton d’être triste, morose, suspicieux, méfiant, etc.
Comme ce n’est pas une question de morale mais de simple maîtrise de soi pour arriver à se contrôler, (car je crois qu’un être humain est autre chose qu’un animal) j’espère, confiante, que chaque jour apportera son lot de bonnes et belles surprises. Et c’est ce qui arrive !
Je vous suis reconnaissante de dire clairement : »Bouddha n’as pas inventé le bouddhisme ou Jésus Christ le Christianisme, pour eux cela est une illusion par rapport à leur réalité. » Comme j’observe depuis longtemps les primates que nous sommes, j’ai bien vu que ce qui importe le plus en général, est de tirer un bénéfice quelconque d’une situation quitte à broder, enjoliver, interpréter, magnifier, etc.
le Christianisme est la religion qui a, à ce jour a massacré le plus d’êtres humains. Moi aussi je croyais cette assertion, mais depuis j’ai découvert les méfaits des préjugés, le besoin « politique » de discrimination, le rôle du mépris, la volonté de séparation, etc. etc. je n’en suis plus du tout certaine. Avez-vous compté le nombre de personnes de sexe féminin tuées uniquement parce que plus tard ce serait des femmes. Au cours des siècles en Chine, en Inde, en Orient en général, ça fait beaucoup de monde éradiqué à cause du jugement des hommes. Le Maître de l’amour n’est pas responsable du fait que l’homme se vit comme supérieur à tout autre que lui-même et s’arroge le droit de dicter l’organisation du monde.
La vie est infiniment belle, riche, variée, drôle, incongrue, toujours neuve, étonnante. Et parce qu’elle est aussi ineffable, aussi merveilleuse, nous avons bien la preuve de l’immense bonté qui nous protège et tous les jours nous donne la joie, l’amour, l’enthousiasme, la foi. Il faut être une pierre pour ne pas sentir, avoir conscience de la bienveillance dont nous sommes entourés.
Le 14 janvier à 11h07, répondant à Cédric, vous écrivez ceci, Alain:
« Je préfère clore la discussion avec vous, Cedric, il me semble qu’elle sera sans fin, tellement vous êtes imbu de votre vérité. La discussion n’est pas possible, il n’y a pas d’ouverture, il n’y a pas de brèche : un mur de certitudes, qui pourrait dans d’autres circonstances déboucher sur un certain fanatisme. Que votre vérité vous permette de temps en temps de douter. »
Je sais, Alain que vous vous connaissez bien vous mêmes, et ainsi, je crois, vous ne serez pas surpris que je trouve vos propos cassants.
Pour moi, j’ai beaucoup apprécié la « brèche » de Cédric que vous n’avez pas saisie au vol.
Dans un premier temps, il s’en tenait mordicus à la Trinité, puis il se rend compte que tout le monde n’est pas forcément accessible à ça. Il ouvre donc une porte (et pour moi ce n’est pas rien) en admettant qu’on peut voir autrement le Dieu personnel.
Vous me direz à juste titre que ce qui vous irrite, c’est qu’il ne sort pas de sa cage culturelle (qui est aussi un peu la mienne, bien que je sois plus souple), celle du Dieu personnel.
Mais Alain, vous, moi, Cédric et tout un chacun, nous avons tous notre cage culturelle dont nous avons du mal à sortir.
Spirituellement, je ne suis pas sur la même planète que vous, mais je suis d’accord avec vous pour penser que les planètes font partie du même monde, et je crois beaucoup au décrispage par le dialogue, par les « brèches » qu’on eut opérer sur la planète de l’autre, comme chez Cédric le passage Trinité à Dieu perso.
Bon, je me permets de vous proposer à vous la « brèche » suivante.
Je vous vois répéter comme une certitude (chacun a les siennes) que vous trouvez « pervers » le Dieu unique des religions.
Je vous comprends très bien.
Sur cette question immense, moi-même je m’interroge sur ma propre position, que je résumerais par cette parabole:
Dieu serait comme un père trop aimant qui le jour de la majorité auait offert à son fils une moto, avec laquelle celui-ci serait parti à fond la caisse, aurait eu un accident et serait devenu hémiplégique.
Et le père aurait passé sa vie à soutenir la recherche médicale pour guérir son fils, et celle-ci aurait fini par trouver la solution.
Merci de me dire ce que vous en pensez, même si c’est « je ne sais pas quoi vous répondre ».
Fraternellement.
Et merci à Cédric et à vous-même de ce conflit anguleux qui me donne l’occasion inespérée d’en dire un peu plus.
Et n’hésitez pas à faire des trous dans ma cage!
François
merci François pour votre esprit de conciliation qui est sûrement plus intégratif que le mien – je ne suis pas « Bélier » pour rien en astrologie.
Néanmoins, au bout d’un moment, je préfère effectivement clore la discussion, car elle m’apparait figée : chacun campe sur ses positions et se répète.
Effectivement le Dieu transcendant et tout Amour du christianisme m’est bien lointain,
vous savez bien que pour moi, il n’y a pas de Dieu transcendant, et en ce sens je suis athée au sens étymologique du mot ; il y a encore encore moins un Dieu qui pourrait prendre une forme comme celle de l’Amour, ou comme cette image vraiment trop anthropomorphique que vous me proposez, même si elle est plaisante et peut faire sourire.
Mais pourquoi ce Dieu a fait si compliqué sa création, alors qu’il aurait p faire si simple pour éviter l’infinie souffrance de cette planète ?
Pour moi, il n’y a qu’une expérience intérieure d’expansion de la conscience, jusqu’à rejoindre le Tout, et cette expérience est vide et pleine à la fois de toutes les formes de la création. Quant au Sens de tout cela, c’est un mystère et je préfère en rester là, même si bien sûr l’Amour me semble être un chemin d’élection pour l’être humain, à condition de reconnaître le mal en chacun d’entre nous – c’est d’ailleurs le sens profond de tout thérapie nécessaire pour l’être humain.
En ce sens d’ailleurs je ne suis pas mécontent de tous ces messages d’amour qui s’exprime librement sur ce blog, j’en presque fier – c’est un blog qui fait bien la différence avec la culture dominante – et j’espère que Cédric saura me pardonner mes propos cassants, tous ces messages, je les aime bien aussi, car ils parlent de l’Essentiel.
Cher Alain, je n’ai rien à pardonner. Ce que j’aime, c’est la vérité et comme la vérité se manifeste à moi en parfaite cohérence avec la foi chrétienne – comme une clé qui ouvre une porte, la foi chrétienne rend parfaitement intelligible et bonne au-delà du concevable la vie que j’expérimente – je suis donc très logiquement chrétien mais d’abord et avant tout, j’aime chaque personne de la Trinité comme j’aime ma femme : je n’y suis pour rien, je n’ai pas choisi de les aimer et si elles n’existaient pas, elles me manqueraient. Je constate cependant, et les personnes qui me connaissent, que mon bonheur dépasse au-delà du possible ce que mes frères expérimentent généralement comme tel, et que cela m’a rendu absolument différent (pas meilleur mais différent) dans ma façon d’être et d’agir (une vie totalement gratuite, vécue dans le désir de rendre heureux mes frères) ; dans la mesure où quand on est heureux, on a envie que les autres le soient, je partage donc ma foi qui est la source d’un bonheur absolu.
Bonjour a tous,
J’ai longtemps hesite a ecrire un commentaire un peu plus long sur ce fil de discussions… Je considere en effet souvent que les mots sont bien pauvres pour nous exprimer sur ce genre de sujets… d’ou mon gout pour la poesie, la metaphore, et l’utilisation de la langue a plusieurs niveaux en meme temps, j’aime percevoir dans un meme signe une infinite de significations… aussi j’aime percevoir dans quelle mesure certaines approches d’apparence contradictoires peuvent se reveler complementaires… Comme on dit, peu import le chemin que l’on emprunte pour gravir la montagne, au sommet on voit tous la meme chose….
J’aime cette image, mais elle a neanmoins une limite qui transparait a mes yeux dans les echanges ci-dessus… car si l’on voit la meme chose au sommet, on voit toujours neanmoins a travers le prisme de notre vecu,… on vit la Presence a travers une sensibilite differente, sur un chemin different, toujours en extension, entre le neant et l’infini, le rien et le tout, entre les lignes… entre les Hommes et chaque expression de la Matiere mediatrice d’energie….
Le temoignage de Cedric m’interesse profondement, car j’ai presque suivi le chemin inverse… J’ai ete eduque dans le christianisme… mais c’est seulement a mesure que je m’en suis detache, libere pourrais-je dire, que mon esprit s’est peu a peu eleve, transforme, transcende, … les mots sont si pauvres… ressenti la presence bienveillante et transformatrice du souffle, de l’esprit-en-action, de la vacuite, de la source,…. de Dieu? Si vous voulez, pourquoi pas, mais ce mot trop connote tend souvent a effacer la spiritualite, l’humilite, la reconnaissance, le doute, l’ouverture, l’accueil de la Grace…
Certes certaines experiences physiques intimes ne pretent a aucun doute concernant leur veracite, leur pouvoir transformateur, mais il n’empeche que ces experiences de Grace… d’Amour en tant que puissance et transcendance peuvent se proposer aux humains d’une infinite de manieres… J’aime a dire qu’il y a encore plus de fois la Verite qu’il y a d’Etres Humains…. Pour ma part, la Bible et les evangiles ont rarement beaucoup reesonne en moi… sans doute car les mots et les metaphores employes sont trop conotes pour moi… En revanche, la lecture de Savitri de Sri Aurobindo me fait vibrer de toutes mes cellules (et c’est bien le cas de le dire)… me rempli de joie et de Grace… j’en suis deja a ma deuxieme lecture depuis qu’une amie me l’a offert…. Elle l’avait achete en Inde, en visitant l’ashram de Sri Aurobindo… elle savait au moment de l’acheter qu’elle ne le lirait sans doute jamais… et sur le chemin du retour, il est devenu evident pour elle qu’elle l’avait achete pour moi…. :)
Ces milliers de connections, d’integrations de trajectoires diverses dans la trame de l’Un me remplissent de Joie… je prefere le terme de Joie a celui de bonheur… je percois la joie comme une conscience d’Etre…. une reconnaissance humble du present, du don de la vie elle-meme….
Dans le fond, chaque mot a le sens qu’on lui donne, produit d’une infinite d’elements lies a nos vies a de multiples niveaux… en de multiples dimensions… les mots sont bien trop pauvres pour s’exprimer et deja bien trop riches pour nous tromper…. :)
J’espere que ces pensees ne sont pas trop decousues…. je n’ai pas le temps de relire… :) Pour terminer, je partage mon dernier poeme…. un clin d’oeil a mon education chretienne… part des infinies influences sociales (bien plus que spirituelle dailleurs) qui constituent mon experience humaine actuelle et aux dynamiques complementaires de nos esprits… Il commence par Notre Pere, et pourtant des la deuxieme ligne, Innomable Verite… Innomable source…. Presence… je pourrais l’etendre a l’infini… je le ferai sans doute … :)
Amities a tous, au plaisir de continuer a vous lire et de partager…
marko
Priere
Notre Père qui est en Nous,
Innommable Vérité ;
Toi qui jamais ne nous mets à genoux,
Toi qui anime les dessous de la matière,
Ton règne est en Nous,
Ta volonté traverse nos univers.
Merci pour le pain de ce jour,
Honte aux artisans de la famine,
Aux aveugles de la conscience.
Pardonne nos errances,
Comme nous nous pardonnons aussi
D’êtres si idiots, cyniques et beaux.
Beauté tragique de l’arrogance sapiens.
Merci de nous offrir l’expérience,
Ses erreurs et ses délivrances.
Chacun est libre de s’élever,
Car c’est à l’élan de vie qu’appartiennent
Nos amours, nos grâces et nos silences,
Au-delà même de l’éternité.
Merci
ML (2013)
PS (Desole pour toutes les typos, probleme d’ordinateur…)
merci Marko,
c’est du grand Marko à mettre dans les annales de ce blog,
la nouvelle spiritualité pour les humains du 21e siècle que nous sommes,
passera par ces mots simples et humbles
qui ne font pas trop de bruit de clairon,
mais qui relient et unifient la multiplicité des formes et des chemins spirituels,
merci.
Ah! ça fait plaisir de voir ce blog prendre comme une bonne mayonnaise ou une crème devanant beurre.
Olivier, si la richesse de vos propos se montrait plus dense, ma lecture en serait moins diagonale.
Alain, je vous remercie beaucoup de votre message d’il y a un instant et poursuivrai ce dialogue à l’occasion.
Marko, quel plaisir de vous lire!
Cédric, je vais tout de suite vous envoyer un mail. Votre dernier message me confirme à la fois la force du bonheur dont vous avez à témoignez et la rigidité de vos mots qui, dirais-je, limite votre rayonnement.
François
Merci, Alain, de préciser que vous professez l’athéisme. Vous êtes cohérent, encore que j’avais cru voir en vous une part d’agnosticisme.
Comme dit Comte-Sponville, métaphysiquement, nous ne savons pas, mais il est vivifiant de dialoguer sur ce que l’on croit.
Pour moi je me situe comme probabiliste, c’est-à-dire que je ne sais rien de façon absolue, mais donne ma confiance (latin cred-do) à ce qui me paraît le plus probable.
Deux questions par exemple:
-quel est le plus probable, que cet univers, « complexe », comme vous dites, jusqu’à avoir pu faire émerger l’improbable miracle de la vie et de la joie, soit le fruit du hasard? ou soit une oeuvre? Je réponds « une oeuvre ».
(et « sourire » pour « sourire », je me suis amusé de lire votre questionnement sur « Dieu »: « pourquoi a-t-il fait si compliqé alors qu’il aurait pu faire si simple? ». Si vous, vous savez, à partir du rien chaotique ou simple énergie, élaborer un monde plus simple produisant la vie et la joie, allez-y! ca me rappelle le Gland et la citrouille du bon La Fontaine.)
– quel est le plus probable? que les témoins d’expériences sensibles surnaturelles mettant en jeu au moins la vue et l’ouïe, comme Moïse, Muhamad, les apôtres, Michel Potay… soient dans l’illusion?
ou que leurs témoignages soient un indice direct ou indirect d’un Etre transcendant souhaitant de temps à autre rappeler l’homme à la sagesse?
Au minimum je souhaite que, au vu des effets historiques de tels témoignages, ceux-ci ne soient pas évacués a priori.
Ensuite, ces témoignages, j’y jette un oeil. Dans la mesure où ils suscitent mon intérêt, je les approfondis et y ajoute une foi critique, faisant la part des « médiations » mises en jeu.
Mais après avoir passé beaucoup, beaucoup de temps là-dessus, il m’apparaît qu’au total il est plus probable de supposer au départ la réalité d’une « Parole » divine que de l’exclure, quitte ensuite à porter un regard critique sur ce qui se donne pour parole divine.
En tout cas je crois que le dialogue spirituel passe par l’échange hardi entre « mystiques » cultivant l’intériorité et « prophètes » cultivant la « Parole » reçue. J’aime le soufisme, qui cultive à fond l’intériorité à partir de la « Parole » coranique.
François D.
je réponds juste à la question « “pourquoi a-t-il fait si compliqé alors qu’il aurait pu faire si simple?”
Puisqu’on est dans les projections humaines sur cette entité nommée Dieu, si j’étais dieu, j’aurais effectivement fait l’économie du mal, de la souffrance : des guerres, des catastrophes de toutes sortes qui frappent les innocents, des maladies injustifiées, de la cruauté humaine, du réflexe de prédation, de l’inconscience généralisée, du désastre écologique en perspective, et, etc…
J’aurais fait plus simple, j’aurais fait de la planète Terre, un paradis et surtout donné à l’homme un peu plus de conscience et d’amour pour entretenir ce paradis.
Aussi, quand je dis que je suis athée, cela veut dire que je ne crois pas à ce Dieu des religions traditionnelles et que j’intègre les critiques de la modernité et de la raison à son sujet, qui depuis la fin du 18e siècle critiquent toutes ces croyances et ces dogmes ayant produit les pires calamités de l’histoire et qui les produit encore – voir les fanatismes qui ne sont jamais très loin.
La nouvelle spiritualité, à laquelle j’aimerais participer, prendra en compte ces critiques de la modernité et saura présenter une dimension spirituelle nettoyée des dogmes, dont la conscience et l’amour seront les fruits d’une expérience existentielle, simple, non chargée de tout un fatras qui a fait son temps – comme par exemple les discussions théologiques sur la trinité.
il est vivifiant de dialoguer sur ce que l’on croit.
Alain vous souhaitez « éviter l’infinie souffrance de cette planète ? »(pour vous ou pour les autres, c’est comme ça que je comprends vos interventions.)
Alors bonne nouvelle « nous qui portons des cheveux blancs, nous puisons force, patience, et joie à des sources qu’ignore la jeunesse. Regarder, observer, contempler devient progressivement une habitude, un exercice et insensiblement l’état d’esprit, l’attitude que cela entraîne influencent tout notre comportement ». tiré du livre de Marie de Hennezel la chaleur du cœur empêche nos corps de rouiller.
Je n’osais pas écrire à quel point la vie est une splendeur sans vérifier que d’autres, beaucoup d’autres, font cette expérience. Au point que pour moi, je me demande si (si on voulait bien arrêter d’écouter les personnes « morales ») ce n’est pas déjà le Royaume ! Ce serait parfait si nous éliminions les médias, les institutions, les organisations, la politique et l’argent et laissions les vivants s’exprimer, je suis certaine qu’ils rendraient ce monde libre et gratuit.
Alors, qu’est-ce qui empêche d’agir ? peut-être le désir de se croire intéressant et de ne pas vouloir la fin de l’histoire.
non, pas du tout, Anne-Marie, encore un contre sens, je ne cherche pas du tout à éviter la souffrance.
Ce serait plutôt le contraire, puisque par le choix de mon métier, psychothérapeute, j’y suis plongé à longueur de journée.
Je cherche juste par ces commentaires à sortir de la dualité : d’un côté des gens heureux dans le « fun » perpétuel – même si c’est un « fun » spirituel entretenu par un dieu tout amour – et de l’autre toute cette misère que l’on se cache ou que l’on incrimine. Je ne connais qu’une joie grave ou l’amour d’un coeur brisé par tout ce gâchis, et l’engagement de contribuer à l’élargissement des consciences pour plus de justice et de fraternité.
« je ne cherche pas du tout à éviter la souffrance. Ce serait plutôt le contraire, puisque par le choix de mon métier, psychothérapeute, j’y suis plongé à longueur de journée. »
Ne craignez-vous pas de finir par vous considérer comme ces religieux monothéistes qui au lieu de prendre le problème à bras le corps, ont inventé l’âme ? ou un prédateur avec bonne conscience sous prétexte qu’il faut bien que tout le monde vive !
Vous vous êtes engagés « à l’élargissement des consciences pour plus de justice et de fraternité. »
Croyez-vous que la justice et la fraternité nécessitent la conscience ?
Chères Anne-Marie et Alain,
Vos derniers commentaire crée en moi un sentiment d’unité. Ce que je dis est peut-être pour vous subjectif ou pas.
Si le verbe est créatif, cela voudrai dire qu’il peut détruire l’illusion que je me suis faite de moi-même.
J’aimerai expliquer différemment ce que je voulais dire, au sujet des exacerbations de la personnalité humaine ou de ces états d’âme; quand l’homme est dans ces états : doute, colère, peur, impatience ,surmenage, fanatisme, intolérance, trop gentil, manque d’intuition, possessif, manque de confiance en soi,fatigue, mélancolique, tous ces états vont créer en nous de la SOUFFRANCE. La grande majorité des hommes et femmes pense et agissent comme si l’amour était du romantisme alors que l’amour est de la discipline. Si j’aime ma femme et mes enfants j’ai le devoir d’être un exemple pour eux, cela ne veux pas dire que c’est facile ou qu’il n’y a pas de souffrance.
Pour le meilleur est pour le pire est quelque chose de littéral car cela fait partie de ma vie de tous les jours, cela n’est pas bon ou mauvais, c’est plutôt comme les gaz qui sortent du pot d’échappement parce que la voiture avance.
Dieu n’est pas un grand barbu qui flottent sur un nuage, c’est plutôt un principe que l’on doit mettre en pratique dans la vie de tous les jours.
La réflexion que je fait avec vous m’aide par ailleurs a éclaircir mon propre point de vue.
Par contre je vais revenir et vous pouvez me faire confiance, sur les dérives de la religions qui n’est pas seule en cause. Je pense que la religion, la politique, les médias, l’armées, l’économie sont des sectes (étymologiquement qui veut dire coupé, séparer) qui ont des liens entre elles pour servir leurs propre intérêt dans le but conscient ou non de nous séparé les uns des autres de l ‘amour que nous devons créer entre chaque être humain, et l’enseignement et la présence physique indirecte ou directe des Maîtres pour réalisé un jour cela sur le plan collectif est pour moi vital.
La première condition spirituel d’un homme est le stade animal.
La deuxième le stade humain et la troisième le stade supra- humain.
Quand le Christ à dit quelque chose comme » Allez est multiplié vous » cela ne voulait pas dire comme des animaux et le faite que 98 % de la population se comporte comme des animaux ne veux pas dire que sont enseignement n’as pas eu le résultat escompté.
La majorité exponentiel de 2 % a suffit pour que notre monde dans lequel nous vivons passent à un niveau supérieur et le travail consiste aujourd’hui à passer au niveau suivant !
Si je souhaite individuellement ou non (libre choix) continué à participer à cette évolution je dois faire un travail sur moi même qui va m’en donner la possibilité.
Etre sur la voie ne veux pas dire que nous y sommes arrivé, si mes intention sont bonnes c’est déjà une bonne base, après si je suis honnête avec moi-même et les autres, dépend du degrés de mon honnêteté et aussi de ma capacité de reconnaître cela chez les autres . Ma femme par exemple à atteint un degrés d’évolution à ce niveau que je considère au moins humain. ce qui n’est pas le cas de certaine mère de famille du même âge, qui se comporte comme un animal dont je tairai le nom par respect pour lui.
A ce niveau l’homme et la femme même s’il fonctionne différemment n’ont rien a envier à l’autre.
A ce niveau l’égalité est parfaite.
Petite Histoire : un jour un homme arrive au paradis par erreur, il se demande ou il est, qu’elle est cet endroit, un moment plus tard il commence à avoir faim à l’instant même que cette pensée traverse sont esprit, une table avec des mets fabuleux apparaissent, il mange et un moment donné, il a soif et à cet instant des vins fabuleux et boissons apparaissent. Après avoir bien mangé et bien bu, il souhaite faire une sieste est un lit confortable apparaît. Là , il commence à ce dire que cet endroit et bizarre et ce demande s’il n’y a pas des fantômes. A ce moment des fantômes apparaissent et il dit mon Dieu mon Dieu des fantômes ils vont me tués! et les fantômes le tue.
Dans le Radja yoga Dieu n’as pas de mental, la pratique du Radja Yoga consiste à réguler, apaiser et équilibrer le mental à travers la pratique spirituel enseigné par le Maître. Après une certaine pratique les bénéfices se font ressentir et ses effet sur la vie de tous les jours devient une réalité subtile.
D’ autre part, ce que dit Anne-Marie sur le faite que nous pouvons créer un lien entre nous, n’est pas faut, ce qui ne veux pas dire qu’il n’y a pas des degrés différents d’évolution, de compréhension, mais que la religion de l’autre est utile seulement si elle est capable d’élever la mienne sinon rien ne m’ oblige à la suivre.
Si vous voulez m’aimer , je vous demanderai d’essayez comme Lui nous aime (tous ceux qui ont atteint ce niveau), en réalité nous somme déjà tous ensemble et nous devons arrêter de croire que nous sommes séparés les uns des autres.
I must assert that God alone is the giver of negation and of all higher approaches beyong that. But for myself I may assure you that all that I have got was from my dear Master alone, thout I am thanksful to God as well for having moulded my tendencies towards him.
What is realisation? That you may become a real man, you should become a real real man, that means, you are realized. And then balanced states are there.
I want to create a revolution, so that the people may come into the rigth path. So I always write revolutionary. Nobody even in India, of course except my associates, agrees with that, because it is beyond their approach, from where I talk.
Babuji
Cordialement, Olivier Hofer
merci Olivier :
quelques réflexions suite à votre message :
« l’Amour » : voilà le mot valise le plus dangereux qui soit, combien de crimes a-t-on commis et commet-on encore au nom de l’Amour, et pas seulement l’amour passionnel, l’amour spirituel aussi (voir les intégrismes religieux qui ont tendance à refleurir par les temps qui courent).
Pour moi, l’amour n’est pas une discipline au sens étymologique de règle de vie issue d’une doctrine, d’un enseignement ( car cela pourrait aller jusqu’à la mortification…). Pour moi, c’est plus doux, c’est plus une évidence venant de l’émergence de la Conscience, et qui n’a pas besoin d’être enseigné. La Conscience, permet de voir le Tout, l’Unité dans sa diversité ; l’Amour permet de vivre cette Unité. La Conscience et son corollaire l’Amour sont notre Nature profonde qu’il s’agit de retrouver par un travail sur soi-même qui n’est pas forcément qu’une discipline, même s’il y a aussi de cela.
Vous parlez aussi d’une évolution de l’être humain en 3 étapes, avec lesquelles je suis assez d’accord, j’ai juste envie de l’enrichir :
« le stade animal », oui, l’être humain serait d’abord l’animal le plus intelligent, qui a le mieux réussi, au sens où son réflexe de prédation est le plus redoutable, jusqu’à en devenir le maître de cette planète jusqu’à nouvel ordre.
« le stade humain » serait pour moi celui qui a caractérisé depuis 5000 ans ??? -je ne sais exactement-, l’émergence des grands systèmes de croyance pour donner à la vie un sens supérieur à celui de la simple prédation animale. Ce stade caractérise toutes les idéologies qu’elles soient religieuses, politiques, économiques, sociales, etc. Leur point commun, c’est de se différencier et de se séparer les unes des autres pour se combattre au nom de la vérité.
« le supra humain », nous y sommes rentrés peut-être depuis peu consisterait à unifier, à relier, à synthétiser, à intégrer ce qui était autrefois les idéologies, sources de querelles et de guerres prédatrices. Il consiste aussi à unifier les trois stades que l’on pourrait aussi désigner par « instinctuel – mental – supramental ». Wouah : quel beau sujet de discussion !
Merci aussi de nous faire partager Ram Chandre, à condition que cela ne devienne pas la vérité, mais puisse n’etre qu’une vérité parmi d’autres qui a besoin de s’unir aux autres vérités – mais inutile d’avouer que j’ai un petit faible pour cette vision orientale -, qui me semble plus douce.
Bonsoir Alain,
La réponse que vous me faites le 17 jan à 12h17 me suggère trois pistes de réflexion:
1) Vous reliez votre athéisme, que vous prenez la peine de définir, à l’existence du mal, dont vous listez les horreurs.
Comme le dit Comte-Sponville, qui se professe lui aussi athée pour les mêmes raisons, il faut distinguer la foi (théiste, athée, religieuse) et son argumentation, qui suppose une interprétation la plus rationnelle posssible d’une expérience humaine commune à tous, mais vécue intérieurement avec ses variantes, notamment selon les gènes et le milieu.
A ce propos, la réalité humaine commune à l’humanité étant un mélange de maux suscitant l’horreur et de biens suscitant l’émerveilement, je me demande dans quelle mesure le choix théisme / athéisme ne serait pas lié à un tempérament,
– soit pessimiste et plus porté à voir l’horreur, ce qui rendrait improbable l’existence d’un Dieu bon,
– soit optimiste et capable d’avaler le scandale du mal, à la fois parce que celui-ci est fortement imputable aux choix humains et parce qu’il ne supprime pas l’existence incompréhensible de l’émerveillement.
2) Le fanatisme, que de temps à autre vous critiquez à juste titre, consiste, je crois à ne pas savoir décoller l’expérience intime qu’on fait de la réalité, expérience incontestable, et l’interprétation rationnelle qu’on est conduit à en donner, interprétation contestable.
3) A titre personnel, le choix interprétatif « par défaut » que moi, homme optimiste, je fais de mon expérience, le choix théiste donc, je souhaite en rendre compte ainsi:
– d’un côté reconnaître que ce choix est culotté par ce que, comme vous le dites, un Dieu qui accepte de pareils maux sur la terre… je dirais pour ma part qu’il faut qu’il soit lui même sacrément culotté…
– j’accepte tout de même cette interprétaiton théiste « par défaut », parce que l’Intéressé, aurait, à ma connaissance (!?), un vif sentiment des reproches qu’on peut lui adresser d’avoir pareillement laissé la bride sur le cou à l’espèce humaine et qu’il s’en explique ainsi:
« le serpent des champs Me glorifierait-il de l’avoir fait libre, de lui avoir donné un nid pour ses enfants et la nourriture en abondance, de l’avoir fait l’égal des serpents de son espèce,
et des hommes Me maudiraient-ils encore de les avoir laisssé fléchir sous la tyrannie de l’étranger, leur frère, de les avoir laissés tromper par les prêtres? » (suit un appel aux hommes à retrouver le coeur en eux-mêmes).
(Evangile donné à Arès en 1974, 28/13).
Avoir donné à l’homme la terre et la liberté? le même livre parle à ce sujet d’un « Père trop aimant ».
Ce discours arésien ouvre une perspective. Ce n’est pas en fonceur que je choisis de l’avaler, mais parce que j’ai encore plus de mal à admettre qu’une matière sans esprit puisse aboutir à mon émerveillement intime.
François, quelques mots supplémentaires sur mon athéisme, car ce que vous écrivez ne me semble pas convainquant.
Cet athéisme est surtout un athéisme des institutions religieuses et de leurs croyances sous forme de dogmes, dont la principale est la croyance en un dieu transcendant imaginé sous forme d’un père, croyance qu’il est quasi impossible de critiquer au risque de l’excommunication et de la poursuite sous forme de secte dangereuse.
Ce théisme là cache un fonctionnement archaïque du cerveau humain (reptilien-limbique) basé sur la défense du territoire (symbolique) et de l’exclusion de la différence, avec soumission à l’autorité (le père de la société patriarcale traditionnelle) incarnée par la prêtrise.
Donc mon athéisme est juste le rejet de toute institution religieuse quelle qu’elle soit, fondée sur le modèle des institutions autoritaires et hiérarchisés. Cela vise bien sûr les 3 grands monothéismes occidentaux , mais cela peut s’adresser aussi aux petits groupes religieux quand ils sont fondés sur le pouvoir absolu du Maître entouré de ses disciples infantilisés – et l’Orient à ce sujet fonctionne souvent malheureusement sur le même modèle que l’Occident – aucune démocratie n’est possible, aucun sens critique, aucune autonomie des sujets.
Par contre, bien sûr, je ne suis pas un athée au sens de Jean Paul Sartre ou même de Comte-Sponville : la religiosité ou ce que j’appelle la dimension transpersonnelle, est pour moi la question essentielle de l’évolution humaine, surtout actuellement, où la religion matérialiste, dominante de l’Argent, de la Technologie et de la Consommation – une trinité maléfique – est en train de broyer l’être humain dans ce qu’il a de meilleur : la Conscience et l’Amour. mais ce n’est pas l’amour d’un Père perdu loin là-bas dans la transcendance, c’est un amour qui est le produit d’une expérience intérieure intime et individuelle, de Conscience globale ou holistique.
J’espère avoir trouvé les mots pour être plus clair, même si je sens que les mots trébuchent pour rendre compte de cette expérience qui ne peut être récupérée par aucun système de pensée, encore moins une institution religieuse.
I must assert that God alone is the giver of negation and of all higher approaches beyong that. But for myself I may assure you that all that I have got was from my dear Master alone, thout I am thanksful to God as well for having moulded my tendencies towards him.
What is realisation? That you may become a real man, you should become a real real man, that means, you are realized. And then balanced states are there.
I want to create a revolution, so that the people may come into the rigth path. So I always write revolutionary. Nobody even in India, of course except my associates, agrees with that, because it is beyond their approach, from where I talk.
Babuji
Je dois affirmer que Dieu seul est le pourvoyeur de négations et de toutes transcendances.
Mais en ce qui me concerne je vous assure que tous mes acquis je les tiens seulement de mon Maître, bien que je rende grâce à Dieu de m’avoir pourvu des tendances que j’ai à son égard.
« Quand la religion s’arrête, c’est la spiritualité qui commence, et quand la spiritualité s’arrête, c’est la réalité qui commence et ensuite, il y a encore différents niveaux de réalité » Ram Chandra ( Babuji.) Est-ce bien de la même réalité (realisation) dont il est parlé plus haut ?
Une autre question se pose à l’ère de l’anthropocène : la fonction de l’homme.
http://decroissances.blog.lemonde.fr/2013/07/02/decroissant-anthropocene/
Mais si il est exact que les spiritualités orientales se différenciaient par un temps cyclique, nous sommes arrivés ensemble à devoir nous engager pour « sauver l’humain ».
Sortir de la dualité ? Vous avez votre expérience, d’où vient cette idée de dualité ?
Chère Anna-Marie,
Oui à c’est la même réalisation mentionné plus haut, la méthode de raja yoga que je pratique depuis 1989 n’est pas le seul chemin pour accéder, c’est une méthode pour accéder à cette réalité et c’est seulement une fois que le but de cette méthode est atteinte qu’elle devient inutile. A travers mon expérience je peux dire que cette méthode est la plus performante que je connaisse, ce qui ne veut pas dire que c’est la seule .D’ailleurs, au mieux, on ne devrait pas parler de ses expériences spirituels puisqu’elles sont subjectives.
Il faut du temps, de la volonté, de la patience, vous savez bien, toutes ses valeurs qui sont déjà là et que nous devons nous-mêmes nous réapproprier.
Je ne crois pas que je cherche à faire de la réclame sur ce blog ou plus précisément du prosélytisme.
Babuji disait que, quand les gens venaient vers lui en leurs disant : je suis heureux parce que ceci ou cela, cela le rendait malheureux, mais quand les gens venaient vers lui en lui disant juste : je suis heureux, alors il devenait lui-même heureux.
Dans la littérature de la voie qui est chère à mon cœur, les quelques fois que Kabir est mentionné sont infimes et ce blog est une façon pour moi à apprendre à mieux le connaitre et à mieux comprendre le sens de ses poèmes.
J’avais dit que je trouvais ces poèmes hors de portée, j’étais à cet instant certainement en train de me sous-estimer, car à travers mes recherches je commence à comprendre en partie le sens de ce qu’il a voulut dire.
Ce blog est pour moi une façon d’apprendre à mieux le connaître, en développant des recherches sur lui et la possibilité de pouvoir échanger m’enthousiasme, par contre je ne trouve pas de mot juste pour définir mon intention.
Cordialement, Olivier Hofer
Poème
I
Je sens que toutes les étoiles palpitent en moi.
Le monde jaillit dans ma vie comme une eau courante.
Les fleurs s’épanouiront dans mon être.
Tout le printemps des paysages et des rivières monte comme un encens dans mon cœur, et le souffle de toutes choses chante en mes pensées comme une flûte.
II
Quand la terre est endormie je viens à ta porte.
Les étoiles sont muettes et j’ai peur de chanter.
J’attends et je veille, jusqu’à ce que ton ombre passe sur le balcon de la nuit. Alors je m’en retourne avec un cœur rempli de toi.
Puis au matin, je chante sur le bord de la route.
Les fleurs de la haie me répondent, et l’air matinal écoute.
Les voyageurs s’arrêtent soudain pour me regarder en face : ils croient que je les ai appelés par leur nom.
III
Garde-moi près de ta porte, attentif à tes moindres désirs, puis envoie-moi à travers ton Royaume, ayant accepté ton appel.
Que je ne succombe ni ne disparaisse dans un abîme de douceur.
Que ma vie ne soit pas appauvrie par manque d’action.
Que la poussière des distractions ne m’aveugle pas de ses doutes.
Que je ne suive pas plusieurs sentiers pour recueillir trop de choses.
Que mon cœur ne se courbe pas sous le joug de plusieurs.
Mais que je porte haut la tête, dans le courage et la fierté d’être ton serviteur.
Rabindranath Tagore
merci Olivier pour ce magnifique poème de Tagore,
Tagore qui a fait connaître Kabir à l’Occident en le traduisant.
C’est la preuve que c’est la poésie qui rend le mieux compte de la dimension spirituelle,
car la poésie est au delà des mots,
au delà du mental,
elle rend compte de cette expérience indéfinissable qui se trouve dans l’entre-deux des mots
et qui peut parfois se communiquer
dans l’indicible de l’expérience spirituelle.
Que votre intention ne puisse pas trouver le mot juste et s’exprime par un poème de Tagore,
me semble la meilleure réponse que vous puissiez donner.
Merci pour cette splendeur, je fais mienne les vœux exprimés dans la 3ième strophe. Et tout Tagore est dans ce poème
Si chacun possède la vérité en lui, personne n’a besoin d’être affilié à un groupe ou à un guide pour trouver cette vérité.
La priorité se situe dans nos relations avec les autres malgré nos différences.
Nous devons apprendre nous-même à développer les valeurs nécessaires qui nous permettrons de vivre avec les autres avec sagesse.
Chaque être humain à le droit de trouver Dieu/l’Esprit de la façon qui lui semble la plus confortable.
Un avatar comme Kabir disposait d’un pouvoir sur la matière et l’énergie important.
Ce n’est pas étonnant qu’à ce niveau ses critiques ont touché des êtres humains qui croient en des enseignements mal interprétés comme par exemples le sacrifice d’animaux.
Cependant, Kabir n’était pas contre les écritures car on trouve des parcelles de vérité dans chacune d’entre elles.
Chacun et libre ou non d’intégrer une religion, un groupe ou de suivre un guide, l’essentiel est de comprendre que le pouvoir réside en l’individu et non pas dans les multiples interprétations des événements ou les nombreux règlements établis par les hommes.
Ici, un mental apaisé et équilibré ainsi qu’une bonne capacité de discernement est essentiel.
Par exemple, quand le prophète Mahomet parlait de martyr, il offrait ainsi de la sagesse à la conscience de ceux qui sacrifieraient leur vie sur le champ de bataille de Dieu, un champ de bataille où les guerriers combattaient pour l’unité et pour le Dieu d’Abraham ! Le paradis ne fut jamais promis à ceux qui mettraient fin volontairement à leur vie. Cette idée vient des humains, non de Dieu.
Et dans cette recherche la place pour le ROMANTISME n’est pas de mise. Comme il faut du courage pour lâcher ses filets et suivre un homme d’un seul regard, comme il faut du courage pour sortir de derrière le buisson !
Kabir c’est très bien que le Guru est Dieu, c’est la très grande vérité que l’Indouisme a enseignée toujours et encore, nous en reparlerons.
« O Dieu, quelle que soit la part de ce monde dont tu m’as fait don,
Donne la à tes ennemis et quelle que soit la part du monde à venir dont tu m’as fait don,
Donne-la à tes amis,
Toi seul me suffis.
O Dieu ! Si je te révère dans la crainte de l’Enfer.
Brûle- moi en Enfer,
Et si je t’adore dans l’espoir du Paradis,
Chasse-moi du Paradis.
Mais si je t’adore pour Toi-Même,
Ne me refuse pas ton Eternelle Beauté !
Rabia, le grand mystique Soufi.
Cordialement, Olivier Hofer
J’aime bien, sur ce blog, essayer de comprendre la diversité des personnalités spirituelles.
Ce n’est pas facile du tout d’entrer dans le coeur de chacun, pourtant j’éprouve ce désir de fraternité spirituelle.
La difficulté que je ressens avec vous, Olivier, tient à votre côté diffus.
Aussi je vous suis reconnaissant de la brièveté de ce dernier commentaire, dont je mesure l’intérêt, et avec lequel je me sens grosso modo en accord…
même si en fait vos trois premières lignes montrent la complexité de l’enjeu:
« La priorité se situe dans nos relations avec les autres malgré nos différences »dites-vous, et cela me semble juste,
mais alors j’hésite à dire tout de go comme vous: « si chacun possède la vérité en lui ». Je ne dirais pas que je porte la vérité en moi, car ce serait privilégier ma part de vérité. Je dirais plus tôt que je porte en moi une part de vérité qui mérite respect comme celle de chacun.
Hello les Kabiriens,
Oui, cher François je reconnais après coup que les mots ou phrases que j’utilise n’exprime pas toujours exactement ce que je souhaite partager. Merci de me donner la possibilité de me réajuster c’est aussi pour moi en partie ce que je trouve intéressant dans ces échanges.
Ci-joint je vous laisse apprécier le texte sur le Maître et le mendiant , il m’aide personnellement beaucoup à mettre de la lumière sur ma propre compréhension des poèmes de Kabir.
Je ne sais pas pourquoi certains livres de ma bibliothèque que je ne considérais pas, puissent devenir d’un seul coup mon bien le plus précieux .
Et quel mystère que les écrits qui pour certains prennent une seconde pour être compris, prennent 10, 20 ou 30 ans pour d’autres.
Comme promis j’aimerai développer le lien indissociable à l’histoire et la culture Indienne, qui est celui du guide spirituel et de l’aspirant.
La voie de mon Bien-Aimé, étrangère au monde,
Vient de l’au-delà du San-forme, et de l’au-delà de cet au-delà
Prãnãth (disciple de Kabir)
XXII
Ô frère, mon cœur soupire après le vrai Maître, qui remplit la coupe de l’amour pour me l’offrir après y avoir bu.
Il lève le voile et Brahma se révèle à mes yeux.
Il découvre en Lui les mondes, et me fait entendre la musique mystérieuse.
Il me montre que les joies et les douleurs ne font qu’un.
Toutes ses paroles sont pleines d’amour.
Kabir dit : « En vérité il n’a rien à craindre de celui qui possède un tel Maître pour le conduire dans un sûr refuge. »
RICHESSE DE FAKIR
Quelle est la richesse d’un saint ? Considéré de l’extérieur et du point de vue de ses possessions matérielles, un saint n’a rien de plus qu’un mendiant. Il en est vraiment un, mais qui mendie uniquement à la porte du Grand Maître Divin. Il se tient à Sa porte, le bol de mendicité à la main, mais il n’a pas connaissance de ce qu’il mendie. Voilà quel genre de mendiant il est.
Considérant un instant l’état d’esprit dans lequel il se trouve. Il a approché le Maître afin de mendier Ses libéralités, mais il s’est tellement oublié qu’il ne souvient même plus de s’être approché de Lui pour que son bol soit rempli. Il tend son bol sans un mot de mendicité, à tel point qu’il n’est même plus conscient de devant qui il se tient. A s’être follement élancé, il s’est tant et si bien perdu lui-même que la dernière étincelle à illuminer la splendeur du lieu où il se trouve s’est elle-même éteinte. Il est tellement perdu que seules demeurent ses mains, élevées, tenant le bol.
Pensez-vous qu’un tel mendiant puisse se trouver enrichi des plus généreux dons du Grand Maître ?
Est-ce qu’un tel Grand Maître peut garder en réserve quoi que se soit, face à un mendiant si sincère ?
Non vraiment non. Que va-t-il se passer ?- Si le Maître lui offre quelque chose, le mendiant n’est même pas conscient de ce qu’il reçoit, pas plus qu’il n’est conscient que sa condition à maintenant changé. Le mendiant et le Maître sont là tous les deux ; la seule distinction existant entre eux est que le mendiant tient le bol à la main. Il conserve sa position jusqu’au bout. Tous deux n’existent plus, le Maître et le mendiant. Il ne reste rien qui n’ait été étendu jusqu’au mendiant. Quelle sera alors la condition de ce dernier ? Il se trouvera en permanence dans un état de contentement que même les plus grandes richesses d’un roi ne peuvent concurrencer. Le Maître a fait don de ce qu’Il avait et le mendiant à tout obtenu, tout ce devant quoi les plus grands rois et plus grands saints s’inclineraient. Mais il nous faut devenir un tel mendiant, celui pour qui tout est néant, comparé à cela. C’est facile à comprendre si on utilise son cœur comme bol.
LA VOIX DE LA REALITÉ RAM CHANDRA
j’ai bien apprécié, Olivier, ce poème sur la relation entre le mendiant au bol et le Maître.
Il me renvoie à moi-même, à ma vision de la vie « spirituelle » ou « intérieure », et aussi à la notion de Nirvanah.
D’un côté, j’ai toute ma vie été partagé entre
– d’un côté une spiritualité de l’action consistant à bonheuriser peu à peu le monde par ce qu’on fait, conseille et rayonne,
– et de l’autre une spiritualité de l’abandon consistant à accueillir, dans un accueil qui peut être, selon l’humeur du moment, émerveillement ou, comme vous dites, bol du mendiant.
Votre texte éclaire pour moi ma spiritualité d’abandon dans les moments où je souffre sans « penser » intellectuellement, sans mots, et sans pouvoir faire autre chose que tenir ce bol de mendiant dans la Lumièe intérieure de la présence du Maître.
Je me sens alors très concerné par ces mots de votre poèmes, étant entendu que dans ma spiritualité monothéiste, j’accepte le mot « Dieu » pour désigner celui que vous appelez « le Maître ».
« Le mendiant et le Maître sont là tous les deux ; la seule distinction existant entre eux est que le mendiant tient le bol à la main. Il conserve sa position jusqu’au bout. Tous deux n’existent plus, le Maître et le mendiant. Il ne reste rien qui n’ait été étendu jusqu’au mendiant. Quelle sera alors la condition de ce dernier ? Il se trouvera en permanence dans un état de contentement que même les plus grandes richesses d’un roi ne peuvent concurrencer. Le Maître a fait don de ce qu’Il avait et le mendiant à tout obtenu, tout ce devant quoi les plus grands rois et plus grands saints s’inclineraient. Mais il nous faut devenir un tel mendiant, celui pour qui tout est néant, comparé à cela. C’est facile à comprendre si on utilise son cœur comme bol. »
Simplement, Olivier, ce qui se passe pour moi au bout d’une heure ou deux de cet état vécu surtout la nuit en insomnie, ce n’est pas la fusion complète du Nirvanah, c’est le sentiment que je peux et dois repasser de l’abandon à l’action, que le Maître me dit, comme Jésus en son temps » « prends ton grabat et marche »,
et que je peux d’une manière ou d’une autre, en me levant dans la nuit, par quelque lecture, prière orale, tri, rangement, écriture, mise en oeuvre d’un projet… reprendre ma tâche terrestre et divine de bonheurisateur.
C’est la joie. L’absolu de la joie. Et ça c’est inoubliable.
Cher Alain,
Moi idem ; comprenez-vous aussi qu’un homme qui s’est retrouvé tel qu’il est à réaliser Dieu en lui, il s’est retrouvé tel qu’il était à l’origine. Comprenez-vous que le temps n’existe pas et que ce n’est que en rêvant le rêve à l’intérieur du rêve, en nous considérant réellement tous comme des frères et sœurs malgré ce qui nous sépare nous-mêmes et les uns des autres, comme par exemple nos croyances, création de notre esprit.
Un jour, une fois que tous les êtres humains auront réalisé Dieu en eux, cette question même de la séparation n’aura plus de sens et l’on ne pourra même plus imaginer que cette réalité humaine que l’homme séparé de son Soi pouvait exister.
Par contre comme je n’ai pas compris le mot bonheurisateur, non pas que je discute le sens que vous lui donnez, mais je me permets de rebondir sur lui, pour essayer de vous traduire mon sentiment. Cette recherche que nous faisons pour redevenir nous-mêmes qui sont des étapes de croissance, comme celle d’être confronter dans ce travail de nettoyage, d’enlever, pour révéler et de vivre la beauté du Soi toujours là. Dans ce travail nous faisons face par exemple à la peur, bien que nous l’avons créée nous-mêmes à l’aide de notre seule pensée (référence à un livre que je lis en ce moment : un cours en miracle, édition du roseau).
Pratiquant du Raja Yoga sous la conduite d’un Maître vivant depuis 1989 je fais actuellement une pause avec les membres de ce système, et malgré cela je ne me permettrais pas de dire que je comprends mieux que vous le sens du mot Maître. Si c’est vrai que je considère mon Maître comme Divin et s’il n’est pas plus évolué qu’une pierre, ma condition spirituelle, si j’utilise la dévotion, risquerait d’être un peu plus lourde que j’imagine ! Par fois la façon rébarbative ou sans fin qu’il a de mettre le doigt sur toutes les limitations que nous nous sommes imposé à nous-mêmes crée en moi un trop plein.
Quand je vous lis j’ai le sentiment que je dois arrêter d’essayer de le comprendre pour me mettre à le vivre .Mais peut-être que ce n’est qu’une fois que nous serons tous capables de le faire, que la question ne se posera plus ?
Au sujet d’un autre rêve, celui-là déjà réel dans mon système de méditation, car les femmes comme les hommes sont formés (sans e) par ses soins pour donner la méditation et transmettre l’énergie spirituelle, j’aimerais vous soumettre un court extrait d’un texte sur la condition de la femme dans la culture védique.
Condition de la femme
Il n’y a pas d’indice dont on pourrait déduire que les femmes en tant que telles occupaient une position inférieur à celle des hommes au sein de la société védique. Dans la vie intellectuelle, elles ont la même place que les hommes. Certains poètes védiques furent des femmes. Il y eut des femmes guerrières qui combattirent bravement durant la guerre. Il y eut aussi des femmes philosophes. Les dieux et les déesses avaient la même fonction et le même rang dans la religion indienne. Cette égalité complète entre hommes et femmes se retrouve dans toutes les parties de la littérature védique, des Samhita aux Upanisad. Il y a aussi des références aux hétaïres dans les textes védiques, mais sans aucune mention d’opprobre.
C.Kunhan Raja
Professeur de sanscrit à l’Université d’Andhra Pradesh.
merci Olivier de ces beaux messages inspirés,
je voulais juste ajouter que je n’aime pas trop la métaphore du mendiant, elle est très connotée Inde et pour être allé souvent dans ce pays, c’est malheureusement une posture qui fait beaucoup de dégât dans la société indienne, même si pour certains, mais ils ne sont pas nombreux, c’est une promesse de Lumière. Je crois que la posture par rapport au Soi, par rapport à Dieu, est plus généralement une posture d’humilité, d’ouverture, de recherche, qui est possible dans n’importe quelle situation. Le mendiant n’a pas plus de prérogatives que le roi.
Quand au rapport avec le Maître qui est un sujet brûlant, surtout en Orient, il y aurait beaucoup à dire aussi. Je pense que le Maître est nécessaire pendant un temps, car il a déjà en principe parcouru une partie du chemin et connait les écueils, mais qu’il faut ensuite savoir assez vite s’en séparer, pour se débrouiller tout seul et ne pas tomber dans le spectacle affligeant des disciples autour du maître, où les névroses infantiles arrivent au galop.
« Comprenez-vous que le temps n’existe pas » ? oui
« Un jour, une fois que tous les êtres humains auront réalisé Dieu en eux, cette question même de la séparation n’aura plus de sens et l’on ne pourra même plus imaginer que cette réalité humaine que l’homme séparé de son Soi pouvait exister. » Oui, ça je crois comprendre et c’est pour cette raison que je posais la question sur la dualité. J’entends parlé de dualité et je ne comprends pas ce que ça signifie.
Comment je comprends le mot bonheurisateur ? Comme celui qui sert, permet, favorise le bonheur. Il semblerai que François Degoul n’ait pas encore compris que tout est accompli.
« redevenir nous-mêmes » ? Alors je ne dois pas m’étonner de voir que je ne change pas ?! j’ai l’impression que tout est tourbillon autour de moi, j’apprécie beaucoup la lumière, et les ombres, je me vois comme un galet dans un ruisseau. En rangeant, j’ai constaté qu’il n’y a pas eu d’évolution, de changement chez moi depuis 2008, j’en étais navrée ! Parce que dans mon imaginaire les vivants, ça bouge !
Concernant la femme voici ce que je trouve : »En Inde la civilisation dravidienne prospéra de 9500 à 1700 av J.-C, époque où elle fut décimée par des envahisseurs à la peau claire, venus du Nord, les Aryens qui imposèrent aux Dravidiens peuple sociable et peu agressif, leurs dieux à prédominance masculine et une éthique guerrière. » Les chercheurs se posent la question Que s’est-il réellement passé au nord de l’Asie pour chasser vers le sud tant de guerriers et d’envahisseurs de différentes teintes de peau et de différentes régions si éloignées ?… Manu, Brama, et c’est parti mon Kiki
Un mot pour Anne-Marie, un pour Olivier, un commun pour Alain et Olivier.
Anne-Marie d’abord,
une de vos phrases me laisse perplexe.
C’est quand vous dites à mon propos:
« il semblerait que François Degoul n’a pas encore compris que tout est accompli ». Au-delà de ma petite gêne d’amour-propre (ah bon! elle aurait compris et moi pas?), je me dis:
1) Est-ce que toi, François ça ne t’arrive pas de faire pareil, de prendre cette posture de supériorité par rapport aux autres sur ce qu’il faut comprendre?
2) « Tout est accompli? »
Je distingue bien le niveau métaphysique, hors du temps, où Dieu a déjà tout accompli (les chrétiens pensent à la Croix), et le niveau du vécu où des êtres humains ressentent des souffrances qui peuvent inspirer une grande pitié.
Non, leur joie de vivre, leur bonheur en chair et en os ne sont pas encore accomplis.
Et devant toute souffrance que je ressens autour de moi, bien sûr je pourrais dire « ne vous en faites pas, c’est un mauvais rêve, en fait tout est accompli »,
et ce ne serait pas mentir, car je le pense un peu.
Mais en même temps je pense que comme Jésus, j’ai à guérir le malade, à ramener le « pécheur » au « bien » plutôt qu’à l’exploitation des autres,
à être donc celui qui rend heureux, un « bonheurisateur ». Et vous avez compris, il me semble, que nous humains avons cette responsabilité.
Un mot pour Olivier:
A qui, Olivier, est adressé votre message du 27 mars? Vous commencez par « cher Alain », et la suite s’adresse sans transition à celui qui utilise le mot « bonheurisateur », en fait moi-même.
Un question commun à Alain et Olivier:
quel sens donnez-vous à la majuscule du mot « Maître »? A la fin de votre message du 28 mars, Alain, vous utilisez deux fois ce mot « Maître » avec majuscule puis une fois avec minuscule, et les deux fois me semble-t-il au sens d’homme maître de spiritualité, de « gourou ».
Pour moi, j’ai précisé le 24 mars que je prends les mots « Maître » et Dieu comme des synonymes, la position d’Olivier ne me semblant pas claire sur ce point.
Ainsi d’un côté je suis bien d’accord avec vous, Alain, pour se libérer progressivement de tout « maître » humain, d’un autre je reconnais
– dans ma conscience (la « loi morale en moi », disait Kant),
– dans le foisonnement de la vie et de,la matière,
– dans le miracle,
– dans tout honnête témoignage surnaturel,
– dans l’émerveillement,
– dans la conscience et le désir intérieur d’élévation,
– dans un ressenti de plaisir et douleur qui m’ébahit…
quelque chose qui me dépasse, me conduit je crois, que je ne peux discerner, mais vers quoi je tends, que j’appelle « Dieu » ou éventuellement « Maître ».
Et du coup je peux dire « ni dieu ni maître », car je refuse la théologie qui se prétend savoir sur Dieu et la prétention de tout maître à se targuer d’une majuscule.
je suis d’accord avec vous François, quand vous dites « ni dieu, ni maître », mais j’évite de désigner dieu par le mot Maître, au sens où je ne veux faire aucun anthropomorphisme, ne lui donner aucune image. L’appeler Maître, c’est de la soumission, et de la soumission à l’asservissement, il n’y a qu’un pas…
Je préfère le Soi, ou l’Un pour garder le Mystère et être au plus près d’une certaine expérience intérieure sans forme.
« de prendre cette posture de supériorité » Bonjour,
pour être supérieur ou inférieur, il faut comparer. Pourquoi comparer, croyez-vous que les êtres sont comparables ?
« Je distingue bien le niveau métaphysique, hors du temps, où Dieu a déjà tout accompli (les chrétiens pensent à la Croix) Moi, pas. Comme dit Olivier je crois le temps n’existe pas, c’est tout.
Vous connaissez la phrase d’E. Roosevelt : »Nul ne peut vous faire sentir inférieur sans votre consentement. » Les êtres humains sont des absolus. Par contre on peut juger des faits et les hiérarchiser. Ainsi ce matin, je rentre et trouve un petit paquet devant chez moi. je regarde, c’est une crotte de chien. J’en suis heureuse parce que j’aime que la rue soit propre.
J’aurai pu l’interpréter de travers et penser qu’il y a des personnes qui exagèrent. Mais comme mon souci 1er est la propreté de là où on marche et que les services de la voirie ne mettent pas suffisamment de corbeilles pour vider les poches, je m’en suis réjouie parce que je suis devant chez moi et que je peux facilement mettre la crotte dans les W.C., tirer la chasse d’eau et le plastique à la poubelle. Hiérarchiser les priorités rend les idées claires.