Pourquoi je me sens parfois proche des « gnostiques »…

 

Relecture d’un livre de Jacques Lacarrière « Les gnostiques » édité en 1973 dans une collection de poche, réédité depuis en 1994 chez Albin Michel (collection « Spiritualités vivantes »).
De nouveau je me sens capté,
au point de ressentir  ma complicité spirituelle avec ces hommes des premiers siècles après J. C., vivant dans ces déserts d’Egypte, de Syrie, de Palestine,
où la fièvre des questionnements essentiels sur notre condition humaine
s’emparait de tous les esprits.
C’est surtout la première partie de ce livre dédiée à la philosophie, à la vision du monde de ces gnostiques, qui a retenu toute mon attention.
En voici quelques larges extraits, pour en faire partager toute la poésie et la profondeur :

L’imperfection originelle de ce monde

Dix-huit siècles nous séparent des gnostiques.
dix-huit siècles au cours desquels les guerres, les inquisitions, les bûchers où beaucoup périrent
ont amplement confirmé la totale suspicion dans laquelle ils tenaient ce monde et les créatures qui l’habitent.

Dans tout ce que l’histoire contemporaine met sous nos yeux :
le mépris de plus en plus affiché de la personne humaine, la duperie des idéologies, les guerres et interventions militaires ouvertement menées au profit des intérêts du capitalisme, la dégradation quotidienne de la liberté et la fascination de la violence,
dans tout cela un gnostique d’aujourd’hui ne verrait que l’image amplifiée des drames qu’il a connus, et le fatal aboutissement de ce scandale permanent qu’est l’existence du monde et de l’homme tels qu’ils sont.

L’homme ombre d’homme, ne détient qu‘une ombre de conscience.

Et ce qui semble alors, au long de ces nuits d’Egypte, frapper le regard de ces hommes, c’est surtout la part céleste de l’obscur, la vastitude, la lourde opacité de ce noir qui couvre presque tout le ciel. Il pèse comme un voile, une muraille d’ombre encerclant notre terre, un cercle ténébreux au travers duquel transparaissent par endroits, par des lézardes, des failles, des béances, les feux brillants d’un autre monde.

Viscéralement, impérieusement, irrémissiblement, le gnostique ressent la vie, la pensée, le devenir humain et planétaire, comme une oeuvre manquée, limitée, viciée dans ses structures les plus intimes.
Depuis les étoiles lointaines jusqu’au noyau de nos cellules tout porte la trace d’une imperfection originelle
que seule la gnose et les voies qu’elle propose seront en mesure de combattre.

Nous baignons dans le mal comme au sein d’une mer polluée
et aucun détergent de l’âme – si ce n’est justement celui que propose la gnose – n’est capable de nous en laver…

A la pesanteur de la matière elle-même, à la lourdeur des corps vivants s’adjoignent fatalement celle de l’esprit. Notre pensée est marquée des mêmes interdits que les corps, elle se heurte aux mêmes murs, s’alourdit elle aussi sous le poids des mêmes contingences. La plupart des gnostiques ont traduit cet engourdissement de l’esprit – inhérent à la matière qui nous compose – par une image simple et révélatrice : celle du sommeil. Le sommeil est à la conscience ce que la pesanteur est au corps : un état de mort, d’inertie, une pétrification du psychisme. Nous dormons.

L’image de notre condition est la preuve de la perversion évidente des dieux ou des faux dieux responsables du monde.

Ce vice natif, où les hébreux et les chrétiens voyaient la responsabilité de l’homme seul, apparait au contraire aux Gnostiques comme un statut imposé à l’homme. Ce dernier n’est absolument pour rien dans la malédiction qui le frappe : le vrai responsable c’est ce démiurge sadico-pervers qui a osé imaginer, jusque dans les moindres détails, un monde aussi cruel.

L’ordre du mal qui est l’ordre inhérent de ce monde, s’affirme par la constante nécessité des dévorations et des destructions, nécessité si générale, si planétaire, qu’elle met sur un plan identique l’existence de la guerre et celle de la nutrition.
La nutrition a une autre conséquence naturelle : la défécation, aboutissement logique de la pourriture corporelle.

Ainsi, notre portrait organique est simple : ce foetus parlant, ce ver rectifié que nous sommes, ne survit qu’en détruisant la vie autour de lui, comme un ver grignotant le bois pourri des poutres, et en rejetant par l’anus les produits corrompus de ce massacre corrupteur.

Résumons-nous : nous sommes des exploités à l’échelle cosmique, les prolétaires du bourreau démiurge,
des esclaves exilés dans un monde soumis viscéralement à la violence,
les sédiments d’un ciel perdu, des étrangers sur notre propre terre.

Le chemin de la gnose

Le terme de gnostique est vague et recouvre des significations bien différentes.
Mais il a pris dans l’histoire un sens privilégié autour des premiers siècles de notre ère. Sur les rives orientales de la Méditerranée, en Syrie, en Samarie, en Egypte, au moment où le christianisme cherche sa voie, où tant de prophètes, de messies, parcourent les routes de l’Orient, édifiant ça et là des communautés éphémères. Certains hommes qu’on appela Gnostiques, c’est à dire ceux qui savent, constituèrent eux aussi des communautés importantes, groupées autour de quelques maîtres et détentrices d’un enseignement radicalement différent de tous ceux qui alors avaient cours.

La gnose est une connaissance. C’est sur la connaissance et non sur la croyance et la foi que les gnostiques entendaient s’appuyer pour édifier leur image de l’univers et les implications qu’ils en tirèrent …

Il existe en l’homme quelque chose qui échappe à la malédiction de ce monde, un feu, une étincelle, une lumière issue du vrai dieu, lointain, inaccessible, étranger à l’ordre pervers de l’univers réel,
et que la tâche de l’homme est de tenter, en s’arrachant aux sortilèges et aux illusions du réel, de regagner sa patrie perdue,  de retrouver l’unité première et le royaume de ce Dieu inconnu, méconnu par toutes les religions extérieures.

La différence fondamentale qui sépare les gnostiques de leurs contemporains, c’est que pour eux, la terre natale n’est pas la terre, mais le ciel perdu dont ils ont conservé la mémoire :
ils sont les autochtones d’un autre monde,  d’où ce sentiment d’avoir chuté sur notre terre comme les habitants d’une planète lointaine, de s’être trompé de galaxie, et d’aspirer à rejoindre la vraie patrie cosmique, l’hypermonde lumineux qui scintille au delà du grand verrou nocturne. Leur déracinement n’est pas géographique mais planétaire.

Sous la complexité, les méandres des mythes gnostiques, se cache cette évidente vérité : nous sommes tous des prématurés.
Nous sommes des chrysalides prématurément arrachées à leur cocon protecteur. D’ailleurs, le terme même de « gnose » – gnosis – est très proche en grec de génésis, qui veut dire naissance ou genèse. La gnose est par essence une genèse, elle redonne à l’homme sa véritable naissance, supprime son immaturité génétique et mentale.

le but du gnostique n’est pas l’extinction conjuguée de la vie et de la conscience, mais le dépassement de l’une et de l’autre, l’obtention d’une hyper-vie, d’une hyper-conscience.

Car il existe en l’homme même une preuve que tout n’est pas perdu et qu’il possède en son propre  corps un témoignage de son origine partiellement divine. Il existe dans le tissu de nos cellules une déchirure par où l’on voit briller l’étincelle de vie.
Et cette déchirure c’est la pupille de l’oeil.

Ainsi l’oeil reproduit très naturellement le dessin de l’univers : cercle sublunaire de la pupille, cercle médian du monde galactique, cercle extérieur du monde. Regarder l’oeil humain, c’est regarder l’univers tout entier.

Cette méditation qui les porta tour à tour à regarder les étoiles et à sonder le mystère de l’oeil humain, cette question adressée aux astres des cieux  et à celui des yeux, leur fit pressentir l’unité fondamentale du fini humain et de l’infini divin. L’un et l’autre sont faits de la même matière et porteurs d’une même étincelle..

Ainsi cette interrogation commencée dans les immensités nocturnes et l’infini de l’hypermonde nous ramène naturellement vers l’infiniment petit,  la pupille de l’oeil humain, à l’homme lui-même, ombre et lumière, boue et flamme, microcosme déchiré entre des entités contraires, écran retenant sous forme d’étincelle, le fragile souvenir de sa naissance manquée.

Commentaires personnels

1 Il suffit de me promener dans les rues de la grande ville, pour que  me revienne spontanément la vision des gnostiques  : je vois surtout des visages fermés, soucieux et souffrants, qui semblent traîner leur fardeau de vie. La condition humaine dans son ensemble serait-elle toujours aussi obscure, imparfaite, immature et ombreuse ?

2 La grande crise planétaire que nous traversons actuellement et dont nous abreuvent les médias, est-elle l’écho lointain de cette crise majeure de ces premiers siècles après J. C. où se disloquait lentement la puissance obsolète de l’empire romain en pleine décadence, face à l’effervescence des nouvelles visions du monde et de l’homme, proposées par les chrétiens et les gnostiques ?
Il existe aussi actuellement une effervescence créatrice pour tenter d’inventer de nouvelles voies face à la pourriture avancée d’un vieux monde qui se convulse piteusement dans ses affaires d’argent, de pouvoir, de profit, de compétition et de guerre.

3 Le plus détestable me semble être parfois cet impératif actuel de la pensée positive à tout crin, qui se refuse à nommer le désastre et la destruction malheureusement nécessaire, un peu comme au 1er siècle on s’est mis à croire à un dieu d’Amour, pour ne pas voir qu’il fallait d’abord se responsabiliser sur le mal ambiant.

4 La voie de la connaissance me semble être la première voie nécessaire, afin de transformer l’ignorance, l’inconscience originelle de l’être humain. C’est un long travail intérieur, le premier travail, qui commence par le travail sur soi-même, une ascèse  exigeante et  ardue, afin de voir et d’apprivoiser d’abord cette obscurité à l’intérieur de soi-même,  pour l’alchimiser, la transformer en lumière, et que la prédation originelle, la « dévoration » sans limite de l’homme, se métamorphose peu à peu en douceur, en amour.

5 Il est possible que cette voie de la connaissance de soi-même, si elle est devient significative dans une multiplicité contagieuse vers la guérison de l’homme, provoque une mutation globale de la conscience humaine, comme l’annonce de manière prophétique la philosophie évolutive (Theillard de Chardin, Aurobindo, Ken Wilber, Don Beck).

6 Il est possible aussi que cela ne marche pas. L’évolution de la conscience vers la Lumière, l’Amour, la transcendance de l’Unité primordiale, ne serait réservée qu’à une minorité de « gnostiques », une élite de la connaissance, à tous les âges, à toutes les époques, dans tous les pays, où c’est finalement, en toile de fond, la crise qui perdure et domine, déchirant l’homme en ses conflits permanents et récurrents – dont le plus grave serait actuellement le conflit avec la Nature, puisque cela met en jeu la survie même de son espèce.

7 Mon esprit balance entre ces deux visions contradictoires du devenir de l’être humain : une vision évolutive, globalement optimiste d’une montée en puissance de la conscience humaine, et une vision moins optimiste, où le collectif, le groupe, l’espèce serait soumise à l’éternel retour d’un cycle mort et renaissance, dont seuls quelques individus éclairés et des communautés réduites s’agrégeant autour, pourraient s’émanciper, pour des fulgurances de sagesse éphémères.

8 Pour l’intégration de ces deux visions, je préfère conclure par une pirouette, en citant Han Shan, le poète vagabond,

L’homme du Tao aime le froid, il aime le chaud,
il se rit de l’insuccès comme du succès,
il va son chemin, hilare.

 

 

 

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72 réponses à “Pourquoi je me sens parfois proche des « gnostiques »…”

  1. Anne-Marie dit :

    J’ai réglé le problème en décidant que nous étions des primates. Et comme tous les primates, c’est la politique qui qui nous hante. La politique ? C’est la croyance dans le « pouvoir », un vieux phantasme narcissique. Une fois réglé ce problème je sais que je suis appelée à devenir humaine et j’octroie à l’humanité qui n’existe pas encore, certaine qualité comme la justice et la vérité.

    • Ah, s’il n’y avait que les primates à rêver du pouvoir, Anne-Marie, ce serait plus simple, mais c’est toute la nature qui est gangrenée par ce mal, les grands chefs et les petits chefs pullulent dans toutes les espèces pour organiser la prédation et la lutte des territoires, et je crois que les gnostiques n’exagèrent pas en pensant cela.
      Par contre, l’histoire humaine peut témoigner aussi de quelques hommes d’élection qui ont réussi l’exercice du pouvoir politique selon la justice et la vérité – Gandhi par exemple.

  2. J’ai relevé ce matin dans « Le Monde des livres » un passage où Houellebecq semble être proche, lui aussi, des gnostiques :
    « La Nature, en un sens, dit l’auteur des « Particules élémentaires », est bien organisée, mais elle n’est pas organisée pour notre bien. J’ai toujours été surpris que l’idée si crédible d’un monde organisé par le diable, qui a accroché sur de faibles périodes, chez les Cathares par exemple, n’ait pas eu plus de succès. Le monde perçu rationnellement, et le fait de se percevoir soi-même comme un élément de ce monde rationnel, est invivable. »
    Belle allusion aux Cathares, lointains descendants des gnostiques des premiers siècles !

  3. Claudine D dit :

    Bonjour
    J’ai pris le temps de digérer ce texte de J. Lacarrière, pour mettre de l’ordre dans la multitude d’impressions qu’il m’a laissées, et ordonner mes pensées. Je ne voudrais pas être trop longue; aussi je m’en tiendrai à trois points:

    1° Ce texte est vraiment très beau; on le sent inspiré, habité par une sombre ardeur. Je me demande seulement si l’auteur fait siennes ses propres formules ou s’il faut le lire avec un certain recul.

    2°Cette forme de pensée dualiste poussée à l’extrême (« perversion évidente des dieux », « des esclaves exilés dans un monde soumis viscéralement à la violence ») m’a toujours rebutée. Il est vrai que le monde et les hommes sont doubles; personne ne peut le nier. Mais ne voir que le côté négatif, c’est s’amputer d’une partie de la réalité. Qui peut nier que la nature est souvent très belle? Que dans l’homme il y a des réserves d’empathie, de sollicitude, de bonté parfois, qui ont permis aux premiers groupes humains de survivre face à l’adversité, puis à leurs successeurs de progresser en s’entraidant; la multitude d’ONG dans lesquelles des millions de gens de par le monde donnent de leur temps gratuitement en est un exemple.
    Je ne me hasarderai pas sur le terrain de l’origine du mal, ni sur celui de l’attitude de (ou des) dieu,terrain sur lequel on peut discuter sans fin, sans arriver à une conclusion satisfaisante.
    Il me semble quand même que cette métaphysique de l’univers n’aide pas le commun des mortels à vivre..

    3° Ceci m’amène à mon troisième point. Ce que je n’ai jamais aimé chez les gnostiques, c’est le caractère élitiste de cette pensée. Elitiste car elle ne peut profiter qu’à quelques uns. Selon les groupes on ne peut accèder au but (quelle que soit le manière dont il est envisagé) que par une étude approfondie, ou des rites répétés de purification, ou par des méditations approfondies, une ascèse stricte (toutes choses qui ne sont pas praticables par tout le monde, quelle que soit la société dans laquelle on vit); des groupes réservent la »connaissance » à des élus, et seuls ces derniers, qualifiés de « pneumatiques » pourront être sauvés.
    Comment accepter ce point de vue ?
    La pensée gnostique, ou dualiste, traverse toute la pensée occidentale depuis Platon jusqu’à aujourd’hui; mais à mon avis elle manque de nuances et ne rend pas compte correctement de la réalité. Cela n’empêche pas, bien sûr, de rechercher une meilleure intégration des contraires.

    • merci Claudine pour ce commentaire tout à fait sensé et convainquant. Je pense que vous avez raison quand vous dites : « Il me semble quand même que cette métaphysique de l’univers n’aide pas le commun des mortels à vivre.. ». Mais la question en conséquence, c’est quelle métaphysique peut aider le commun des mortels ? Pour le moment aucune n’est satisfaisante, je crois.
      La meilleure attitude est-elle d’accepter un mystère qui nous dépasse, avec une sorte de détachement et de conscience hédoniste du moment présent à la « carpe diem »?
      Votre critique de l’élitisme des gnostiques pourrait être par contre critiquée. Il semblerait qu’il y ait une grande inégalité chez les humains pour l’accès à la connaissance et que cet accès ne soit malheureusement pas l’apanage du plus grand nombre. Ce chemin de la connaissance la plus haute et la plus exigeante conduit plutôt à l’expression des qualités les plus nobles de l’être humain, en particulier l’amour et la compassion. Les élites au pouvoir qui se sont dévoyées proviennent plutôt d’une ignorance et d’une inconscience grave, entraînant avec elles le discrédit général sur toute élite au pouvoir – ce qui est regrettable. La question importante, c’est de quelle élite avons nous besoin ? Quelles sont les qualités nécessaires au pouvoir et comment peuvent-elles être développées ?

  4. Anne-Marie dit :

    Merci à Claudine de rappeler que la nature est très belle et que pour la 1ère fois de ma vie j’accorde à la beauté quelque chose de l’ordre de la vérité. D’accord aussi pour m’opposer à une élite, je ne crois pas à l’élite. je crois que la vérité se trouve en cherchant de toutes ses forces:sensibilité, talent, aptitude, capacité, connaissance, etc. Je doute « des réserves d’empathie, de sollicitude, de bonté parfois, qui ont permis aux premiers groupes humains de survivre face à l’adversité, puis à leurs successeurs de progresser en s’entraidant; la multitude d’ONG dans lesquelles des millions de gens de par le monde donnent de leur temps gratuitement en est un exemple. » Nous allons voir ce soir sur Arte si ça fonctionne.
    « c’est toute la nature qui est gangrenée par ce mal » uniquement chez les animaux qui vivent en colonie, lorsqu’il y a une hiérarchie et encore c’est une hiérarchie de fonction, pas de domination. J’ai rejoints ce groupe uniquement à cause du mot « intégratif ». Dans les groupes de primates c’est l’exclusion qui prédomine. Or je trouve que le « vivant » intègre ou s’oblige à intégrer. Voici un échange de ce matin avec un anthropologue
    moi :Bonjour. Le livre de M. Raymond « Cromagnon toi-même » m’a donné une espérance extraordinaire. Le chaos économico-politique ou politico-économique va se dissoudre, j’en suis certaine. Je sais que je suis responsable de mon interprétation et que nous ne connaissons pas la vérité. Mais justement on la cherche, chacun à son poste et chacun selon son propre génie. Nous sommes vivants quoique mortels, justement profitons-en pour chercher. A+ Lui »Bonjour, comme nous sommes mortels, alors profitons aussi de la vie tant qu’on vit. C’est ma philosophie lorsque je me sens incapable de bouger quoi que soit dans cette société à problème. Bonne journée. »
    et ma réponse: » »je me sens incapable de bouger quoi que soit dans cette société à problème ». Pardon, je ne bouge rien dans cette société. Par contre je sais qu’il m’appartient de me contester moi-même. C’est la formule de Wikistrike (d’abord »Rien ni personne n’est supérieur à la vérité » ce que je crois et « Si vous ne changez pas en vous-même, ne demandez pas que le monde change »). Pour moi ce ne sont pas des formules. Oui, se contester c’est se regarder « répondre aux autres, réagir, douter, vouloir imposer sa vision, etc. » et se demander qu’est-ce qui m’anime ? Qu’est-ce qui me met en colère, qui me fatigue, qui me passionne, etc. quels sont mes choix, mes priorités, la liberté ou la souveraineté ? et pourquoi ça plutôt que ça ? Si les éléments qui composent ce monde changent, le monde finira par changer (et sans violence ce qui m’importe plus que tout autre chose) N’est-ce pas de l’humanité évolutive ? bonne journée. »
    A vous aussi je souhaite une excellente journée

  5. François Degoul dit :

    Après le commentaire de Claudine D, il ne me reste que deux choses à ajouter.

    1) Sur l’élite, je ne vois pas les choses comme vous, Alain.
    D’un côté, je vois bien qu’il y a des gens plus costauds, ou plus intelligents, ou plus ou plus réfléchis, ou plus influents ou plus aimants que d’autres, et ce sont ces derniers que je considère la véritable élite.
    Mais l’amour se cultive et ne me paraît pas du dout réservé à une élite intellectuelle capable de « gnose » et ayant « l’accès à la connaissance ». De ce point de vue, et sans faire non plus de populisme, je me sens plutôt chrétien, frère égal de tout homme.

    2) Vous dites « quelle métaphysique peut aider le commun des mortels ? Pour le moment aucune n’est satisfaisante, je crois?
    La meilleure attitude est-elle d’accepter un mystère qui nous dépasse, avec une sorte de détachement et de conscience hédoniste du moment présent à la “carpe diem”?
    Je ne vous suivrai pas dans cet amalgame entre acceptation du mystère, que je fais mienne, et hédonisme, si ce derrnier s’en tient à l’égoïsme.

    De notre incapacité métaphysique, je retiens pour moi deux choses.

    Je retiens d’abord de Kant que c’est comme ça, que la réalité de l’Etre nous dépasse, et de Voltaire, qu’on fasse avec, en cultivantson jardin, en bonheurisant le monde dirai-je.

    Je retiens ensuite de Pascal, que devantun « pari » métaphysique possible, on accepte prudemment celui de s’intéresser à une élite compétente en son domaine, celle des « prophètes », témoignant d’une illumination transtemporelle venue de cet Etre qui nous dépasse, et dont j’admets qu’avec les siècles elle se bonifie et révèle de mieux en mieux le sens des choses.

    Jésus a bonifié Moïse en préférant le coeur à la loi, l’homme au peuple juif. l’Islam d’origine a bonifié le christianisme en le délivrant de ses dogmes et hiérarchies. Et je crois qu’à notre époque ces traditions sont bonifiées par le message dit « Révélation d’Arès » en ce qui concerne la responsabilité divine dans le mal.
    – Le Coran parlait du « mal qu’Il a créé », Lui, le Tout Miséricordieux? mais Pourquoi?
    « Dieu fait ce qu’il veut » dit le Coran.
    Le message d’Arès est plsu précis en parlant des « dons divins pour la démesure desquels le père trop aimant était en dette envers ses créatures », ce don de la liberté, démesuré, comme une moto offerte par son père à un ado et avec laquelle il se retouverait lourdement handicapé…
    3Quelle intelligence d’homme, faible lumignon, peut comprendre cela, et les ineractions entre cette liberté et cette nature revue au travers de cette humanité qui croit plus méchants pour les hommes les loups de la création que les pitt-bulls auxquels elle a enseigné sa méchanceté.

    J’accepte donc le pari pascalien en l’élargissant au pari du prophétismeincluant notamment l’islam et la Révélation parce que cela me paraît cohérent avec le monde, avec cet oeil divin dont parle la gnose, et avec la sagesse voltairienne qui est de ne pas trop s’attarrder en questionnements métaphysiques.

    • Actuellement très peu de temps pour répondre.
      Juste le 1er point de votre commentaire, François : je ne suis pas si en désaccord avec vous que vous voudriez l’entendre : « plus aimants que d’autres, et ce sont ces derniers que je considère la véritable élite. » : c’est exactement ce que je pense : il y a une élite, une hierarchie ou une holarchie spirituelle comme dirait Ken Wilber en relation avec l’amour et la conscience ; rien à voir effectivement avec nos élites intellectuelles actuelles fondées sur le savoir livresque et les études universitaires.
      Par contre, quand vous dites très justement que l’amour se cultive, je pense, au contraire de vous, que cela est une dimension de la gnose, c’est à dire de la connaissance spirituelle. Il n’y a pas pour moi d’intellectualisme à la gnose, mais une intuition, une expérience profonde de préférence au fond de soi-même et de manière méditative.
      Quant à la référence au christianisme, certes cela représente une voie vers l’amour, mais il ne faudrait pas la présenter comme la seule ou une voie d’élection ; ce serait faire de l’élitisme dans un des mauvais sens du terme.
      A plus tard, pour la suite

  6. François Degoul dit :

    zut, comme hier le message part avant d’être au point.

    Je rectifie donc ici les douze dernières lignes ci-dessus:

    Le message d’Arès est plus précis en parlant des “dons divins pour la démesure desquels le Père trop aimant était en dette envers ses créatures”, ce don de la liberté, démesuré, comme une moto offerte par son père à un ado, et avec laquelle il se retouverait lourdement handicapé…

    « Quelle intelligence d’homme, faible lumignon, peut comprendre cela? », et comprendre les interactions entre cette liberté et l’univers, revu au travers de notre humanité qui croit plus méchants pour les hommes les loups de la Création que les pitt-bulls auxquels elle a enseigné sa propre méchanceté.

    J’accepte donc le pari pascalien, en l’élargissant au pari du prophétisme incluant notamment l’islam et la Révélation d’Arès, parce que cela me paraît cohérent avec le monde, avec cet oeil divin dont parle la gnose, et avec la sagesse voltairienne qui est de ne pas trop s’attarder en questionnements métaphysiques.

  7. Anne-Marie dit :

    « Dieu fait ce qu’il veut » ? Mais nous aussi à ce que je sache. Disons que je me sens responsable de ce que je dis, de ce que j’écris, de ce que je choisis, de ce que je fais. Mais je sais que je ne comprends pas toujours ce qui m’arrive, ce que je lis, ce qui m’entoure.
    Par exemple le mot « métaphysique ». Je crois, je n’en suis pas certaine, que je mets sous ce mot, la justice et la vérité. Or ces mots ont orienté toute ma vie. Ils ont du sens à mes yeux. Tout comme le mot amour. Et parce que ces mots ont un sens très précis (pour moi) je suis obligée de ne pas faire n’importe quoi, dire n’importe quoi, choisir mes envies, mes plaisirs et autres chimères. Les 2 pieds sur la terre, je suis obligée de reconnaître que Jésus est celui qui donne sens à ma vie. même si à 70 ans c’est aujourd’hui que je le reconnais. Et ce n’est pas pour moi de l’ordre du religieux car à mes yeux, la religion est un mensonge.

  8. Anne-Marie dit :

    A force de chercher, je crois que le primate a « besoin » d’un statut social. Il lui faut être connu et reconnu par les siens, dans la hiérarchie sociale. Toujours dans ses besoins, il a besoin de tirer de lui même son sens, sa vérité et de dire son avenir(ce qu’il veut laisser à sa descendance et à qui.) Autrement dit il se vit comme autonome, une monade.
    L’époque actuelle nous dit que nous sommes sensibles au visage d’autrui, que nous souffrons terriblement de solitude et que nous avons à mettre en question les préjugés qui viennent de nos lointains ancêtres (pas si lointains que ça puisque le mariage pour tous déchire la société au point que certains parlent de guerre civile)

  9. Anne-Marie dit :

    Je me posais la question « quelle est la fonction de l’être humain ? » dans le règne des vivants. Ce qui saute aux yeux, c’est la prédation. Mais c’est impossible que le vivant ait conçu une telle ineptie ! Dans le livre « Cromagnon toi même » M. Raymond ne parle que de reproduction et des détours du vivant pour se perpétuer. Avec un prédateur aussi astucieux, ça va être difficile. J’ai demandé à un jeune et sa réponse est « s’amuser ». Je ne l’ai pas pris au sérieux mais réflexion faite, c’est plus intelligent que la prédation.
    Peut-être que nous nous prenons trop au sérieux ?

  10. François Degoul dit :

    Merci, Alain, de cette mise au point.

    Effectivement, on peut entendre le mot gnose au sens large comme vous le faites, et là je rejoins ce que vous dites, ou on peut aussi l’entendre en un sens plus étroit comme je l’ai fait, avec une tendance inconsciente à assimiler gnose à « hermétisme » et « illuminisme », à travers ce que j’en connais, notamment une participation assez récente à une rencontre amicale.

    Cette rencontre m’a donné à la fois l’impression de spiritualité authentique et de petit cocon fermé sur lui-même avec un arrière plan extra-terrestre. Il s’agissait d’un cercle issu de Max Théon.

    Otant ces lunettes noires d’un hermétisme occultisme en petit cercle, je me retrouve assez proche de vous, avec cette nuance, simplement, que pour moi la voie de l’amour est aller et retour constant entre d’un côté cette méditation, cet effort de connaissance spirituelle dont vous parlez, donc l’effort humain d’élévation, et d’un autre côté l’accueil humain d’une « descente » qui le dépasse, descente de l’Etre que j’admets à travers l’histoire des prophètes, double mouvement donc de montée humaine et de descente divine qui se croisent et se complètent.
    Mais comme vous le dites, présenter une voie comme la seule, ce serait faire de l’élitisme dans le mauvais sens du terme.

  11. François Degoul dit :

    Voyant Ane-Marie, que vous vous posez beaucoup de questions difficiles, j’ai pensé à vous en trouvant sur un autre blog (freesoulblog) la citation suivante, qui m’a plu et me paraît bien s’accorder au versant poétique de notre blog:

    « Et si vous voulez connaître Dieu ne soyez pas préoccupés de résoudre des énigmes,
    « Regardez plutôt autour de vous et vous Le verrez jouant avec vos enfants.
    « Regardez dans l’espace et vous Le verrez marchant sur les nuages, étendant Ses Bras dans l’éclair et descendant en pluie,
    « Vous le verrez souriant dans les fleurs, puis se levant et mouvant Ses Mains dans les arbres ! »
    (Khalil Gibran « Le Prophète »)

    • Pour répondre moi aussi à Anne-Marie, il me semble que ce M. Raymond avec son livre « Cromagnon toi-même » se place dans la vision gnostique, tout du moins à son point de départ : l’être humain est le pire des prédateurs – les gnostiques appelleraient cela « la dévoration » suivie d’une la non moins absurde loi de la défécation. Mais il serait injuste d’en rester là, il y a bien sûr autre chose chez l’être humain ; pourquoi pas comme le propose ce jeune « l’amusement », mais c’est un propos de jeune dans une sorte d’insouciance de l’âge : l’amusement est certes un progrès par rapport à la prédation seule, mais ça ne suffit pas : rien de pire qu’un prédateur qui s’amuse, comme le sont par exemple, j’en suis sûr, les traders de la bourse : ils s’adonnent à un jeu, qui les amuse bien.
      Alors, on en revient toujours là : il faut juste ajouter à la prédation un peu de conscience : juste devenir un prédateur doté de conscience ; ça change tout, ça risque d’aller beaucoup mieux, au sens où la prédation ne fait pas le poids quand la conscience s’y met. Emerge alors la possibilité que la prédation consciente se transforme en autre chose qui aurait à voir avec l’amour, avec en prime la pure joie d’être qui n’est pas tout à fait de l’amusement.
      Tout cela fait partie du chemin de la Connaissance, du sentier de la gnose qui se propose de transformer la prédation en amour. Pas évident. C’est plus facile de parler de l’amour comme une incantation coupée de la réalité première de cette incarnation prédatrice.
      Quant au poème de François, quelque part c’est la même chose, à la beauté des fleurs, il faudrait rajouter une strophe sur le sang versé par Bachar el Assad ou le terrorisme comme nouvelle forme d’expression de l’instinct de prédation. Alors Dieu prend une autre dimension plus complexe, plus exigeante aussi…

  12. Anne-Marie dit :

    C’est merveilleux ce que je reçois et le hasard. Voici la lettre que je viens d’envoyer à Mme. Reding (commissaire européenne justice et droits humains). Comme le message ne passait pas je l’ai mis dans mes documents, puis c’est passé donc le message est parti(je crois)
    « Bonjour, parce que je fréquente FB je suis obligée de me poser des questions. Je sais que la Grèce, la Hongrie, la société française vont mal. Je pose deux questions : Est-ce que c’est une particularité de la police d’être bornée et stupide ou est-ce l’ absence de conscience qui permet de manipuler la violence à outrance ? Je souhaite que les sociologues au lieu de s’intéresser aux catégories, aux classes, aux moyennes, que les anthropologues, au lieu de s’intéresser à la filiation, aux ethnies, à l’identité, que les historiens au lieu de raconter, recensent, constatent, se penchent sur ce que nous subissons tous, le « pouvoir de l’argent sur une conscience humaine » et « l’impact de l’élection » sur l’individu. Il y a deux choses malsaines sur terre qui dévoient la conscience : l’élection et l’argent. A nous d’y réfléchir. Vous n’êtes pas élue et cela vous permet d’être honnête. La conscience serait un résidu de nos ancêtres dixit un chercheur M.Raymond de l’uni.de Montpellier. Or chez moi, la conscience est une exigence bien vivante, quelque chose qui me domine. Sinon je ne serai pas là. Il me semble que l’argent dévoie la conscience tout comme l’élection. Les commissaires travaillent au mieux des intérêts de l’U.E, mais dans le sens traditionnel. Il nous faut savoir d’abord ce qui manipule l’être humain.
    Nous avons plus que jamais besoin de construire cette U.E.des peuples, d’accord. Demander aux sociologues, ethnologues, psychologues, toutes les ressources humaines pour sortir de ce conflit millénaire qu’est « la domination ». Que ce soit inné, j’en conviens, mais ça ne me suffit pas. Chaque être humain a vocation à la liberté, vous faites tout pour l’émanciper. La vérité est la seule chose qui restaure et ouvre l’avenir. De plus elle est indispensable à la justice. Veuillez demander aux universitaires de chercher l’impact de l’argent et de l’élection sur l’individu.
    Veuillez accepter l’expression de ma sollicitude pour tous les vivants et ma reconnaissance.

  13. Claudine D dit :

    Pour en revenir aux gnostiques, je viens de tomber sur une série d’articles intitulée « L’éveil évolutionnaire » sur le site: journal-integral.blogspot.fr tenu par Olivier Breteau. Ces articles des11 et 19 avril présentent le dernier livre d’Andrew Cohen.
    L’article du 19 reproduit l’introduction de ce livre, rédigée par Deepak Chopra. En voici quelques extraits qui me paraissent la meilleure réponse à la pensée gnostique que je ressens comme malsaine:
    … »la spiritualité traditionnelle a trop mis l’accent sur l’évasion, l’autre monde, le retrait ou le fatalisme vis à vis du monde des affaires corrompu…….La transcendance infuse toute chose; il n’y a qu’une réalité provenant de la même source…..
    Le problème est que nous vivons tous dans la dualité, et nos esprits ont été façonnés pour considérer la dualité comme réelle. Notre moi est divisé et nous percevons le monde en termes d’opposition, vrai et faux, bien et mal, lumières et ténèbres. Comment pouvons nous nous transformer pour atteindre l’unité ?…. Ce livre prescrit une cure pour le moi divisé. »
    Le 11 avril une appréciation de Ken Wilber est notée: « L’éveil est toujours vu comme une réalisation de la non-dualité, le « non-deux » de l’Absolu et du relatif, du Vide et de la Forme…Une vraie réalisation de l’unité, c’est donc reconnaître la non-dualité de l’Etre intemporel et du Devenir en évolution ».
    Cette idée de l’Unité fondamentale de l’Etre, quelles que soient les formes sous lesquelles il se révèle, me semble être une métaphysique beaucoup plus positive et encourageante que celle des gnostiques.

    • Vous faites bien Claudine de poser cette question vieille comme le monde de la dualité. Je dis vieille comme ce monde, car que vous le vouliez ou non, nous vivons ici bas dans un monde de la dualité : comme le dit le Tao, il y a le yin et le yang, le jour et la nuit, l’homme et la femme, le bien et le mal, etc, etc… La dualité n’est pas mauvaise en soi, elle existe, c’est la composante essentielle du monde des formes incarnées. En ce sens, même Descartes a raison d’être dualiste et d’opposer le corps et l’esprit, la matière et la métaphysiques, etc. Et les gnostiques quand ils opposent le mal venant d’un démiurge cruel s’opposant à l’amour infini d’un dieu qui se serait désintéressé de cette création, tout en déposant au fond de l’être humain une étincelle divine, ne font que proposer une variante du dualisme.
      Où, le dualisme peut commencer à faire problème, c’est quand il n’est pas évolutif, quand il n’est pas en mouvement, quand il est figé en une sorte de combat éternel, et là peut-être les gnostiques sont critiquables, par rapport à la pensée évolutive, dont je me sens moi aussi proche, à condition qu’elle ne devienne pas un nouveau dogme. Dans la pensée évolutive, il s’agit de transcender et d’inclure la dualité, mais sans en nier l’existence. Cela veut dire que par un processus d’évolution de la conscience, le mal et le bien sont inclus dans une transcendance qui les harmonise ou que le mal se transforme alchimiquement en bien par un processus d’évolution de la conscience qui pourrait ressembler au chemin de la Connaissance des gnostiques.
      La non-dualité, en aucun cas ne peut constituer un arrière monde de plus, de nature différente de ce monde de la dualité. La tâche de la non-dualité c’est de transformer et de mettre en mouvement la dualité dans un sens évolutif, c’est à dire vers plus de conscience et d’amour.

  14. Claudine D dit :

    Je n’ai jamais voulu dire que la dualité n’existe pas; elle est là, c’est une évidence !
    En cela je suis entièrement d’accord avec vous. Qu’on puisse les harmoniser, comme vous dites, cela me semble possible; mais que le mal « se transforme alchimiquement en bien », par quelque processus que ce soit, je suis très sceptique à ce sujet, sauf si on envisage la transformation sur une période de temps extrêmement longue, donc un processus très aléatoire. Mais rien n’empêche d’espérer et d’essayer d’y travailler.

    • Oui, Claudine, ce processus alchimique de la transformation du mal en bien ou de la souffrance en bien-être, ou de l’inconscience en conscience, tel qu’il est décrit avec des mots différents par toutes les grandes traditions, c’est aussi en particulier le processus de tout travail thérapeutique sur soi-même, de préférence au début accompagné par quelqu’un de compétent qui a déjà vécu cette transformation.
      Ce processus peut effectivement être très long, mais quelquefois aussi très rapide, cela dépend du niveau de conscience de chacun, en sachant que finalement le meilleur thérapeute c’est la vie qui nous demande cet incessant travail sur nous-même vers la lumière.
      Le chemin de l’être humain, c’est la transformation progressive de sa dualité intérieure, vers quelque chose de toujours plus harmonieux ; s’il n’y arrive pas, c’est l’enfer, le mal prend le dessus, jusqu’à temps que la rude leçon soit comprise.
      Personnellement je ne vois pas d’autres chemins que ceux qui promettent du mensonge, des illusions, des échappatoires.

  15. Anne-Marie dit :

    J’ai longtemps connu la dualité mais je l’avais oubliée. Je ne cherche pas à connaître Dieu, il me connaît, ça me suffit. Le mal, l’épreuve nous sert à avancer. je me souviens seulement que quand j’en ai eu marre de souffrir, j’ai pris le taureau par les cornes et j’ai interrogé Dieu. Il parle mais on ne le voit pas. Comme votre blog m’oblige à réfléchir, évoluer j’en suis arrivée à être convaincue de notre responsabilité à l’égard de l’impunité institutionnelle. Et je suis entrain de chercher des citoyens qui accepteraient de former « le comité des citoyens ». Il en faut 7 de 7 pays européens différents. Mais je ne parle que français et ne connais pas d’étrangers.
    Autre chose: j’ai pensé que le discernement était une qualité que l’on peut acquérir à force de chercher la vérité, car à toujours être confronté au réel, il y a obligation d’acquérir cette qualité (autrement on s’énerve contre les autres. Or ils n’y sont pour rien, ils sont ce qu’ils sont, ce n’est pas à nous de juger)

  16. François Degoul dit :

    A propos du travail pour « aller vers plus de conscience et d’amour » (Alain 19 avril 18h05) d’accord pour donner priorité à la voie de la conscience, mais je donne aussi sa place, comme Anne-Marie, à la voie de l’engagement citoyen.

    Lequel?

    Ecrire aux grands de ce monde (Conseil Constitutionnel, madame Reding…), j’y crois peu, car nos frères humains ayant de telles responsabilités doivent recevoir des centaines ou milliers de lettres par jour. Je crois beaucoup plus efficace la méthode de Jésus ou de Gandhi etc. qui est de s’adresser en priorité au tout venant, capable petit à petit de se coaguler en force collective.

    En revanche, Anne-Marie, question « politique » ou « citoyenne », je partage entièrement votre regard lucide sur l’idéal du consensus dont vous parliez dans l’entrée précédente, et sur l’élection dont vous parlez aujourd’hui.

    Comment un collectif peut-il gérer les conflits?

    Il y a dans nos démocraties deux façons de faire.

    La plus courante, c’est celle de la France notamment, où des ambitieux se battent pour arracher à un cheveu la majorité et acquérir ainsi par « élection » un pouvoir auquel les pousse en fait leur instinct prédateur. Il y a alors un certain « conflit d’intérêt » entre leur addict du pouvoir, donc leur électorat, et l’intérêt général.

    L’autre façon de vivre la démocratie, c’est le modèle suisse, où tous les partis sont représentés à la proportionnelle dans un gouvernement qui travaille par consensus.
    A la Chaux d Fonds, ville moyenne de Suisse, j’ai entendu un adjoint expliquer qu’au conseil municipal, 98% des décisions étaient prises à l’unanimité, reconnues conformes à l’intérêt collectif de la ville.

    Développer écoute, échange, consensus dans la famille, dans toute association, dans les entreprises, au niveau de la cité, de la planète…, c’est une tâche qui nous attend, et qui suppose effectivement de montrer que la fraternité et la conscience rendent plus heureux que l’appropriation.

    Ce n’est pas encore la culture française, si imprégnée de marxisme matérialiste et de libéralisme tout aussi matérialiste, mais ne sous-estimons pas nos capacités à travailler la pâte humaine à partir du moment où nous travaillons la nôtre.

    • oui, François, le chemin de la citoyenneté est un beau chemin, heureusement il n’est pas le seul et il ne m’a jamais particulièrement attiré, peut-être comme vous le dites très justement parce que nous sommes en France, ce petit pays querelleur.
      Par ailleurs le consensus ne m’a jamais vraiment inspiré. Cela peut marcher si le niveau de conscience des individus qui composent un groupe est suffisamment élevé, sinon on risque d’aboutir à des consensus mous et médiocres, au nivellement par le bas.
      Oui au consensus, s’il est porté par des sages qui élèvent la conscience du groupe, un peu comme les indiens kogis qui se réunissent très longtemps par village, afin que chacun puisse s’exprimer, mais ce sont les mammus (les sages) qui finalement prennent les décisions.

  17. François Degoul dit :

    Quelques réflexions sur le consensus.

    Vous me faites réfléchir Alain.

    C’est vrai que le consensus n’est pas une panacée, ni toujours possible. Je citais la Suisse, où les instances de gouvernement sont bien, comme on dirait en France « d’union nationale » (en fait d’union locale, cantonale ou confédérale), mais c’est bien à la majorité que se tranchent les questions en débat, par « référendum d’initiative populaire ».

    Je voulais simplement dire que l’attitude mentale consistant à chercher le consensus plutôt que l’élimination du concurrent est en elle-même porteuse d’une élévation de la conscience parce qu’elle oblige à considérer l’autre comme son égal, à sortir de sa supériorité orgueilleuse et « prédatrice ».

    De ce point de vue j’ai beaucoup apprécié le protocole de consensus décrit par Anne-Marie dans l’entrée précédente (16 avril2013).

    Par ailleurs votre exemple des indiens kogis me semble montrer un consensus pour s’en remettre finalement aux « sages ». Moi qui m’intéresse à l’histoire du prophétisme, je vois quelque chose d’analogue dans l’histoire de Moïse et dans le Coran. Le collectif accepte de s’en remettre au prophète, considéré comme détenant la sagesse venue de Dieu, et alors on passe en fait de la démocratie à la théocratie, mais ce serait un long débat.

    En tout cas, je crois qu’il y a progrès de la conscience quand on passe du despotisme à la démocratie, puis de la démocratie majoritaire à la démocratie consensuelle, puis de la démocratie consensuelle à la recherche consensuelle d’une société conforme au bien (à l’amour, à la sagesse, aux valeurs de l’esprit). Je crois qu’il y a de temps à autre des traces de cela dans l’histoire. Gandhi par exemple.

    • C’est drôle, mais Gandhi ne me semble pas du tout en recherche consensuelle. C’est le pouvoir d’un sage qui prend ses décisions en méditation. Il ne recherche pas le consensus, il « est » le consensus, ce qui est très différent : tout à coup il a l’intuition du combat par la non-violence, ce qui éclaire d’une lumière irrésistible un consensus qui aurait tourné à la boucherie habituelle.
      Bref, toujours pareil : je pense que la lumière vient d’en haut et non d’en bas, mais je n’en ferai pas une discussion interminable, car fondamentalement je ne sais rien.
      C’est d’ailleurs pour cela que j’ai terminé cet article par l’hilarité de Han Shan. Je n’aime pas les jeux « de qui a tord qui a raison », quand ils durent trop longtemps. Ce blog serait juste là pour ébranler toutes les certitudes de la vérité. L’intégration suprême serait l’absence de toute vérité équivalant à la transcendance de toutes les vérités partielles.
      Le rire sera le sujet de mon prochain article, car je trouve que ça se crispe un peu autour des « gnostiques », ce qui ne m’étonne d’ailleurs pas.

  18. François Degoul dit :

    Quelques réflexions maintenant sur le « processus alchimique de la transformation du mal en bien ou de la souffrance en bien-être, ou de l’inconscience en conscience », (Alain, 20 avril à 11h25).

    L’alchimie voulait transmuer le plomb en or.

    Je ne sais trop dans quelle mesure la gnose croit possible cette transmutation, mais j’observe que cette transmutation fait partie de la nature:

    « du fumier sort le jardin ».

    j’aime bien cette phrase que je lis dans le « Livre » de la Révélation d’Arès (1977).

    Ainsi, dans la défécation qui peut nourrir la terre comme le savent les Chinois, je ne vois pas, comme la gnose, qu’une malédiction.

    La malédiction commence avec l’horreur puante, avec la mort qu’elle inspire, avec la perte de sens, avec l’abandon de l’harmonie naturelle pour créer des monceaux d’ordures dont il faut, par un lent effort, retrouver les processus de « récupération ».

    Seule l’espèce humaine crée l’ordure non naturelle, parce qu’elle est la seule espèce libre, capable d’expérimenter hors nature, et de fait à ses dépens.

    C’est en ce sens que je comprends ce verset répété dans le Coran:

    « Dieu ne lèse pas les hommes, mais ils se sont fait tort à eux-mêmes ».

    Et comme vous dites, Alain, « c’est la vie qui nous demande cet incessant travail sur nous-même vers la lumière ».

    « Ce processus peut effectivement être très long, mais quelquefois aussi très rapide, cela dépend du niveau de conscience de chacun ».

    Je crois personnellement que ce processus de retour au divin a été exceptionnellement rapide chez Jésus, et bien sûr est beaucoup, beaucoup plus lent pour l’humanité entière, dont les ordures morales à recycler posent encore plus de problèmes que les ordures matérielles.

    Les sources de ce que je crois… synthèse de paroles accueillies, d’émerveillement accueilli et d’expérience.

  19. Anne-Marie dit :

    Il n’empêche pas que je souhaite une Initiative Citoyenne Européenne (ICE) contre l’impunité institutionnelle. Vous voulez vous débarrasser des « ordures morales » à mon avis c’est l’occasion.

  20. François Degoul dit :

    Vous parliez hier déjà Anne-Marie de ce Comité des Citoyens à 7 personnes de 7 pays. Pourriez-vous préciser de quoi il s’agit, ce qu’on peut en attendre, pourquoi, et dans quelle mesure selon vous cela peut permettre un progrès des consciences. Merci.

  21. François Degoul dit :

    Je comprends, Alain votre souci de ne pas éterniser les débats, mais ça m’ennuierait beaucoup d’en rester sur un malentendu.

    Je pense comme vous que « la lumière vient d’en haut et non d’en bas », d’en haut par le double don à l’humanité de l’émerveillement et des « prophètes », ou des « iluminés ».

    Ce que j’aime, dans le phénomène Gandhi, c’est que pour une fois il y a eu large consensus pour accepter de se laisser guider par l’illuminé. Jésus n’a pas réussi ça.

    J’aime comprendre les autres et être compris, et je comprends votre souhait de revenir au rire.

  22. Anne-Marie dit :

    Voilà où c’est N’oubliez pas de faire coulisser le curseur pour voir en bas les informations.
    Je n’ai pas fait la démarche (nécessaire préalable) de demander si cette idée relevait de la compétence de la commission. Elle m’a été inspirée par V. Reding parce que celle-ci dénonçait l’impunité d’ Aube Dorée qui recevait l’aide de la police grecque.
    Je ne me souviens pas avoir fait un quelconque effort pour « découvrir » la conscience. J’avais ma conscience qui me dictait mon comportement, c’est tout. Donc (pour moi) il m’est difficile de comprendre de quoi vous parlez exactement. J’écoutais ce matin une émission sur France-culture à 7h et ça m’a permis de mieux comprendre vos échanges. Une conférence aussi m’a mise sur une piste, celle du cardinal jean 23 et du rabbin Bernheim sur les 10 commandements et les droits de l’homme. Là j’ai découvert que la définition du « travail » (confirmait ce contre quoi je m’insurge depuis 1977. A savoir que le travail serait au bénéfice de celui qui travaille, et le repos au bénéfice de la gratuité) Pour moi le travail doit être au bénéfice de la communauté humaine. Définir le travail comme une activité rémunérée m’a toujours choqué parce que n’importe quel mercenaire ou prostitué accomplit sa tâche pour de l’argent. Dans mon imaginaire le travail ennoblit l’homme et c’est ça qui importe. L’enjeu de la vie est d’être vivant. Lorsqu’on cherche son intérêt, c’est un statut social ou une certaine somme d’argent. Le statut ne m’intéressait pas et l’argent encore moins. Attention, je n’ai pas toujours été avec de telles pensées. Mais concernant le travail j’ai toujours combattu cette définition institutionnelle. Elle fait plus que me choquer, elle me fait honte.

  23. Anne-Marie dit :

    L’adresse que je vous avez mise ne fonctionne pas. Il faut chercher « Initiative citoyenne européenne ». L’initiative citoyenne européenne permet à un million de citoyens de l’UE de participer directement à l’élaboration des politiques européennes, en invitant la Commission européenne à présenter une proposition législative.

  24. Catherine B dit :

    Vous allez pouvoir l’inviter longtemps Anne-Marie, la commission européenne elle recevra votre requête certes mais n’en fera rien ou arguera d’un prétexte foireux pour l’invalider. En 2005, suite au déni de démocratie que nous avons tous vécu avec le Traité européen, nous avons, quelques personnes , je ne me souviens plus du nombre, constituer avocat pour porter plainte auprès de la Cour Européenne des droits de l’Homme pour déni de démocratie, et bien, on nous a répondu à côté, et je peux vous dire que forte de cette expérience, et bien des institutions telles que celle-là servent à faire semblant, rien que faire semblant, c’est sa fonction, faire croire qu’il y a un recours possible. En fait, il n’y en a pas. Nous sommes dans une dictature qui prend les habits de pseudo-démocratie, c’est un constat difficile mais évident si peu que l’on se frotte aux rouages. Cause toujours, cause toujours, c’est la devise de ce système déliquescent et barbare!

    • c’est exactement ce que je pense, Catherine, merci de votre réponse. Quant au système – européen ou autre – il est déliquescent, mais il n’est pas barbare, par contre il pourrait le devenir. C’est un système qui profite du système en excluant par le mépris tous ceux qui n’en veulent pas. Pour ceux qui ont la fibre révolutionnaire ou évolutionnaire, il ne reste plus qu’à s’organiser en réseaux parallèles, en microsystèmes expérimentaux fonctionnant différemment. Une sorte d’activité parallèle qui invente et explore un autre monde possible.

      • Catherine B dit :

        Si ce n’est pas de la barbarie alors il faudra que vous me disiez comment ça s’appelle Alain?

        http://www.youtube.com/watch?v=3iRR1K5XK64&feature=player_embedded

        Les forces de l’ordre sont CONTRE le peuple, c’est visible dans ce document à moins d’être aveugle, et derrière les forces de l’ordre il y a des élus ou des pseudo-élus qui donnent ces mêmes ordres contre le peuple, est-ce cela l’ordre démocratique dont on nous rebat les oreilles à longueur de journées? Question????

        Dans leur livre, « La coupe est pleine, nos enfants sont plus précieux que le cac 40″ 8 euros, chez Elie et Mado éditions, voici ce que disent Sylvie Simon et Claire Séverac page109.

         » Heureusement une partie de la population commence à prendre conscience que tous ceux qui détiennent un pouvoir en profitent impunément et que la plupart des hommes politiques sont, de gré ou de force, les otages des compagnies industrielles, et à plus grande échelle, des pouvoirs de l’argent qui influencent leur carrières.
        Toutefois, LA MAJORITE, non seulement des Français mais aussi des populations mondiales, est RAVIE de ne pas être informée et ne cherche surtout pas à l’être. Cela lui poserait de nombreux problèmes, l’obligerait à réfléchir alors qu’elle n’en a pas la moindre envie, et installerait chez elle des états d’âme, des peurs, des culpabilités, et surtout risquerait de provoquer la remise en question de tout un système de VIE et de PENSEE.
        Pour sa part , Georges Bernanos avait lui aussi prévu ce qui nous attend si nous acceptons l’esclavage qu’on cherche à nous imposer.  » Je pense depuis longtemps que si un jour les méthodes de destruction de plus en plus efficaces finissent par rayer notre espèce de la planète, ce ne sera pas la cruauté qui sera la cause de notre extinction, et moins encore, bien entendu, l’indignation qu’éveille la cruauté, ni même les représailles et la vengeance qu’elle s’attire, mais la DOCILITE, l’ABSENCE de RESPONSABILITE de l’homme moderne, son ACCEPTATION VILE ET SERVILE du moindre décret public . Les horreurs auxquelles nous avons assisté, les horreurs encore plus abominables auxquelles nous allons maintenant assister ne signalent pas que les rebelles, les insubordonnés, les réfractaires sont de plus en plus nombreux dans le monde, mais plutôt qu’il y a de plus en plus d’hommes obéissants et dociles »

  25. Anne-Marie dit :

    Hannah Arendt parle bien de la banalité du mal. Tout à l’heure j’ai écouté les informations sur la Syrie. On entendait un homme se plaindre de ce que les ordres qu’ils recevaient le vendredi étaient de tirer sur la foule. Mais personne n’est « obligé » de faire des choses stupides. Mais voilà, la conscience s’est laissée engourdir par l’argent. De même les élus ont une conscience engourdie par la vanité de l’élection. Je ne leur en veux pas, je pense que nous ne sommes que des primates bien au chaud dans notre croyance que nos privilèges sont des droits.
    Il suffirait d’abolir l’argent, mais ce n’est pas possible puisqu’il n’y aurait plus d’État, car l’État comme toutes les « personnes morales » n’existe que par et pour l’argent.
    Cet après-midi, jour de la terre, j’ai construit un cerf-volant avec ces mots : »rendons le monde libre et gratuit » je peux toujours espérer que le vent et les nuages seront plus accessibles au message que les primates que nous sommes.
    Point n’est besoin d’espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer.

    • ce sont les gnostiques qui seraient contents de ces propos décrivant et dénonçant le mal, c’est à dire en langage moderne l’inconscience de l’être humain primate, dont effectivement le politique et l’économique sont les deux domaines d’élection.
      Mais heureusement le mal attire aussi le bien par la loi des polarités qui s’attirent mutuellement. Certains parlent même d’une mutation de la conscience humaine à grande échelle : beaucoup de primates s’ouvrent à la primauté de l’Esprit, de sorte que tout va être détruit de ce monde afin que le neuf puisse renaître : c’est une loi cyclique. Il n’y a pas à espérer, il y a seulement à connaître la Loi, le dharma, l’Etre dans son mouvement cosmique et son immobilité à la fois. C’est comme ça, il n’y a pas à dramatiser : l’Etre dont dépend l’être humain a besoin éternellement de mourir pour renaître.
      Cela donne plutôt envie de rire.

  26. François Degoul dit :

    A propos de « tirer sur la foule », vous dites, Anne-Marie « personne n’est “obligé” de faire des choses stupides », mais savez-vous si ceux qui refuseraient cet ordre ne seraient pas exécutés? Moi je n’en sais rien. Comme disait Gandhi, « je n’ai jamais tué personne parce que je n’ai jamais été en situation d’avoir à tuer quelqu’un ».

    Pour le reste, je me sens assez en accord avec Bernanos que vous citez, Catherine, sur « la DOCILITE, l’ABSENCE de RESPONSABILITE de l’homme moderne, son ACCEPTATION VILE ET SERVILE du moindre décret public ». Mais y-a-t-il vraiment « de plus en plus d’hommes obéissants et dociles”?

    Déjà vers 1560, le Discours sur la servitude volontaire de la Boétie mettait en lumière la même réalité, et en 1721, dans les Lettres Persanes de Montesquieu, l’épisode des Troglodytes montre à merveille comment la facilité conduit une communauté fonctionnant à l’amiable à déléguer par paresse ses responsabilités à un chef pour ne plus avoir à faire l’effort de se soucier des autres.

    Ce souci des autres peut conduire par indignation (Stéphane Hessel) à apostropher les grands comme vous le faites, Anne-Marie, à manifester, mais je crois pour ma part que c’est le plus souvent leur faire trop d’honneur, leur faire croire que c’est eux qui pourront changer le monde.

    Ainsi, je me sens bien plus en accord avec vous, Alain, quand vous dites que pour « ceux qui ont la fibre révolutionnaire ou évolutionnaire, il ne reste plus qu’à s’organiser en réseaux parallèles, en microsystèmes expérimentaux fonctionnant différemment. Une sorte d’activité parallèle qui invente et explore un autre monde possible ».

    De fait, Je passe du temps dans ce genre d’expérimentation, car si l’on se contente de prêcher ou de philosopher sans chercher à appliquer, qu’est-ce qui crédibilise nos idées? C’est l’histoire du bon arbre et des bons fruits.

    En même temps, nous sommes, économiquement, si dépendants du « système » qu’on ne peut rompre avec lui du jour au lendemain, et pour que les « réseaux parallèles » finissent par marginaliser le système, il faudra non seulement du temps, mais beaucoup de motivation chez beaucoup de gens, et donc je donne dans la gestion de mon temps la priorité au au dialogue et au travail spirituel visant à élever la conscience, à commencer par la mienne.

    A ce propos, je relève une phrase de vous, Anne-Marie: « j’ai interrogé Dieu. Il parle mais on ne le voit pas ». Quand j’étais enfant, ma mère me disait que j’entendrais Dieu dans mon coeur et je ne comprenais pas.

    A mon âge, à l’instar de Montaigne, l’ami intime de la Boétie écrivant en fin de vie tout malade qu’il était « Tout bon! Il a fait tout bon! », je s’émerveille des dons divins faits à l’homme et je fais le choix d’attribuer cet émerveillement à un Emerveilleur.

    « Si les hommes avaient comme les anges multiplié les yeux autour de la tête pour ne pas me quitter du regard, Je me montrerais aux hommes ». Cette phrase de l’Evangile donné à Arès (Gironde) me revient en mémoire.

    Je n’ai pas eu d’expérience surnaturelle genre Moïse au buisson ardent ou au Sinaï, et ne peut donc pas dire tout de go que je vois Dieu ou que je l’entends, mais en faisant le choix réfléchi d’attribuer comme Montaigne mon émerveillement à un Emerveilleur et en prenant cette habitude mentale, je peut dire métaphoriquement que je vois et que j’entends Dieu, et cette démarche intérieure, celle de Montaigne, la mienne, etc. me semble exportable … et motivante pour renvoyer sur la société l’ascenseur du bonheur par la conscience.

    • Catherine B dit :

      Tout est dit à merveille et équilibre François, rien à ajouter, merci à vous de clore de si jolie façon.

  27. Anne-Marie dit :

    je suis venue pour Catherine. Je pense que nous avons à nous « individualiser ». Dans mon imaginaire cela signifie que chacun étant différent même si nous sommes de la même espèce, nous n’avons rien de semblable avec autrui. Les mâles ne tolèrent pas la fantaisie ou la liberté. Ça ne leur convient pas. Répondez-leur, ma liberté me concerne, que tu aies peur pour moi, c’est ton affaire, tu as passé ton temps à faire la guerre, ou à réciter « mort pour la France » à ceux qui ont donné leur sang pour que je sois libre, je me fous des autorités, il n’y en a pas puisqu’il n’y a pas de justice, je me fous de la démocratie, puisqu’elle n’est que représentative… et même je n’ai besoin d’aucun régime, ni au-dessus, ni autour, ni dedans, ni dehors, ni sous mes pieds, je suis libre et je le fais entendre. Si les mâles ne peuvent vire sans structures, organisations et autres modèles, c’est leur affaire. L’individuation est le chemin personnel avec ses douleurs et ses joies, que nous avons à traverser, coûte que coûte pour découvrir toute la joie et le bonheur d’être.

    • Catherine B dit :

      La différenciation est le principe premier c’est vrai, mais ce principe est au service de la vie et la vie c’est l’équilibre qui se cherche bien erratiquement dans nos relations à nous-mêmes aux autres et au monde. Il y a donc trois occurrences et non pas une comme vous le laisser entendre me semble-t-il Anne-Marie. Vous vivez dans le monde sinon vous ne seriez rien et votre liberté ne signifierait rien car elle serait coupée, amputée, sclérosée de ce mouvement dynamique qui vous lie, que vous le reconnaissiez ou non, aux autres. Sans les autres, vous n’êtes rien, ce sont les autres qui vous font être ce que vous êtes. Au-dessus de chaque individu qui cherche à s’individuer au sens de Jung, il y a une structure qui compose des liens particuliers et je ne pense pas qu’on puisse d’un revers de main, dire, je me fiche des autorités. Ces autorités-là que vous les reconnaissiez ou pas, elles fabriquent, elles produisent des effets et les effets ce sont, c’est, la réalité sociale dans laquelle nous pataugeons. Alors oui, la recherche de libération individuelle s’inscrit dans notre chemin d’homme mais la recherche d’équilibre entre la communauté et notre individu en est le pendant qui permet à l’énergie de circuler, sinon nous sommes coupés d’un de nos pôles . Ma devise, mon étoile polaire, je me répète excusez-moi c’est de chercher à construire un nous qui n’annule pas le je et un je qui n’annule pas le nous. Y’a du boulot!

  28. « Les mâles ne tolèrent pas la fantaisie ou la liberté. » : posture, il me semble un peu excessive et généralisatrice, Anne-Marie : quel est le mâle en vous-même qui vous fait dire ce genre de chose ?
    Dans le même ordre d’idée, – au sujet de ce que disais catherine (21 avr 22h 20) -, je voulais ajouter quelque chose au sujet de la « barbarie » des autres, toujours les autres … qu’ils soient politiciens, boursiers, chefs d’entreprise du Cac 40 ou le Système en général. C’est François qui a attiré mon attention sur cela quand je traitais de « malfrats et de maffieux » les banquiers.
    Il me semble que quand je juge ainsi un être humain quel qu’il soit, je contacte et j’exprime ma propre barbarie intérieure et met de l’huile sur le feu de la barbarie humaine qui ne demande qu’à flamber toujours plus.
    Alors que faire ? Je ne vois _ déformation professionnelle oblige peut-être – que tourner ma conscience vers l’intérieur pour accepter, accueillir et prendre soin de ma barbarie personnelle. – on pourrait dire en employant le langage religieux des gnostiques : au mal qui est en moi et auquel personne n’échappe. En ce sens, je pense que chaque personne devrait d’abord se faire accompagner afin d’entreprendre une thérapie personnelle pour apprivoiser son barbare intérieur qui est différent pour chaque personne, même si la constante prédatrice et egotique reste la dominante. En d’autre terme : inutile de se prendre pour un ange ou un sage ou un dominant intellectuel qui se donne le droit de condamner les autres avec violence, car c’est dans ce cas là que le barbare a le plus de chance de se pointer avec malice (j’ai raison / tu as tort).
    Cela ne va pas dire que l’on ne peut pas avoir des opinions personnelles sur les autres et sur le monde, mais à condition que ces opinions soient passées par le tamis du travail sur soi-même avec l’acceptation de son barbare intérieur et le pardon à soi-même. Cela devient alors d’une autre énergie, la critique se fait tendre et un salut collectif peut parfois poindre à l’horizon, pour des brillances de courte durée.

    • Catherine B dit :

      Bien sûr, il y a du vrai dans ce que vous dites Alain, c’est sûr qu’en critiquant la barbarie extérieure je viens toucher de ma barbarie intérieure qui m’oblige ainsi à la voir, à l’identifier. J’interviens sur votre message car il y a des bémols à y mettre je crois. Quand Jésus critiquait les pharisiens vertement, je ne crois pas alors qu’il touchait de son hypocrisie à lui. ça ne veut pas dire que je me prenne pour Jésus, Dieu m’en garde, mais cela veut dire qu’il faut aussi se détacher de ce genre d’attitude car alors on laisse glisser tout ce qui est au prétexte que ça renvoie de nos imperfections, de nos inachevés, et on laisse faire et on ne dit rien et si on ne dit rien et si on laisse faire, on laisse les autres parler et faire pour nous et c’est toujours un sacré risque. Ni trop, ni trop peu en somme…

      • oui, Catherine, mais je ne dis pas de ne rien dire, ni de ne rien faire, je dis juste qu’il y a une étape préalable de regard sur soi-même, afin de ne pas tomber dans une violence prédatrice qui s’oppose à celle que je combats sur le même plan d’énergie, sur la même dimension infra-humaine du « j’ai raison / tu as tort ».
        Je crois que Jésus quand il vilipendait les pharisiens, faisait bien la différence et c’est cela qui a marqué les esprits. Il les vilipendait avec amour… comprenne qui pourra !

        • Catherine B dit :

          Oui, tout à fait ok Alain avec cette vision de l’amour christique qui est paradoxal. Amour car il vise la libération de l’être et pour être libéré, il faut enlever toutes les peaux de non-lumière qui empêche l’être de s’exprimer pleinement. Alors, ça parait rude de vilipender, mais c’est pour la bonne cause, car l’amour, ma foi, c’est l’ouverture, la désobstruction des encombrants, et tant qu’on est enfermé dans ceci ou dans cela, tant qu’il y a des peaux qui empêchent la lumière de passer, la lumière passe moins bien pour sûr, et lui, il veut qu’elle passe pour le bien de tous et d’abord de la Vie qui alors rayonnera davantage.

          Mais il est vrai aussi, que cette qualité d’amour nous ne la connaissons pas, et très souvent nos critiques sont de pures projections et c’est en cela que la parole demande d’être conscientisée le plus possible, disons que pour nous, il y a peut-être possiblement un pont à construire entre les deux, entre l’AMOUR majuscule «  » »et » » » les pro-jections, nous sommes dans le « et » entre les deux, sur le pont et nous dansons et chantons avec les fils que tissent le quotidien…

  29. François Degoul dit :

    J’aime, Alain, cette métaphore du « tamis » du travail sur soi-même.

    Je me dis parfois, que « tamiser » (en grec kribrein, même radical que « critique » … et « crise ») c’est toute ma vie:
    tri sélectif des ordures,
    tri de tout ce que je reçois: mails, courriers, informations, idées venues d’autrui , tri sélectif des initiatives intéressantes auxquelles participer,
    tri de tout ce que j’ai: comptes financiers, papiers, objets et souvenirs personnels…
    et bien sûr ce « travail intérieur » sur le moi,

    mais tout tri de mon avoir est une façon de trier mon être.

    • oui, je suis bien d’accord, François,
      mais avec ce paradoxe que mon être est absolu et il ne peut être trié. par contre pour y parvenir, il faut trier et intégrer, deux mouvements inverses qui se complètent.

  30. Catherine B dit :

    Je vais me permettre une petite liberté Alain, j’espère que vous ne m’en voudrez pas.

    Je voudrais profiter de cette fenêtre ouverte pour que vous preniez connaissance d’une conférence de Bertrand Vergely . Nous sommes en danger vient -il nous dire parlant du mariage pour tous et je partage tout à fait son opinion , l’essence de cette loi est totalitaire, et il termine en reprenant un aphorisme de Tocqueville qui nous dit qu’au nom de la démocratie, nous risquons d’installer une tyrannie, ça se vérifie sinistrement!

    http://www.youtube.com/watch?v=djPYeHrzS2I&feature=player_embedded
    Bertrand VERGELY, philosophe

    • merci Catherine de nous faire partager cette conférence superbe de Bertrand Vergely, dont j’adhère à 100% avec les idées claires, profondes et fortes. J’invite tous les lecteurs de ce blog à l’écouter avec attention.
      J’ai en perspective de faire un article sur le « transhumanisme » afin de dénoncer cette nouvelle tyrannie de la technoscience et de la marchandisation du monde et de la vie, qui se cache derrière la démocratie, dont j’ai toujours douté des vertus. Les sages doivent parler haut et fort comme Bertrand Vergely.

  31. Anne-Marie dit :

    Tout est toujours question d’interprétation. Cette « transhumanité » ou mutation anthropologique, je la perçois depuis longtemps, le 18 avril j’écrivais ceci: »Toujours dans ses besoins, il a besoin de tirer de lui même son sens, sa vérité et de dire son avenir(ce qu’il veut laisser à sa descendance et à qui.) Autrement dit il se vit comme autonome, une monade. » Que la société soit comme ci ou comme ça, on ne changera pas l’être humain et l’homme encore moins qui est“Les mâles ne tolèrent pas la fantaisie ou la liberté.” En effet, c’est eux qui disent la loi. Vergely est particulièrement préoccupé par ce qui se dessine (question de norme, il le dit).
    En fait c’est l’individu qui souffre de la confusion. En suis-je responsable ? Je me sens responsable de ce qui n’est pas encore perçu comme désordre et chaos. Que la société en mette davantage, ne me trouble pas, c’est ce qu’elle a toujours fait. C’est peu-être sa fonction ? Personnellement je crois que le mariage pour tous est l’expression de la jeune génération. Elle dit « c’est nous qui décidons notre entrée dans la vie adulte. Avant, c’était la puberté, ou la majorité, mais c’était toujours les anciens qui fixaient l’âge. Actuellement les jeunes disent ce qu’ils veulent et les politiciens n’ont qu’à entériner.

    • « Personnellement je crois que le mariage pour tous est l’expression de la jeune génération. » Je crois que « les jeunes » ou « la jeune génération », ça ne veut rien dire, c’est encore une généralisation qui entraîne la confusion. Il y a sûrement autant de jeunes qui sont contre cette loi du « mariage pour tous » que de jeunes qui sont pour.
      De toute manière, une société qui laisserait aux jeunes le pouvoir décisionnaire, est une société qui marche sur la tête, dans l’inversion des lois de la nature. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas les écouter. Mais le pouvoir décisionnaire appartient à la maturité, mieux encore à la sagesse – il est vrai que par les temps qui courent, elle est plutôt rare, mais ça ne fait rien, c’est ainsi.

  32. François Degoul dit :

    Quelques réflexions sur l’équilibre à trouver entre travail sur soi et action « citoyenne » contre tyrannie, violence, exploitation (Catherine et Alain, 23 avril 13h24 au 24 à 12h25).

    Je crois que nous avons de la chance à notre époque, de pouvoir « intégrer » des expériences non-violentes comme Gandhi, Marin Luther King, Nelson Mandela… qui nous permettent de jeter un regard nouveau sur la relation de Jésus aux pharisiens.

    Ce que j’aprécie dans ce genre de combat politique, c’est

    1) qu’il réussisse,

    2) que l’initiateur ait réalisé sur lui-même le travail de conscience faisant de lui un non-violent dévoué à ses frères, et laisse derrière lui une traînée historique d’amour et d’élévation des consciences,

    3) que l’initiateur ne soit pas occis par les « méchants » cherchant à anéantir sa mission.

    De ce point de vue, l’énorme intérêt du phénomène Jésus, c’est notamment « l’amour des ennemis », et nécessairement le passage à une non violence dont la nouveauté éclate si on la compare à l’Ancien Testament avec l’anéantissement des ennemis prôné au livre de Josué.

    Par ailleurs, en ce qui concerne la maturité politique à laquelle renvoient mes points 1 et 3, êt même si cela remet en cause notre culture chrétienne, je dois dire que les trois modernes que je cite me paraissent avoir bien mieux réussi que Jésus, assassiné très jeune sans avoir pu vaincre le pouvoir sacerdotal qui étouffait le peuple.

    Il avait compris la nécessité de l’amour universel et sa foudroyante intimité avec « l’Etre » nous écrase.

    En même temps, il s’est peut-être trop aventuré en provoquant ses ennemis et en acceptant d’y laisser prématurément sa vie. Je ne veux pas pour l’instant étayer davantage ce que je dis, à part citer Jean 14/12 « Celui qui croit en moi fera les oeuvres que je fais, et il en fera même de plus grandes ».

    Cette question de la relation à l’adversaire est la seule où des disciples de Jésus me semblent avoir mieux réussi que lui, même si deux d’entre eux n’ont pas évité l’assassinat, à un âge moins tendre toutefois.

    • Je ne connais pas très bien cette histoire religieuse, à laquelle vous faites référence, François, mais il me semble que le résultat des disciples de Jésus n’est pas très brillant non plus : ils ont commencé à occire, comme vous le dites, les sectes gnostiques des premiers siècles avec une rare violence qui ne s’est pas démentie par la suite : voir l’épisode cathare et toute l’histoire du moyen-âge n’est pas à leur honneur, encore moins la conquête soit disant civilisatrice du nouveau monde. Le message de Jésus n’a jamais été vraiment entendu.
      Je crois que prêcher l’amour ne suffit pas, il faut vraiment commencer par traiter le mal et le voir honnêtement, d’abord en soi-même. Sinon, il y a le danger de se mentir à soi-même, le danger de l’hypocrisie et de ses discours à l’eau de rose.
      Quant à savoir comment traiter le mal, il est évident que l’être humain n’y arrive et toutes les cultures relieuses à ce niveau là se valent, sauf quelques rares exceptions individuelles, qui nous permettent de ne pas complétement nous décourager.

  33. François Degoul dit :

    Je n’ai pas été assez clair, Alain.

    A mes yeux, les vrais disciples de Jésus qui ont su aimer efficacement leurs ennemis par la non violence, et ont donc, sur ce point, « accompli des oeuvres plus grandes » que lui,

    ce ne sont pas ces disciples institutionnels que vous citez et qui ont fait main basse sur son message,

    mais bien des esprits indépendants essayant de mettre en pratique son amour comme Gandhi, Luther King et Mandela que j’ai cités.

    Chez les deux premiers, la référence à l’enseignement de Jésus me paraît explicite, chez Mandela, je n’en sais pas assez.

    Pour ce qui est de se regarder soi-même plutôt que de suivre sa culture religieuse, je suis bien d’accord avec vous, et c’est bien ce que disait Jésus lui-même avec
    d’un côté la paille et la poutre,

    et de l’autre ses actes d’insurgeance contre l’oppresssion religieuse: guérison du sabat, vendeurs du temple.

    Comme dit mon ami Michel Potay, « le christianisme n’a pas vraiment commencé »,

    si du moins l’on entend par « christianisme » un phénomène de masse asez fort, assez sain(t) et assez déterminé pour renverser durablement le courant de notre monde.

    • « le christianisme n’a pas vraiment commencé » je dirai juste « la mutation nécessaire de la conscience humaine n’a pas vraiment commencé de manière significative » : ça me semble plus porteur et rassembleur, au sens où les mots employés ne sont pas trop connotés des trahisons de l’histoire.
      Merci de votre mise au point qui me rassure. On voit bien par les exemples que vous citez, qu’il s’agit d’inventer maintenant une nouvelle religiosité indépendante des religions passées.

  34. François Degoul dit :

    Il faudra bien, Alain, passez au rire comme vous le souhaitiez.

    Alors en posant ici les questions que m’inspire vos propos à deux reprises sur le petit jeu, « j’ai raison tu as tort », je me demande si je ne me laisse pas moi-même prendre à ce jeu, pour lequel j’ai une pente génétique bien connue.

    Bon, allons-y quand même.

    Qaund l’un des partenaires trouve ce petit jeu énervant, il le dit, et la « politesse » du code social, c’est de ne plus jouer avec celui qui n’a plus envie de jouer, et aussi d’éviter les conflits: à l’époque de l’affaire Dreyfus, on évitait de parler religion et politique, et la laïcité a bien cette fonction de les éviter.

    D’un autre côté, je connais une dame qui répond toujours « tu dois avoir raison » sans jamais discuter, et il y en a que ça énerve…

    Et puis cette rivalité qu’on trouve dans la nature pour produire le meilleur (et sur laquelle s’appuie la philosophie du « marché » et du libéralisme), par exemple l’obstination des bouquetins à s’affronter au sens propre pour choisir le chef,

    dans quelle mesure la liberté humaine doit-elle s’en inspirer? l’humaniser?

    Comment harmoniser, comment intégrer les deux exigences contradictoires de la sélection et de l’amour universel, comment trouver la bonne voie?

    D’un côté il y a le « je laisse tomber le petit jeu de la concurrence parce que l’égale dignité de tous suppose que j’accepte sans arrière pensée mon égalité avec l’autre »,

    Et de l’autre il y a ce risque du »relativisme » contre lequel pestait Benoît XVI,

    risque que je prends, mais sans aller jusqu’à un « tout se vaut » généralisé, ce « consensus mou » que vous déploriez parce qu’il oublie que certains peuvent être plus sages que d’autres.

    Oui, comment harmoniser, intégrer tout ça?

    Là encore, je crois qu’il y a à réfléchir sur le paradoxe entre d’un côté un Jésus invitant à se mettre à la dernière place,

    et de l’autre ce même Jésus empoignant ses adversaires dans des « j’ai raison, tu as tort » probablement accentués ici et là par la subjectivité des récits évangéliques.

    Comment, vous, Alain, ou d’autres blogueurs, voyez-vous cette difficile harmonisation, cette intégration entre le « j’ai peut-être une sagesse à apporter » et le « je respecte l’autre? »

  35. François Degoul dit :

    (Il m’avait semblé hier soir que mon envoi suivant avait été intégré au blog, puis je ne l’ai plus revu. Je ne sais trop ce qui s’est passé et le renvoie, avec les réserves sur son opportunité que je fais moi-même. Donc si ça fait double emploi avec des choses déjà dites, me le signaler. Amitiés. François)

    Il faudra bien, Alain, passez au rire comme vous le souhaitiez.

    Alors en posant ici les questions que m’inspire vos propos à deux reprises sur le petit jeu, « j’ai raison tu as tort », je me demande si je ne me laisse pas moi-même prendre à ce jeu, pour lequel j’ai une pente génétique bien connue.

    Bon, allons-y quand même.

    Qaund l’un des partenaires trouve ce petit jeu énervant, il le dit, et la « politesse » du code social, c’est de ne plus jouer avec celui qui n’a plus envie de jouer, et aussi d’éviter les conflits: à l’époque de l’affaire Dreyfus, on évitait de parler religion et politique, et la laïcité a bien cette fonction de les éviter.

    D’un autre côté, je connais une dame qui répond toujours « tu dois avoir raison » sans jamais discuter, et il y en a que ça énerve…

    Et puis cette rivalité qu’on trouve dans la nature pour produire le meilleur (et sur laquelle s’appuie la philosophie du « marché » et du libéralisme), par exemple l’obstination des bouquetins à s’affronter au sens propre pour choisir le chef,

    dans quelle mesure la liberté humaine doit-elle s’en inspirer? l’humaniser?

    Comment harmoniser, comment intégrer les deux exigences contradictoires de la sélection et de l’amour universel, comment trouver la bonne voie?

    D’un côté il y a le « je laisse tomber le petit jeu de la concurrence parce que l’égale dignité de tous suppose que j’accepte sans arrière pensée mon égalité avec l’autre »,

    Et de l’autre il y a ce risque du »relativisme » contre lequel pestait Benoît XVI,

    risque que je prends, mais sans aller jusqu’à un « tout se vaut » généralisé, ce « consensus mou » que vous déploriez parce qu’il oublie que certains peuvent être plus sages que d’autres.

    Oui, comment harmoniser, intégrer tout ça?

    Là encore, je crois qu’il y a à réfléchir sur le paradoxe entre d’un côté un Jésus invitant à se mettre à la dernière place,

    et de l’autre ce même Jésus empoignant ses adversaires dans des « j’ai raison, tu as tort » probablement accentués ici et là par la subjectivité des récits évangéliques.

    Comment, vous, Alain, ou d’autres blogueurs, voyez-vous cette difficile harmonisation, cette intégration entre le « j’ai peut-être une sagesse à apporter » et le « je respecte l’autre? »

    • La réponse à votre questionnement me semble très simple, François, il suffit de dire ce que l’on a à dire, sans essayer d’avoir raison, c’est à dire en s’abstenant de l’ego qui veut toujours avoir raison contre… Vous avez raison, c’est une histoire de survie et d’instinct, mais cela, justement, il nous est demandé de le dépasser ou de le déposer au vestiaire.
      C’est un peu comme la Bhagava Gita : on agit, mais sans chercher les fruits de l’action, dit autrement : on s’en fiche du résultat. D’où une certaine décontraction, un lâcher prise dans la confrontation du style « tout cela n’a aucune importance et je n’ai pas envie de faire perdurer la guéguerre humaine de tous contre tous.

  36. Anne-Marie dit :

    C’est une question de liberté. Vous avez raison, tout ne se vaut pas. Si votre interlocuteur sait parfaitement que chacun interprète ce qu’il entend, vous pouvez échanger. Si il ne le sait pas, il ne sert à rien de continuer l’échange puisqu’il n’entend que ce qu’il veut.
    Nous savons que nous n’avons pas « la vérité », que l’échange est nécessaire pour la découvrir, mais si on en arrive à « J’ai raison, tu as tord », après vous être assuré d’avoir bien compris la pensée d’autrui, si autrui ne veut pas comprendre votre apport, ça le regarde. Vous n’êtes pas tenu de faire son éducation, vous ne savez même pas si il attache autant d’importance que vous à la recherche de la vérité. Alors, il vaut mieux arrêter là l’échange….que vous reprendrez 10 ans plus tard éventuellement.

  37. François Degoul dit :

    Un grand merci de vos réponses, Anne-Marie, avec cette rigueur et justesse dans l’analyse qui me permet de préciser des choses que je ressentais plus ou moins, et vous Alain, avec qui je me retrouve dans un certain balancement ondoyant à la double polarité:

    d’un côté le sérieux du « il nous est demandé »

    mais au fait par qui ou par quoi?

    et de l’autre le « tout cela n’a aucune importance »,

    mais dire les choses avec ces mots là me gêne parce qu’ à tort ou à raison je crois que tout a son sens, son importance, et je n’aime pas trop côtoyer l’absurde ni le nihilisme… si ce mot n’est pas trop provocateur…

    Pourtant sur le fond je vous rejoins dans votre souhait de prendre avec soi-même cette distance souriante que vous faites vous-même passer, et que j’appellerais plutôt humour. Mon père me parlait des Anglais qui prennent « tout au sérieux, rien au tragique ». L’humour, le rire, j’attends sur ce blog ce nouveau thème avec l’occasion de s’en donner à coeur joie.

    • ce n’est pas du nihilisme, ni de l’absurde, c’est juste du lâcher prise par rapport à l’esprit de sérieux toujours prêt au conflit et à la guerre – les guerres de religion sont les pires. On peut très bien défendre une valeur, tout en sachant que l’essentiel est un mystère. ce n’est pas l’absurde, c’est le mystère. Fondamentalement nous ne savons rien.

  38. Anne-Marie dit :

    Toujours essayant de vous comprendre, j’ai eu une image à propos du vide. Les sagesses, les religions, les gnostiques seraient des paillassons autour du vide. Ainsi, nous serions invités à nous essuyer les pieds et à entrer dans le vide. Ou encore la liberté est la caractéristique du vivant et comme les primates que nous sommes préférons plutôt la souveraineté que l’acceptation de notre vulnérabilité et dépendance, c’est la hiérarchie qui nous semble la plus apte à nous apporter l’ordre. Quant aux valeurs, honnêtement, je ne crois pas que nous en ayons, sauf celui du langage commun, le chiffre.
    Je confirme : nous ne savons rien et rien qu’à cause de ça, nous devons laisser à chacun sa liberté d’expression. Vive le rire, mais en serais-je capable ?

  39. François Degoul dit :

    Alain Gourhant dit :
    27 avril 2013 à 22 h 12 min, vous évoquez l’horreur des « guerres de religion ».
    Non seulement je vous suis, mais dans notre cadre « intégratif », si un jour j’ai le temps, il me faudra livrer testament de mes diverses expériences longuement menées en vue de la paix interspirituelle.
    Ma participation à ce blog s’inscrit dans cette continuité: j’ai beaucoup donné pour le dialogue interreligieux, la mise en pratique de l’idéal de Zamenhof (langue espéranto au service d’une recherche transreligieuse de la fraternité humaine), mouvements spirituels transreligieux, travail citoyen dans le cadre de la laïcite, dialogue en marchant…
    Mais il se fait tard et le bilan critique de tout ça attendra…

  40. Gnostique Roch. dit :

    Je suis un gnostique, et nous pouvons tous devenir des gnostiques. Le mot gnostique veut dire savoir. Savoir quoi? Pour savoir il faut se renseigné. Quand ont se renseigne, que se soit sur l’économie, la santé, l’éducation des enfants ou n’import qu’el autre sujet nous prenons une pilule rouge. Plus ont se renseigne sur le même sujet, comme la lecture de plusieurs livres, la documentation vidéo, des recherche universitaire et bien d’autre source d’information, plus ont creuse se trou du lièvre. Si l’on se renseigne pas, ses un peu comme si ont prenais la pilule bleu. Plus ont se renseigne plus ont deviens conscient. pourquoi devenir plus conscient? L’être humain est très intelligent, un peut instinctif et très peut conscient, la preuve, l’être humain a construit l’arme atomique. Mal heureusement nous somme pas conscient qu’ont utilise les humains les plus intelligent de cette planête pour assouvir un besoin instinctif d’être toujours le plus fort.

  41. Anne-Marie dit :

    Vous semblez oublier que vous n’êtes pas dans la tête de vos interlocuteurs, que vous ne connaissez pas l’interprétation qu’ils donnent à leurs mots.
    Je vous suis reconnaissante de vous définir vous même. Vous avez en effet remarqué que notre instinct 1er est le désir de dominer, je confirme que moi aussi j’ai eu ce désir. Mais je suis femme et cela ne m’est pas permis ou en tout cas n’est pas tolérable, or je veux vivre en société. Il m’a donc fallu agir autrement. De toute façon, pour un primate la question est : « c’est lui ou c’est moi », à la question : Qui va commander ? J’observe, j’écoute, je sais que je réagis comme les autres primates et cependant j’ai mon propre chemin à accomplir avec intérieurement cette puissance qui cherche à s’exprimer. Toutes ces questions qui se posent dans l’intimité de l’individu, il doit les résoudre. Que signifie dominer ? vouloir paraître ? vouloir être reconnu ? vouloir être apprécié, aimé ? Oui, c’est tout cela ; mais comme, en effet tout ce que nous faisons se transforme en jus de boudin, ou si nous sommes trop violents devient source de souffrance pour les autres, a quoi sert d’imposer son point de vue aux autres ?
    La connaissance est un 1er pas, ça ne fait de mal à personne. L’avantage de vivre en Europe, c’est la multiplicité des sources de connaissances, la multiplicité des techniques et une relative sécurité. Ce qui nous pousse à dominer peut devenir une injonction intérieure : veille à bien utiliser le temps qui t’est donné. Et la recherche continue.
    Ceux qui parlent du vide ont-ils bien conscience qu’ils font confiance à quelque chose qui n’existe nulle part sur terre à l’état naturel ? Et puis, je mets en question votre affirmation : »Plus on se renseigne plus on devient conscient ». Conscient de quoi alors ? de notre suffisance, de notre bêtise, de notre naturel prédateur ? Mais alors pourquoi vouloir s’informer?

    • gnostique Roch dit :

      Merci pour ton courriel Anne Marie. Je trouve que c’est très important de se renseigné, c’est comme cela que l’être humain évolue. Ont évolue aussi quand ont avoue nos tords et nos faiblesses. Après tout, il y a 7 milliard d’être humain sur cette planète et pas un n’est parfait, alors pourquoi cherché a l’être? Les humains vont évoluer, la journée ou ils vont devenir assez conscient pour comprendre que d’avouer ses tords et ses faiblesses n’est pas un signes de faiblesses mais plutôt des signes de sagesse. Comme tu le dit, la reconnaissance est très importante. Je parle d’expérience, parce que mon père, quand j’était un jeune garçon ne reconnaissait pas en moi mes valeurs et mes talents, bref, il me donnait peu d’attention et était plus gentils avec les enfants des voisins. Du a ceci, j’ai grandit avec une mauvaise estime de moi-même et je me sentais inferieur aux autres. Le jours que j’ai compris que personne n’était parfait cela a libérer cette croix que j’ai trainé une bonne partie de mon existence. J’ai évoluer parce que j’ai reconnu mes forces et mes qualités en moi-même.

  42. Anne-Marie dit :

    Et je m’adresse à Alain qui trouve que « le pouvoir décisionnaire appartient à la maturité, mieux encore à la sagesse – il est vrai que par les temps qui courent, elle est plutôt rare, mais ça ne fait rien, c’est ainsi. » Ce n’est pas parce que ça c’est toujours fait que c’est mieux ainsi. Depuis toujours nous mourrons, or je ne crois pas que ce soit le but de l’être. Et comme le primate semble incapable de mettre en question la mort, les choses s’inversent. Pourquoi pas ?

  43. Anne-Marie dit :

    Permettez-moi de vous offrir cette conférence de Cyrulnick : http://www.franceculture.fr/blog-france-culture-plus-2014-04-17-le-theatre-intime-de-la-honte-par-boris-cyrulnik. Comme nous sommes tous différents ce que j’ai retenue est que « la niche sensorielle nous détermine » et aussi qu’il y a plus(+) de différence génétique entre un homme et une femme qu’entre un homme et un bonobo. Parce que pour se faire comprendre des hommes….. je n’y arrive pas. Ce n’est pas grave, je continue en espérant qu’un jour ….
    Puis-je vous demandez si vous confirmez que vous êtes un « autochtone d’un autre monde, d’où ce sentiment d’avoir chuté sur notre terre comme les habitants d’une planète lointaine » ou encore qu’est-ce qui vous fait dire que vous êtes gnostique ?

    • Gnostique Roch dit :

      Tu dit que les hommes ne comprennent pas les femmes. Ma cher, tu parle a l’homme qui comprend plus les femmes qu’elle ne se comprennent eux-même, lolll. Je t’invite a aller voir mon video sur you tube intitulé, Education sexuelle: Comment le sexe de la femme fonctionne. Bonne journée a toi.

  44. gnostique Roch dit :

    Je ne suis pas un autochtone mais un Canadien Français. Bref, je suis un québécois et un homme très simple. Je suis un gnostique parce que je me renseigne souvent sur tout et sur rien. La plupart des gens ne peuvent pas devenir gnostique parce que beaucoup de gens ne sont pas conscient qu’il vivent leurs vie en fonction de ce que les autres pensent d’eux. Je vais te donner un exemple. Louis Pasteur donnait une conférence devant une salle bondé de médecins. Il disait dans sa conférence qu’il fallait se laver les mains avant une opération. quelque médecins lui ont demander pourquoi? Louis répondis que c’était les germes de maladie qui causait les infection. La majorité des médecins s’exclama de rire, sans être conscient qu’ils se l’ansais tous un message subliminal. Se message est,  » Si t’ose être différent, parler de choses qui sont trop hors contexte, ou d’amener de nouvelle théories nous ailons nous moquer de vous et vous traiter de fou ». Encore la, sans en être conscient, ses médecins limite leur créativité, parce que si un de ses médecin découvre une nouvelle invention qui pourrais sauver des vies , Il se dit, » Si cela ne fonctionne pas, les autres médecins vont se moquer de moi comme ont sais moquer de Louis Pasteur » Et abandonne son idée par peur de ce que les autres médecins vont penser de lui, et encore une fois, sans en être conscient, il vie sa vie en fonction de ce que les autres médecins pensent de lui. Il perd de son identité pour satisfaire un entité. Mal heureusement il devient un clone sans identité. Mal heureusement, ma cher Marie, une très grande partie des gens de cette société ont créer eux même leurs propre chaines qui les empêche de suivre leur propre chemin par peur de ce que les autres pensent d’eux.

  45. Anne-Marie dit :

    Cher Gnostique Roch. je vous remercie d’avoir reconnu vos torts lorsque vous en avez pris conscience. Pour moi c’est si évident qu’on n’avance pas aussi longtemps qu’on se les cache, que je n’avais pas relevé l’extraordinaire saut dans « la conscience ». En fait dans toute expérience, relation, évènement il y a un rythme, une intensité, un geste précis, une compétence, une parole, et tant d’autres ingrédients, que réussir tient du miracle. Mais les primates veulent croire qu’ils y arriveront et ils appelleront ça le pouvoir. Autant je crois que je peux parfois rendre service, autant je sais que le pouvoir n’existe pas. Je passe d’un extrême dans l’autre : celui de faire le geste qui convient pour le service et la certitude que les états, les institutions, ne sont que la projection de notre égo dans le champ social (celui qui fait d’extrêmes dégâts), mais là, c’est la pensée qui travaille.
    Je crois avoir découvert quelque chose. Comme le primate se rend compte qu’il ne peut tenir les autres primates sous sa coupe il a eu l’idée ingénieuse de les asservir à l’argent. Ainsi il n’utilisera plus la violence mais la culpabilité. Votre pays est en dette et vous devez la rembourser. Le primate n’a pas pensé que nous avions la capacité de mettre en question les institutions, lois, argent, conventions. Et maintenant on parle de déraillement de la société, ou de crise systémique, etc.
    Concernant le mot « conscience » je me suis rendue compte que pour beaucoup d’entre nous, c’était un dévoilement à atteindre. Pour moi, c’est un moteur. Vous parlez de reconnaitre ses faiblesses. Le mot a deux sens. Chez l’individu qui ne se pose pas de question (et pour simplifier je l’appellerai « personne morale ») ce dernier croit qu’il est comme les autres ou que les autres sont comme lui, autrement dit « moral ». Il croit au bien et au mal. Il tranche, il est sincère. Le 2ième sens est lacune. Une faiblesse est une lacune. Il est très difficile d’accepter ses lacunes parce qu’on ne peut pas en avoir conscience. Je constate que je n’arrive pas à me faire comprendre, c’est bien une lacune chez moi, mais comme il faut bien que je vive et que je ne vis que pour et par les autres, je continue à dialoguer.
    Vous écrivez : « une très grande partie des gens de cette société ont créer eux même leurs propre chaines qui les empêche de suivre leur propre chemin par peur de ce que les autres pensent d’eux. » C’est exact et c’est pour cette raison que je crois (croyance et non connaissance) que nous sommes appelés à nous individuer. Je ne suis(suivre) aucun courant, je cherche, c’est ma fonction. Ce que je trouve je le propose, sans imposer parce que je n’ai pas la vérité. Catherine B. nous offre une vidéo sur la barbarie des temps présents et parce que j’ai longtemps cherché (et que je cherche encore) je vous offre ce que j’ai trouvé
    « Il ne faut pas confondre l’intégration et l’organisation.
    L’organisation est à la fois, la compartimentation spatiale (c’est à dire l’anatomie structurale et fonctionnelle du système, avec une place pour chaque chose et chaque chose à sa place) et la compartimentation temporelle (c’est-à-dire la chronophysiologie du système, avec un temps pour chaque chose et chaque chose en son temps). Elle est la cause et la conséquence des réseaux d’interactions endogènes dans cet espace-temps interne au système (son endophysiotope).
    Quel que soit le niveau d’organisation considéré, l’intégration est « scellée » par l’adéquation entre les paramètres de l’espace-temps du milieu de survie et à la fois, la place occupée et la temporalité exprimée du système(sa «niche» écosystémique) dans cet espace temps externe. Elle est la cause et la conséquence des réseaux d’interactions entre l’espace-temps interne du système et son espace-temps externe (son ecoexotope).
    L’intégration est la cause et la conséquence du maintien ou du changement de l’organisation de tout système. L’apparition de nouveaux plans d’organisation est assurée par la mise en place d’associations à avantages et inconvénients réciproques partagés qui permettent de nouveaux modes d’intégration.
    Les visions linéaires de la classification et de l’évolution des systèmes vivants doivent donc être abandonnées. » C’est de Pierre Bricage, maître de conférence au département de biologie de Pau.
    Croire encore à la morale est absurde. Les primates sont opportunistes. Cela ne signifie pas qu’on peut faire n’importe quoi. Cela signifie que lorsqu’un élément voit un plus grand avantage à sortir de son cloisonnement « moral »(ou des certitudes sociales et conventionnelles) il n’hésitera pas puisque cela fait sens pour lui.

  46. Anne-Marie dit :

    http://www.youtube.com/watch?v=0e38xB8-nVc#t=183. je ne suis pas certaine qu’on puisse le fabriquer, car le bonheur ça se savoure, partage, mais c’est un don aussi

  47. Le gnostique Abraxas dit :

    Bonjour, j’aime ce genre d’article avec ces chocs ontologique ! Je suis moi-même pour ma part gnostique et je partage beaucoup de chose dans cette article. Oui l’alchimie existe encore, transformer le corruptible (le plomb) en incorruptible (l’or) neccessite un connaissance(gnose). Voici la pensée ésotérique de Paul qui était présenter dans la bible et dans les codex du Nag Hammadi.

    Je tiens un blog plutôt complet sur la gnose, je préviens c’est très ésotérique :
    http://www.gnose-ancestrale.blogspot.com

    Cordialement.