Ce que maintenant nous voyons est une ombre de ce qui doit venir
Sri Aurobindo Savitri I.5.77
Nous sommes à une époque où beaucoup de philosophes, thérapeutes ou petits maîtres de sagesse jouent la rengaine « du bonheur à tout prix « ,
le tout relayé par le courant psychologique à la mode de la pensée positive « à tous crins », venant d’outre-atlantique.
Cette pensée positive du bonheur à tout prix me semble problématique et douteuse,
surtout quand elle déborde dans le domaine d’une spiritualité tellement bienheureuse qu’elle finit par sentir l’âcre parfum de l’eau de rose,
en particulier avec cette « pleine conscience » qui est en réalité « pleine à moitié »,
car il lui manque la partie essentielle du chemin de son évolution,
c’est à dire la nécessité pour chacun de traverser d’abord son Ombre.
Cela fait d’abord référence à ma pratique professionnelle en psychothérapie,
il s’agit de faire un long travail sur soi-même pour visiter sa part d’ombre,
afin de récupérer à la lumière de la Conscience,
toutes les zones obscures de l’Inconscient :
d’abord la programmation de l’archaïque cerveau reptilien-limbique,
faisant de chacun d’entre nous, un potentiel redoutable prédateur,
obnubilé par la survie, dans l’urgence, de son petit moi toujours en manque ;
ensuite vient la programmation des traumas et contrariétés infantiles,
– c’est souvent l’essentiel du travail psychothérapeutique -,
mais il faudrait aussi parler des redoutables programmations de la naissance et de la vie intra-utérine,
des encombrants bagages légués par les lignées psychogénérationnelles,
et pourquoi pas, comme le préconisent les traditions spirituelles orientales,
ce lourd « karma » hérité de nos vies antérieures ratées.
Le travail sur soi est immense, il n’est jamais terminé,
La Conscience n’en a jamais fini de récupérer ou d’intégrer toute cette inconscience humaine rendant son histoire si chaotique.
La Lumière n’en a jamais fini avec l’Ombre, son éternelle compagne de chemin,
et la pleine conscience signifie d’abord conscience de cette dualité Ombre – Lumière, qui est la marque obligée de la vie humaine sur cette terre.
Le pire ce sont les petits maîtres de sagesse quand ils professent la méditation et son plat bonheur du moment présent.
Bien sûr, il y a cette expérience méditative indéniable, procurant même chez le débutant une sorte de paix et de calme intérieur,
mais cela a plutôt à voir avec un état de relaxation physique, émotionnelle et mentale qui ne peut être qu’éphémère le temps de la méditation.
Sitôt de retour dans l’environnement coutumier, les tempêtes émotionnelles de l’ego reprennent le dessus avec d’autant plus de violence qu’elles ont été réprimées par ces pseudo méditations du bonheur,
c’est ce qu’on appelle aussi le redoutable retour du refoulé.
Pour moi, la méditation commence donc par la méditation sur son ombre,
c’est à dire avec les états intérieurs problématiques,
avec lesquels il s’agit de s’entraîner, encore et encore, à accueillir, observer, accepter avec l’oeil de la Conscience, toutes les sensations, ressentis et pensées délétères.
C’est au contact de l’Ombre intérieure que la Lumière de la Conscience se raffermit et prend sa dimension réellement lumineuse,
de sorte que peu à peu Celle-ci intègre et transcende la dualité originelle du bien et du mal, de l’ombre et de la lumière.
Cela veut dire que la pleine conscience n’est ni heureuse, ni malheureuse, elle est les deux à la fois, dans un espace intérieur qui les transcende,
et qui se traduit le plus souvent par la qualité d’un certain silence, accompagné d’un regard grave en même temps qu’ amusé et distancié.
Dans la continuité de cette critique du plat bonheur méditatif, voulant faire l’économie de l’ombre,
je citerai volontiers Fabrice Midal dans une récente newsletter :
« La spiritualité comme la psychologie apparaissent aujourd’hui comme des méthodes pour ne plus être en rapport à la douleur, et regarder les choses de « manière positive ». Elles nous égarent.
Car, étrangement, si nous lisons un poème de René Char, un livre de Proust ou que nous regardons un tableau de Cézanne, nous sentons qu’il y a un élément de douleur contenu dans ces œuvres. Si nous écoutons un quatuor de Mozart ou une sonate de Schubert, nous avons parfois les larmes aux yeux — mais cela ne nous inquiète nullement et nous éprouvons même cette expérience comme bénéfique.
Pourquoi une telle différence ? L’art est-il plus près ici de la vérité que la psychologie, que la spiritualité et qu’un certain discours social aujourd’hui prédominant ? »
Je renchérit avec lui sur l’exemple d’un certain art, le grand art, le « grand style », comme dirait Nietzsche,
quand l’artiste n’a pas peur d’exprimer l’ombre – c’est à dire les accents de la souffrance et de la douleur mêlées –
dans une expression artistique quelle qu’elle soit, conduisant sur le chemin d’une rédemption possible par la beauté et par l’harmonie.
L’oeuvre d’art n’en est alors que plus forte, n’en est que plus intense et plus vraie,
renouant avec la grande tradition grecque de la tragédie,
au plus près de la condition humaine entre chaos et cosmos,
avec ce chemin de la conscience, très étroit, semé d’embûches et d’épreuves.
C’est sans doute en pensant à tout cela que j’ai écrit il y a quelques années
ces poèmes ombreux,
en choisissant la voie de la poésie
comme si celle-ci dans son espace lacunaire,
me paraissait plus pertinente que toute réflexion philosophique ou psychologique.
Ecrire la poésie pour se refuser à la mode prosaïque de l’époque,
user de l’image, de la métaphore, du mystère, de l’approximatif et de l’intuitif,
pour mieux nommer l’Ombre.
Le peuple de l’Ombre
«Je vous écris d’un pays autrefois clair.
Je vous écrit du pays du manteau et de l’ombre.»Henri Michaux
« Le chemin vers la lumière parait sombre…
la vraie clarté semble obscure… »Lao-tseu Tao tö King 41
« Celui qui refuse de voir les ombres
ne voit pas non plus la lumière »Fabrice Midal
1
Là-bas
fin fond de l’espace
planète Terre
du côté des terrains vagues
et des friches en pleurs
du côté des cendres et de la poussière
non loin des déserts de pierres
vit un peuple obscur
tourné vers son ombre
on l’appelle le Peuple de l’Ombre.
2
Là-bas
planète Terre
en un coin reculé du cosmos
vit un peuple étrange
immature
toujours inquiet
toujours vêtu de noir
il aime s’entasser
dans la promiscuité de ses villes
il aime vivre en foule
pour former des cortèges de misère
on l’appelle le Peuple de l’Ombre.
3
On dit que le Peuple de l’Ombre
est né de la nuit primordiale
bien avant toute lumière
on dit aussi que ce peuple a chuté
d’un ancien royaume de lumière
chassé du paradis
par un démiurge malveillant
cette naissance hors de la matrice obscure
lui fait chérir l’opacité des limbes
choisir l’Ombre de l’inconscience.
4
Le Peuple de l’Ombre
est fasciné par le poids de la matière
son regard est tourné vers le bas
est-il riche et dans l’opulence ?
ce peuple aime accumuler les objets
jusqu’à l’asphyxie de ses déchets
est-il pauvre ?
il ne rêve que possessions et richesses
il s’exile toujours plus loin pour courir après des leurres
c’est un peuple jeune
immature
toujours inquiet
son regard est tourné vers le bas.
5
Le Peuple de l’Ombre est tombé
sous le charme trompeur de la matière
sa science dont il si fier
est hypnotisée par cette illusion
il en arrive même à penser que sa conscience
émane des neurones de son cerveau malade
telle une fumée opaque et mensongère.
6
Le Peuple de l’Ombre s’enorgueillit aussi
d’avoir inventé le nombre
il ne cesse de calculer
fébrilement son argent
avide de posséder toujours plus
sa science des chiffres
est le seul moule explicatif
pour comprendre la magie du réel
et le rendre encore plus ombreux.
7
A l’ombre de ses mégapoles
derrière d’interminables murs
enfermé dans des cachots de pierre et de verre
à l’ombre des tunnels et des débarcadères
le long des routes envahies de parkings
sur des chemins implacables de fer
perdu dans l’enchevêtrement de ses désirs
la confusion de ses attentes
le Peuple de l’Ombre titube dans l’obscurité
de sa tragique histoire.
8
Enfermé dans des boîtes nommées bureaux
il aime traquer fiévreusement son ombre
sur une multitude d’écrans opaques
car le Peuple de l’Ombre aime l’obscurité
de ces lumières factices
où se reflète à l’infini
son ombre vacillante.
9
Le Peuple de l’Ombre
décidément n’aime pas la lumière
il s’enferme toute la journée
dans des salles obscures
où sur de grands écrans géants
il aime voir s’agiter la fureur
de ses accès de violences
hypnotisé par ces images
ces faux semblants mortifères
il vit dans un monde virtuel
où son ombre s’étend
toujours plus obscurément.
10
Le Peuple de l’Ombre ne regarde plus le ciel
depuis longtemps
cerné par de grands murs de pierre
caché derrière la virtualité de tous ses écrans
il s’est voilé la face
il se protège du mystère
de ces espaces infinis qui l’enserrent
il suit son chemin d’obscurité
au plus profond de la vallée.
11
Le Peuple de l’Ombre va mal
il se sent souvent déprimé angoissé
anxieux maniaque hystérique obsédé
alors il consulte une multitude de “psys”
dont le travail consiste à lui faire visiter
son ombre.
12
Pour transformer l’ombre en lumière
il faudrait juste s’arrêter
rester là immobile
dans le moment présent
accueillir ce qui est là
en toute conscience
mais le Peuple de l’Ombre n’aime pas
cette immobilité qui l’angoisse et l’inquiète
il préfère s’agiter en foule avec fébrilité
dans l’ombre de ses villes.
13
Quand le Peuple de l’Ombre
se sera décidé à mâcher patiemment son ombre
alors peut-être passera-t-il enfin
dans la lumière,
empruntant l’étroit sentier
de la claire conscience
il prendra son envol
dans les hautes sphères.
14
Mais en vérité le Peuple de l’Ombre
n’est pas prêt à changer
il est là de toute éternité
pour permettre à la lumière
de jouer avec son ombre
il est le terreau
sur lequel à certains endroits
s’épanouissent parfois quelques fleurs rares
il fait partie de ce jeu mystérieux
consistant à faire sans cesse émerger de son Ombre
quelques éclats de la Lumière.
Tags : arts, meditation, metaphores, poésie, psychologie, psychothérapies, sagesse
Votre référence à Fabrice Midal est tout à fait juste ; avec lui la méditation prend tout son sens, elle n’est pas un « cache misère » mais une autre façon d’aborder la vie dans toute son empleur. ..
Ahhhhh Midal ! Son travail ne nous reste pas en travers de la gorge !
J’aime bien tout ce que vous écrivez, j’aime aussi la manière de dire de Fabrice Midal,
Au delà de nommer; observer l’ombre.
L’observation donne lieu à la pénétration, quand on « pénètre » l’ombre la distinction entre l’ombre et la lumière se dissout. Il en va de même de tous les heurs, bon ou mal.
oui, j’aime bien aussi ce que vous écrivez, Lise, surtout quand c’est très juste.
Vous avez raison, l’observation, ce que j’appelle l’oeil de la Conscience, est bien plus fort que le fait de nommer l’Ombre, et il se fait en principe dans le silence, et cela produit la métamorphose dans une autre dimension, au delà de toute dualité. Je ne sais pas si l’ombre et la lumière se dissolvent, ils peuvent rester là, mais enveloppés dans quelque chose d’autre, une dimension mystérieuse qui les transcende et les inclut, quelque chose qu’on ne pas nommer et qui est au delà de toute forme… le Vide ?
On peut dire aussi à ma décharge que le fait de nommer l’Ombre est le premier pas vers ce travail de Conscience, au delà de tous les faux-semblants. Il est vrai que cela est encore entaché par les mots du mental, mais bon, il faut bien commence le voyage à partir d’un certain point et c’est peut-être le premier pas qui compte, car il faut un certain courage pour nommer son ombre.
A la réflexion, j’aurais mieux fait d’appeler mon article « Traverser l’ombre », cela est plus fort que « nommer l’ombre », cela va dans votre sens. Merci.
Très beau. J’ai l’impression que l’on confond dans de nombreux cas, et c’est commerce, la méditation et la relaxation mentale.
Bonjour,
Comme antidote à cette vision du monde, si sombre bien que si belle, exacte parfois, mais parfois seulement, je vous invite à regarder en replay (pour deux ou trois jours seulement) sur France 2 le documentaire sur Jordi Savall, le violiste célèbre.
Outre de magnifiques moments de musique, vous y découvrirez un homme épris de paix et qui, par son oeuvre, en mêlant les musiques européennes et orientales, en faisant jouer ensemble des musiciens de pays ou de nations ennemis, essaie de favoriser, à son niveau, l’émergence de cette paix. Il pense que la musique peut participer à un mouvement d’apaisement entre les nations.
Bref, un véritable humaniste et un véritable homme de lumière. La dimension spirituelle qu’il donne à la musique contribue à la réussite de sa recherche.
Il y en a beaucoup d’autres, bien moins connus, qui oeuvrent, à leur modeste échelle, dans leur quartier ou même seulement dans leur famille, pour donner un peu de lumière à l’humanité ombreuse.
Ne perdons pas espoir!
Bien loin de moi, Claudine, l’idée de ne pas applaudir aussi à tous ces hommes et ces femmes qui travaillent chacun dans leur coin à plus de lumière, de conscience, d’amour pour cette humanité balbutiante, mais je ne considère pas tout cela comme des antidotes à la vision ombreuse, ou des oppositions, mais comme des prolongements salutaires issus souvent d’ailleurs d’artistes – comme vous le citez – qui ont suffisamment médité et pris en compte avec conscience, l’aspect sombre de l’être humain.
Il y a aussi une sorte de réalisme « ombre / lumière » qui permet d’agir sans illusion ni faux espoir, ou en se donnant bonne conscience.
Dans le même ordre d’idée, le travail sur soi-même et sa part d’ombre – ses programmations inconscientes – me parait un préalable incontournable à toute action se revendiquant de la lumière et de l’amour. sinon, il y a un risque egotique qui donne moins de force aux propositions d’action, un engagement plus fragile soumis aux aléas du narcissisme.
Oui,
J’admets que le terme antidote était un peu violent pour ce que je voulais dire. Je propose, puisqu’il était question de musique, le mot « contrepoint », qui permet de jouer à côté mais en même temps de préserver l’harmonie, l’unité, comme le yin et le yang s’opposent et s’interpénètrent.
Pour ce qui est du risque de narcissisme, il est bien sûr évident. Mais l’écoute des propos de Jordi Savall, et surtout de sa musique ne m’a pas du tout laissé cette impression. Au contraire il m’a semblé être quelqu’un de très humble; d’ailleurs son action en faveur de la réconciliation des peuples à travers la mixité des musiques est peu médiatisée. Je me trompe peut-être, mais c’est l’impression qu’il m’a laissée.
Une fois posée les réserves de mon précédent message, j’abonderai dans votre sens, Claudine, il y a des hommes et des femmes qui font la différence, heureusement, et qui incarnent individuellement ce qui pourrait être une réalisation complète de l’être humain.
Ils ne sont pas si nombreux que cela, et ce Jordi Savall semble en faire partie. Il me fait penser à cet autre grand musicien, Barenboïm, qui a outre son génie musical, a réussi à constituer un orchestre où israeliens et palestiniens jouent ensemble en bonne entente.
Cela conforte d’ailleurs mon hypothèse que les artistes ont souvent une longueur d’avance, peut-être parce qu’ils sont plus vrais et qu’ils connaissent aussi l’Ombre ou n’en ont pas peur.
Je viens de lire ce texte d’Osho qui me semble dire à sa manière cette nécessité de traverser son ombre :
« L’homme est né portant en lui une très petite flamme de divin, mais elle est cachée derrière des couches et des couches d’obscurité. Aussi chaque fois qu’on pénètre en soi-même, on doit d’abord traverser une jungle obscure – et c’est ce qui effraie beaucoup de gens. Nombreux sont ceux qui tentent d’aller à l’intérieur, mais ils s’échappent à nouveau, car cette obscurité leur fait vraiment peur. Elle ressemble à la mort.
Les mystiques chrétiens l’ont appelé avec justesse : la nuit obscure de l’âme.
Mais il faut traverser la nuit obscure, sinon il n’est point d’aube.
La nuit obscure est la matrice de l’aube. »
Contemplation du soir II, 28
l’ombre, le reflet , la face cachée en dévoilement fugitif au fil des temps et des rencontres se fait aussi au fil des transits planétaires et au fil des oppositions énergétiques en décryptant le yi king , les effets de l’énergie sur les organes et les méridiens ….
je trouve cette réflexion riche et poétique : « la face cachée en dévoilement fugitif », mais un peu succinte.
que voulez-vous dire par exemple par « au fil des transits planétaires » ou au fil des oppositions énergétiques décryptées par le yi king ?
Tout cela mériterait des explications supplémentaires, sinon cela reste mystère ombreux…
chaque jour la lumière se fait différente : pain de ce jour!
les planètes y transmettent leurs vibrations qui ne reviendront pas de sitôt .
Les oppositions des archétypes du Yi king sont en quelques phrases une somme qui nous permet de saisir ce qui se joue dans ces instants magiques et au lieu de nous enflammer ils nous permettent en jouant aussi sur leurs reflets opposés et complémentaires de faire un bénéfice de ces moments ombrés et fugitifs…
Lire « L »éloge de l’ombre » de Tanizali Junichiro !
Karfield Graf Dürckheim disait que la méditation était : « faire le calme à l’intérieur pour que se fasse le calme à l’extérieur », tout simplement. Tout le reste est du bla-bla fait pour enrichir les chantres de ce nouveau bien-être, Midal et consorts !
merci « mp-mac » de nous conseiller cette lecture de T. Junichiro, j’irai voir.
Par contre pour notre Fabrice Midal, cela me semble un peu dur, un peu excessif ;
il est vrai que ce n’est pas un grand maître de la taille d’un Dûrkheim, on est bien d’accord, mais en même temps, il occupe un rôle de vulgarisateur actuel de la méditation qui n’est pas nul. Il a son utilité pour attirer des gens vers la méditation qui sinon ne seraient jamais venus. Il occupe pour ainsi dire les premières marches de cette longue ascèse avec d’autres (Christophe André, Matthieu Ricard, et d’autres, etc…voir toute la littérature florissante sur le sujet, où effectivement, vous avez encore raison, le business n’est pas étranger non plus).
blog très sympa et intéressant
ce billet l’est aussi et la part d’ombre que nous avons en nous même doit souvent être travaillée avant de passer à la « psychologie positive ». Malheureusement , beaucoup de thérapies en sont encore à ne travailler que ce qui va mal et pas comment aller mieux
cordialement,
Jérémy Royaux
http://www.therapie-systemique-breve.be
Ce que vous dites Jérémy :
« beaucoup de thérapies en sont encore à ne travailler que ce qui va mal et pas comment aller mieux », ne me semble pas correspondre tout à fait à l’époque présente. Le courant de la psychologie positive est plutôt florissant, en faisant l’économie de l’ombre et de ce qui va mal. Qu’auriez vous dit au temps de la psychanalyse freudienne et sa conception tragique de l’existence ?
Nous sommes d’accord, je crois pour dire qu’il faut les deux dans un habile mouvement intégratif.
regardez les toiles de Pierre Bonnard : il a peint autant l’interne que l’externe ; on peut dire que la présence du « vide » est là ….
oui, c’est vrai,
mais on peut dire cela de beaucoup de peintres, en particulier Mark Rothko, pour lequel j’ai déjà consacré un article :
https://blog.psychotherapie-integrative.com/le-ciel-et-la-mer-en-pensant-a-mark-rothko/
de même Geneviève Asse, dont le bleu a une sérieuse couleur de Vide…
https://blog.psychotherapie-integrative.com/quand-la-peinture-nous-sauve/