Le jeûne m’est toujours apparu comme une évidence,
une grande nécessité,(6)
un peu comme la méditation, cette sorte de jeûne de l’esprit,
dont l’usage actuel devient de plus en plus important.
Il y a d’ailleurs une étrange ressemblance entre le jeûne du corps
et le jeûne de l’esprit par la méditation :
il s’agit de renoncer au « trop plein »,
d’un côté au trop plein de nourriture physique,
et de l’autre au trop plein cognitif, entretenu par le monde virtuel et sa pléthore d’informations.
Grâce à cette sorte d’ascèse qu’il s’agit de retrouver dans les deux cas,
un nouvel état d’être peut se déployer,
synonyme de santé et de plénitude.
Par ailleurs, le jeûne devient encore plus nécessaire actuellement,
en cette époque de grande régression consumériste et addictive,
surtout pour un pays comme la France, où c’est la »bouffe » ou plutôt la « malbouffe » qui est la religion dominante,
avec son cortège de maladies chroniques : obésité, cancers, diabètes, maladies cardiaques, dépressions, Alzheimer, etc, etc…
Autre similitude entre le jeûne physique et la méditation :
il advient, peu à peu, un étrange silence intérieur,
et, passées les quelques résistances du début, ce silence permet l’obtention d’un incomparable et complet bien-être
– d’ailleurs la plupart des religions ne s’y sont pas trompées,
elles qui recommandaient autrefois, chaque année, une période de carême, de diète ou de jeûne, pour la santé physique et spirituelle.
La bonne nouvelle, c’est qu’au sujet du jeûne, les preuves scientifiques s’accumulent pour en montrer tous les bienfaits,
et nous aurons bientôt, je l’espère, pour remplacer la sagesse d’antan,
de nouveaux rituels de jeûne validés scientifiquement,
dans des établissements spécialisés et accompagnés médicalement.
Cela a largement commencé en Allemagne,
peut-être un jour les gaulois s’y mettront…
Pour le moment, en France, en grande partie à cause de la résistance médicale et culturelle,
il est difficile de trouver un lieu pour jeûner.
Il existe le réseau « Jeûne et randonnée », mais c’est très inégal,
non seulement au niveau des prix pratiqués, mais aussi de la qualité de l’accompagnement et de l’hébergement ;
aussi faut-il bien se renseigner à l’avance.
J’ai expérimenté au mois de mai dernier une semaine de « jeûne en randonnant » avec Christian et Caroline Vallette ;
j’y ai trouvé mon compte,
aussi il m’a semblé intéressant de les interviewer.
« Jeûner en randonnant » : un interview de Christian Valette
Pourquoi ces stages « Jeûner en randonnant » ? (1) Quelles sont vos motivations ?
De mon point de vue, c’est vraiment ce qu’il y a de mieux pour améliorer sa santé physique, mentale et émotionnelle. Cela se passe en Haute-Loire, car la région, grâce à son dénivelé, est tout à fait appropriée pour la randonnée, qui constitue le pilier de cette thérapie par le jeûne.
Pourquoi « la randonnée est-elle le pilier de cette thérapie » ?
Parce qu’une activité physique modérée est nécessaire, afin de limiter à son strict minimum les éventuelles pertes musculaires. En effet on sait empiriquement qu’une perte musculaire d’environ 4% du poids durant le jeûne est possible ; toutefois nous avons mis au point un protocole nous permettant dans la plupart des cas de ne pas perdre de muscle et même d’en gagner, la randonnée pédestre fait partie de ce protocole.
Quel a été votre cheminement pour en arriver à cette activité ?
Le cheminement est ancien, d’abord du à un changement de vie. Dans ma vie antérieure, en tant que directeur commercial, je vivais un stress permanent et parcourais environ cent mille kilomètres par an. Cela a eu des conséquences néfastes sur ma santé : lumbago, maux de tête, douleurs sous un pieds, coliques néphrétiques à répétition, syndrôme du canal carpien, etc. Bref, j’ai fini par comprendre enfin ce que mon corps me disait !
Huit années après mon changement de vie, nous avons pratiqué mon épouse et moi, notre premier jeûne hydrique, c’était il y a cinq ans. J’étais déjà persuadé des retombées positives sur ma santé, mais nous avons immédiatement ressenti un grand bien-être, de sorte que par la suite ce fut presque comme une drogue.
En effet le jeûne s’avère être le moyen le plus puissant que le corps ait trouvé pour évacuer ses toxines physiques et émotionnelles.
Cette détoxination » est à première vue surprenante, comment l’expliquez-vous ?
Les explications sont nombreuses, elles sont très bien présentées dans le reportage de Sylvie Gilman et Thierry Lestrade « Le jeûne, une nouvelle thérapie ? », qui est passé plusieurs fois sur Arte(1).
Les preuves empiriques et scientifiques se sont accumulées depuis plus de soixante ans, surtout en Russie et en Allemagne. On en parle moins en France, même si je me rappelle qu’étant enfant, quand j’avais un problème de santé, le médecin disait à ma mère : « mettez le à la diète !». Cela a malheureusement complètement disparu de la médecine actuelle.
Pourtant, prenez un animal qu’il soit sauvage ou domestique, par exemple un chat ou un chien, quand il a un problème, il va se coucher dans son panier, il ne mange plus, il ne boit même plus, il réserve son énergie pour réparer la partie de son corps qui lui pose problème.
Est-ce qu’il n’y a pas aussi une autre explication venant de notre mémoire la plus lointaine ?
Oui, il est évident qu’avant d’être éleveur et cultivateur, nous étions chasseurs-cueilleurs et que l’hiver bien entendu, il y avait des périodes de disette, peut-être même que l’homme hibernait. Il est donc certain que nous avons subi dans un lointain passé des périodes de jeûne.
Mais pour la plupart des gens, quand on cesse de manger, on s’affaiblit, voilà ce qu’on nous met dans la tête depuis notre plus tendre enfance. Si cela avait été le cas, le chasseur-cueilleur que nous avons été, serait devenu si faible qu’il n’aurait pas pu monter à l’arbre cueillir le fruit salvateur, et nous ne serions pas là aujourd’hui, car nous aurions disparu.
Cela s’est donc passé autrement, et cet autrement, je l’appelle « l’hyperper-formance » : cela veut dire que le jeûne pendant un certain laps de temps va produire de l’hyper-performance. C’est très paradoxal, mais c’est à ressentir par soi-même quand on vient suivre ces stages.
Cette hyper-performance ne sera peut-être pas accessible à tous lors du premier jeûne, et il faut attendre plusieurs autres stages, car un certain nombre de programmes sociaux et familiaux dans notre tête, doivent peu à peu disparaître. Personnellement j’ai eu de la chance, car dès mes premiers stages j’ai parcouru les randonnées en courant, bien que je ne sois pas particulièrement un sportif.
Vous avez dit « les programmes que nous avons dans la tête doivent disparaître » : cela veut dire quoi ?
Depuis la plus tendre enfance, nous sommes programmés. On peut prendre l’exemple d’un bébé qui pleure : la maman ou le papa, souvent avec la meilleure intention du monde, vont tout de suite faire chauffer un biberon et mettre la tétine dans la bouche du bébé, dès qu’il a un problème. Bien sûr, quelquefois il a faim, mais il a peut-être aussi besoin d’autre chose, comme d’être dans les bras de ses parents. Donc il faut comprendre que ce réflexe de combler un problème quel qu’il soit par de la nourriture, est une programmation ancienne, qui va couper l’enfant de ses émotions, de ses sensations et de la réponse adéquate à lui donner.
La société de consommation actuelle va continuer ce qu’on nous a fait dès le plus jeune âge : quand il y a un problème émotionnel, nous allons manger, alors qu’il faudrait se poser les bonnes questions : ai-je vraiment faim, de quoi je souffre réellement ? En tout cas, mieux vaut commencer d’abord par boire un verre d’eau, afin d’observer si cette sensation de faim est réelle ou virtuelle.
Comment se passe pratiquement une semaine de jeûne en randonnant ?
Le programme est assez simple :
pour une journée type : le réveil se fait vers 7h 30 – 8h avec un départ pour la randonnée prévue à 9h 30.
Avant cela, il y a une initiation aux points d’acupressure pour aider certains organes très sollicités ou pouvant être dans l’angoisse, surtout la première fois – ce sont le foie, les reins et aussi le gros intestin.
Ensuite, on a un peu d’éduca-kinésiologie pour mettre le corps en route.
Puis c’est le départ pour une randonnée qui varie de 3 à 5 heures suivant les groupes.
Au retour les personnes disposent de deux heures pour prendre une douche, ou s’isoler un peu, ou utiliser des options que l’on propose : détoxination plantaire, bol d’air Jacquier, chi- machine, séance d’ostéopathie, de massage, tout un panel qui va permettre d’accentuer ce qui se déclenche déjà naturellement par le jeûne.
Nous proposons ensuite des conférences chaque soir, avec des thèmes qui varient d’un jour à l’autre selon une progression visant à rendre les gens plus responsables de ce qui se passe dans leur corps et leurs émotions. Par exemple, la première conférence s’appelle « Ces sentiments qui nous gouvernent » : cela revient à dire que nos émotions conscientes et inconscientes vont gouverner notre façon d’être, mais aussi notre santé. Cela est démontré depuis fort longtemps par des découvertes fondamentales, comme celles du Professeur Ledoux avec cet organe du stress qui est l’amygdale cérébelleuse. J’en ai beaucoup de fierté, car au moment où j’écrivais cette conférence, d’autres gens rassemblaient le puzzle de la même manière ; cela a donné un article de Science et Vie en novembre 2012 sous le titre « Se soigner par la pensée ». Si on arrive à activer certaines zones spécifiques de notre cerveau, il est possible de soigner des symptômes variés.
Il y a un problème en France avec le jeûne, il y a beaucoup de résistances,
comment l’expliquez-vous ?
Les raisons sont multiples, mais la première vient du fait que la France est le pays de Pasteur.
Pasteur a fait des choses biens, c’est lui qui a découvert la « chiralité »(2): Mais pour le reste, non ! Les preuves scientifiques s’accumulent au sujet des vaccins, pour nous montrer que Pasteur fut un tricheur(3). Mais celui-ci va donner à la France une certaine aura médicale, qui va se traduire par la création de grands laboratoires pharmaceutiques et la croyance que sa médecine est la meilleure au monde. Cela va se faire bien sûr au détriment des méthodes naturelles de guérison, dont le jeûne fait partie.
La deuxième raison est que la France base sa renommée sur la nourriture et la bonne cuisine. Aussi, quand quelqu’un va mal, la seule question posée sera : « est-ce qu’il mange au moins ? », comme si dans ce cas manger avait un jour sauvé quelqu’un ! C’est une culture qui a été forcément reprise par les médecins et cela est toute la différence avec l’Allemagne ou la Suisse.
En France, pour quelqu’un qui va subir une chimiothérapie, on va lui dire de manger plus que d’habitude, ce qui est une aberration démontrée de manière scientifique depuis 2008 par le Dr Valter Longo – ainsi l’OMS conseille de pratiquer au moins trois jours de jeûne avant une chimiothérapie depuis janvier 2014. Mais il y a un seul pays au monde qui n’en parle pas, c’est la France !
Reprenons le cas de l’Allemagne, n’ayant pas Pasteur, elle a d’autres noms célèbres autour d’une culture de la diète, avec certains médecins qui ont fait des découvertes fondamentales en pratiquant le jeûne sur eux-mêmes (voir le film cité : « Jeûner une nouvelle thérapie ?»(1).
Aussi, le nombre de centres pour jeûner est très important en Allemagne, comme le centre Büchinger, le plus connu (4). C’est ce centre qui a prôné le premier l’exercice physique, dont la randonnée, pour éviter la perte musculaire et garder ensuite dans la vie courante des pratiques d’hygiène corporelle, basiques.
Est-ce qu’il y a d’autres pays dans le monde qui développent le jeûne ?
La Russie bien sûr, mais c’est resté méconnu pour nous, à cause du mur de Berlin.
Les russes pratiquent un peu différemment qu’en Allemagne avec un jeûne hydrique exclusivement à l’eau – ce que nous pratiquons ici d’ailleurs, en excluant les bouillons, les jus de fruits, etc.
Cela est préconisé pour que le réflexe atavique des cellules, qui est en nous depuis toujours et partagé avec tous les mammifères, puisse se mettre en place afin de provoquer un changement épigénétique pour nos cellules saines – cela a été démontré aussi par Valter Longo. Ce réflexe atavique va avoir du mal à se réveiller si le jeûne n’est pas total, On sait aussi que ce réflexe va mettre au maximum trois jours pour se réveiller, avec éventuellement une crise d’acidose, que l’on peut généralement éviter d’ailleurs ou limiter à sa plus simple expression, par un protocole spécifique que nous pratiquons ici.
Le jeûne s’adresse à tout le monde ou est-ce qu’il y a certaines restrictions ?
La plupart des centres n’acceptent pas les personnes malades pour ne pas prendre de risque. Or, qui a le plus besoin de jeûner? Ce sont les personnes malades bien sûr, pour ce grand nettoyage intérieur, cette grande « détoxination ».
Pour notre part, nous acceptons tout le monde, quelque soit l’âge, sauf en dessous de 25 ans pour des raisons de construction du cerveau nécessitant un certain nombre de nutriments, plus les femmes enceintes ou allaitantes et seulement les gens qui sont capables de randonner – nous ne prenons pas de personnes qui ne peuvent pas marcher, c’est d’ailleurs la principale restriction.
Pour les maladies mentales, cela peut être délicat, car empiriquement les russes ont démontré qu’il fallait plus d’une semaine pour obtenir des résultats (deux, trois, voire quatre semaines). C’est paradoxal, puisqu’au bout des trois premiers jours, où le réflexe atavique doit se construire, on passe en autorestauration : comme on n’a plus de sucre, le corps va devoir fabriquer des sucres à partir des réserves graisseuses, qui vont être transformées en corps cétoniques. Il s’avère, aujourd’hui – on en a la preuve, contrairement à ce que nous disent les médecins – les corps cétoniques, au lieu d’être dangereux pour le cerveau, sont leur essence naturelle, c’est à dire que le cerveau fonctionne beaucoup mieux avec des corps cétoniques qu’avec des glucides.
Au niveau des symptômes psychologiques, que pouvez-vous dire au sujet des améliorations par le jeûne ?
Pour la dépression, les améliorations sont exceptionnelles, et on a eu de très bons résultats sur des dépressifs de longue date. L’année dernière nous avons eu une personne sous médicament depuis longtemps, qui a arrêté ses médicaments en début de jeûne et n’a pas repris ensuite avec une métamorphose spectaculaire. Une autre s’est guérie en deux stages. Aux vues des résultats que nous obtenons sur cette pathologie très fréquente, cette pratique devrait, je pense, être remboursée, comme en Allemagne, par le système d’assurance santé. Pardon ! il est vrai qu’en France ce système porte le nom d’ »assurance maladie ». Il y à déjà là de quoi méditer…
Comment aimeriez-vous conclure cette interview ? Quel message aimeriez-vous donner ?
Le message, c’est que nous vivons dans le monde des possibles, le monde de la médecine quantique.
Des expériences empiriques comme celle du Dr René Peoc’h avec un poussin (5), nous le montre : l’esprit peut avoir une influence sur la matière, l’amour d’un poussin peut reprogrammer un robot aléatoire. Celui-ci a repris l’expérience de Konrad Lorenz montrant qu’à sa naissance l’oiseau n’a qu’une seule empreinte, celle de sa maman. René Peoc’h a conditionné des poussins avec un robot aléatoire qui l’ont adopté comme leur maman. En mettant le poussin dans une cage, il a voulu montrer que ce dernier avec son minuscule cerveau, par sa seule volonté, réussissait à influencer le robot aléatoire pour l’attirer de 2,5 fois plus vers lui, et cela par un programme simple, l’amour inconditionnel de maman.
Alors pour changer les programmations, je demande aux gens de pratiquer l’amour inconditionnel, parce que l’autre n’est pas mon ennemi. L’autre est mon ennemi, quand on a déclaré que le virus et la bactérie étaient dangereux pour la santé, ce qui s’est révélé absurde, quand on sait que notre cellule, officiellement la base de la vie, contient en son sein une mitochondrie qui est une mitobactérie très ancienne, créant une symbiose avec notre cellule. Cela signifie que sans cette bactérie nous ne pourrions pas vivre, c’est elle qui nous fournit l’énergie, elle a son propre ADN et elle prend même la décision de l’apoptose, c’est à dire la mort correcte et programmée de la cellule.
Cela signifie l’acceptation de l’autre dans sa différence, l’acceptation du possible au delà de nos programmations personnelles et donc l’acceptation du jeûne comme une thérapie à part entière.
Cet interview est à paraître dans le n°46 Juillet / août 2015 du magazine Santé Intégrative
(1) pour toute information complémentaire, voir le site internet de « Jeûner en randonnant »
(1bis) voir le film « Le jeûne une nouvelle thérapie ? » par Sylvie Gilman et Thierry Lestrade commercialisé en DVD ou libre d’accès plus difficilement sur internet
(2) c’est le fait que pour les deux énantiomères d’une même molécule (molécules identiques en composition mais différentes en organisation spatiale, elles sont appelées L ou D), l’une soit l’image de l’autre dans le miroir.
(3) lire Eric Ancelet « Pour en finir avec Pasteur »,
et voir l’interview de Michel Georget, qui ne dure que 6’40 » : ce biologiste explique avoir eu accès aux carnet de laboratoire de Pasteur. Il y a noté de très nombreux arrangements et tricheries de la part de ce dernier. De plus dans cette interview il parle vraiment bien des vaccins et notamment du papillomavirus.
(4) voir sur mon site internet l’interview en deux parties du Dr Françoise Wilhemi de Toledo codirectrice du centre Büchinger en Allemagne : 1ère partie et 2e partie
(5) voir l’incroyable film de 7′ sur les expériences de René Peoc’h avec des poussins :
(6) voir les deux interviews en rapport avec le jeûne de Françoise Wilhemi de Toledo
à la clinique de jeûne d’Uberlingen en Allemagne en 2010 :
http://www.psychotherapie-integrative.com/uploads/file/Interview-Francoise-Wilehlmi-de-Toledo.pdf
http://www.psychotherapie-integrative.com/uploads/file/Francoise-Wilhelmi-de-Toledo-explique-le-jeune.pdf
Tags : alimentation, interviews, médecine, meditation, nature, santé
Bonjour Alain,
Merci de partager cette belle expérience du jeûne + randonnée. J’ai la même expérience que la tienne, c’est à dire après un certain temps (souvent après le 3° jour de jeûne), le corps, vide de nourriture, s’ouvre à une autre possibilité.
la possibilité d’être nourrit autrement, par une Force de vie, une énergie nouvelle et fraiche. énergie nourrissante et vitale. Celle ci est déjà présente mais en arrière plan à cause de nos nombreux encombrements gastriques et mentaux…
L’invitation est d’aller à sa rencontre et une semaine de jeûne avec la randonnée est une très belle opportunité pour accéder à ce possible.
Sa rencontre s’exprime aussi en disant Sa propre rencontre.
Bien à toi
Alain Slama
Merci Alain de ton témoignage, je sais que tu es un grand expérimentateur du jeûne et cette expérience d’un afflux énergétique que tu décris si bien, me convient à moi aussi.
C’est assez mystérieux ce passage d’un corps vide de nourriture à un corps plein d’énergie, Christian parle du « réflexe atavique » qui est une intéressante hypothèse en référence au temps, où nous étions des jeûneurs par nécessité, en tant que chasseurs- cueilleurs – ce qui correspond d’ailleurs plus tard à la période du carême, période de soudure entre l’hiver et le printemps, où les provisions sont épuisées.
Le corps aurait alors prévu des mécanismes de substitution à l’apport de nourriture, comme la production des corps cétogènes assimilables par le cerveau à la place du glucose, ce qui curieusement donnent non seulement au corps, mais aussi au cerveau et à ses facultés cognitives un regain de jeunesse, d’acuité et de légèreté – les cétones seraient d’ailleurs un très bon antidépresseur naturel. Mais à mon sens, il faut que la science précise tout cela.
Une autre hypothèse et un autre système d’explication, que tu sembles plutôt privilégier, consiste à dire que le vidage du corps et de sa nourriture, se propage au vidage émotionnel et mental, et qu’alors, la place est libre pour l’apparition ou la rencontre avec un autre niveau de l’être ou de la conscience ; en d’autre terme, un silence s’installe dans les trois premiers niveaux (corps / émotions / mental), pour que plus de conscience émerge dans sa plénitude énergétique.
C’est une explication plus traditionnelle que je partage avec toi et qui consiste à dire que le jeûne favorise l’accession au niveau spirituel de notre évolution et que ce niveau loin d’être réduit aux images traditionnelles de l’immobilité méditative, voire végétative, est au contraire très vivant, bourré d’énergie nouvelle.
Je voudrais ajouter en relation avec cet afflux « d’énergie nouvelle » que tu soulignes, Alain, dans ton commentaire, l’importance pour moi de la randonnée qui est un très bon accompagnement du jeûne et qui contribue sans doute à ce renouvellement énergétique.
Dans le 1er jeûne que j’ai fait il y a plus de trente ans, avec un groupe de personnes, j’ai le souvenir d’une majorité de gens qui se morfondaient toute la journée dans la salle collective, en lisant de mauvais romans pour tromper l’ennui, et moi même j’étais souvent sur cette mauvaise pente.
Avec la randonnée, rien de tout cela.
Je crois d’abord, et c’est du bon sens, que le fait de bouger, de se mettre en mouvement, permet à l’énergie de mieux circuler dans tout le corps et que cette circulation procure un renouvellement énergétique. En ce sens, la marche à pied faite de manière un peu dynamique est le meilleur sport pour l’être humain, on pourrait dire que c’est un « réflexe atavique » de bonne santé, déposé aussi dans sa mémoire depuis l’époque des « chasseurs – cueilleurs », et que le fait de rester immobile dans sa voiture après une « bonne bouffe », est sûrement aussi mauvais que la « bouffe » elle-même, de même que rester allongé sur une plage pour se faire dorer au soleil sans bouger…
Mais il y a plus : il y a d’abord le fait de randonner collectivement en groupe, ce qui est un facilitateur de contacts, de discussions, d’échanges et permet à l’énergie du groupe de circuler et de monter de manière exponentielle, surtout si le groupe s’entend bien, bien sûr.
Enfin la marche permet non seulement de faire circuler l’énergie, mais aussi de vider le trop plein d’énergie négative et je crois que cela se fait surtout au niveau émotionnel, au niveau du stress. Le contact des pieds avec le sol dans son mouvement dynamique de marche, permet cette évacuation, comme une sorte de qi gong en mouvement, surtout quand cela se fait consciemment, c’est à dire par une marche dynamique en respiration consciente – ce qui est aussi tout un art à retrouver.
Donc, la propension du jeûne à évacuer toutes les toxines physiques, émotionnelles et mentales, est à mon sens décuplée par la pratique de la marche en randonnée et cela on ne le répétera jamais assez.
J’ai retrouvé sur Google les coordonnées de Christian Valette et de son association « jeûne et randonnée ». Moi-même randonneur, je n’écarte pas l’idée de me joindre un jour à un tel groupe, d’autant qu’il y a trop longtemps que je n’ai pas jeûné systématiquement.
Dans le passé, j’ai parfois expérimenté avec un grand profit spirituel le ramadan… mais ce jeûne conçu dans un pays proche des tropiques avec des nuits pas beaucoup plus courtes en été qu’en hiver est difficile à pratiquer chez nous quand il faut attendre dix heures du soir pour le repas…
J’ai pendant plusieurs années de suite pratiqué régulièrement le jeûne dont les jeunes voyants de Medjugorje (prononcer Médiougorié) en Croatie disent avoir été instruits par la Vierge depuis 1981: pendant 24 heures se contenter de pain et d’eau, deux fois par semaine, ce que j’ai fait, mais certains vont jusqu’à trois fois… ou se contentent d’une.
Grosso modo, ça assez entretenu ma vitalité pour que je continue plusieurs années, toutefois j’avais tendance à me réveiller vers trois heures du matin en ayant faim, et la valeur nutritive du pain se discute. D’où mon passage à l’expérience ramadan, que par facilité j’ai abandonné depuis que la saison s’y prête plus malaisémént.
D’accord aussi pour pratiquer d’autres formes de jeûne qu’alimentaire: donner, se débarrasser des objets superflus, oublier son mental… mais Alain, comme un étalage de pâtisserie tente le jeûneur,
parfois votre réflexion tente mon mental…
Ainsi quand je décèle chez vous quelque incohérence, comme à la dernière réponse que vous m’avez adressée il y a huit jours dans votre entrée précédente. Vous m’avez écrit en effet:
« oui, bien sûr, je vois, vous restez très attaché, François, à la pensée dualiste du bien et du mal.
(…) De mon point de vue, il est attendu une évolution intégrative de la conscience à un niveau supérieur de l’état de conscience dualiste, qui a prévalu jusqu’ici pour engendrer catastrophes sur catastrophes.
Cet état de conscience (…), se situera au niveau transpersonnel et non personnel ou égotique comme la conscience ancienne, dualiste donc conflictuelle. »
Quand j’ai vu que vous écriviez « catastrophes », je me suis dit qu’en fait, vous comme moi, intuitivement, vous viviez avec notre humaine sensibilité dualiste et bipolaire, celle où l’on ressent des « catastrophes », un mal extrême auquel on préfèrerait le bien…
Et du reste, c’est au futur que vous parlez d’un état de conscience non dualiste.
Pour bien respecter cette cohérence, je préfère dire clairement que le monde où je vis, je le ressens fortement avec la bipolarité bien et mal, mais que ça ne m’empêche ni de rêver à un avenir où cette bipolarité aura disparu, ni de croire par un acte de foi à cet avenir, ni d’expérimenter dans ma vie des moments de pur bien être comme le Bouddh
Si je reste « très attaché à la pensée dualiste du bien et du mal », c’est par cohérence avec mon vécu actuel, où l’agréable et le désagréable sont pour moi des polarités très vives.
Après avoir, dans ma jeunesse, adhéré sur la question du bien et du mal à des philosophies opposées, j’essaie d’en venir à une pensée équilibrée et en harmonie avec moi-même.
J’éteins maintenant l’interrupteur de mon mental: jeûne sain!
Je ne m’en tiendrai, François, qu’à une réponse en rapport avec le jeûne.
Vous avez du mal lire sur internet, car l’association de Caroline et Christian Vallette s’appelle « Jeûne en randonnant » et non « Jeûne et randonnée ».
Par ailleurs, les deux exemples que vous citez ne sont pas pour moi vraiment des jeûnes : le ramadan, c’est à la rigueur un jeûne de 12h ou un peu plus – c’est un peu court -, souvent pas très bien géré la nuit comme je l’ai vu un été en Jordanie, où le spectacle d’une grosse bouffe collective, pour rattraper la privation de la journée, n’était pas très engageant, Mais je sais aussi qu’il y a des personnes qui poursuivent la nuit par une diète très stricte selon la tradition originelle.
Quant au 2e exemple de Medjugordje, ce n’est pas un jeûne, c’est une diète au pain sec. La définition du jeûne c’est de s’abstenir totalement de nourriture, sauf le fait de boire de l’eau ou une tisane.
Pour ce qui est de cette discussion qui s’éternise sur la dualité bien / mal, je suis partagé entre la lassitude ou l’humour du Dr Marquis : « votre Pensouillard le hamster est vraiment très costaud, mon cher François ! »
Merci pour toutes ces précisons et mises au point Alain.
je n’ajouterai qu’une chose, concernant la pratique du ramadan.
J’avais un ami musulman qui n’avait pas envie de se réveiller pour prendre un petit déjeuner avant qu’on distingue un fil blanc d’un fil noir. Et j’ai fait comme lui, donc on ne mange que le soir, on reste 23 h sans manger tous les jours pendant un mois, c’est plus proche d’un vrai jeûne. Je pense que d’autres musulmans pas trop formalistes font pareil.