Le monde blanc

Il n’y a plus ni ciel ni terre
rien que la neige
qui tombe sans fin

haïku de Hashin

 

C’est la neige
tout est blanc
retour à l’origine

le silence se fait pressant
les pas sont précautionneux
disparition progressive des formes
sous le manteau duveteux
les arbres sont des fantômes bienveillants
les fils de fer barbelés des guirlandes

quelque chose nous parle de l’origine du monde
retour à la case départ
ensevelissement délicieux de l’année passée
et du temps  en sa course épuisante
ressourcement émerveillé

l’Autre Monde dont nous venons
où nous allons retourner
sans nul doute
est tout blanc.

 

 

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6 réponses à “Le monde blanc”

  1. François Degoul dit :

    Je me dis parfois: si tu recréais le monde, de quelle couleur ferais-tu la neige? Un vague bleuté peut-être? Non! blanc! c’est plus beau, et je me souviens de mes cinq ans devant la fenêtre, à contempler toute la matinée la lente fascinante ensorcelante envoûtante et endormante descente des flocons blancs. Dommage que nous ne sachions pas le japonais. Le ploème serait plus beau encore sans doute.

    • Je suis fier, François, que vous semblez avoir pris le poème que j’ai écrit récemment suite à un beau week end dans le Vercors, pour un poème japonais. Par contre, vous avez raison, l’haïku que j’ai mis en exergue est bien d’un japonais « Hashin », dont je ne connais rien et qu’internet semble avoir oublié, en tout cas au niveau de la biographie.

  2. « Dommage que nous ne sachions pas le japonais. Le poème serait plus beau encore sans doute. »
    Je trouve que c’est une belle métaphore, François, de notre inhabileté fatale à savoir la langue mère de la pleine lumière à l’origine de ce monde, nos poèmes en seraient sans doute plus beaux : il y a toujours quelque chose qui boite dans n’importe quel poème, quelque chose dont le langage appris ne peut pas rendre compte, même en poésie…

  3. Catherine B dit :

    ça veut peut-être dire que la neige fait le lien entre le haut et le bas qui coïncident dans l’unicité harmonieuse de la blancheur

    • A noter, comme cela peut se lire dans wikipedia, que pour la conception celte du monde, le monde blanc est le monde ultime de l’Esprit, on l’appelle Gwenved :
      « Gwenved ou Gwenwed1 est littéralement le « Monde Blanc » dans le néodruidisme.
      Cercle de la félicité et de la plénitude, il est le dépassement du cycle des incarnations symbolisé par Abred, seuls les hommes sages peuvent parvenir au monde blanc.
      Comme le reste du néodruidisme, le concept est teinté de « judéo-christianisme », de franc-maçonnerie mais également de spiritualités extrême-orientales telles que le bouddhisme. »

  4. François Degoul dit :

    Oui, et la neige blanche descend du haut, et elle descend doucement vers les yeux et les coeurs.