Cette annonce trouvée dans la newsletter de l’INREES m’a donné envie d’écrire cet article sur la pleine conscience,
elle provient d’un interview du magazine « La Vie », intéressant aussi à lire :
Pour la première fois en France, un diplôme universitaire « Médecine, méditation et neurosciences » s’est ouvert le 10 février dernier à Strasbourg. Une petite révolution au pays de Descartes où la séparation corps esprit est encore fortement ancrée dans les mentalités.
A l’initiative du Dr Jean-Gérard Bloch, rhumatologue, instructeur MBSR, et directeur d’enseignement à la Faculté de médecine de Strasbourg, ce diplôme universitaire a pour objectifs de promouvoir une autre approche de la médecine avec une validation scientifique, et de susciter des recherches de biologistes ou de cliniciens. Cette formation est basée sur l’apprentissage théorique et pratique du programme de réduction du stress par la méditation en pleine conscience (MBSR) formalisé par Jon Kabat-Zinn, il y a une trentaine d’années. Celui-ci a fait l’objet de nombreuses études cliniques démontrant ses effets positifs sur différents maux notamment le stress et les douleurs chroniques. Pour le Dr Jean-Gérard Bloch, « cela s’inscrit dans la perspective d’un corps et d’un esprit plus unifiés que nous le pensions jusqu’à présent. Aujourd’hui, on comprend qu’il y a un lien réciproque fort et que le corps influence aussi l’esprit. Et au travers de la méditation, on se dirige vers un fonctionnement unifié des deux. »
La montée en puissance de la pleine conscience
Je me rappelle encore à l’horizon 2000, ne pas oser parler de l’utilisation de la méditation pendant certaines séances de psychothérapie, de peur d’être étiqueté de spiritualiste farfelu ou susceptible d’appartenir à une dangereuse secte. Mais, en une dizaine d’années, les choses ont changé très vite :
Tout a démarré dans les années 80, aux Etats-Unis, grâce au travail remarquable de Jon Kabat-Zinn, complété par les études scientifiques en neurosciences de Richard Davidson, Bientôt des cliniques de réduction du stress grâce à la méditation se sont multipliées outre-atlantique avec des formations d’instructeurs à la clé.
La vieille Europe s’est laissée séduire et gagner par le mouvement dès les années 2000 – même la France en sa (f)rigidité cartésienne.
Grâce aux efforts de David Servan-Schreiber, Thierry Janssen, Matthieu Ricard, et surtout Christophe André, dont les livres se sont avérés des best sellers , la pleine conscience s’est peu à peu imposée dans les esprits.
Sur mon site internet dès 2007, j’ai commencé à parler de la méditation de la pleine conscience pour en souligner les aspects positifs, en particulier la sortie de la méditation hors de son ghetto bouddhiste, voire orientaliste, en se réclamant d’une spiritualité laïque, c’est à dire une spiritualité simplifiée, expérientielle et débarrassée des traditions, sans dogme ni croyance imposée, ni allégeance à une quelconque institution religieuse.
Parallèlement à ce renouveau s’est créé le terme « mindfulness » traduit par « pleine conscience », ce qui est à mon avis une bonne traduction, dont le succès en est la confirmation.
Les succès récents de la pleine conscience
Il y a eu d’abord les formations en huit semaines enseignées par Jon Kabat-Zin pour la réduction du stress (MBSR) ; les formateurs se sont multipliés jusque dans les pays francophones – grâce, entre autres, aux efforts de l’Association pour le Développement de la Mindfuness (ADM) -.
Ensuite, la pleine conscience s’est répandue rapidement dans de nombreux domaines d’activité.
En psychothérapie et en psychiatrie, grâce aux efforts de David Servan Schreiber, du Dr Rosenfeld et surtout de Christophe André qui l’a introduite par exemple à l’hôpital St Anne à Paris. Une déclinaison particulière de la pleine conscience en direction de la dépression et sa récidive a été développée dans un livre « la thérapie cognitive basée sur la pleine conscience pour la dépression (de Boeck 2007).
Il y a ensuite la sensibilisation de la pleine conscience auprès des enfants de 5 à 12 ans. Elle a été introduite par une néerlandaise Eline Snel, dont le livre récemment traduit « Calme et attentif comme une grenouille » a reçu un très bon accueil. Il ne serait pas étonnant que cette pratique se développe à l’école auprès des instituteurs, un peu comme l’a fait déjà le yoga.
Après les enfants, ce sont les parents qui sont exhortés à pratiquer la pleine conscience dans leur tâche éducative quotidienne en famille : voici la sortie récente d’un gros livre de Jon Kabat-Zinn et sa femme Myla : « A chaque jour ses prodiges » sous-titré « Etre parent en pleine conscience » aux éditions Les Arènes 2012.
Après la pleine conscience enseignée à l’Université comme le montre le texte au début de cet article,
voilà maintenant les entreprises qui sont sur le point de devenir la prochaine cible : chez Google un programme de formation intitulé « Cherchez à l’intérieur de vous-même« a été suivi par plus de 1000 personnes aux Etats-Unis et son instigateur Chade-Meng Tan en a fait un livre qui est déjà un best seller outre-atlantique, bientôt traduit en français. Au menu : augmentation de la productivité, de la créativité et du bien-être des employés…
Bref, la pleine conscience ne connait pas la crise,
et il faut s’attendre à une inondation de livres, de CD et de formations en tout genre, comme par exemple ce livre qui vient de sortir et se trouve déjà en vue dans les librairies des gares parisiennes : « Apprendre à méditer » de Bob Stahl et Elisa Goldstein, sous-titré : « la méthode MBSR à la portée de tous et scientifiquement validée, pour soulager le stress et gagner en sérénité, avec un CD de 8 heures et 21 méditations guidées ».
On peut imaginer bientôt une profusion de titres alléchants : « Consommez en pleine conscience », « Conduisez en pleine conscience », « La pleine conscience et le sexe », « Pleine conscience pour les personnes âgées », etc, etc…
L’ambivalence de ce succès
Par rapport à la situation de la méditation, il y a encore dix ans en France, il est inutile de « faire la fine bouche » :
c’est évidemment une bonne chose qu’un aussi grand nombre de personnes aient envie de pratiquer la méditation, cela ne peut que leur faire du bien, surtout par rapport au style de vie des grandes villes contaminées par le stress ; la méditation de la pleine conscience devient un précieux complément aux relaxations et aux massages, et l’on va la trouver bientôt dans tous les instituts de bien-être ; de plus elle a l’avantage de pouvoir assez rapidement être pratiquée seul, en autonomie.
On peut aussi se mettre à rêver, en cette période de crise – qui n’est pas seulement économique -, d’une sorte de mutation de la conscience humaine, provoquée par tous ces nouveaux pratiquants méditatifs, au sens où de plus en plus de personnes vont être capable de faire la différence entre la dimension égocentrique du mental en proie à ses tumultes, et les horizons lumineux, holistiques et unificateurs de la pleine conscience se situant dans une dimension supérieure d’ouverture et d’amour.
Mais il y a aussi beaucoup de choses qui deviennent énervantes et peuvent finir par desservir la méditation de la pleine conscience.
Elle apparait de plus en plus comme un produit de consommation bien ficelé, une opération de marketing avec des formules commerciales « à l’emporte pièce » pour faire vendre du livre, des CD, des formations, des cours, et surtout faire croire à une sorte de panacée de la méditation pouvant venir à bout de tous les maux de notre société,
avec en ligne de mire beaucoup d’argent à gagner dans le système marchand de l’hyperconsommation anti-stress.
Complétement disparu l’aspect subversif de la méditation, comme une remise en question radicale de la manière de voir ce monde,
disparu aussi l’aspect révolution ou évolution de la Conscience humaine vers l’éveil ou l’illumination,
disparue la possibilité d’aller au delà de l’ego pour participer à une vie nouvelle hautement spirituelle, où amour et compassion, partage et solidarité seraient la norme.
J’ai envie de citer Gilles Lipovesky dans son dernier livre sur l’art : « L’esthétisation du monde, vivre à l’âge du capitalisme artiste »
Les esthétiques marchandes qui triomphent n’ont nullement l’ambition de nous faire toucher un absolu en rupture avec la vie quotidienne (…) Plus l’art s’infiltre dans le quotidien et l’économie, moins il est chargé de haute valeur spirituelle.
Il suffit de remplacer l’art par la pleine conscience ou la méditation, et on obtient le même phénomène de récupération venant de ce monde marchand, où les plus hautes valeurs spirituelles d’une activité sont laminées vers le bas.
La méditation de la pleine conscience n’y échapperait pas, elle devient alors un produit parmi d’autres, que l’on achète pour créer une parenthèse de bien-être, afin d’échapper momentanément à un monde en folie, sans jamais rien remettre en cause de ce monde.
Tags : consommation, pleine-conscience
J’ai eu une espèce de sensation:thèse,anti-thèse,synthèse en vous lisant.Il est pour moi manifeste que la démocratisation et/ou vulgarisation sont semblables à une médaille,avec deux faces,qu’on le « veuille ou non »,elles existent.
Donc se réjouir comme vous le faites dans la première partie,oui,mettre en garde comme vous le faites ensuite,oui,et après,quoi?
Un manuel « ad hoc » pour éviter les pièges de la société de consommation,un avertissement à se méfier de tout ce qui se vend en développement personnel,surtout si novateur?C’est selon moi impossible,et en même temps contre « ce » que moi je défendrais par essence:Le libre arbitre de chacun.
La vie est un risque,ne croyez-vous pas?
En parlant par ailleurs de massages,je suis encore à ce jour en quête de la personne qui touchera mon âme avec la sienne en me massant,je n’en ai encore jamais rencontré;cependant je continue à y croire,fort heureusement.
Avez-vous vu ou lu les articles et la vidéo sur la compassion sur le site de l’Inrees?est-il possible que vous envisagiez éventuellement de mettre le lien ici?ce serait,comment dire..plein d’humanitude.
Vous remerciant de m’avoir lue,belle semaine en lumière extérieure/intérieure
Bonjour au monde intégral.
Un simple avis.
La conscience est en perpétuelle métamorphose, en la personne, dans la société et l’univers.
Dans la genèse des diverses composantes de la personne, dans l’évolution des paradigmes de la société où elle vit, dans son (la conscience) émergence dans la dimension du Tout.
A chacune des phases évolutives de « Personne », Société » « Tout » elle dispose d’un état particulier (de conscience) qui intègre et transcende les phases précédentes.
La notion de ‘pleine’ conscience prise en référence par la plupart de ces ouvrages, concerne la découverte par des personnes qu’elles sont composées de diverses aspects, diverses intelligences. Aspects, qu’elles apprennent utiliser et manifester simultanément, pour gérer des défis contemporains qu’elles rencontrent grâce à l’état de conscience de la phase qui est le leur à ce moment.
Les changement d’états de conscience personnels, vraiment importants, concernent la subjectivité personnelle permettant une régulation de la subjectivité collective.
La visée des derniers ouvrages cités, semble être la correction de certains inconvénients du mode de vie. Aucunement, la mise en causes des abus insupportables du paradigme sociétal, basé sur la réussite et le succès individuel. Peut-être même, proposent elles un peu plus d’attention auto centrée, qui retardera éventuellement, l’ouverture de la conscience à une autre dimension, un autre avenir.
Quant aux premiers des ouvrages leurs intentions tendent à permettre à la personne de s’approprier et d’intégrer des compétences, (intelligence somatique, symbolique, intuitive) que les approches cartésiennes (raison, logique, ) avaient bannies.
De nombreuses avancées de la conscience sont permises par plus d’intégration corps – esprit. Reste à réunir les parts de Psyché (masque, ombre, anima – animus …) au corps – esprit et à Conscience de la vie qui s’écoule en nous et en l’univers. Être en pleine conscience ? Attendons, mais …
Les personnes en chemin vers la conscience intégrale, rencontreront bien d’autres moments où la conscience aura à sortir de sa chrysalide et à émerger en d’autres modèles du monde encore inconnu. Conscience est en chemin vers Elle-même. Nous tendons vers la conscience, oui. Être en pleine conscience ? J’ai peur, en le disant ou en rêvant , de ne pas l’être du tout.
Je n’appelle pas ça la conscience. Mais je reconnais que c’est toujours à « ça » que l’on me renvoie. Pour moi ce que vous décrivez est le minimum que chacun doit s’accorder pour être en accord avec lui-même. Cette définition vient de la phrase : » Tu aimeras ton prochain comme toi-même » pas plus, pas moins. Donc il faut s’accorder un temps d’écoute.
La 1ère fois où j’ai dû démissionner (1964)c’est parce qu’on m’avait dit : »Regardez les conditions de vie, vous voyez bien qu’ils sont trop pauvres pour y vivre. De toute façon ils ne peuvent pas rester là, ils finiront par s’en aller et nous on rachète pour une bouchèe de pain » Tout le monde reconnaîtra là le comportement de la FASASA. J’ai attrapé un ulcère.
La 2e fois où j’ai démissionné c’était parce que j’avais assisté à un passage à tabac d’un « pov’type » et comme je ne pouvais pas tolérer un tel comportement, j’ai voulu protester. Les syndicats se sont emparés de l’affaire… ils ont obtenu la démission du patron mais non l’interdiction de traiter les personnes avec violence. Je crois que le contre-maitre était syndiqué et c’était lui l’auteur des coups. (1968)
Je ne dirai pas le nombre de fois c’est époustouflant. Ce matin encore j’ai écrit au procureur. Mais cette fois-ci j’ai découvert quelque chose. « Ce qui nous unit est plus que ce qui nous divise » et je crois que c’est vrai. Je ne sais pas ce qui nous unit, mais je crois que c’est « ça »(la conscience) qui m’empêche de dériver.
Je ne sais pas comment fonctionne le vivant, mais il faut lui faire confiance.
La Pleine conscience, le chamanisme, l’écologie, où n’importe quoi d’autre qui tombe dans le giron du système capitaliste (ie le monde tel qu' »on » nous le fait vivre et percevoir) et vite dévoyé et digéré dans ce système qui gouverne nos esprits.
C’est ce qui est terrible avec le capitalisme, c’est sa formidable puissance d’assimilation, même de ce qui a priori lui est complètement étranger. Tel un trou noir, il absorbe tout ce qui passe à sa portée, même si l’objet en question semble être son antithèse ; il l’absorbe et l’objet participe alors à l’expansion de ce pouvoir économiste…
Que faire ? La pleine conscience perdra-t-elle tout pouvoir de subversion pour faire le jeu des assassins du monde (des livres commencent à paraître sur la pleine conscience en entreprise : où comment gagner en efficacité, où comment gagner plus tout court…) – ou bien aidera-t-elle à faire éclore quelques germes nouveaux en nombre suffisant ? Je crois que l’homme, malheureusement, ne changera que sous la contrainte, sous la contrainte d’un environnement (social, économique, écologique, psychologique) qui l’obligera à s’adapter différemment pour (sur)vivre.
Oui, c’est vrai-ment le cancer Michaël, que celui de notre système barbare qui est celui de réussir à tout intégrer en son système capitaliste phagocytophage qui capitalise tout même ce qui de prime abord pourrait sembler offenser ses papilles, il y met de son suc gastrique et l’affaire est dans le sac, d’un moins il en fait un plus. Il a ce pouvoir de conversion, contraire à celui des alchimistes, transformer l’or en métaux…mais le mal commence tellement à faire mal à de plus en plus de monde que le retour de balancier est possible, chacun cherche dans son coin à échapper à cette emprise enférique, mais c’est long, et erratique, et et et…
« Il a ce pouvoir de conversion, contraire à celui des alchimistes, transformer l’or en métaux… », oui, c’est vraiment ça Catherine, d’ailleurs de très anciennes traditions parlent de notre époque comme l’âge de fer, le kali yuga, et Hans Selye a eu une idée de génie en employant le mot « stress », maladie de l’époque, qui vient d’un terme utilisé dans l’industrie métallurgique.
J’ai écrit il y a déjà longtemps un article sur ce sujet :
http://www.psychotherapie-integrative.com/uploads/file/le-stress-et-sa-disparition.pdf
J’aime beaucoup l’idée du capitalisme vu comme un trou noir. J’en suis convaincue. J’ai déjà écrit au conseil constitutionnel pour leur demander l’éradication, la suppression, l’abolition de l’argent. Nous avons bien abolit l’esclavage et la peine de mort. Je suis heureuse de trouver ici, quelque chose qui me permet d’aller plus loin.
je suis reconnaissante à Pierre Picheret pour son article. Oui, j’y reconnais des étapes et du coup je me dis que la conscience sert à orienter la société. Elle est servante du vivant, jamais je ne l’ai vu faire autre chose. Nous allons bien travailler. Merci
je vois que « la pleine conscience » éveille beaucoup de commentaires et cela me va très bien :
il s’agit à mon sens de la manifestation d’une certaine évolution actuelle de la conscience humaine capable de parler d’elle-même – ce qui est sûrement une des choses la plus difficile et la plus subtile.
je voudrais répondre d’abord répondre, dans l’ordre, à Véronique : « thèse / antithèse / synthèse » n’est pas vraiment ma tasse de thé. Il n’y a d’ailleurs pas de synthèse dans mon article. Si synthèse il y a, elle viendra des commentaires.
J’ai juste voulu parler d’un sujet qui me tient à coeur depuis longtemps et dont je vois actuellement l’heureuse expansion ; mais cela ne va pas sans critique et c’est l’intégration de cette critique qui peut permettre à mon sens une évolution positive de ce succès de la pleine conscience, – afin qu’il y ait en quelque sorte plus de conscience à la pleine conscience !
Ce qui me fait pencher vers un modèle évolutif de la conscience, ainsi que le décrit judicieusement Pierre Picheret, auquel finalement la pleine conscience n’échapperait pas, sinon elle risque de perdre de sa plénitude, d’autant plus – comme le dit très bien Thierry Chavel – dans un message qu’il vient de m’envoyer personnellement : « La marchandisation du mindfullness se garde bien d’évoquer que la pleine conscience est surtout pleine de… vide, dans l’esprit tao auquel vous êtes sensible je crois !
Effectivement, voilà une intégration supplémentaire qu’il ne faut pas oublier pour enrichir la plénitude : la pleine conscience est pleine de Vide ! Malheureusement cela risque de mal passer en tant qu’annonce publicitaire marchande.
Le temps me manque pour continuer ce message, je le reprendrai dès que possible. Continuons à affuter notre conscience dans la richesse de nos commentaires
Chevaucher l’énergie quotidienne qui nous traverse ,corps et esprit ,se pratique depuis bien longtemps … Même si on pratique la méditation , la pleine conscience, la connaissance de cette énergie « du soleil levant » peut aider … Je conseille l’astrologie depuis 30 ans et je propose un travail associé avec l’aide du Yi King qui est un formidable outil de lien et d’équilibre énergétique.
J’ai concocté une lecture « calendérique » de ce merveilleux et magique livre que je n’ai pas encore réussi à publier . En travaillant cela en pleine conscience , je pense que l’on peut mieux piloter les aléas puissants du quotidien…Faire rentrer la bienveillante bonté fondamentale en nous : c’est cela le puissant anti stress dont tout le monde a besoin aujourd’hui pour mieux changer et faire changer le monde…
Quelques idées autour de cela sont sur mon blog: le blog de vandi …
Je voudrais continuer mon commentaire à propos du message de Pierre Picheret.
Il y a toujours eu deux modèles ou deux conceptions de la méditation dite actuellement de pleine conscience.
Il y a la méditation vue comme l’expérience d’un état d’être immuable, intemporelle, permanent, au delà de l’espace-temps, unifiant la multiplicité de toutes les formes, intégrant tous les contraires – comme par exemple le vide et le Plein. Cet état de conscience ultime est décrit depuis la nuit des temps en particulier dans les Upanishads – la fine fleur des Vedas. Cet état ultime a été réactualisé par le Bouddha dans une période de crise du brahmanisme décadent en Inde. On pourrait dire que nous assistons aussi dans la période actuelle de crise radicale, à une reviviscence de la description de cet état ; cela a commencé dans les années 60 avec le new age et la médiatisation des grands maîtres comme Krishnamurti, Ramana Maharshi, Osho, Aurobindo et bien d’autres. C’est cet état d’Etre que plus récemment Eckhart Tolle décrit très bien à sa manière dans l’éternel pouvoir du moment présent.
Il y a une 2e conception de la méditation qui consiste à décrire les moyens d’arriver à cet état de conscience ultime; ils sont innombrables, multiples, évolutifs selon l’époque où ils sont proposés ; ce sont toutes les techniques, toutes les pratiques qui permettent à la conscience humaine d’évoluer, de s’agrandir, de s’approfondir lentement, tout en s’efforçant de répondre aux mouvements de régression collectifs concomitants. C’est dans cette catégorie qu’il faut placer, je pense, placer le mouvement actuel de la pleine conscience.
C’est une proposition très pragmatique à l’anglo-saxonne voulant proposer un outil d’évolution de la conscience au plus grand nombre, via une très forte médiatisation. Le grand risque de ce mouvement à mon avis c’est qu’il soit dévoyé par la conscience collective dominante qui pourrait être résumé par la formule : « Le chemin ne se plus en marchant, mais en marchand ». Et là je suis d’accord avec le commentaire de Michaël et ce « trou noir » dans lequel risque de tomber la pleine conscience, à partir du moment où les valeurs marchandes de cette société vont devenir l’intention prédominante.
Faire face à notre méfiance en pleine conscience, n’est-ce pas le courage qu’il nous manque?
Merci Alain pour le jeu de mot marchant-marchand.
oui, François, la méfiance est un véritable défi pour la pleine conscience : elle peut s’y frotter pour attiser son feu de vigilance et d’attention et finalement s’en nourrir, ou au contraire y perdre sa lumière pour tomber dans un scepticisme intellectuel. Je à Cioran en écrivant cela qui n’était pas loin de la pleine conscience par un chemin n’appartenant qu’à lui.
Que la pleine conscience soit « ceci »(votre première description),l’indicible,que l’on ne doive aucunement « faire » pour la sentir,mais simplement « être »,être habité par ce qui est,indépendamment de nous(sans notre volonté « de »);et que d’autre part elle ne soit pas « cela »(votre deuxième description),le quantifiable,le but,la fin(lucrative,parfois ou souvent) me semble indéniable.
J’apprécie dans vos articles l’indicible que j’y perçois,le rappel à l’essence-ciel,la méditation ou l’envol que cela provoque en moi,en me rendant compte peut-être que souvent le « bémol » de la fin,la défiance/méfiance/partie obscure de l’âme humaine et de ses aspirations parfois moins nobles(profit,déshumanisation,ecc) a sur moi un effet quelque peu « plombant ».Vous favorisez mon envol,et dans le même article, c’est comme si vous lestiez le fil du cerf-volant d’une grosse pierre.
Je ne sais pas si vous parvenez à saisir le sens de ce que j’essaie d’expliquer.La nature humaine est « humaine »,certes,mais je choisis de me réjouir de chaque étincelle entrevue,de chaque personne rencontrant un possible,même si cela se fait par une lecture que vous diriez « commerciale ».La vulgarisation peut avoir deux faces aussi,et je choisis de ne voir que celle qui donne « accès à »,qui serait une ouverture,qui,peut-être,n’aurait pas été visible si elle était restée très spécialisée et hors de portée.
Je ne nie pas la face obscure,ni la mienne ni celle de la race humaine,je choisis juste de ne multiplier que le positif,non par aveuglement ou refus,simplement parce que selon moi cela sème et génère davantage en « possibles ».
Comme si pour moi c’était en quelque sorte gaspiller de l’énergie que de vouloir lutter contre un trou noir;je préfère allumer une toute petite bougie.
j’aime bien ce que vous écrivez, Véronique, surtout le style où flotte la poésie.
Moi aussi finalement je les achète tous ces foutus livres qui n’arrêtent pas de paraître sur la pleine conscience, mais plus ça va, plus je les parcours rapidement, car ils n’arrêtent pas de répéter la même chose, ce qui est un des traits de la société marchande : la stéréotypie, le produit démultiplié à l’infini jusqu’à épuisement du filon.
Mais là où je ne suis plus trop d’accord avec vous, c’est vers la fin du message, quand vous dites par exemple : « Comme si pour moi c’était en quelque sorte gaspiller de l’énergie que de vouloir lutter contre un trou noir;je préfère allumer une toute petite bougie. » Je crois que la pleine conscience n’a pas peur des trous noirs, elle ose se frotter au négatif de cette vie sur terre pour gagner en profondeur et en expansion, elle peut visiter le plus sombre, le plus noir pour le transformer en lumière, elle joue avec la dualité de l’incarnation pour des transcendances supérieures. C’est d’ailleurs le travail intérieur par toute psychothérapie : une expansion de la conscience capable d’intégrer notre part de souffrance. Une pleine conscience qui ne s’occupe que du positif, c’est fade, c’est à l’eau de rose, cela fait partie des promesses du produit de consommation de la société marchande pour nous illusionner : tout est beau, tout est bon, tout est positif dans le monde de la pleine conscience, mais les retours au réel se font alors cinglants.
Simplement Merci,merci de ce passage que j’ai reçu et perçu comme un don de soi,un don plein d’humanité,pas comme une réflexion,une considération ou un « savoir ou devoir être »,juste une petite lumière »je suis humain,moi aussi »…
Moi aussi finalement je les achète tous ces foutus livres qui n’arrêtent pas de paraître sur la pleine conscience, mais plus ça va, plus je les parcours rapidement, car ils n’arrêtent pas de répéter la même chose, ce qui est un des traits de la société marchande : la stéréotypie, le produit démultiplié à l’infini jusqu’à épuisement du filon.
Peut-être/sans doute/sûrement ce que j’apprécie moins est une « espèce de désillusion » sur la nature humaine,qui très souvent finit vos articles,et ce parce que je la sens aussi,la rencontre souvent.Comme si,en fait,je me « servais » de vous pour m’élever,mais ne voulais pas me laisser entraîner dans la désillusion,si évidente ou manifeste.
Cela me fait penser à un passage de Bobin,dans « La lumière du monde »
« »Dans la société occidentale,tous les chemins nous sont donnés pour nous perdre.Le seul qui nous soit enlevé est le vrai chemin.La véritable écriture,c’est quand on est attendri par quelqu’un:Le ciel qui est en nous cherche les petits morceaux de ciel qui sont en exil sur cette terre.Cet exil est terrible,c’est pourquoi le ciel qui est en nous ne se trompe jamais dans ses choix. »
« Je n’y peux rien si,le parchemin magnifique qu’on nous donne à la naissanmce,certains s’en servent pour envelopper leurs sandwiches ou pour écrire des textes qui dénigrent la vie. »
Peut-être que le ciel qui est en moi trouve des petits morceaux de ciel en exil sur votre blog..
Un autre passage suit,et fait d’ailleurs écho à la newsletter de fabrice Midal de l’école de méditation,à propos des relations,des rencontres,de l’amitié.
Ce pourrait être un sujet de prochain article,d’ailleurs:Les relations,qui elles aussi sont très colorées/influencées/préformatées par notre société du superficiel.
Pour une fois,je serais peut-être,qui sait,légèrement plus désabusée que vous..en ayant cependant encore et toujours foi en l’humain.
« ce que j’apprécie moins est une “espèce de désillusion” sur la nature humaine,qui très souvent finit vos articles » : c’est vrai, vous avez raison, c’est pire qu’une désillusion, car je n’ai jamais eu d’illusion sur l’espèce humaine, c’est pour cela que j’aime bien ceux qui ont des illusions, comme par exemple le mouvement intégral pur et dur qui croit en une évolution de la conscience humaine ; mais j’essaie d’intégrer cela aussi : ce sera le sujet de mon prochain article qui risque de tarder car c’est une intégration difficile…
Le prochain article est d’ores et déjà prometteur..je vous souhaite donc une méditation riche en couleurs,et nous souhaite,à nous lecteurs des échanges tout autant plein de nuances que le sont les facettes du kaléidoscope..
J’ai un peu de mal,je l’avoue,à concevoir que vous ne puissiez pas croire en une évolution de la conscience humaine;je pourrais même « croire » la chose en partie intégrée chez vous,de par ce que vous écrivez,ce que vous créez,en fait,de par ce qui transparait de vous,ou de ce que vous laissez transparaitre.Sans doute ai-je perçu ce que je voulais percevoir,ma vision colorant quelque peu la réalité,qui de ce fait n’est plus très objective.
Tant de partage pour moi(celui que vous faites) est doublement enrichissant,pour soi-même,en sain égoïsme(licite),et en confrontation avec les autres pour s’agrandir,s’ouvrir et grandir.Si cela ne provoquait aucune évolution,si je le pensais/sentais vraiment,je ne me donnerais pas autant de travail que vous le faites..enfin,je le pense(de moi-même).
Au plaisir de lire votre futur article,quand il aura muri suffisamment..
Ne me demandez pas pourquoi j’ai « besoin »? de vous écrire ceci.
Pendant des années, j’ai cherché, cherché, cherché. Non je ne connais pas la méditation. Un jour ça s’est imposé à moi : »tu cherches toujours avec en arrière pensée le verbe « pouvoir ». Ne cherche pas du côté de « comment ça marche » car ta pensée est utilitaire. Le pouvoir est lié à dominer, maitriser, prendre de l’ascendance sur autrui, et autre séduction. Cherche du côté de la liberté. » J’étais furieuse. Je me souviens soulever un coussin en disant « je ne trouve pas la liberté ». A force de réfléchir (et chercher ce que ça signifiait) je suis allée dans un dictionnaire. Là, j’ai trouvé ce qu’est la liberté. Elle est défini par l’article 4 des droits de l’homme et du citoyen de 1789. « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui … » Disons que c’est en méditant là-dessus que j’ai trouvé ce que je cherchais.
Je rappelle que chacun est responsable de son interprétation.
Merci Anne-Marie, je crois que vous mettez l’accent sur un aspect actuellement « pas politiquement correct » de la conscience, voire de la méditation de la pleine conscience : son aspect insurrectionnel, indignation, révolution intérieure – comme disait Krishnamurti -, face à l’insupportable de ce monde en inconscience, pour ne pas dire en folie. Merci de nous le rappeler à votre manière, en cette époque où la méditation est devenue lisse, comme si elle était affublée de cosmétiques, pour être mieux vendable.
N’oublions pas que le Bouddha et son enseignement fut très dangereux à son époque pour une société brahmanique décadente avec son système de castes inique.
Je souhaite que cet aspect très présent dans les années 60 revienne. Je vois qu’un livre vient de sortir de Dzogchen Ponlop « Bouddha rebelle » ; je l’achéterai bien pour me remettre de la MBSR de JKZ.
J’apprécie beaucoup les allers et retours entre la conscience et la vie, comme ceux d’Anne-Marie le 2 avril 2013.
Le fait pourtant d’avoir demandé au Conseil Constitutionnel la suppression de l’argent me fait réagir. Vous a-t-il répondu, Anne-Marie?
Il me semble, pour moi, que cette suppression sans une très profonde évolution des mentalités ne ferait qu’aggraver les choses.
Imaginons que le 31 décembre prochain on annonce à 20h sur les ondes que l’usage de l’argent sera interdit dès le lendemain 0 heures.
Au matin du 1er janvier vous allez acheter votre pain. File d’attente. Récriminations. Imaginez la scène. Et le 2 au matin, vous savez que vous ne serez plus payée. Par sens du devoir, vous partez quand même au travail. A l’arrivée, vos collègues discutent. Imaginez la scène.
Pratiquant les échanges sans argent dans le cadre d’un groupement libre dit « SEL », je me rends compte que l’argent simplifie quand même bien les échanges.
Pour préparer un monde sans argent, qui demandera des générations, le fond de la question, je crois, c’est d’abandonner l’esprit d’accumulation, et, beaucoup plus difficile pour moi, d’abandonner l’esprit de propriété. A partir du moment où je serais prêt à tout donner sans retour parce que je reçois tout sans retour, l’argent disparaîtrait de lui-même. Ce changement collectif des mentalités devrait prendre des générations.
J’essaie quotidiennement de le préparer en moi et donc autour de moi, mais c’est une tâche complexe et de longue haleine.
Pour préparer un monde sans argent, qui demandera des générations, le fond de la question, je crois, c’est d’abandonner l’esprit d’accumulation, et, beaucoup plus difficile pour moi, d’abandonner l’esprit de propriété. A partir du moment où je serais prêt à tout donner sans retour parce que je reçois tout sans retour, l’argent disparaîtrait de lui-même. Ce changement collectif des mentalités devrait prendre des générations.
Tout d’abord merci de votre réflexion partagée,François.Je vous cite ci-dessus,une évidence s’impose à moi en vous lisant:
Plus encore qu’abandonner l’esprit de propriété(égo),il est indispensable de commencer à intégrer le « nous » à la place du « je ».Oeuvrer « ensemble »,faisant partie d’un même tout,et non plus individuellement,égoïstement,en essayant d’accumuler plus,de faire plus,de comparer sans cesse,de lutter pour obtenir,même au dépend d’autrui.
Une phrase me vient à l’esprit,mon papa disant à l’enfant que j’étais: »Ta liberté s’arrête où commence celle d’autrui »…c’est si basique,si naturel,et pourtant,pas si pratiqué.
J’ignore si vous avez vu les films de Peter Joseph(Zeitgeist);il y est très bien expliqué le pourquoi du comment de la situation actuelle,sans retour,ainsi que les alternatives possibles,qui,j’en conviens,ne se mettront pas en place à brève échéance,le premier pas étant la prise de conscience des individus.De cette évolution pourra naître(co-naître) la suite.
Bien sûr je n’ai jamais reçu de réponse mais je n’en attendais pas.
Ce matin en connexion avec la conscience ou réfléchissant sur la conscience j’ai remarqué que ce qui me « coagulait » était un regard et comme je l’écrivais, j’ai pris conscience que c’est un regard bienveillant.
Donc, les primates que nous sommes ont commencé à se rebeller lorsqu’ils ont vu que le chef prenait toujours pour lui les femelles qu’ils désiraient et ils ont appelé ça Démocratie. Et maintenant, ils cherchent la prochaine révolution à faire parce que le mal-être est très profond. Nous avons une imagination délirante mais ….nous y arriverons puisque nous ne voulons plus de violence et reconnaissons que l’autre a des besoins vitaux semblables aux nôtres. D’où vient cette certitude que nous sommes d’une seule et même étoffe ?
intéressant que la pleine conscience se tourne vers un sujet comme l’argent, comme quoi ce lieu actuel de tous les scandales serait un des exemples les plus flagrants d’un déficit total de la conscience humaine.
Néanmoins, je suis du côté de la position modérée de François, au sens où la suppression de l’argent ne m’apparait pas du tout comme une bonne chose et le retour au troc une régression insupportable. L’invention de l’argent me semble au contraire un progrès de la conscience humaine capable de créer une réalité symbolique facilitant les échanges humains.
Le seul problème,- et il est de taille -, c’est que la comptabilité de l’argent et sa valeur référentielle est tombée aux mains de voyous, de gangsters, de malfrats qui ont pris le pouvoir dans les banques avec la complicité des politiques, de sorte que l’argent déborde dans les paradis fiscaux, tandis qu’il manque cruellement à la majorité des hommes qui s’enfoncent de plus en plus dans la misère.
Il suffit de changer les règles du jeu de l’argent pour que tout revienne à sa place ; l’exemple de Mohammad Yunus et de sa banque des pauvres avec le micro-crédit en est l’illustration. (voir mes articles à ce sujet).
Mais pour cela – il est vrai – il faut d’abord à l’être humain plus de conscience, afin qu’il sorte de la malédiction de sa prédation généralisée.
Je reviens parce que j’ai « conscience » que les orientaux croient que le temps est une question de cycle, tout revient un jour ou l’autre, et qu’en temps qu’occidentale je crois que le temps est orienté. Pour répondre à ceux qui pensent que l’argent est un facilitateur des échanges je dirai qu’il nous aliène et qu’il organise le chaos et met en place la violence. Oui, il fut un excellent outil pour « ouvrir » le monde et la responsabilité de chacun. Mais maintenant, j’estime qu’il nous appartient de rendre le monde libre et gratuit.
Bonjour, ce soir passera sur Arte le film « assistance mortelle ». Aussi décourageant qu’il soit, nous avons la capacité d’agir par consensus. Voilà les règles du consensus
Le consensus a ses exigences : il faut du temps, de la souplesse et de la créativité pour trouver une solution qui convient à tous. Mais une fois qu’elle a été prise, cette décision a toutes les chances d’être appliquée avec succès puisqu’elle s’appuie sur l’accord du groupe, l’engagement et la compréhension de la question. Quand il est utilisé avec sérieux, le consensus a l’avantage de rassembler les individus dans une vision commune qui dépasse le problème du moment. C’est le processus de la résolution de conflit qui unit les gens, non un résultat en particulier. Alors que la règle de la majorité fonctionne en supprimant le conflit et en ignorant ou en niant la position des minorités, le consensus amène le conflit à la surface pour qu’il soit abordé ouvertement et résolu.
Le consensus s’utilise dans des groupes petits ou grands. Mais pour qu’il fonctionne bien, il importe que tous les participants connaissent les ingrédients des rapports harmonieux. Les voici :
1) Respecter les différences et les autres points de vue ;
2) Honnêteté et ouverture dans la discussion du problème ;
3) Capacité d’écouter et de ne pas rester sur la défensive ou rigide dans sa position ;
4) Courage d’exprimer le fond de sa pensée ;
5) Engagement à travailler en toute bonne foi en vue d’un but commun ;
6) Disposition à abandonner l’idée qu’on a la bonne réponse et à explorer de nouvelles avenues ;
7) Conscience et sensibilité à la conscience du groupe.
En résumé, le cercle et la prise de décision par consensus constituent de bons moyens de répartir également le pouvoir. Les groupes communautaires ne fonctionnent pas tous de cette façon, et plusieurs finissent par aliéner les personnes mêmes qu’ils avaient pour objet de servir, du seul fait de leur structure hiérarchique qui est intimidante et inaccessible. Dans un monde régi par des institutions qui exercent le pouvoir « sur » nous, notre plus grand défi consiste à trouver de nouvelles façons d’abolir les structures de domination elles-mêmes. Si nous n’y parvenons pas, ceux qui ont été opprimés par le « système » deviendront à leur tour des oppresseurs, perpétuant ainsi le cycle de la domination et de la violence. Comme l’exprime Starhawk, « Si nous voulons survivre, la question à nous poser est : Comment allons-nous renverser, non pas ceux qui détiennent le pouvoir, mais le principe même du pouvoir « sur » les autres ?
C’est l’animal en nous qui veut toujours s’exprimer parce qu’il a peur de la mort. Nos meilleurs intentions sont faussées, il nous reste à agir selon la liberté. Tout le temps j’ai entendu que la liberté n’existait pas. C’est faux. D’ailleurs vous avez sa définition. Je crois justement qu’elle nous a été donnée pour faire ce que Wikistrike demande : »Si vous ne changez pas en vous-même, ne demandez pas que le monde change » Découvrir qu’est-ce qui nous meut, quelle est la force qui agit en nous. Nous n’avons pas d’identité. Que ce soit désagréable, ce n’est pas grave, l’important est de veiller à bien rendre libre ceux que nous abordons(ou qui nous abordent), dans un esprit de bienveillante disponibilité. Car il n’y a rien au-dessus de la vérité. Encore faut-il la chercher, même si elle n’est pas exprimable.
Bonjour à toutes et à tous,
Ce blog est instructif.
Merci, donc, Anne-Marie (16 avril), de m’avoir donné l’envie de découvrir sur Google l’américaine Starhawk et le vieux physicien s’exprimant sur le site Wikistrike. Ce n’est pas la première fois que j’entends parler de données scientifiques inexploitées parce que concurrençant quasi gratuitement ce qui se vend, mais j’aimerais que les gens qui sont sur ce genre de créneau coopèrent assez pour renforcer leur audience, mettre en pratique leurs idées, les faire ainsi rayonner par l’exemple.
Merci, Alain (9 avril) d’avoir rebondi sur le thème de l’argent. Nous sommes tous d’accord, je crois, Véronique, Anne-Marie, vous, moi… pour »commencer à intégrer le « nous » » et « chercher les « alternatives possibles » (Véronique 8 avril), « rendre lemonde libre et gratuit » (Anne-Marie 13 avril) et ceci en étant nous-mêmes le changement que nous voulons être (Anne-Marie 16 avril, citant Wikistrike, qui reprend en fait une phrase de Gandhi).
Entre nous je discerne pourtant deux clivages.
Un clivage, Alain (9 avril), entre votre mention des « voyous, gangsters et malfrats qui ont pris le pouvoir dans les banques » et, Anne-Marie, votre « regard bienveillant », que j’essaie de partager, préférant au regard (manichéen? gnostique Alain?), classant les gens en bons et voyous, celui de Saint Augustin, pour qui la limite entre royaume de Dieu et ténèbres passe à l’intérieur de chacun d’entre nous… ou pareillement le regard de Gandhi: il n’avait, disait-il, tué personne parce qu’il ne s’était jamais trouvé en situation d’avoir à le faire. Ayant un moment un peu boursicoté, je sais ce que c’est que l’addict du jeu. Simplement j’ai eu la chance d’avoir un tempérament et une éducation qui m’évitent l’aveuglement des grands de la finance, et a priori je ne désespère d’aucun être humain.
Je vois un second clivage concernat le pouvoir des « règles du jeu de l’argent » que pour vous, Alain, « il suffit de changer pour que tout revienne à sa place ». Anne-Marie, vous, vous demandiez au Conseil constitutionnel que la règle du jeu soit la suppression de l’argent.
Mais dans quelle mesure le changement des « règles du jeu » transforme-t-il le monde? J’aurais beaucoup à dire là-dessus, et j’attends bien plus de la transformation intérieure que des lois et règles (du jeu) instaurées par le pouvoir politique, parce qu’elles poussent au contournement (fraude fiscale…) et à la longue deviennent oppressantes et déresponsabilisantes.
Pour aller vers un monde sans argent, je préfère donc bien jouer à la fois sur le « travail sur soi » , sur l’expérimentation sociale (par exemple dans ma commune on trouve des livres gratuits pratiquement à tous les coins de rue), et sur un dialogue les « ingrédients » de bon sens que vous mentionnez, Anne-Marie, pour construire un « consensus ».
Mon texte est parti, je ne sais comment, avant que j’aie eu le temps de supprimer quelques fautes de frappe et d’ajouter que même si je ne désespère pas des puissants en tant qu’hommes et n’ai pas à les juger, ils ont bien en attendant un pouvoir de nuisance, que j’essaie de contourner en les rendant de plus en plus inutiles (ça prendra des générations) par la création et le développement de micro-réalisations parallèles.
A la dernière ligne de mon texte précédent, il faut lire « un dialogue AVEC les ingrédients »
Nous ne sommes pas sur la même longueur d’onde, ce n’est pas grave, mais comme je cherche à vous comprendre, je suis confrontée à « mes souvenirs » ? Disons que j’ai eu à chercher un texte et ce texte était au milieu de ce que j’ai vécu dans les années 70 et j’y lis: » la souffrance ne sert à rien et si je me trompe je le dirai ». Plus loin j’ai trouvé, « la souffrance nettoie ».
Maintenant, 30 ans plus tard, je sais que la souffrance est « ouverture ». Je me souviens dire à mon mari: » les êtres humains étant ce qu’ils sont, il va falloir demander qu’ils souffrent pour qu’enfin ils soient à l’écoute » et mon mari en a convenu. C’est terrible d’en arriver là, quand on sait à quel point la souffrance….fait souffrir, mais le Vivant est en cause.
Je ne sais pas qui est l’être humain, et la parole est toujours un mystère pour moi, mais je vis très bien avec.
Je reviens parce que je n’ai pas dit le principal, [c’est le cardinal Rheinhard Marx avec ses rêves d’Europe(http://www.la-croix.com/Actualite/Europe/Cardinal-Reinhard-Marx-Ce-n-est-pas-le-moment-d-abandonner-le-projet-europeen-2013-04-24-952207) qui me le rappelle]
Il ne sert à rien de méditer. Qu’est-ce que j’en sais puisque je ne l’ai jamais fait ?
Disons que l’esprit est prompt mais la chair est faible, que nous voudrions surtout ne pas souffrir. Mais comme le temps de l’individuation est arrivé et que c’est le travail de la souffrance à travers nos corps, cœur, esprit qui ouvre l’être humain à un monde nouveau, chacun est appelé à découvrir pourquoi la vie lui a demandé de venir sur la terre. On ne peut pas faire l’impasse sur l’indicible et pour chacun l’indicible, tout comme la vérité, ça se vit, ça ne se dit pas.
Alors la conscience ne sera plus du tout ambigüe
je crois, Anne-Marie, qu’il nous vaut mieux clore cette discussion qui s’égare…
Je veux bien arrêter cette discussion mais n’oubliez pas que la vie est un sport de contact. la réalité émerge un jour où l’autre et elle fait mal. Je ne crois pas à la possibilité d’une conscience « individualisante » (c’est à dire conforme à notre culture) où l’être humain est appelé à s’impliquer, s’engager de tout son poids d’être. Cette discussion ne s’égare pas, bien au contraire.
Mais je n’ai pas la vérité, donc je vous quitte
« Notre conscience n’est-elle pas, comme le dit Olivier Chambon, indépendante de notre corps physique; ne prend-elle pas un corps en location lors de son passage sur terre » ou encore
« Moi (dit Jésus), je n’ai pas parlé de par moi-même ; mais celui qui m’a envoyé -le Père- m’a commandé lui-même ce que je devais dire et comment j’avais à parler ; et je sais que son commandement est la vie éternelle. »(Jean 12v49,50)
C’est assez clair maintenant. Grâce à Olivier Chambon, Sabine, F. Degoul, et consorts que je remercie, je ne m’approprierai plus « ma » conscience et donc je sais que ce que j’écrivais dans les 3 moines rieurs à savoir « vivre est un privilège et mourir est bien la preuve que nous renonçons à ce privilège » anticipait sur ce que je viens de trouver ce matin.
Je me demande si nous ne vivons pas plusieurs temps en même temps.
Cher Alain, chers tous,
J’ai lu avec attention la critique de la méditation de pleine conscience. Comme toujours, lorsque quelque chose se répand, il y a récupération humaine, et il faut faire le tri entre le bien et le mauvais.
Il faudrait peut-être en tirer la quintessence, ne pas s’attarder sur le reste ? Mes meilleures méditations sont inspirées de la nature et subites : une hirondelle chante joyeusement sur un fil, ce matin du 8 avril et hop, mon esprit se branche volontairement sur la joie de vivre, je ferme les yeux, je deviens petite créature noire qui est contente de retaper le nid et d’exister en toute simplicité. Peut-être avons-nous perdu cette faculté toute enfantine ou animale de nous réjouir de petits riens qui nous mettent en contact avec l’univers tout entier ? Dans ces moments purs, plus besoin de complications, tout devient simple, privilégié et limpide. Le support : ici, un petit oiseau de 19 grammes.
Merci cher Alain, de ce blog magnifique et si complet, ouvert. J’y puise régulièrement des idées à appliquer au quotidien, des suggestions.
c’est parfait Anny, votre témoignage éclaire de manière limpide la meilleure manière d’entrer en méditation, au delà de toute technique et de tout verbiage : un fragment de Nature nous ouvre spontanément les portes de l’Infini ; un fragment de cosmos nous branche immédiatement sur le Cosmos ; c’est la voie directe, c’est la voie parfaite, merci de votre témoignage.