C’est un article que je viens d’écrire pour la magazine « Santé Intégrative » (n°33) de ce mois-ci, dans un dossier consacré aux « Ressources intérieures ».
L’être humain a perdu la Source de son Etre.
C’est d’abord un animal fragile, soumis à la souffrance et à l’errance.
Pour preuve, son histoire : elle est tellement chaotique, » c’est un récit raconté par un idiot plein de bruit et de fureur, et qui ne signifie rien » (Shakespeare – Macbeth),
une perte continuelle et récurrente du Sens.
Aussi, l’être humain n’a de cesse que de vouloir retrouver la Source, la Source de son Etre, là où il y aurait un Sens,
et pour cela il cherche, il cherche fébrilement en tout sens, des re-sources, afin de se re-sourcer et retourner à la Source.
Pour l’apaiser de son errance, penseurs, philosophes, professeurs, docteurs, scientifiques, prêtres, artistes, mystiques, chamanes, maîtres spirituels, politiques, économistes, psychologues, thérapeutes de toutes sortes, etc, etc, tous se pressent sur son chemin pour lui proposer des ressources.
Un instinct de survie irrésistible
On ne peut pas dire non plus que l’être humain, à l’origine de son existence éphémère, soit totalement démuni de ressources :
même si à la naissance, il naît prématuré, c’est à dire complétement nu, impuissant, inadapté et perdu, comme « un ver rectifié, jeté avant terme dans les déserts du monde »(1),
une pulsion de vie assez prodigieuse, un instinct de survie irrésistible va lui permettre de s’accrocher à la terre et rattraper assez rapidement le temps perdu.
C’est peut-être cette force de ressource instinctive qui va faire de lui le plus redoutable des prédateurs dominant toutes les autres espèces et faisant de la guerre son activité de prédilection.
Une capacité d’apprentissage phénoménale
Mais les ressources les plus précieuses, celles qui font toute la différence, vont provenir de son environnement, car l’être humain est doté d’une capacité d’apprentissage phénoménale, presque illimitée.
On peut même dire que cette capacité d’apprentissage est sa ressource intérieure la plus importante.
Cela s’appelle aussi l’éducation, elle est longue, elle est répétitive, elle est laborieuse, car il faut tout lui apprendre à cet être humain dépourvu de tout :
comment manger, comment être propre, comment marcher, comment parler, comment lire et écrire, comment penser, comment se conduire en société avec les autres, etc, etc, autant de ressources primordiales, proportionnelles aux soins et à l’attention qu’il reçoit dans la prime enfance.
Ces ressources s’acquièrent par mimétisme, c’est à dire par la force des neurones miroirs (2) mis à jour récemment par les neurosciences.
Tout cela constitue le formatage, le déterminisme, le conditionnement de base ; il est comportemental et intériorisé jusqu’au réflexe conditionné, machinique et inconscient.
La famille et l’école tiennent un rôle primordial dans cette transmission des ressources nécessaires.
Il règne bien sûr, une grande inégalité, une grande injustice en ce qui concerne ces ressources intérieures de départ. Tout dépend dans quel environnement on naît : devenir polytechnicien, autiste ou SDF résulte surtout de la distribution inégalitaire des ces ressources premières de l’apprentissage..
Les « déssources »
A cela s’ajoute le fait, que les traumatismes de départ, les souffrances les plus anciennes, fonctionnent dans l’inconscient humain, où elles se logent et se cachent, comme des anti-ressources ou des blocages à l’expression des ressources intérieures.
On pourrait les appeler des « dés-sources »,
qui nous éloignent et nous privent de la réalisation de notre être, en nous enlevant toute capacité d’apprentissage nouveau.
Pendant longtemps, sur le modèle de la psychanalyse, les thérapies se sont occupées principalement de ces « déssources » appelées symptômes ou névroses, afin de faire sauter leurs verrous à l’origine des souffrances et des inadaptations du présent.
Elles partaient du postulat qu’une fois analysées, les déssources fleuriraient d’elles-mêmes en ressources, comme un phénomène de génération spontanée.
Ce n’est pas complètement faux, mais cela semble prendre trop de temps pour des résultats souvent aléatoires.
Les psychothérapies humanistes
Au sortir du désastre de la dernière guerre mondiale – après ces temps sombres de grande barbarie due sans doute aux « déssources » collectives non traitées -,
dans une période de renouveau et de renaissance pleine d’espoir, un tournant important fut l’irruption des psychothérapies humanistes dans les années 50- 60, en provenance surtout d’outre-atlantique.
Elles sont nées en réaction à la conception limitante et inefficace des psychanalyses, afin d’insister sur les ressources plutôt que sur les symptômes (les déssources).
Des théoriciens et thérapeutes importants comme Theodore Maslow, Carl Rogers, Victor Frankl, Milton Erickson, Fritz Perls, Stanislav Grof, se sont efforcés de mettre l’accent sur les ressources essentielles de l’être humain, afin que celui-ci retrouve son humanité perdue durant ces temps de grande barbarie.
Après l’humanisme des Lumières de la Renaissance basée surtout sur la Raison – qui est d’ailleurs une ressource non négligeable – c’est comme une deuxième vague d’humanisme plus optimiste encore,
où l’on va insister sur l’autonomie de la personne, sa responsabilité, son engagement par rapport à des valeurs qui font sens (Victor Frankl), afin d’honorer pleinement sa capacité au bonheur personnel.
Milton Erickson en particulier va transformer la vision de l’inconscient psychanalytique, mortifère et ombreux, en un réservoir de ressources précieuses pour dynamiser sa méthode hypnotique d’accès au bonheur.
PNL et pensée positive
Dans la foulée de ce renouveau ressourçant, la PNL (Programmation Neuro-Linguistique), un peu plus tardive, va se présenter comme une thérapie des ressources :
« l’hypothèse de la PNL est que chaque personne possède – ou peut acquérir – les ressources dont elle a besoin pour atteindre ses objectifs et ses buts, s’épanouir et se réaliser. Parmi ces ressources, la plus importante est la capacité d’apprendre, donc de progresser. »(3)
C’est alors que dans les années 80, une armada de coachs branchés sur cette vision très efficace de la PNL, « bardés » de leur boîte à outils de ressources, vont se ruer sur les entreprises, afin de les convertir à « l’excellence« .
Mais cette vision un peu myope et réductrice, va participer sans doute, vingt ans après, à la grande crise économique généralisée.
Car, pour ainsi dire, dans l’énivrement de la multitude des ressources, on n’a pas voulu voir les symptômes et les « déssources » du Système, le côté sombre du réel, qui s’est ensuite rappelé à son bon souvenir, en un effet boomerang spectaculaire que l’on appelle la Crise.
Cela nous conduit d’ailleurs tout droit à la pensée positive, très en vogue actuellement, qui pourrait être considérée comme le lointain et ultime « rejeton » de la thérapie humaniste, au sens où la positivité de la pensée est considérée comme la ressource suprême conduisant au bonheur.
Il s’agit de nommer, de répéter, de visualiser une ressource positive – comme par exemple l’estime de soi -, pour que celle-ci puisse s’imposer et recouvrir complètement l’état symptomatique dont on souffre.
Un tour de passe-passe un peu enfantin, faisant l’impasse sur les lois de l’inconscient, dont « le retour du refoulé » est malheureusement une constante incontournable.
La pensée positive est une thérapie du court terme, elle s’expose à l’effet boomerang du symptôme non traité,.
L’alchimie de l’évolution humaine
La nature humaine est d’une infinie complexité, c’est un tissu de contradictions, dont la ressource intérieure la plus précieuse pour les aborder, consiste en la faculté d’intégration, en particulier l’intégration des contraires.
Une belle intégration thérapeutique signifie donc de travailler sur le symptôme – la « déssource » -, pour la transformer progressivement en ressource.
C’est une sorte d’alchimie de l’évolution humaine intérieure, proche des traditions et des initiations anciennes, où comme dans l’ennéagramme, il est proposé de transformer progressivement les pêchés en vertus.
Cela prend du temps et relève plus d’un art que d’une technique particulière,
où la qualité de la relation thérapeutique, la maturité, la conscience, la bienveillance compassionnelle du thérapeute sont les ressources décisives pour cette métamorphose individuelle, essentielle.
Le retour des valeurs
Voilà encore un étrange paradoxe : trop de ressources individuelles peuvent se transformer aisément en leur contraire, les déssources, car elles vont renforcer l’egocentrisme.
Cela donne actuellement l’hyperindividualisme de la consommation marchande sans limite, qui est devenu ce grand fléau mettant en danger non seulement toute cohésion et unité sociale, mais la survie même de notre espèce par prédation écologique généralisée…
Alors, il y a des valeurs ressources qui font mal à entendre pour cette société en ébriété et aveuglement des performances individuelles ;
ces valeurs s’appellent ascèse, limite, retenue, discipline, austérité, simplicité, sobriété, décroissance, partage, solidarité, don, gratuité, désintéressement, spiritualité, etc ;
elles sont autant de valeurs nécessaires, si nous voulons éviter ce grand désastre des ressources egotiques sans limite, au service d’un système marchand délétère.
Un grand mot vient d’être lâché : c’est le mot « valeur ». Les valeurs sont les ressources les plus hautes qui émanent d’une dimension transpersonnelle à l’individu.
Il faut oser parler, dans une époque de matérialisme obtus, d’une transcendance de l’esprit, qui seule permet à l’être humain de voir la globalité et l’unité d’une situation où il est engagé, afin d’agir en conséquence de manière juste – ce qui est aussi une définition de l’esprit intégratif.
La restauration des valeurs primordiales et spirituelles est devenue de première nécessité, avec au plus haut degré les valeurs platoniciennes : vérité, bonté et beauté,
à condition que cela ne reste pas des incantations creuses, mais soit vécu et ressenti de l’intérieur afin de s’incarner en intégrant et transcendant l’avidité egotique de l’être humain.
Le retour à la Source
Evoquer le monde des valeurs, c’est se rapprocher de la Source, c’est à dire de cette dimension ultime de l’être humain, où il est arrivé à destination, où il a rejoint sa Nature essentielle, sa Demeure, son Etre.
La Source se caractérise d’abord par la réalisation de la Conscience totale que Maslow appelle la « conscience ontique » ou Conscience de l’être.
Ce qui caractérise cette Conscience, c’est non seulement de voir large, de voir loin, de voir global, mais surtout la possibilité d’unir, d’unifier, de relier, d’intégrer la diversité et la différence de toutes les formes incarnées.
L’être humain quand il est de retour à la Source, ne se sent plus seul et séparé, dans le combat prédateur de tous contre tous ;
il est réconcilié avec lui-même, avec les autres, avec la nature, avec le monde, avec le cosmos.
Il émane de lui-même Présence, Connaissance et Joie (sat – chit – ananda en sanscrit),
ce sont les ressources intérieures suprêmes, émanant directement de la Source ou Conscience intégrale.
Il résulte aussi de l’accès à la Source, l’Amour, qui est l’autre aspect inséparable de la Conscience de l’Etre.
La Conscience et l’Amour sont comme les deux faces d’une même pièce d’or qui brille de mille feux, nous illuminant parfois de l’intérieur, afin de donner sens à notre chemin erratique, semé d’obstacles et d’erreurs.
Tandis que la Conscience est immobile dans la contemplation de l’être et son unité émerveillante,
l’Amour est dans l’action d’unir, il est dans cette irrépressible pulsion de transcendance qui consiste à ré-unir tout ce qui est séparé, dans l’état de souffrance premier, la « déssource » de départ.
Le retour à la Source, c’est le retour à l’Origine qui permet de prendre un nouveau départ, en guérissant définitivement de la souffrance.
En ce sens, le retour à la Source est une renaissance, une nouvelle naissance, qui demande de mourir à soi-même, à l’ego.
En cette période de crise profonde et généralisée de la planète Terre, il est demandé actuellement et le plus rapidement possible à l’être humain, une mutation de sa conscience, afin qu’il fasse l’expérience de la Source et mettent en oeuvre les valeurs qui en émanent, nécessaires à la perpétuation de son espèce menacée.
Métaphore du chemin vers la Source
Il y a une belle métaphore pour illustrer ce chemin vers la Source en passant par les ressources.
A sa naissance physique, à la petite source, l’être humain est une goutte d’eau fragile, qui se fraye difficilement un chemin sur la terre.
La force de son désir de vivre et l’appui de son environnement, la pousse à se transformer peu à peu en ruisseau, en cascade.
Si elle sait franchir et transformer les obstacles en ressources, elle devient rivière et quelquefois fleuve.
Mais trop de ressources mènent à l’inondation, à la destruction ;
il lui faut alors se discipliner, se refréner, intégrer les valeurs,
afin d’arriver à l’océan, qui est en réalité la Source de son être :
la goutte d’eau se fond dans l’océan, elle est l’océan, elle a retrouvé sa nature profonde et illimitée.
(1) Jacques Lacarrière « Les gnostiques »
(2)Martine Laval « N’écoutez pas votre cerveau » p. 206 « le pouvoir des neurones miroirs »
(3) Josiane de Saint Paul « Derrière la magie »
Tags : evolution, metaphores, psychologie, psychothérapies
Qu’i est doux de s’abreuver à sa source première! pleine de joie, de partage, de beauté, de douceur, dénaturée trop souvent par l’éducation , la société et l’égo qui nous ramène à la souffrance.
Elle est le seul lien qui nous émerveille, qui nous unit, en un mot, seul le cœur la comprend,
la respire et l’univers sourit en sa présence.
ô combien , j’aime cette présence!
Qu’elle inonde votre être ! mais Chut, c’est un secret.
bisous tendres de Michelle.
Un seul commentaire jusqu’à présent: pourquoi?
Ce que vous dites ici, Alain, me paraît si clair, si juste et si bien équilibré que je ne vois rien à y ajouter, et sans doute je ne suis pas le seul.
Oui, je suis assez d’accord avec vous, François, au sens où cet article exprime une pensée proposant une sorte de système presque clos sur lui-même. Soit, comme vous, on est d’accord, soit on est contre, et dans les deux cas les commentaires sont difficiles.
Comme c’est un article un peu polémique par rapport à certains courants de la psychothérapie actuellement très forts (PNL, coaching, pensée positive…), cela aurait été intéressants que les contradictions s’expriment, car il n’y a rien de pire que le silence.
Mais bon !…
Je découvre aujourd’hui ce « devoir de vacances ». On m’a suffisamment dit que j’étais incompréhensible pour essayer d’être la plus discrète possible.
Il me semble que nos contemporains se vivent comme « perdus » dans l’immensité. Ils n’ont pas conscience qu’ils sont, chacun, la preuve vivante d’un projet qui, forcément, leur est antérieur (antérieur à leur naissance).
Oui, nous avons tous la capacité d’apprendre, mais à 71 ans je me demande si l’ « éducation » est tellement nécessaire ? Puisque la vie a un projet pour nous, elle nous forme et nous donne ce dont nous avons besoin pour remplir son projet. Il vaut mieux (à mon avis) ne pas trop croire ce que raconte notre environnement social : écouter et trier.
Oui, il y a des situations absolument chaotiques, où on peut dire c’est l’enfer. Ce n’est que lorsqu’on souffre vraiment, que l’on prend conscience que la seule façon de ne plus souffrir est de prendre le taureau par les cornes, et de changer de regard. On ne change pas « naturellement », on ne change son regard que contraint et forcé. Mais c’est la preuve qu’on est bien vivant puisqu’il est possible de changer son regard ! C’est bien ce qui est arrivé à Job, d’ailleurs il le dit « j’avais entendu parlé de toi, maintenant mes yeux t’ont vu ».
Ne pas croire que ce monde de zozos est une vérité, c’est une fumée, et ce n’est pas parce que les médias, les politiciens, les économistes, les financiers en parlent que ça le rend plus consistant. Cherchez en vous ce pourquoi la vie a besoin de vous.
D’ailleurs, dites vous bien : nous savons que les enzymes, les virus, les molécules, tout organisme vivant a une fonction sur la terre, quelle fonction remplit l’être humain ? Vous verrez que vous n’êtes pas du tout prêt à accepter d’être prédateur. Et pourtant, c’est bien ce que révèle ce monde ?
Oui, il faut savoir se dissocier de ce monde, être schizophrène parfois, le temps de choisir définitivement la confiance et l’espérance pour mieux vivre. Car, soyez en sûr, la vie veut que vous viviez, alors abandonnez-vous à elle et laisser tomber les discours politico-économico-médiatico-financiers. C’est une perte de temps et un investissement mal placé.
moi, j’aime bien quand vous écrivez Anne-Marie, allez continuez donc, osez le risque de bousculer! quoi de mieux que d’être bousculée dites-moi, moi je ne vois rien d’autre de mieux que cela. J’aime bien vos pas de côté car ils mènent au coeur du coeur de nos êtres, de nos êtres qui se rejoignent subrepticement dans les hoquets de ce dialogue à plusieurs voix!!!
Merci Catherine. C’est comme du miel qui coule sur une plaie, ça cicatrise. Ne croyez pas que je sois malheureuse, bien au contraire, mais j’ai l’impression qu’il existe des personnes qui se veulent « plus » que les autres (plus bornée, plus intelligent, plus riche, plus stupide, l’important pour elles, est d’être « remarquable ») je suppose que cela vient de la peur d’être oubliée. Ça provoque des souffrances inutiles et désoriente les autres.
Vous savez Anne-Marie, entre les informations qu’un émetteur tente d’émettre et la réception du message, il y a un abîme qui crée souvent la déchirure de l’incompréhension. Et pourtant, souvent, très souvent, presque toujours, oserais-je dire, il y a une volonté, un désir de part et d’autre, de laisser passer quelque chose de ce qui tente de passer, mais le pont entre les deux fait qu’il y a dé-formation de la source( ça tombe à point nommé avec la source, version manifestation existentielle) Comme si notre boulot d’homme, c’était justement de rendre cet espace le plus délicat, le plus élégant possible, le plus souple, le plus perméable, pour que les oreilles s’ouvrent, c’est le « comment faire pour que ça passe au mieux » qui questionne là ce noeud du langage paradoxal, paradoxal car le langage ouvre et ferme à la fois le bougre. Douceur, douceur, douceur, au plus j’avance dans le temps au plus je me dis que c’est avec la douceur qu’il faut faire alliance, même si la dynamite a des vertus non négligeables qui parfois explosent les bastilles trop embastillées pour succomber au miel du simple. Continuez car le message doit passer, je sens une effluve de vie ressourçante en vous, alors ne nous coupez de la source, et faites-la jaillir, car même si l’on en perçoit que quelques flammèches du fait de notre surdité, ma foi, c’est déjà ça. Merci et à bientôt Anne-Marie.
C’est très gentil de votre part et OUI, la douceur, la tendresse, sont irrésistibles.
Je me dis que les personnes ne doivent pas savoir qu’elles sont attendues, espérées. Elles se vivent dans une extrême solitude ou peur, du moins je crois. Si elles savaient, simplement en partant du simple bon sens, que cette terre ne doit rien au hasard, que les organismes vivants ne sont pas des ennemis mais des alliés qui ont une fonction dans le grand Orchestre, peut-être se poseraient-elles la question : »et moi, quelle fonction la vie m’a assigné ? » alors elles n’ont plus qu’à accepter d’être un outil obéissant et se laisser guider par son cœur.
La vie veut que nous vivions, c’est certain, il suffit d’être au plus prêt de son cœur et oser être soi-même. Je sais, nous avons un égo redoutable (pour nous-mêmes et les autres), mais on arrive à faire le tri. L’égo est peureux, il veut contrôler, et dit à celui qui l’écoute: « je te protègerai ». Mais il en est parfaitement incapable puisque, pour avoir raison, il est prêt à tuer.
Or, une vie est une vie, un absolu. Nous avons choisi la démocratie pour cette qualité (je ne parle pas de politique je parle d’autrui, de l’étranger) C’est la seule façon de faire comprendre « objectivement » que ce que nous avons en partage est notre envie de vivre, d’épanouir nos facultés, de rendre la vie encore plus passionnante, d’exprimer notre joie, de permettre à nos talents d’agir pour la communauté. Chacun est différent et nous savons que nos différences nous enrichissent. Alors il appartient à chacun de se savoir attendu. Pas besoin de chercher un gourou, une philosophie, une sagesse, tout est à la portée de notre cœur.
Je viens d’écouter sur France-Culture un reportage sur les Français qui, entre 2009 et 2011, eurent la possibilité de demander d’acquérir la nationalité espagnole. En effet, leurs pères avaient fui la dictature de Franco et ils ont fait souche en F. Dans le reportage, un anarchiste est interrogé sur ce qu’il est important de transmettre à ses petits-enfants. C’est sa réponse qui m’a décidé à revenir vous écrire. Il parlait de l’altruisme et de la solidarité.
Alors je vous raconte ce qui s’est passé dimanche. Nous arrivons à un rond-point en rase campagne et mon mari freine pour laisser passer les voitures venant de sa gauche. Un jeune garçon (13 ans? seul piéton visible alors qu’il n’y a pas de maison à moins de 500 m) regarde attentivement les panneaux de directions. Il hésite. Je demande à mon mari d’arrêter la voiture. Comme celle-ci redémarre je me jette hors de la voiture sur le gravier. Puis je demande au garçon si il est perdu. Non. Mon mari a arrêté la voiture j’y monte et surtout je lui précise que tout va bien mais que je n’aurai pas pu rester sans rien faire. Les égratignures et les plaies me sont parfaitement égales, l’important pour moi était de m’assurer qu’il n’était pas perdu. C’est ça que j’appelle « ma conscience », cette impossibilité de faire comme si les autres vivants n’existaient pas.
Oui, je suis d’accord avec vous Anne-Marie, c’est ça la conscience, vous avez complètement raison. L’autre est là et je ne peux pas faire comme s’i n’existait pas, il existe et c’est dans la relation que l’un et l’autre existent, sinon, ça s’apparente à un meurtre réciproque de soi et de l’autre.
Yahoo ! je ne suis pas thérapeute mais je suis heureuse de trouver une résonance !
Peut-être que seule les femmes connaissent ça ? Dans les années 2003/4/5/ ? j’en avais tellement assez de ne rien entendre sur ce qui nous déchire que je suis allée assiéger l’EHESS de Lyon pour qu’il se penche sur la question. Mais ces idiots là ont fait un colloque pour les juristes. Bien sûr il est impossible de définir « juridiquement » la conscience mais ce qui nous relie est si fort que ça peut me réveiller. Les scientifiques non plus ne l’ont pas trouvée sous leur microscope.
Catherine, nous allons faire germer la justice. Non je ne sais rien mais je sais que c’est ça que je dois faire.
Votre petite histoire de rond-point m’a percuté, Anne-Marie.
En lisant ce blog, je m’endors un peu, parfois, sur ces discours psy me laissant l’impression qu’on se gargarise avec les mots dans un flou artistique.
J’aime faire référence à du concret, comme vous l’avez fait hier soir, Anne-Marie, avec ce témoignage si précis.
Sur le fond, tout à fait d’accord pour accorder dans la vie la première place à la conscience, que Rousseau nommait « instinct divin », et où Kant voyait l’une des deux merveilles du monde: « le ciel étoilé au-dessus de moi, la loi morale en moi ».
Et Zamenhof, après avoir donné à l’humanité une langue pour fraterniser, l’espéranto, voulant lui donner aussi une spiritualité au-delà des religions, retrouvait, justement, la conscience : « Dieu a mis ses lois dans le coeur de tout homme sous la forme de la conscience ».
Là où votre anecdote m’interrroge… comment dire… et je suis presque effrayé de la sévérité à votre égard de l’argumantation qui va suivre, c’est quand je vous vois sans l’ombre d’une hésitation appeler « conscience » ce premier mouvement du coeur, cette impulsion, cette précipitation à la fois aimante et subjective qui vous a fait sauter du véhicule en marche comme pour sauver une vie, surestimant l’embarras du gamin, et dans une situation qui ne requérait aucune précipitation.
C’est là où la pensée de Zamenhof me paraît sage, car l’appel à suivre sa conscience, il le cadre par deux autres principes:
– D’abord le principe de réciprocité, cette « impossibilité de faire comme si les autres vivants n’existaient pas » dites vous.
Aimer son prochain comme soi-même, disait Jésus. Agir toujours de manière à ce que tout aille bien si tout le monde agit comme vous, disait à peu près Kant. Agir envers autrui comme tu voudrais qu’on agisse envers toi-même, disait Zamenhof.
– Mais à ce premier complément Zamenhof a fini par en ajouter un second: cultiver sa conscience et la cultiver collectivement.
Pourquoi cet ajout?
Que se passerait-il si tout le monde s’en tenait à suivre votre exemple: écouter immédiatement les impulsions de son coeur?
Votre coeur vous a conduit maternellement vers ce gamin, que vous avez subjectivement ressenti en détresse, mais cette « impossibilité de faire comme si les autres vivants n’existaient pas » pourquoi s’est-elle centrée exclusivement sur lui?
Dans cette scène, me semble-t-il, il n’y a que deux vivants qui existent réellement à vos yeux: le gamin et vous.
Dans quelle mesure votre mari existe-t-il? si j’ai bien compris, vous lui demandez de s’arrêter et il redémarre. Peut-être parce que pour lui existaient d’autres voitures derrière lui, d’autres vivants qui « existaient » pour lui. Je n’en sais rien. Ou n’a t-il pas bien compris ce que vous vouliez?
Tout cela pour dire que la spontanéité du coeur est subjective et sélectionne les vivants que l’on voit, et que cette sélection peut se faire au détriment d’autres qu’on ne voit pas.
Dans l’exemple que vous donnez, tout s’est bien passé, à part peut-être ces « plaies et égratignures » dont vous avez été la seule victime et que vous assumez clairement.
Mais il y a des cas où l’impulsion du coeur au profit de ceux qu’on privilégie subjectivement devient fort dangereuse.
Je choisis un exemple extrême, dont le seul rapport avec votre histoire est de montrer que conscience juste et conscience subjective ne coïncident pas toujours.
Un franciscain du nom de Bormann expliquait que son père, secrétaire privé de Hitler, vivait strictement selon l’idéal kantien de l’impératif catégorique, autrement dit de l’obéissance à la conscience.
Hélas! sa conscience à lui, ce n’était pas comme chez vous une conscience maternelle venant au secours de l’enfant, c’était une conscience germanique venant au secours de ce pauvre peuple allemand injustement écrasé par les alliés et – à ses yeux à lui, Bormann, et à ceux de son peuple – si bien défendu par Hitler.
Il n’était pas le seul à exister, lui, Bormann. Pour lui tout son peuple existait et il suivait sa conscience lui enjoignant de défendre son peuple… mais au-delà?
Alors voilà.
Même si le premier mouvement de la conscience peut avoir du bon – et parfois il y a effectivement urgence – en règle générale, pour savoir ce que je dois faire, j’essaie dans la mesure du possible de confronter mes réactions, forcément subjectives, à celles d’autres différents de moi en tentant de les « intégrer », dans le sens du bien universel, à partir de points de vue diversifiés et pourquoi pas contradictoires.
En tout cas merci, Anne-Marie, d’avoir trouvé une façon claire de dire ce que vous avez à dire, ce message de docilité à la Vie qui nous conduit.
Ma simple nuance, c’est de penser que coeur et raisons sont deux outils complémentaires de cette guidance.
« En lisant ce blog, je m’endors un peu, parfois, sur ces discours psy me laissant l’impression qu’on se gargarise avec les mots dans un flou artistique. »
oula ! François, ce sont des accusations assez violentes que je vous demanderai d’expliciter…
Quant à votre réponse à Anne-Marie, je suis assez d’accord avec vous, vous faites bien de tempérer son propos avec cette intégration raison / affect, J’espère qu’elle entendra le message…
Je ne crois pas à la nécessité d’un groupe. L’histoire nous donne des faits, chacun les interprète mais les groupes humains les interprètent selon un seul schéma : la glorification du groupe. Or je ne crois pas que ce soit le groupe qui importe, mais les rapports et relations qu’entretiennent les individus avec leur environnement social. La justice et la justesse de ce que dit Catherine à savoir « L’autre est là et je ne peux pas faire comme s’il n’existait pas, il existe et c’est dans la relation que l’un et l’autre existent, sinon, ça s’apparente à un meurtre réciproque de soi et de l’autre. »est à mes yeux capital. Je ne le savais pas, je le vivais seulement. Avoir des mots est une justification d’être humain. Les mots me permettent de prendre de la distance, de mieux comprendre.
« Ma simple nuance, c’est de penser que coeur et raisons sont deux outils complémentaires de cette guidance. » Je vous répondrai : le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas. Je trouve que les discours philosophiques justifient l’atermoiement, la lâcheté, le non-engagement. Je ne crois pas à la réciprocité, en tout cas je n’attends rien.
« le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas. Je trouve que les discours philosophiques justifient l’atermoiement, »
Je ne suis pas d’accord avec cela, Anne-Marie, ça me semble des clichés et des généralisations qui nous divisent et nous réduisent. N’oubliez pas que c’est la pensée philosophique qui a apporté un peu d’humanisme à notre monde de prédateurs. C’est une régression dangereuse de l’esprit humain, que de condamner ainsi les bienfaits de la réflexion et de la raison, même si bien sûr, elles doivent mener à l’action et tenir compte de nos affects, voire de notre coeur… ce qui n’est d’ailleurs pas la même chose.
C’est à François Degoul que je m’adresse, car je fais mon ménage et je ne cesse de penser à lui. Vous avez dit être d’ascendance juive. Vous êtes donc en mesure de comprendre que moi qui ne le suis pas et qui pourtant aspire à autre chose que ce que je vois sur la terre, qui comprends que la musique nous est donnée pour nous consoler, qui vois à quel point la dérive, la folie, le néant, la destruction, la toxicité, tout ce que nous avons inventé vire au cauchemar, chacun est appelé à décider, pas pour les autres, mais pour lui-même et tant pis pour ceux qui ne veulent pas comprendre que l’heure est venue.
La pensée philosophique n’est que construction mentale, tout comme la politique elles sont impuissantes. Quant aux thérapeutes, psychologues, psychiatres, et tous ceux qui se veulent « intellectuels », ils ne veulent surtout pas se poser la question du rôle de l’argent dans le foutoir que nous vivons.
« Quant aux thérapeutes, psychologues, psychiatres, et tous ceux qui se veulent “intellectuels”, ils ne veulent surtout pas se poser la question du rôle de l’argent dans le foutoir que nous vivons. »
Je voulais juste vous dire, Anne-Marie, qu’en tant que créateur et modérateur de ce blog, pour veiller à sa qualité intellectuelle justement, ce genre de phrase, la prochaine fois, ira directement à la poubelle, qui est d’ailleurs le meilleur endroit pour elle.
Alain, si la qualité intellectuelle c’est de ne pas dire ce qui nous traverse alors il faudra que vous me disiez ce qu’est laqualité intellectuelle du blog?In-tellectuel, c’est stricto sensu ce qui se lit en nous, alors si ce qui se lit en nous n’est pas entendable? Y’ a comme un couac à mon sens!!! kafka, ne nous dit-il pas à propos du livre, un livre ne présente d’intérêt que s’il est un coup de poing dans le crâne qui nous réveille. Je glisse cavalièrement le mot livre vers le mot écrit, pour dire à sa suite, un écrit ne présente d’intérêt que s’il est un coup de poing dans le crâne qui réveille. Aussi peut-on dire que vos deux écrits, ceux d’Anne-Marie et les vôtres sont comme des coups de poing et c’est tant mieux, il ne faut pas gommer ça mais au contraire questionner ce qui dérange dans ce questionnement-là justement, c’est comme cela que nous avancerons tous je crois, ne trouvez-vous pas? Anne-Marie je vous trouve diablement vivifiante, merci!
« Alain, si la qualité intellectuelle c’est de ne pas dire ce qui nous traverse alors il faudra que vous me disiez ce qu’est la qualité intellectuelle du blog? »
Cette définition ne me convient pas totalement, Catherine, ne vous en déplaise. C’est comme si elle n’était pas suffisante, je crois qu’il y a dans la qualité intellectuelle, une recherche de sens ou de cohérence qui outrepasse ce qui ne fait que me traverser, de sorte que je vais faire des choix, je vais « hiérarchiser » ce qui me traverse.
Je sais que tout cela est très mal vu par les temps qui courent de grande spontanéité, où tout le monde veut participer au grand tintamarre de ce qui le traverse, mais la qualité intellectuelle est une sorte de profondeur, à laquelle je tiens.
Par ailleurs, en ce qui concerne Anne-Marie, je ne mets pas en cause la qualité de ses nombreuses interventions, mais il y a certaines de ses phrases qui me gênent comme celle que j’ai citée, où je vois une posture généralisatrice antiintellectuelle qui ne me plait pas du tout – ne parlons pas des psys désignés comme des bouc-émissaires. Pire, cela me rappelle de fâcheux moments de l’histoire, où les intellectuels furent pointés du doigt à la vindicte populaire, ce qui est toujours très facile quand on connait la force du cerveau émotionnel chez l’être humain, bien plus fort que le cerveau de l’intellect.
Alors bien sûr, hiérarchiser ce qui nous traverse fait partie de la qualité dont nous parlons Alain. Mais avant de hiérarchiser, il faut additionner, collecter toutes les impressions qu’un sujet évoque pour nous, le tri vient après je crois quand, passer au crible de la ré-flexion, on vient faire la mesure de ce que l’on garde et de ce dont on se débarrasse. Et là, en l’occurrence, moi, je trouve que c’est une question rudement judicieuse que vient nous offrir comme un cadeau, cette phrase d’Anne-Marie, qui vient à LA SOURCE nous interpeller sur ce que c’est que de se revendiquer philosophe, psychiatre ou psychologue? C’est « quoi » au juste que tous ces gens qui viennent proclamer un titre avant même qu’ils n’en aient fait la preuve, de plus le critère argent n’est pas une mince affaire. Comment peut-on s’enrichir, car c’est parfois le cas, sur la misère et le malheur du monde? Question! Bien sûr, tout se paye, et il faut assumer sans prétention mais sans fausse humilité ce que l’on est, n’empêche, reconnaissez qu’il y a des abus de ce côté-là et comme un divorce flagrant avec le titre ronflant qui est présenté. La question se pose, c’est quoi être philosophe, être « soignant » et ne l’est-on pas sans le vouloir, souvent? Et cette question d’argent au coeur de la souffrance des gens ne vient-elle pas nous dire quelque chose? C’est génial comme questionnement tout cela et c’est ce que vient nous proposer sur un beau plateau, pas tout à fait bien essuyé, Anne-Marie. Pour ma part, c’est une chance et un cadeau qui vient interroger à la source notre source qui s’essaie à bredouiller comme je bredouille vous semblera-t-il, mais le mérite, c’est la question ouverte.
oui, Catherine, c’est bien dit, ce sont de bonnes questions que vous posez et je ne peux qu’être d’accord, mais ce qui me gêne beaucoup, c’est la généralisation – tous les thérapeutes, tous les psychologues, tous les psychiatres, tous les philosophes, etc… – et l’anti -intellectisme de conséquence qui a toujours été une source de revenu – c’est le cas de le dire – pour toutes les tyrannies de la pensée unique.
Quant à l’argent, un leitmotiv, une litanie servie à toutes les sauces par Anne-Marie, il faudrait aussi tenter un jour d’y réfléchir sérieusement en dehors des formules creuses, car ce n’est pas une question facile, et un monde sans argent m’apparait une utopie régressive, susceptible de créer un « foutoir » sans équivalent, sur notre belle planète.
De plus, pourquoi focaliser sur les psys cette question d’argent ? alors que je peux vous dire par expérience personnelle que c’est ne pas un secteur d’activité – sauf exception bien-sûr – où l’on peut faire fortune. On tire plutôt le diable par la queue, comme on dit et l’on choisit ces métiers en général pour d’autres motivations que l’argent. Alors là encore, il s’agit d’une stratégie de pensée dangereuse, qui consiste à désigner des boucs émissaires de ce mal-être général, où, je suis d’accord, l’argent est un facteur parmi d’autres de causalité.
Bref, je ne vois que de l’eau trouble à la source…
Je ne veux pas parler pour Anne-Marie, elle sait très BIEN le faire toute seule, en revanche, je peux témoigner de comment j’ai reçu son commentaire. Vous avez senti une généralisation dans ses propos Alain, alors que de mon côté j’ai senti qu’elle s’en prenait à ceux, des psychologues, psychiatres et philosophes qui se voulaient tels de part leur titre, mais qui ne l’étaient pas, parce que l’apparence n’est pas l’essence. Ceux qui se veulent TELS mais ne le sont pas, là est la nuance à mon sens. Cela ne veut pas dire qu’elles les vilipendent tous, les psys et les philosophes, non, en tout cas, moi, je n’ai pas compris cela. Ses lectures nous disent son amour pour une intellectualité profonde, je me souviens de Günter Anders et de Simone Weil la philosophe dont elle nous avait parlé. Je crois qu’elle veut juste le meilleur et je vais dans son sens. Les simili machin truc peuvent rester à la porte, il nous faut « juste » les meilleurs. J’ose m’associer à ses choix, car j’ai senti une parenté de lecture.
Je ne suis pas sûre que la pensée unique soit le fait forcément de l’émetteur d’un message, parfois celui qui reçoit, reçoit à travers un filtre univoque qui ne laisse entendre que la voix de son « maître », je plaisante en disant cela, mais à peine quand même. Car il faut bien reconnaître que nous avons tous plus ou moins ce travers d’entendre ou de lire ce qui va dans le sens de notre ressenti.
Pour ce qui est de l’argent, c’est une vraie question à mon sens, car toute l’énergie de notre société s’oriente vers ce pôle et cela fait suffisamment de dégâts pour que nous y regardions de plus près. Pour que le creux dont vous parlez devienne plein, encore faudrait-il pouvoir le remplir de substance et je ne vois rien de mieux que l’échange de commentaires, non? Alors pourquoi barrer la route, c’est dommageable parce que c’est sur la variété des propos que quelque chose émerge, ce n’est jamais sur un consensus plat qu’il peut y avoir du neuf à mon sens, non?
Bref, à travers les messages d’Anne-Marie, je sens une orientation profonde pour les vrais auteurs, les solides philosophes, les esprits qui dérangent. Une intellectualité riche et dense qui est aux antipodes c’est vrai d’un intellectualisme, dont le « isme » parle tout seul et qui l’énerve je crois, comme ils m’énervent aussi. Elle veut les vrais, pas les faux, ma foi, c’est plutôt génial de vouloir le meilleur. En tout cas, si je me trompe sur sa lecture, c’est en tout cas, mon point de vue. Je déteste l’intellectualisme, je n’ai de passion que pour l’intellectualité qui ne s’enferme pas dans un système.
J’y vois donc un désir de purifier les eaux troubles . Autant de lecteurs, autant de lectures comme disait l’ami Simenon, le bougre, peut-être avait-il raison?
Ok, Catherine, pour mon compte, j’ai envie d’en arrêter là : nous ne recevons pas de la même manière certains messages d’Anne-Marie, ou plutôt certaines phrases, car c’est seulement de cela qu’il s’agit, et ce n’est pas grave ; en aucune manière, c’est pour moi un jugement sur l’ensemble de sa participation à ce blog, que je trouve, comme vous, fructueuse et souvent intéressante.
Pour ce qui est de l’argent, je vais essayer de mettre un article sur le blog en septembre, de retour à Paris, qui posera les problèmes de fond de la valeur de l’argent, loin de tous les clichés démagogiques que je lis à gauche à droite…
Pour Alain je dirai que lorsque j’écris l’heure est venue, c’est pour recevoir un coeur nouveau et un esprit nouveau. C’est une promesse dans Jérémie. Et excusez-moi, je n’ai pas mes lunettes , elles sont restées au 3 me étage et il fallait que je revienne dire ç Alain se quelle heure il s’agissait. Je ne relis pas je n’ai pas mes lunettes
Pour ce message incompréhensible, j’ai envie de dire la même chose que pour le message précédent.
Je vais prendre un texte de Blaise Cendras, ainsi je ne me mouille pas : » Frais émoulu de la Faculté et jouissant d’une certaine notoriété de bon aloi que ma thèse sur le chimisme des maladies du subconscient m’avait value chez les spécialistes, j’étais impatient de secouer le joug de l’Ecole et de porter un coup éclatant à l’enseignement officiel. Tous les jeunes médecins ont connu ça. Je m’étais donc spécialisé dans l’étude des soi-disant « maladies, » de la volonté et, plus particulièrement, des troubles nerveux, des tics manifestes, des habitudes propres à chaque être vivant, causés par les phénomènes de cette hallucination congénitale qu’est, à mes yeux, l’activité irradiante, continue de la conscience.
L’amour est masochiste. Ces cris, ces plaintes, ces douces alarmes, cet état d’angoisse des amants, cet état d’attente, cette souffrance latente, sous-entendue, à peine exprimée, ces mille inquiétudes au sujet de l’absence de l’être aimé, cette fuite du temps, ces susceptibilités, ces sautes d’humeur, ces rêvasseries, ces enfantillages, cette torture morale où la vanité et l’amour-propre sont en jeu, l’honneur, l’éducation, la pudeur, ces hauts et ces bas du tonus nerveux, ces écarts de l’imagination, ce fétichisme, cette précision cruelle des sens qui fouaillent et qui fouillent, cette chute, cette prostration, cette abdication, cet avilissement, cette perte et cette reprise perpétuelle de la personnalité, ces bégaiements, ces mots, ces phrases, cet emploi du diminutif, cette familiarité, ces hésitations dans les attouchements, ce tremblement épileptique, ces rechutes successives et multipliées, cette passion de plus en plus troublée, orageuse et dont les ravages vont progressant, jusqu’à la complète inhibition, la complète annihilation de l’âme, jusqu’à l’atonie des sens, jusqu’à l’épuisement de la moelle, au vide du cerveau, jusqu’à la sécheresse du cœur, ce besoin d’anéantissement, de destruction, de mutilation, ce besoin d’effusion, d’adoration, de mysticisme, cet inassouvissement qui a recours à l’hyperirritabilité des muqueuses, aux errances du goût, aux désordres vaso-moteurs ou périphériques et qui fait appel à la jalousie et à la vengeance, aux crimes, aux mensonges, aux trahisons, cette idolâtrie, cette mélancolie incurable, cette apathie, cette profonde misère morale, ce doute définitif et navrant, ce désespoir, tous ces stigmates ne sont-ils point les symptômes mêmes de l’amour d’après lesquels on peut diagnostiquer, puis tracer d’une main sûre le tableau clinique du masochisme ? « Moravagine »
Nos contemporains cherchent un statut parce que le groupe est important. Moi je cherche « les vivants » et tout est bon pour libérer les vivants de leur peur de vivre.
Bonjour!
je viens de relire in extenso tout ce qui précède.
Je réponds à tous.
Alain d’abord (9 août à 10h36), « créateur et modérateur de ce blog ».
A 23h19, j’ai bien écrit « je m’endors un peu ». Vous le comprendrez.
J’ai ajouté « sur ce blog ». J’y étais bien, et de fait, à ce moment, ces longues pages de votre article sur sources et déssources m’ont paru quelque peu endormantes. Deux fois, auparavant, j’avais lu tout ça à d’autres heures sans éprouver ce sentiment: voir mon commentaire du 20 juin.
Ce soir là j’avais sous les yeux, en contraste, le lapidaire témoignage d’Anne-Marie: « Je demande à mon mari d’arrêter la voiture. Comme celle-ci redémarre (…) ».
Dans mon esprit, en un éclair, ce côté lapidaire m’apparaît en contraste avec le discours théorique, parfois porté , outre la longueur, à certains écueils, que vous, Alain me semblez remarquablement éviter, mais qui, chez d’autres surgissent parfois dans ce blog….
Je ne veux pas, ici, illustrer d’exemples « ces discours psy me laissant l’impression qu’on se gargarise avec les mots dans un flou artistique ». Ca n’engage que moi, demanderait des nuances, et le moment peut-être viendra d’en reparler.
Mais, me dis-je, rien d’étrange à ce que tout « groupe » (Anne-Marie 9 août à 10h35) ait son « jargon » (Robert, sens 2) et que le monde des psy ait le sien, dont l’évitement suppose, comme chez vous Alain, à la fois ouverture d’esprit et diversité des relations. Je tiens pour ma part à cette diversité des relations, qui me laisse à la fois frère et marginal dans tout groupe où je coopère. Homme.
Anne-Marie, aurais-je dit que j’étais juif? c’est possible.
Je précise: je n’ai aucun ancêtre juif, suis né dans une famille chrétienne, ne me suis pas converti au judaïsme et ne pratique pas les 653 préceptes de cette religion, mais il m’arrive de dire que je suis chrétien, que je suis juif ou que je suis musulman, parce que je crois pleinement qu’Abraham, Moïse, Job et Jérémie que vous citez, mais aussi les autres de la Bible et Muhamad (dit Mahomet) sont des envoyés de « Dieu » ayant reçu de lui une visite et une mission spécifiques et sans commune mesure avec la lumière intérieure si belle pourtant que chacun de nous peut accueillir.
Je mets à part le cas Jésus.
Je reconnais donc la catégorie « prophète », comme je crois qu’à partir d’Adam l’humanité s’est détournée du chemin de bonheur voulu par Dieu et qu’elle est appelée à retrouver:
« Où est la route du bonheur? Alors suivez-là » Jérémie 6/16.
Pour Anne-Marie et Catherine:
Vous, Anne-Marie, je vous pose la question que j’avais déjà évoquée (8 août): puisque vous reprenez cette belle phrase de Catherine, « L’autre est là et je ne peux pas faire comme s’il n’existait pas, il existe », dans ce rond-point, cette phrase s’appliquait-elle à votre mari? et s’appliquait-elle aussi à ceux que, je l’imagine, votre mari pouvait voir derrière lui dans son rétroviseur », et dont il a j’imagine évité le carambolage en « redémarrant » malgré votre demande.
N’avez-vous pas craint, en sautant sans prévenir, de perturber le conducteur et d’accroître les risques pour les autres voitures?
Ou peut-être est-ce moi qui surestime le danger de carambolage dans cette scène?
Mais c’est bien, je crois, en revoyant cette scène dont vous témoignez si précieusement qu’on peut de façon concrète poursuivre ce débat sur coeur et raison, sur impulsion et conscience.
Pour Alain et Anne-Marie ensemble: la vivacité de votre passe d’armes m’interpelle plus que je ne veux dire.
Pour bien vous répondre, il me faudrait comme Queneau dans ses Exercices de style vous livrer mon propos sous 130 versions différentes incluant l’humour…
La question principale que je me pose, la voici: jusqu’à quel point faut-il se laisser aller à dénoncer collectivement des groupes qu’on juge nuisibles?
Vous, Anne-Marie, n’y allez pas « de main morte »:
« les politiciens, les économistes, les financiers » (2août).
« La pensée philosophique (…) la politique (…) Quant aux thérapeutes, psychologues, psychiatres, et tous ceux qui se veulent “intellectuels” ils ne veulent surtout pas se poser la question du rôle de l’argent (…). » (9août à 11h04).
Ce qui me gêne profondément, c’est que ce genre de dénonciation, qui n’a rien à voir avec la « douceur » que Catherine et vous-même revendiquez (6 août à 19h58 et 7 août à 15h37), Jésus lui-même l’a apparemment pratiquée contre « scribes et pharisiens »(Matthieu 23) alors qu’ils n’étaient sûrement pas tous individuellement à mettre dans le même sac.
Je tends à penser que quand Jésus disait à ses disciples »vous accomplirez les oeuvres que j’accomplis et vous en accomplirez même de plus grandes », il savait que sur certains points, notamment l’amour des ennemis, on pouvait faire mieux que lui. Et de fait Gandhi a mieux aimé les Anglais que Jésus les scribes et pharisiens.
Alors, Anne- Marie, comment allons-nous aimer les psys et autres intellectuels avec qui nous échangeons dans ce blog? « L’autre est là et je ne peux pas faire comme s’il n’existait pas ».
Peut-être en ai-je déjà beaucoup dit, mon impitoyable esprit socratique m’effraie un peu, mais au moins, ce blog, je ne m’y ennuie pas…
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Pour mettre un peu d’humour dans cette conversation un peu chaude, je trouve ça génial qu’une femme de ménage du Quebec aie réussi, à point nommé, à déjouer la vigilance de l’antispam de ce blog, pour proposer ses services, c’est à dire faire le ménage …
Tout à fait, c’est un vrai clin d’oeil, une synchronicité peut-être, sourire bien sûr en telle occasion!
Pas de problème. En fait à mes yeux, il n’existe que des « êtres humains » qui se cachent trop souvent derrière des philosophies, des systèmes, des institutions, des statuts, des rôles ou des fonctions. J’ai peut-être oublié encore derrière quoi on peut se cacher : la richesse, la victimisation, etc. etc. Je n’ai pas encore compris ce qu’est le symbolique ou la symbolisation, ou l’abstraction ou … enfin tout ce dont l’être humain est fier et qui pour moi est absolument inutile. C’est vous dire comme je n’ai rien compris !
J’aime l’être humain dans sa pauvreté et sa vulnérabilité, plus exactement quand il accepte de se reconnaître pauvre et vulnérable, dépendant. Je sais que c’est très désagréable mais au moins, c’est la réalité. Si nous sommes ici, c’est pour apporter aux autres ce que nous avons découvert. Il en fera ce que bon lui semble. Je me souviens que Simone Weil la philosophe encourageait les élèves à la géométrie parce que c’était un exercice d’attention, que même si il ne trouvait pas la solution, avoir passé une heure à chercher la solution, cette attention soutenue l’avait fait grandir intérieurement. J’en suis convaincue. « D’extérieure, la vie devient intérieure, son intensité reste la même » (Blaise Cendras). Je ne voudrais surtout pas que nos contemporains s’épuisent à chercher la « conscience » dans des déchirements. J’ai enfin compris que pour moi, le « spirituel » est un tropisme qui me fait du bien. Dans spirituel je ne mets pas les religions, et surtout pas Dieu conçut par les hommes. Je le place entre deux « sujets » totalement démunis, n’ayant que leurs mots pour chercher la vérité. Mais Dieu(?) est aussi lié à la justice. Si être signifie la prise en compte des réalités qui nous environnent et s’engager, s’investir au cœur du dispositif, alors je suis.
« tous se pressent sur son chemin pour lui proposer des ressources. » Je me presse sur votre chemin pour vous proposer ce que j’ai.
Ben, oui, Anne-Marie, chacun se cache derrière ce qu’il peut, avant que peu à peu une confiance vienne remplacer la peur. Et encore, quand elle est là la confiance, c’est jamais gagné, toujours elle peut nous être raptée, prise, pour retomber dans les affres des premières peurs. Qu’on soit philosophe ou je ne sais « quoi » d’autre, on est tous logés à la même enseigne, parce qu’on a tous la trouille, d’abord. Parce qu’on s’identifie à l’identité que notre matrice identitaire à construite en nous, et qu’on s’y attache bec et ongles, alors c’est dur de décoller de la casserole, enfin, je parle pour moi. Et on a peur de ne pas ressembler au modèle normé par notre matrice, alors on s’essaie à répondre à la demande jusqu’à ce que la vie vienne nous dire qu’il y a peut-être quelque chose à entendre derrière les mal-être, et que ces mal-être contiennent en eux des pro-messes d’autre chose. Le message qui se dit avant, dans cette pro-messe, qui se dit pour qui veut bien l’entendre, afin que s’actualise possiblement un après. Un après qui se fera présent, je serai qui je serai, comme nous disent les écritures. Un inaccompli qui s’accomplira quand je serai si je suis un jour…
Tout cela est beau je trouve. Ce sont nos erreurs qui sont touchantes . Nos balbutiements, nos atermoiements, nos ceci et nos cela, tous nos essais pour aller vers cette source qui nous appelle à travers tous nos trébuchements, tous nos essais-erreurs.
Je crois aussi Anne-Marie, que pour s’avouer pauvre et vulnérable il faut une certaine force. Car celui qui est trop faible, ou trop vulnérable ne peut s’avouer tel car sinon il tomberait tout simplement. Il faut être fort pour s’avouer faible, quand on est trop faible c’est mission impossible, c’est mon vécu qui me le dit. Mais il est vrai, que d’avoir cette conscience-là, d’humilité, de vulnérabilité, etc, quand elle est possible, ouvre possiblement des portes royales à mon sens.
Je pense que le bon, le bien ne peut se sentir que parce qu’il y a eu perception du laid et du mauvais car si tout est bon rien bon, et si tout est amour, rien n’est amour car nous sommes des hommes et que le néant d’être, la conscience absolue ne peut nous être dévoilée que par flammèches, par différenciation, parce que justement nous ne sommes pas des dieux, mais des hommes en qui la source ne cesse de nous appeler comme elle peut
Quand j’ai envoyé mon dernier commentaire (10 août à 18h30) je n’avais pas encore lu celui d’Anne-Marie citant longuement Blaise Cendrars. Commme il renvoie à la question des goûts en esthétiqe, traitée dans l’article sur la poésie de la Bhagavad Gitâ, j’y reviendrai dans ce cadre.
Ces échanges entre Alain et Catherine m’ont plu, car ils sont constructifs, et m’ont aidé à apporter une réponse à la question que je posais le 10 août, à savoir l’attitude de Jésus prenant en « boucs émissaires » (votre expression me convient, Alain), les scribes et pharisiens.
J’ai trouvé, Alain et Catherine, que vous posez bien la question de la manière dont on reçoit les mots. Pour moi, d’esprit rigoureux, quand j’entends « les psys » ou « les scribes et pharisiens », j’ai tendance comme vous, Alain, à comprendre « tous les psys », « tous les scribes et pharisiens ».
Mais voilà! il m’arrive aussi de dire « les psys », ou « les Chinois » ou « les profs » etc. et de fait, là, comme la plupart des locuteurs je pense, je ne m’exprime pas avec une rigueur mathématique, mais avec une intuition généralisatrice fondée sur un certain nombre d’expériences, ce qu’on appelle en logique, une « induction ».
Mais alors si moi-même je ne suis pas capable de parler toujours avec rigueur, pourquoi exigerais-je cette rigueur des autres? pourquoi faire grief à leur oeil d’une « paille » ou d’une « poutre » qui est ausi dans le mien.
Ainsi, je comprends mieux Jésus d’avoir villipendé « scribes et pharisiens » en voulant désigner non la totalité des hommes exerçant ces fonctions, mais plutôt une attitude mentale se « cachant derière la fonction », comme vous dites à peu près Catherine et Anne-Marie.
C’est un fait que dans un groupe quel q’il soit, il ya grande diversité. Quelle distance par exemple entre le psychanalyste que je fréquentais vers 1968 dans son riche appartement du quartier latin et la pauvre psychologue de mes amies qui survit avec peine en enchaînant les quarts de temps au service des entreprises quand elle en trouve!
Cet exemple parmi d’autres souligne notre devoir de réfléchir, de peser, de trier, comme vous le rappelez, Alain, et comme vous en convenez Catherine.
De même la question des intellectuels n’est pas simple. Moi, intellectuel et conscient de mon rôle pour aider les gens à se comprendre, je sais aussi que dans Rhinocéros, Ionesco a montré avec le personnage de Dudard que la modération intellectuelle peut aboutir à tolérer l’intolérable…
Quant au fond de la pensée d’Anne-Marie, bien saisi de Carherine je crois, je m’y retrouve aussi, et je sens parfois que je devrais comme elle plus oser « secouer », mais faire passser un message qui « secoue » n’est jamais facile.
Peut-être faut-il d’abord être avant de parler? « Soyez vous-même le changement que
vous souhaitez », disait Gandhi.
En tout cas, j’apprécie dans ces échanges la clarté résultant de la franchise personnelle.
Une question Catherine: votre style m’a donné l’impression que vous étiez psy. Vos propos me rendent curieux d’en avoir confirmation.
Alors il faut que j’assouvisse votre curiosité François.
Suis-je psy?
j’ai bien des difficultés à m’associer à cette terminologie, et pourtant, c’est pourtant bien ce qui m’occupe, mais de façon très, très humble. Je suis infirmière psy et depuis quelques années sophrologue, sophrologue car je pense que la porte qui ouvre sur la psyché justement, c’est le corps, dans toute sa royauté et aussi dans toutes ses défaites. Le sophrologue n’a pas pour vertu de soigner, juste d’aiguiser les oreilles du corps pour que s’entendent les messages qui s’essaient à se dire, en s’appuyant sur toutes les potentialités humaines qui sont en chacun de nous.
Je suis une femme qui aime la vie et qui essaie de l’ honorer avec les petits moyens qui sont à sa disposition. J’ai soif de sens, de vérité, de beauté, de justesse et de joie.
je remercie tous les intervenants et l’ initiateur du blog d’offrir un espace qui grandit nos espaces respectifs
Merci de ces précisions, Anne-Marie.
Peut-être aurez vous l’occasion de nous parler un peu plus de la sophrologie.
François