Petite histoire « zen » pour se reposer des grandes cogitations…
C’est tiré des « Perles de Sagesse », un petit livret qui accompagne les cartes d’un tarot d’Osho.
Un disciple qui avait pratiqué la méditation pendant un certain temps vint voir Ikkyu.
Comme il pleuvait, il laissa ses souliers et son parapluie devant la porte et entra.
Après qu’il eut présenté ses respects à Ikkyu, celui-ci lui demanda
de quel côté de ses souliers il avait déposé son parapluie.Eh bien, en voilà une question !… Vous vous attendiez à ce qu’un maître vous questionne sur Dieu, sur la montée de la kundalini, l’ouverture des chakras, les lumières qui jaillissent de votre tête !
Mais Ikkyu posa une question très ordinaire.
Quel rapport y a t-il entre des souliers, un parapluie et la spiritualité ?Il y a là un enseignement d’une grande valeur,
la question a tout son sens.
Le disciple ne put se rappeler :
qui se soucie de savoir où il a mis ses souliers et de quel côté il a mis son parapluie ?Mais cela suffit : le disciple fut refusé.
Ikkyu lui dit : « Va et médite encore pendant sept ans ! »
« Sept ans ! s’exclama le disciple, rien qu’à cause de cette petite faute ? »« Les fautes ne sont ni grandes, ni petites, dit Ikkyu.
Tout simplement, tu ne vis pas encore méditativement, c’est tout ».
Tags : maitres, Osho, pleine-conscience, sagesse, zen
Effectivement Alain, méditer ne signifie pas seulement s’assoir, se relaxer en silence et fermer les yeux pour faire le vide.
Méditer implique que la vie courant est absorbé par l’intelligence naturelle de notre Etre et qu’il n’y a pas 2.
Nous sommes la méditation, nous sommes la vie….
Bien à toi
Alain
méditer implique que la vie courante est absorbée…
Tu vois, mes fautes d’orthographes montrent bien combien je suis loin de la méditation….
Je reviendrai dans 7 années :-(
Alain
non Alain, pour toi ce ne sera que 7 jours ! :-)
pour en revenir à ce que tu dis, je suis ok avec toi, notre intelligence naturelle est méditative et c’est comme si nous nous étions dévoyés dans le mental, dans les pensées et émotions qui nous envahissent sans cesse, pour nous faire oublier l’Etre. Le seul problème, c’est que les pensées et les émotions font aussi partie de notre nature ; alors, ces différentes dimensions de notre nature ne sont pas facile à intégrer, à harmoniser.
Je tendrais plutôt à penser que notre intelligence, peu séparable de l’émotivité et de nos pulsions, est plutôt réactive que méditative. Que notre « désir vital de satisfaction » nous oriente (ou pas) du réflexe vers la réflexion, du temps fragmenté tissé d’espoirs et d’angoisses vers un temps sans durée qui les contient et les dépasse. La mort restant ce qui tient ce désir essentiel en alerte et nous fait rechercher l’apaisement. Celui-ci est tissé d’étonnement et de consentement : celui que trouve finalement Job. « Où étais-tu quand le mystère de vivre a pris corps?
Le silence devient alors la seule parole possible !
merci Armen pour ce message qui se déguste lentement, plusieurs fois, comme un mets de choix et pour lequel finalement, comme tu le dis, on a envie de laisser parler le silence au delà des mots.
Pour ce qui est du mot « intelligence », il faut se méfier, c’est un mot valise qui renferme beaucoup de sens différents, selon la dimension de l’être dans laquelle on se place. J’aime bien ton expression : « du réflexe à la réflexion » qui désigne déjà deux sortes d’intelligence. et puis, il y a les intelligences au dessus, celles qui incluent et transcendent toujours plus.
Et puis il y a la mort, cette sorte de vacuité qui nous enserre tous de son espace mystérieux et infini, et nous permet peut-être quand nous y pensons, d’atteindre à cette intelligence ultime faite comme tu les dis du plus grand consentement – j’ajouterai renoncement à ce qui nous dévoyait dans les limites spatio-temporelles de cette vie trop limitée de partout.
D’ailleurs, il y a dans l’expérience de la méditation quelque chose qui se rapproche ou peut-être prépare à l’expérience de la mort, au sens où cette immobilité contemplative est renoncement à tout ce qui préside habituellement aux tribulations du monde profane, en particulier le renoncement aux désirs.
J’ai le sentiment que ce poème dit exactement de la différence que je relevais ce matin entre mouvement et action.
C’est vers l’action qu’il faut aller, c’est à dire mettre de l’hyper-conscience dans chaque mouvement ou dans chaque arrêt de mouvement( un arrêt en ce sens est une vraie action si l’on sait ce que l’on fait) mais y être avec tout ce qui nous constitue.
Méditation, ça renvoie à medium, un inter-médiaire. Ainsi la vraie action « humus-mana-ine »serait celle qui ferait de nous des médiateurs « entre »le dehors « » »et » » » le dedans, n’est-ce-pas ainsi ALORS que nous construirions notre âme, notre con-jonction de co-ordination, avec un ordre qui nous dépasse et que pourtant nous appréhendons par nos racines terriennes, et de comprendre ainsi ce que veut dire alors la transcendance ressentie dans l’immanence du petit, du quotidien, de l’ordinaire?
Question….
Tout cela est trop compliqué pour être vrai.
Le renoncement au mental, oui
Mais, il y manque l’amour…
merci Catherine, vous venez de définir précisément avec vos mots à vous, ce que j’appelle avec mes mots à moi, la dimension intégrative de la méditation, c’est à dire qu’elle est capable, par l’émergence de la conscience, de relier, d’unir des niveaux d’être très différents.
L »amour, je crois que c’est ce qu’il y a de plus simple et pourtant de plus difficile à contacter, c’est nettoyer nos écuries, les nôtres et pas celles du voisin, faire de la place en quelque sorte pour pouvoir ouvrir cette fameuse porte derrière laquelle on reste, je reste le plus souvent coincée faute d’avoir débarrassée les encombrants qui sont en moi.
Et ce n’est pas forcément non plus cette réduction un peu étroite et pourtant très belle quand elle se réalise, entre un homme et une femme.
C’est une expérience d’ouverture à tous les autruis que nous rencontrons, un homme, une femme, un enfant, un arbre, la nature, un morceau de musique, un poème, un repas, un bon verre de vin, un tableau, un film qui transporte, mais une rencontre qui s’essaie dans la confiance donc avec moins de peur, avec de la détente donc avec moins de crispation, bref une relation, une rencontre qui permet de relier notre intimité au monde et qui permet de nous sentir en amour, c’est un point de vue, c’est le mien.
Et puis l’amour se pose aussi sur ce sentiment de manque d’amour qui nous pousse à chercher comme cherche un presque asphyxié la parcelle d’oxygène qui le fera rester en vie.
Pour terminer, vous dites le renoncement, au mental oui, mais.. . sans mental, nous serions un peu dans l’embarras, pour ma part je ne répudie pas l’égo, sans égo a minima, point de vie possible, c’est « juste » une question de remettre le mental a sa place, car il a une place nécessaire dans notre cheminement qui doit passer au crible de la réflexion, mais offrir à ce mental une place de « serviteur » et non de maître et là, du coup, c’est comme plus léger ne trouvez-vous pas?
oh là là ! A mon avis, si le moine avait simplement été attentif à son parapluie et ses souliers, il aurait pu répondre. Commence par les petites choses, disait en essence un autre maître Zen, si tu veux en réaliser de grandes! Je ne comprends pas par contre, ce que vient faire l’amour dans cette histoire, à part justement de la part du maître, d’envoyer le disciple continuer de méditer, d’être simplement plus attentif à ce qu’il vit dans le moment.
Aimer, être attentif c’est la même chose.
Aimer, être attentif c’est la même chose.
Mais c’est ça justement l’amour, cette attention aux toutes petites choses très ordinaires du quotidien et pas forcément l’amour idéalisé du « sans manque » tel que les magazines nous rebattent les oreilles.
C’est intéressant cette discussion sur l’amour et l’attention. Au niveau ultime, bien sûr, Christian et Catherine ont raison : l’attention est l’amour c’est pareil ou en tout cas très proche. J’ai juste envie d’ajouter que l’attention est une manifestation ou une expression de l’amour qui a bien d’autres registres, l’amour étant pour ainsi dire la vertu ultime qui chapeaute toutes les autres, ce qui explique sans doute que l’être humain en est peut-être incapable, sauf exception comme Jésus.
Mais si on se réfère à l’histoire d’Ikkyu, ce moine zen qui est mon préféré, et dont je vous parlerai sûrement un de ces quatre, je crois qu’il s’agit effectivement de « l’attention – amour » qu’il demande à son disciple.
Tu écris « D’ailleurs, il y a dans l’expérience de la méditation quelque chose qui se rapproche ou peut-être prépare à l’expérience de la mort, au sens où cette immobilité contemplative est renoncement à tout ce qui préside habituellement aux tribulations du monde profane, en particulier le « renoncement aux désirs » »
Je suis d’accord avec les remarques de Catherine.
Le mental est l’expression de la vie qui est tension et désirs. Il peut entraîner vers leur dispersion, exaltation ou inhibition : leurs tribulations comme tu dis. Mais aussi – et c’est sa finalité essentielle – vers une réalisation plus harmonieuse.
La vie sans les désirs serait comme un tableau sans couleurs. Je parlais de consentement face aux accidents irréversibles de la vie, et face à la mort dont il reste… la seule réponse apaisante. Sinon : Changer le changeable et accepter l’inchangeable pour mieux vivre nos désirs et nous lier à autrui et au monde. Cela va plutôt vers la Sagesse stoïcienne bien comprise que vers un Bouddhisme mal compris et « désincarniste »…
Pardon de me faire donneur de vérités…
Plus facile à écrire qu’à vivre !!
Avec toute mon amitié.
Armen
« Pardon de me faire donneur de vérités… » je ne ressens pas ton propos, Armen, comme donneur de vérités, mais plutôt comme échangeur de vérités, ce qui est modestement le but de ce blog : c’est à dire que chacun échange des vérités différentes et de ce frottement peut éventuellement naître au mieux une étincelle de lumière, sinon un bon moment passé ensemble à échanger des idées, sans se prendre trop au sérieux.
Quand tu parles de « sagesse stoïcienne » et de « bouddhisme désincarné », je ne me sens concerné ni par l’un ni par l’autre, les deux étant pour moi une sorte de consentement par défaut de quelque chose d’inacceptable ou d’inchangeable comme la mort.
Pour moi, la mort n’est pas quelque chose d’inacceptable, au contraire, elle nous délivre de quelque chose qui s’appelle l’identification ou l’attachement aux désirs quels qu’ils soient. En ce sens, elle est positive et porteuse de sagesse, et une certaine forme de méditation en est un exercice préparatoire – ce qui ne veut pas dire que cette méditation soit désincarnée, au contraire, elle est incarnée dans une dimension supplémentaire.
Si l’amour n’était qu’attention, on en verrait plus! Et de quelle attention parlez-nous? Il me semble que le maître demande plus de » Maha Sati » que de Sati ( sati en pali= vigilance, lucidité), d’attention porté sur soi, plutôt que sur le monde. Lire, relève plus de Sati à mon avis.
Le vrai amour ou le Vrai Amour, n’est pas si compliqué en fait. C’est peut-être faire tout simplement pour l’autre avant que pour soi-même? Ne sommes -nous pas souvent plutôt dans la confusion? Et le Maître, un peu moins?
Est-ce que le disciple a continué de méditer?
cela l’histoire ne le dit pas, mais on peut imaginer aisément que le disciple n’a pas eu besoin de sept ans pour comprendre et qu’Ikkyu lui a fait accélérer l’allure vers l’illumination, d’ailleurs nous aussi… hum !
Ce que l’on voit c’est surtout de la diversion, non? Des tas de choses pour ne pas sentir ce qui se passe en nous et cela provoque bien des souffrances et du désamour et d’abord du désamour de soi. Mais si l’on vient sentir en soi c’est bien pour mieux sentir le monde car l’un sans l’autre c’est comme un pont auquel il manquerait une berge, non? Rester dans son quant à soi en se coupant du monde c’est une mortification. Pour ma part je conçois la justesse comme un dosage à réaliser entre le ni trop, ni trop peu entre le dehors et le dedans sans prérogative aucune, mais en sachant quand même que le travail s’amorce sur le temps intérieur. C’est un point de vue, c’est mon expérience, rien de plus.
Parfois aussi on croit faire pour l’autre avant de faire pour soi, mais c’est d’abord soi que l’on contente dans cette image de soi narcissisée, on s’est alors abusé soi-même, pas aussi facile que vous le dites à mon sens!
Catherine, merci pour votre message.
Ce conte Zen me fait plus penser à l’Humilité qu’à l’Amour. On parle tellement d’amour, et en français on aime même le chocolat !
Nous comprenons tous, mais que comprenons-nous ?
Quand je dis que le vrai amour n’est pas si compliqué, je pense que nous sommes tous capable de le comprendre, et ça c’est le premier pas. Mais c’est à partir du second, lorsque nous avons compris, que cela se corse vraiment. Le second pas, c’est faire face à ses regrets, aimer ses rancunes, prendre soin de ses rancoeurs,oublier les si..si…et si… et aimer toutes ces facettes de nous-même que nous nous devons, dans un second pas,d’accepter, pour mieux les aimer, les comprendre, les soigner afin de vraiment pouvoir aimer mieux. Face à ce pas, ne sommes- nous pas tous poussés à vouloir plutôt comprendre plus, ou autre chose que de vraiment le faire, ce pas!
A mon avis, c’est cette croyance à une future illumination qui nous frêne en autre. Un grand maître indien disait : » Le but suprême de l’existence humaine est la réalisation d’une Réalité que vous êtes déjà, même si vous n’êtes pas conscient de l’être ». Désolé, j’ai oublié son nom!
Je crois qu’il y a de l’humilité dans l’amour, c’est sans prétention l’amour, sinon ce n’est pas de l’amour à mon sens.
Humilité, vérité, amour, justesse, j’ai l’impression que tous ces mots disent la même chose, mais ils sont Un au final, non?
En fait il faut s’ouvrir et pas se fermer comme on le fait, comme je le fais le plus souvent, pour pouvoir aller un peu plus dans nos entrailles et y voir tout ce qui y gît, et puis remonter cela en surface, en construire une terre sur laquelle on pourra marcher, ne trouvez-vous pas?
« Humilité, vérité, amour, justesse, j’ai l’impression que tous ces mots disent la même chose, mais ils sont Un au final, non? » oui, c’est ça Catherine : Amour – Conscience seraient les deux côtés d’une pièce d’or (alchimique), l’Un, qui contiendrait toutes les richesses du monde et d’abord toutes les vertus que vous citez : humilité, vérité, beauté, courage, authenticité, attention, joie, etc, etc
et puis elle contient aussi tout le désagréable et toute la négativité, qui, comme le dit François doivent aussi passer par le feu de la Conscience en un long et patient travail d’acceptation et de compréhension, afin que tout cela puisse se transformer aussi en or.
merci à tous pour tous ces magnifiques messages : il y a tellement de matérialisme aveugle depuis si longtemps que nous sommes peut-être à l’aurore ou à l’orée d’une nouvelle spiritualité, d’une nouvelle conscience, en tout cas vos messages en témoignent.
Bonjour à tous,
Votre conversation est très intéressante.
Mais penser et parler est moins important que ressentir et voir le monde avec de nouveaux yeux, plus détendus, plus ZEN.
Ne pas vouloir changer l’Autre mais devenir soi-même, au présent, être maintenant
Mais qu’est ce que c’est que Etre ?
Alain
Tu le sauras quand tu seras…
Etre ne se « sait » pas mais se vit plutôt.
Savoir c’est ne pas être.
Etre c’est vivre sans chercher à savoir.
je comprend maintenant..zut !
Ne pas savoir, c’est là le secret
se voir couper la tête, c’est le signe de liberté absolue
mais y a t il un geste de volonté individuelle pour arriver à ne pas savoir pour Etre ?
A l’écoute des signes, ici et maintenant
Arrivé au milieu de ma vie, j’ai cherché à savoir « A quoi ça sert la vie? »
J’ai cherché dans les sports et les voyages
J’ai cherché dans la religion et les livres
J’ai cherché dans la politique et les performances,
J’ai cherché dans le travail acharné et le luxe,
J’ai cherhcé de toutes les façons,
J’ai même cherché des façons de chercher,
Un beau jour j’ai trouvé sans chercher,
J’avais cherché trop loin, à l’extérieur, dans les autres,
J’avais cherché l’imposssible,
Pour m’apercevoir qu’il n’y avait rien à trouver,
Ce que je cherchais, on le possède tous à l’intérieur de soi…
Maintenant je sais que la vie est faite de petits et grands moments présents,
Maintenant je sais qu’il faut se détacher pour aimer plus fort,
Maintenant je sais que le passé ne m’apporte rien,
Maintenant je sais que le futur me fait parfois souffrir d’angoisse et d’insécurité,
Maintenant je sais qu’on n’a pas besoin de voyager dans l’astral pour être heureux sur terre,
maintenant je sais que la simplicité et la bonté sont essentielles,
Et que, pour rendre les autres heureux, je dois l’être d’abord,
Maintenant je sais qu’on peut aider les autres, surtout par l’exemple et le rayonnement,
Maintenant je sais que l’acceptation est un gage de bonheur,
Et que la nature est mon meilleur maitre,
Maintenant je sais que la réponse vient du même endroit que la question,
Maintenant je sais que je vis…tout simplement.
C’est amusant le titre de cette historiette zen, je me disais qu’elle disait tout.
Le parapluie pour la dimension du ciel, les souliers pour la dimension à la terre et la spiritualité pour faire le pont entre les deux!
En faite, le « je » n’existe que dans le rêve (diurne et nocturne), seul le grand Témoin est.
J’ai beaucoup aimé Matrix pour cela.
Alain
Quelle question ? alain. Le problème c’est que tu n’as pas attendu sept jours avant de t’exprimer et Christian t’a très bien répondu sous forme d’une sorte de koan consistant à dire, qu’on ne pas définir l’Etre : Il est vraiment au delà du mental, quand on a renoncé à le définir ; quand épuisé, on ne cherche plus, alors, on lâche prise et l’Etre se met à briller de manière totalement inattendue.
Ce qui me fait dire que je me sens ok avec la 1ère réponse de Christian, mais un peu moins avec son poème – qui est beau lui aussi par ailleurs -, comme s’il se lançait dans une définition personnelle – intéressante, certes, mais qui reste personnelle.
Je suis sûr que si chaque personne de ce blog tentait de définir l’Etre, il y aurait autant de définitions que de personnes.
L’Etre est indescriptible et Il contient toutes les descriptions et toutes les définitions dans un silence abyssal, dans lequel, il est bon de se plonger quelquefois, pour se rafraîchir.
Tu dis par exemple : « seul le Grand Témoin est », mais l’Etre n’est pas que le Témoin, Il n’arrête pas de bouger, de créer des formes invraisemblables, de forniquer dans tous les sens, de planétariser cosmiquement, etc, etc…
Par contre le Témoin est une voie d’approche privilégiée de l’Etre privilégiée et là nous sommes d’accord. D’ailleurs les « alain » sont toujours d’accord :-)
Cette histoire de parapluie, moi, grand distrait, elle me percute.
J’ai retenu la leçon, médité, accueilli mes émotions afférentes.
Et voilà ce qui est remonté:
« Parapluie, godasses, tu laisses traîner parce que ça te casses les pieds. C’est par faiblesse, habitude et formatage que tu t’abaisses à utiliser ça! Décroissons! les oiseaux du ciel s’abritent sous les feuilles et Jésus invitait ses disciples à se passer de sandales! »
Ca prend du temps de se libérer!
Se libérer, Alain, vous en parlez à deux reprises (19 fév à 19h53 et 20 fév à 21h40) en citant » la mort (qui) nous délivre (…) et nous permet peut-être quand nous y pensons, d’atteindre (au) renoncement à ce qui nous dévoyait dans les limites spatio-temporelles de cette vie trop limitée de partout. »
Mon ras-le bol devant ces godasses et parapluie, j’y rertouve le vôtre devant « les limites spatio-temporelles de cette vie trop limitée de partout ».
Faut-il pour autant souhaiter la mort en considérant que la matière emprisonne la vie? Immense débat.
Pour moi l’esprit incarné (Catherine B parle souvent d’incarnation) a vocation à spiritualiser la terre jusqu’à ce qu’elle cesse d’être prison, redevienne Eden, et la mort nous prive de cette capacité d’intervention. J’y ai énormément réfléchi, et ce sera pour plus tard, mais de suite je retiens deux outils de boheurisation:
D’abord l’ « exemple et rayonnement » dont parle Christian Chollet à 20h36. j’essaye de m’y conformer.
Et puis la force de l’invisible!
La mode Harry Potter, monde des sorciers où souffle un vent de spiritualité, mes petites filles me l’ont révélée, et ça me renvoie à l’histoire du vautour et du pigeon.
Se laisser, comme l’enfant, ou comme Catherine, bercer par les contes de fées ou de sorcières, ça a un sens!
L’histoire du vautour, ça me paraît une histoire de méchante sorcière qui fausse la balance pour prouver que la compassion ne sert à rien! et en plus on y enferme ce pauvre roi dans un dilemme idiot, comme si le vautour ne pouvait pas se déplacer un peu pour manger.
Le fantastique, l’irrationnel, nous en avons besoin, mais je préfère celui qui rend heureux. Des histoires d’irrationnel qui rendent heureux, j’en aurais tant à raconter!
« Faut-il pour autant souhaiter la mort en considérant que la matière emprisonne la vie? » Je ne souhaite pas la mort, François, – en tout cas pour le moment – vous interprétez mes propos; Je dis juste que la conscience de la mort donne à la vie une dimension supplémentaire et nécessaire, et que cela a à voir avec une dimension spirituelle. Il est vrai que la mort est devenue tellement tabou dans une société vouée au culte du désir et de la matière son corollaire, que parler de cela, n’est pas politiquement correct et prête à toutes les interprétation fallacieuses. Je disais en parlant du désir que la conscience de la mort lui apporte une dimension de non-désir qui serait comme une limite de sagesse.
La mort n’est-ce pas aussi l’ absence d’amour…
La mort, limite, oui
L’amour, limite, non
L’amour est éternel.
La mort me semble être un mystère, il est donc difficile d’en parler et de la définir, sauf à faire des projections personnelles : « limite…? absence d’amour…? » qui peut le dire, sauf éventuellement ceux qui en reviennent comme ceux ayant vécu une EMI (Expérience de Mort Imminente ou Expérience de Mort Temporaire). Ils ne parlent pas d’absence d’amour, au contraire : la plupart sont accueillis dans l’au-delà par des entités lumineuses pleines d’amour – voir le dernier livre du Dr Olivier Chambon, dont j’ai fait le commentaire dans ce blog il y a deux mois.
Quand je parlais du sentiment d’humilité en réponse à Catherine qui parlait d’Amour le 21 à 11h 10, je me référais à l’exclamation du disciple face à la décision du maître. Mais cette exclamation, n’était-elle pas déjà une réaction épidermique (peut-être orgueilleuse, mais à coup sûr de non-acceptation de la décision du Maître).
Nous sommes dans ce contexte, comme je le comprends, dans une rencontre (Maître-disciple, similaire à Guru-schela chez les Indous) où un être ( le disciple, le moine) en recherche, demande à un Maître de le guider. Nous ne sommes pas en classe, que ce soit à la maternelle ou à l’université. Ne confondons pas savoir et connaissance (dans le sens de sagesse). Le Maître dans ces traditions donne sa vie pour ses disciples, et un contrat s’installe entre lui et ses disciples selon des règles précises. Son but est d’aider son disciple à progresser. Mais encore faut-il écouter, croire, accepter et mettre en pratiques les conseils du maître que l’on a CHOISI. Sinon on reste dans une sorte de syncrétisme ou de matérialisme spirituel (Chögyam Trungpa) où l’on se construit un monde de l’esprit qui nous arrange, qui nous permet de continuer à avoir raison!
Un des phénomènes répandus actuellement est la relativité de toutes choses, cette espèce de tiédeur (cool) qui mène fatalement au désintéressement, à la certitude, au je m’en foutisme, à l’indifférence et à l’ignorance qui est dans le Zen la première cause de la souffrance.
Merci Alain pour nous rappeler de ne pas oublier la mort, que simplement réaliser notre finitude nous fait sentir que le monde est avant tout froid ou chaud et que la bonne température (cool) est assez rare en fait ! Merci aussi à tous ceux qui s’expriment, le blog atteint son objectif, il est intégratif.
Je pense personnellement que c’est à chacun de trouver sa voie. Dans l’absolu il s’agit de dépasser la dualité, mais dans cet instant de réalité au cours duquel le moine subit cet affront de se faire refusé, il manque réellement une occasion de se taire et de progresser. Demander de l’aide à un Maître et douter de sa réponse, c’est comme croire profondément en Dieu et penser qu’il est injuste. Je préfère penser comme disait un sage, que le monde est parfait et c’est moi qui ne suis pas assez parfait pour voir cette perfection!
Je pense que ce n’est pas un affront qui lui est fait mais bien davantage une mutation qui lui est proposée, une mort de ce à quoi il croyait jusqu’à ce qui lui arrive là, à l’instant et donc de naître à autre chose, possiblement et donc possiblement pas, ça dépendra de lui de ce qu’il fera de ce qui lui est offert dans cette relation!
pas seulement l’humilité, mais la patience, la générosité et toutes les autres paramita (valeurs, vertus ou qualités) à développer. Ne renaissons-nous pas et mourons-nous pas à chaque à chaque inspiration et expiration? Ce n’est pas un affront qu’il lui est fait, mais il ressent cette mutation proposée comme un affront, d’où son ofuscation puis sa réponse. Il me semble ? C’est dans cet ordre que je comprends.
De la patience, c’est ce que lui proposait le maître. Il voulait de l’éveil , et tout de suite….
Je pense que si le disciple considérait cela comme un affront et non comme une possibilité de muter, alors le Maître a raison de le faire attendre sept années, c’est peut-être la durée qui lui sera nécessaire pour comprendre de quoi il en retourne, et pour qu’il y ait retournement, il faut que ça commence par le retournement du disciple!
Je crois que le maître authentique crée des épreuves, des obstacles comme des défis, pour que le disciple évolue plus vite, ou pas, vers l’éveil de la conscience. La vie fait de même mais beaucoup plus lentement. L’histoire ne dit pas ce que le disciple fait de l’épreuve, peu importe, chacun peut faire ses propres projections, car en fait l’histoire est pour nous, comme si nous étions les disciples d’Ikkyu. En ce sens d’ailleurs un grand maître est éternel, atemporel.
c’est ça! retournons méditer pour 7 ans encore.
Merci pour ton blog, Alain.
La mort n’est qu’un passage vers une autre dimension.
Nous sommes éternels.
La mort n’est qu’un passage vers une autre dimension.
Nous sommes éternels.
La mort n’est qu’un passage vers une autre dimension.
Nous sommes éternels.
La contribution de François Butty sur la relation maître/disciple (24 fév à 12h21) me gêne un peu, mais je ne suis pas sûr de l’avoir bien comprise.
D’abord, et il ne me semble pas dire le contraire, l’ascension spirituelle peut se faire soit à l’écoute d’un « maître », soit sans cet intermédiaire là, comme dans l’idéal musulman et protestant où le fidèle se retrouve seul avec sa conscience devant la Parole biblique ou coranique considérée Parole de Dieu.
La voie de l’écoute d’un maître (le « guru » en Inde), on la retrouve dans le soufisme musulman, et aussi dans la tradition catholique, où l’on parlait de « directeur de conscience ». En son bref « Mémorial » relatant l’illumination de 1654, Pascal écrit ainsi « soumission totale à Jésus-Christ et à mon directeur », et cette égalité de traitement entre ces deux « maîtres » me met assez mal à l’aise.
C’est pourquoi, personnellement, je cherche une juste mesure entre le conseil de plus avancé que moi (comme j’accepte les conseils de mon médecin), et d’autre part le regard critique distinguant bien tout maître humain de l’absolu divin et se réservant une possible objection de conscience envers le maître, sans pour autant perdre la « mesure » dans cette éventuelle remise en cause, ni la nécessaire méfiance envers soi-même.
merci François pour votre commentaire. Ma pensée rejoint la vôtre.
Ce que je voulais dire au sujet de la relation maître à disciple (dans la tradition bouddhiste que je connais un peu) , c’est que la théorie va de pair avec la pratique (en autre celle de la méditation).
Sans celle-ci, le mental arrive rapidement à ses limites. Le bouddhisme est bien plus qu’une simple philosophie ( comme toutes les autres traditions du reste). A mon avis, c’est un art de vivre. Pour ceux qui utilisent les textes bouddhiques sans pratiquer, le risque est ne pas mesurer l’ampleur du changement qu’ils nous proposent. Et c’est là que le maître peut intervenir et nous aider. Sans maître, le mental pourrait facilement se perdre ou mal interpréter les textes( passer à coté de l’essentiel. Pour notre mental occidental ( des concepts comme la vacuité, par exemple, ou l’inexistence de l’égo ) sont déjà difficilement imaginable, alors que comprendre ? C’est pour cela, pour ceux qui ont choisi cette voie, le maître est plus qu’un conseiller ou un professeur. Pour les autres qui cherchent plus de liberté, et dont je fais partie, je me rends juste compte que le maître intérieur est difficile à trouver, à entendre, à écouter au milieu du brouhaha de notre mental, et des « autres mentaux ». J’espère m’être fait mieux comprendre, et surtout que votre gêne s’en ira . Je partageais seulement mon avis.
Merci François Butty, de cette réaction.
D’abord, ça me fait plaisir que nous soyons sur la même longueur d’onde.
Ensuite, ça confirme que la spiritualité orientale n’est pas d’accès facile pour les occidentaux avec leurs concepts grecs et judéo-chrétiens.
Enfin ça m’a lumineusement fait comprendre ma propre évolution spirituelle, en spirale montante, dirais-je.
Né dans une famille catholique sincèrement pratiquante, j’ai commencé à faire confiance aux curés.
Puis j’ai vu que l’Evangile, c’était beaucoup mieux.
Puis j’ai senti que contrairement à ce que disent les églises, « la Révélation ne s’arrête pas avec la mort du dernier apôtre », et j’ai découvert le Coran, et la plus synthétique « Révélation d’Arès » (1977) qui se donne pour suite de Bible et Coran, et j’en ai entendu le « témoin ».
Puis comme je m’étais attaché à l’Evangile, je me suis attaché au Coran et à la « Révélation d’Arès » (bourg de Gironde), parce que ça complétait le messsage évangélique par la notion de mesure.
Puis j’ai eu l’impression que je manquais de vigueur pour vivre ces textes, que la révélation d’Arès ne changerait pas plus le monde que Bible et Coran, et je me suis attaché à suivre les conseils spirituels du témoin, tout en invitant ses « disciples » à ne pas y voir un homme « infaillible ».
Puis, outre les dimensions « lecture méditante » et « écoute d’un maître », notre blog m’a permis de mieux cultiver ma troisième voie d’ascension: l’échange spirituel avec des gens de points de vue et d’expériences souvent très différents, ce qui est la dimension « intégrative », peut-être pas la plus urgente, mais tissant l’avenir.
Donc merci encore, François Butty.