Tchouang-Tseu : le maître taoïste

C’est comme une suite à l’article précédent,
une réflexion supplémentaire sur les maîtres spirituels et leurs différentes manières de se positionner face au monde et à la société,
et il me semble que la posture du maître taoïste est  d’actualité
face à la fin d’un monde qui ne fait que commencer…

Le maître taoïste selon Tchouang-tseu

Le Maître réussit,
pourtant il ne sait jamais rien.
son exemple pénètre le monde entier,
pourtant personne ne dépend de lui.
Les gens ne le voient pas comme un guide
puisqu’il les laisse trouver leur propre voie.
Il se tient debout sur l’insondable
et marche là où aucun chemin n’existe.

Commentaire de Stephen Mitchell :

Quelqu’un demanda un jour à un maître zen :
– qu’est-ce que l’essence de la sagesse ?
Le Maître répondit :
quand le printemps arrive, l’herbe pousse d’elle-même.
Les grands Maîtres n’ont laissé aucun précepte, aucune doctrine, aucune règle, aucune tradition, et leurs paroles se sont autodétruites au moment de l’impact. Ils n’avaient pas de disciples parce qu’il n’y avait rien à léguer. Ils étaient transparents à leur propre bienveillance, et trop bons pour offrir de l’aide. Comme le chat du Cheshire, ils avaient disparu derrière leur sourire.

Ces quelques phrases sont  de Tchouang -tseu,  un grand maître taoiste,
Elles sont tirées du livre : « Le 2e livre du Tao, le rire de Tchouang-Tseu » textes choisis et commentés par Stephen Mitchell,  Synchroniques Editions,
livre qui se déguste à petite dose, comme une liqueur des plus exquises.

La vie de Tchouang-tseu

On ne sait pour ainsi rien de la vie de Tchouang-Tseu,
sinon qu’il fut pendant un temps le disciple du grand Lao-Tseu,
qui disparut lui-même un jour dans les montagnes sans laisser de traces,
sauf un recueil de pensées-poèmes « le Tao tö king »,
un « best seller » des livres racines de la tradition spirituelle universelle,
dont je vous conseille vivement d’en faire un livre de chevet.

Tchouang-tseu non plus ne laissa pas de trace , comme l’illustre la légende :

Un jour le Prince de Chu envoya deux vices-chanceliers chercher Tchouang-tseu afin de le nommer Premier Ministre,
ils le trouvèrent en train de pêcher sur la rivière Pu
avec sa ligne de bambou.
Quand on lui tendit le document officiel, Tchouang-tseu répondit :
– On m’a dit qu’une tortue sacrée
offerte et canonisée il y a trois mille ans,
vénérée par le Prince, se trouvait dans une châsse précieuse,
sur un autel du temple.
qu’en pensez vous ?
Vaut-il mieux renoncer à sa propre vie
et quitter sa coquille sacrée pour devenir un objet de culte
dans un nuage d’encens, pendant trois mille ans,
ou est-il préférable de vivre
comme une simple tortue trainant sa queue dans la boue ?
– Pour la tortue, dit le Vice-chancelier,
plutôt vivre et traîner sa queue dans la boue.
– Retournez chez vous ! dit Tchouang tseu.
Laissez moi ici
à traîner ma queue dans la boue.

Le maître taoïste se tient à l’opposé de ce que nous avons vu dans l’article précédent , pour Osho et Ken Wilber,
il refuse tous les honneurs et la notoriété, il renonce à s’entourer de disciples et de s’institutionnaliser dans la vie spirituelle de son époque,
il préfère s’éclipser avec élégance, sans laisser de trace,
pour s’en aller généralement au plus profond de la nature,
là où il peut contempler en paix les effluves du Tao,
– un non-mot pour contempler ce que d’autres ont appelé le Soi, l’Etre, l’Autreté,  l’Un, Dieu, etc…
le maître taoïste vit seul, dans le silence
et l’émerveillement du moment présent,
au plus près de l’Etre.
Seul un poème peut parfois troubler ce silence
d’une musique qui se confond avec celles du bruissement des feuilles…

Face à la fin d’un monde

Cette attitude du maître taoïste me semble d’une étonnante d’actualité,
en particulier face à l’évidence de la fin d’un monde,
comme en témoigne cette grande peur du 21 décembre 2012.
Ce n’était pas la fin du monde, tel un événement ponctuel, cataclysmique et définitif, comme l’ont colporté les médias en leur infantilisme spirituel,
c’est tout à fait autre chose :
Il s’agit d’abord du solstice d’hiver – personne n’en vraiment parlé -, il a toujours été là, dans la mémoire humaine, comme une source profonde d’angoisse, car les premiers hommes n’étaient jamais sûrs que la lumière du soleil allait l’emporter au plus profond de l’immense obscurité d’une nuit se prolongeant exagérément et cela pendant plusieurs jours.
Le 21 décembre, c’est donc d’abord la résurgence périodique de cette angoisse collective face à la nuit triomphante, et celle-ci est réactivée actuellement par l’obscurité et la confusion d’un monde, dont tout le monde sent bien qu’il court à sa perte et à sa destruction, tellement tous les indicateurs sont au rouge, – dont le plus grave est le péril écologique.
Le 21 décembre 2012 ne fut que l’expression du solstice d’hiver, couplée à cette  angoisse collective, qui a besoin de s’exprimer régulièrement en une sorte de catharsis thérapeutique, et dont il n’est pas besoin d’être grand prophète pour savoir qu’elle devra s’exprimer de plus en plus souvent, le temps que va prendre ce monde pour se détruire.

Et le maître taoïste, face à cette angoisse et au spectacle désastreux d’une société qui se délite,
– ce qui devait être aussi le cas au 4e et 5e siècle av. J.C. en Chine, car au niveau social rien ne change vraiment, c’est périodiquement la catastrophe –
le maître taoïste a une belle leçon à nous délivrer.
Au lieu de jouer de sa grandeur d’esprit face à tous les disciples potentiels,
il choisit de s’effacer, de se retirer élégamment du fracas de ce monde,
il cherche à l’écart un coin de nature,
afin de vivre solitairement sa  sagesse,
dans le silence et la contemplation de l’Etre qui continue  imperturbablement ses cycles de transformation,
le cycle de la nature d’abord qui lui montre sans cesse la mort se transformant irrésistiblement en renaissance,

Dans le silence de sa retraite, le maître taoïste sait aussi se retirer à la Source de l’Etre, ce qu’il appelle le Tao,
il est du côté de l’indicible, de l’immobilité, de l’éternité,
il sait ce qui contient tout chose et qui est au delà de toute chose,
mais ne peut en parler autrement que par un grand rire.

Tout cela, après quatre cents ans d’ébriété matérialiste triomphante,
l’époque le réclame de nouveau,
partout des individus éclairés, seuls ou en microsociétés,
inventent près de la nature, un monde nouveau,
d’abord de nature spirituelle,
le taoïsme a de beaux jours en perspective…

 

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38 réponses à “Tchouang-Tseu : le maître taoïste”

  1. Pascal Caro dit :

    Je perçois surtout chez ce maitre taoïste une grande liberté à être. Il suit sa destinée sans crainte vaille que vaille et se connait fort bien lui-même.
    Prendre sa retraite comme un mouvement de protestation contre serait une erreur. Et il le signifie encore dans cette histoire où on vient l’interroger. Il est tellement tentant de récupérer une histoire comme celle-ci au nom de sa propre révolte.
    Il est juste au service du Vivant d’instant en instant et l’honneur de tout son être, ainsi il s’honore aussi lui-même.

    • Pascal, je suis d’accord avec toi pour dire que cet homme est dans la plénitude de l’Etre d’instant en instant, mais je ne comprends pas très bien ta défiance par rapport à la révolte ou le fait de protester contre l’ordre établi. Il me semble que cela peut aller de pair et je perçois aussi bien chez Lao-tseu que Tchang-tseu un refus, une critique, voire une « indignation » comme on dirait maintenant.
      « Prendre sa retraite » ne me parait pas non plus la meilleure façon de dire, je préfère « être en retraite » ou mieux « être en retrait », ce qui me paraît une des postures favorite de la sagesse ou de la conscience, au sens où on peut s’engager pleinement, tout en étant aussi en retrait. Qu’en penses-tu ?

      • Pascal Caro dit :

        Je crois que l’homme sage est très souvent dans le monde mais pas de CE monde. C’est à dire que son refuge est la contemplation du Tao ou la prière au Vivant, peu importe les mots utilisés.
        Alors il peut s’engager dans certains combats qui ont du coeur mais il ne le fait jamais sur une base de révolte personnelle. Jésus et bien d’autres l’ont démontré.
        La base est l’acceptation de l’autre tel qu’il est, du réel tel quel. De là, il fait ce qui est juste, ajusté pour montrer une direction vers ce qu’il vit de plénitude. Évidemment que cette plénitude là est du côté de la bonté, de la gentillesse, du partage, du don et pas du côté du chacun pour soi, de l’individualisme, de la violence, de l’abus, du non-respect. Alors il témoigne des premières valeurs parce qu’il est ainsi construit.

        Tchuang Tseu répond à des « pharisiens » qui cherchent à le tenter, sa réponse est donc ferme. Mais il ne dit pas « c’est mieux de », il dit « laisser-moi », c’est à dire: « c’est mon choix, assumez les vôtres ». Il s’esquive donc avec élégance tout en tentant de montrer. Il n’est absolument pas emporté par sa révolte ou la colère, ce qui est fort différent de la posture habituelle des « indignés ».

        Tu le sais j’ai fort bien connu Lee, il n’hésitait pas à dire ce qu’il pensait du système éducatif, politique, etc. Mais il était aussi fort respectueux en situation de rapport au pouvoir. Alors il ne provoquait pas. C’est tout un art d’être une telle façon de se situer qui redit que la base de tels hommes est du côté du Silence et de la contemplation, pas des débats politiques. Je me sens très en accord avec cette façon-là de se situer. Et chacun fait ce qu’il veut ou peut en fonction de là où il en est de la connaissance réelle de lui-même et de ses identifications.

        Chaleureusement,

        • Merci Pascal, je suis bien avec ta réponse, j’ai juste envie d’ajouter qu’à mon sens, le sage ressent des émotions comme tout le monde, en particulier la colère ou la révolte, ou l’indignation, mais il le fait en toute conscience, c’est à dire sans point de vue personnel, mais dans une vision globale de la situation. Pour revenir à l’actualité, il me semble que l’indignation de Stéphane Hessel va dans ce sens et il est bon d’être indigné dans une vision globale du Système en place.

          • Catherine B dit :

            Si le détachement est une figure spirituelle, ça ne veut pas dire qu’il faille s’accorder au monde en toute tranquillité et faire comme si les atrocités du monde n’existaient pas. Elles existent ces atrocités et il est bon de ne pas accorder nos violons à n’importe quelle harmonique.

            La réalité dans un premier temps ne saurait souffrir de résistances, c’est vrai, sinon, ça crée des murs qui empêchent de perce-voir cette réalité-là justement, cette chose sur laquelle butte nos six sens.

            Ensuite, il nous revient d’interroger cette réalité, c’est notre responsabilité, c’est à dire ce à quoi nous nous devons de répondre, et de voir si cette réalité n’humilie pas nos rapports à nous-mêmes, aux autres et au monde.

            Et malheureusement, la posture de beaucoup de pseudo-sages est d’oublier ce deuxième volet, et pourtant c’est là que tout commence , que le sens prend sens à mon avis, que la spiritualité s’incarne et perd son évanescence pour se transformer en vécu.

        • Catherine B dit :

          On peut lire le message du Christ comme un message spectaculairement décoiffant par rapport à l’ordre établi, en tout cas, moi, je le lis comme ça.

          C’est l’église qui veut nous faire croire que le message christique est faussement bonnasse, mais c’est mentir à l’esprit du texte, car c’est alors le transformer en une lecture linéaire et plate et surtout au service d’un ordre dévoyé par rapport à celui du Christ justement, et donc c’est aller diamétralement à l’opposé de ce qu’il nous propose.

          Mais, bon, à chacun sa lecture, autant de lecteurs, autant de lectures comme dirait Simenon!

          • Pascal Caro dit :

            A quoi répond votre message ?
            Je me suis très intéressé au nazaréen notamment au travers des 10 excellents livres de Maria Valtorta  » L’Évangile tel qu’il m’a été révélé ». Il est évident que le message de Jésus est décoiffant pour toute une partie de la population de l’époque; il l’est souvent moins auprès des pauvres gens que des personnes du pouvoir bien sûr.
            Il est aujourd’hui encore plus que révolutionnaire mais il n’est en rien « révolté ». Ah, les mots et les nuances… Faut-il encore se sentir concerné autrement qu’intellectuellement par son message dans nos propres vies pour pouvoir en parler vraiment …

            • Vous interrogez tous les deux, Catherine et Pascal, la question de l’engagement spirituel par rapport à la société et vous avez raison, car une des dérives de la spiritualité est une sorte de retrait du monde soit asocial, soit dans le confort d’une niche « évanescente » déconnectée de la réalité sociale – on en voit d’ailleurs des signes dans le mouvement de « la pleine conscience » (voir le dernier numéro du magazine « ça m’intéresse).
              Je suis d’accord avec vous, une spiritualité complète ou intégrative, dans mon jargon, demande l’engagement social, et la figure du Christ en est un bon exemple qui s’est révolté contre l’ordre des prêtres juifs en place et la colonisation romaine.
              Les mots « révolte » ou « indignation » ne me gênent pas, mais effectivement, Pascal a raison, la nuance entre révolte personnelle et révolte spirituelle est très subtile. La révolte spirituelle est basée sur une vision « transpersonnelle », une sorte d’idéal supérieur d’harmonie et de justice sociale n’appartenant pas aux luttes de pouvoir et d’ego gangrénant les stratégies politiques habituelles. Aussi, hélas, les hommes de cette trempe spirituelle ne font pas de vieux os en politique. De Jésus à Gandhi c’est un véritable massacre !

            • Catherine B dit :

              Pourquoi serait-il moins décoiffant pour les pauvres gens? Souvenez-vous du chas de l’aiguille?

              Votre nuance langagière concernant le terme de « révolté » me fait penser à un aphorisme de Bataille » La vérité et la justice exige le calme et pourtant n’appartient qu’aux violents »

              Les valeurs sociales véhiculées par toutes les autorités n’ont qu’un seul but, maintenir les hiérarchies existantes permettant d’assurer la survie du système.

              Le système est donc privilégié par rapport à l’individu, car c’est lui qui doit survivre .

              Cela se fera grâce à tous les automatismes de pensées et de comportements inscrits dans nos têtes depuis que nous sommes petits, et renforcés ensuite par toutes les autorités au service de la survie du système.

              Mais qui dit automatisme dit inconscience, ça veut donc dire que très souvent l’homme pensera et agira comme un programme informatique mais puisqu’il n’en a pas conscience, il croira penser et agir en toute liberté, sans interroger CE qui le fait penser et agir, d’ailleurs ceux qui se proclament libres sont souvent les plus aliénés, n’est-ce-pas, il suffit d’observer autour de soi.

              La liberté étant stricto sensu et un peu rapidement excusez-moi, le contraire d’occupé, seuls ceux qui ont pris un peu de distance par rapport à cette construction socio-culturelle seront à même de mesurer toutes les atteintes qui seront faites à leur intégrité humaine, eux seuls en seront capables car les autres seront enfoncés dans leurs automatismes sans en avoir conscience, et obéiront donc aux diktats sociaux, tout en se croyant libres.

              En ce sens la liberté n’appartient qu’aux violents, càd à ceux qui ont conscience de la prison dans laquelle ils sont enfermés et dont ils veulent sortir.

              La violence est une réponse à une atteinte à l’intégrité humaine, elle est agissante pour assurer la survie de l’individu.

              Si cette violence est le ferment nécessaire à toute émergence de liberté, celle-ci ne peut se développer que dans le calme càd en faisant usage de mesure, d’équilibre, de réflexion, de mise à distance sans précipitation, sinon c’est la mort assurée de toute mutation.

              Voilà grosso modo comment je lis la réalité, lecture personnelle il va sans dire qui ne cherche pas forcément les ralliements, à chacun ses lunettes ma foi!

              Meilleurs souhaits pour cette année qui arrive quoiqu’il en soit!

  2. Pascal Caro dit :

     » Et l’honore de tout son être », pardon.

  3. Catherine B dit :

    C’est beau de laisser la liberté passer dans les interstices de la vie, car alors ce n’est plus la personne qui parle, elle se fait parler par la vie et la vie parle dans les bruissements, les coups, les éclats, les ronronnements, les colères, les apaisements, les ceci et les cela, mais comme c’est difficile, ôh comme c’est difficile, en tout cas pour moi de ne pas avoir la prétention de parler pour elle, la vie!!! De taper sur les petites touches de mon clavier me le rappelle âprement.

    Pourquoi écrire alors que le silence ferait bien mieux l’affaire et dirait mieux, ce que je ne saurais dire, à travers ces petits mots qui claudiquent et hoquettent.

    C’est parce que nous ne sommes pas sages, je ne suis pas sage, et c’est tant mieux, car ainsi si je peux, les regarder comme des étoiles polaires, ces grandes figures de sagesse, qui orientent mon chemin, alors c’est très bien ainsi me semble-t-il, car si tout est sage plus rien n’est sage, non?

  4. « car si tout est sage plus rien n’est sage, non? » ah, Catherine ce serait quand même plus agréable si tout était sage – le paradis quoi !
    En attendant vous avez bien raison d’accueillir ainsi votre non-sagesse, et je crois que l’on peut se risquer à dire que voir et accepter sa non-sagesse ou mieux encore sa folie, est un grand pas sur le sentier de la sagesse, car quelle est la grande différence entre un sage et un fou, même s’ils agissent de la même manière, c’est que l’un est conscient, l’autre pas.
    C’est d’ailleurs le premier pas vers la sagesse que ce travail d’être conscient de sa folie ; on pourrait dire que la conscience neutralise la folie ou la rend supportable pour soi ou les autres. C’est aussi le travail sur soi le plus important proposé par la psychothérapie.
    Quant au jeu du silence et des mots pour rendre compte de la vie, ce serait peut-être une certaine poésie qui arriverait le mieux à y jouer.

  5. François Degoul dit :

    j’ai été fasciné par cette strophe:

    « Le Maître réussit,
    pourtant il ne sait jamais rien.
    son exemple pénètre le monde entier,
    pourtant personne ne dépend de lui.
    Les gens ne le voient pas comme un guide
    puisqu’il les laisse trouver leur propre voie.
    Il se tient debout sur l’insondable
    et marche là où aucun chemin n’existe. »

    Fan de Michel Potay, je touve ici quelque chose de ce qui se passe avec lui, et en même temps je lui ai envoyé cette strophe pour l’encourager à oser plus franchement cette invisibilité qui me semble l’effrayer un peu, bien qu’on lui ait rappelé d’en haut qu’il ne doit être « le chef de personne ».

  6. doug dit :

    Bonjour,

    Chacun suit sa propre nature, personne ne decide de rien, personne n’a decide de son corps, de ses desirs, des ses pensees, de ses gouts, de sa famille, de la force de sa volonte ou de l’absence de volonte etc…donc il n’y a rien contre quoi se revolter. Toute revolte est futile. Celui qui aspire a changer le monde il suit sa propre nature, celui qui aspire a ne pas agir dans le monde celui la n’agit pas et il suit aussi sa nature. les 2 cas sont corrects. Les choses ont tjs ete comme ca, il faut juste les accepter.

    • François Degoul dit :

      Comme c’est vrai, ce que vous dites, Doug. Je me le suis souvent dit à moi-même, et c’est pourquoi je ne suis pas sur la même longueur d’onde que mes amis existentialistes se réclamant de Sartre. J’aime Leibnitz, et son « tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles », et j’aime aussi dire « Inch’Allah ».
      Et en même temps, souvent Je me demande: « je fais comme-ci ou comme ça »? Je ne suis pas un astre dont le cours a été merveilleusement programmé et qui n’a pas à hésiter. Le fait de pouvoir hésiter et réfléchir pour choisir, c’est ça que j’appelle liberté. Je peux penser aussi que ma décision a été programmée d’avance, que ma liberté est une illusion, mais quand j’hésite, je ne peux éviter de me demander ce que je vais choisir.

    • Catherine B dit :

      Mes pensées, certes elles s’offrent à moi, une pensée m’est venue dit-on, n’est-ce-pas, mais ensuite de ce qui vient au travers de la pensée, il me revient de lui donner une direction à cette énergie qui a pris forme de la sorte? et là, c’est bigrement ma responsabilité, l’inaction est impossible EN CE MONDE car ne pas agir est en soi une action AGISSANTE qui produit des effets.

      • « Il y a plus d’agir dans le non-agir que dans l’agir avec action » lisais- je récemment dans un petit livre dont le titre est « Agir sans agir ». Je crois que cela va dans votre sens, Catherine ?

        • Catherine B dit :

          Je crois en effet Cher Alain que la non-action est souvent l’action la plus agissante.

          Mais souvent, ça ne veut pas dire toujours.

          Alors je m’explique.

          Notre réponse est notre seule liberté.

          Dans notre res-pondere il y a du poids comme l’étymologie nous le rappelle et il s’agit de ne pas se tromper même si finalement on ne fait jamais que se tromper, car le contraire d’une erreur qu’est-ce donc, comme disait je ne sais plus qui, sinon une autre erreur. N’empêche, il est des erreurs meilleures que d’autres à mon sens.

          La confusion tient au fait je crois qu’il y a deux types d’action grosso modo.

          Celles qui sont faites pour notre bien propre et dont la boussole est orientée selon nos attractions ou nos aversions personnelles au service de notre « je » et puis celles qui sont faites, non pas en se disant qu’est-ce que JE dois faire mais qu’est-ce qui doit être fait dans notre réalité, dans notre monde pour que personne ou le moins possible de personne soit humilié et là ça renvoie au « nous » communautaire.

          La réponse personnelle est souvent une ré-action, donc une action à côté, car elle est générée non pas en fonction de ce qui se présente maintenant, mais en fonction d’apprentissages qui nous font dérouler le tapis de la répétition, le perroquet qui est en nous, ce coco, qui toujours et encore déroule le même disque raillé sans que jamais nous n’interrogions l’unicité de la situation.

          Dans ces situations qui ne manquent pas de se présenter, ce que j’essaie de faire quand je les reconnais, c’est de me dire, supporte ça ma fille et abstiens-toi d’agir tant que tu sens que c’est quelque chose en toi qui te fait ré-agir et non pas agir, tant que tu sens que si tu agis, tu agis «  »parce que » », c’est le «  »parce que » » qui me sert de boussole, d’instrument de discernement, c’est lui qui me sert à faire le tri entre le bon grain et l’ivraie de ma besace.

          Si j’arrive à me désidentifier de certaines stéréotypies de pensée, je le dois alors c’est vrai, à cette pause, à cette non-action qui même si elle revêt un caractère négatif est comme apophatique, elle est agissante par la non-action justement et dès lors se pose possiblement plus de justesse, je dis possiblement car rien n’est jamais écrit mais en tout cas, il y a davantage de chance pour que la justesse se pose.

          Cette non-action qui barre la réaction qui n’est qu’un parleur de malheur est donc bienfaisante et grandement recommandée.

          J’ai compris il y a peu ce que certains entendaient par sacrifice et je crois que c’est ça, c’est brûler les scories de nos stréotypies de pensée, c’est user de Agni, quon retrouve dans agneau d’ailleurs au service du neuf, de l’étonnement, de la surprise et donc de l’émerveillement.

          C’est donc brûler, sacrifier sur l’autel de nos croyances, beaucoup de ce qui nous relie à notre matrice identificatoire, celle de notre enfance, de notre adolescence et de tout ce qui constitue notre mémoire qui nous rattache à une culture, un pays, une famille, une classe sociale etc. ça ne veut pas dire tout brûler, non, ça veut dire brûler les encombrants les trucs pas rock-en-roll qui nous enfer–ment plutôt que de nous ouvrir.

          Bon, en disant cela, je n’ai pas complétement répondu. Il reste l’action, si possible désintéressée pour le monde qui forme le « nous » dans lequel nous sommes inclus, une action qui se veut juste au service de la justesse, de la beauté, de la grandeur de l’Homme, des hommes, mais sans tomber dans l’absolutisme d’un « nous » qui viendrait nous manger tout autant que l’absolutisme d’un « je » si nous ne préservions notre propre rapport à nous-même. C’est en quelque sorte un juste rapport à construire entre le « je » et le « nous ». Un nous qui n’annule pas le je et un je qui n’annule pas le nous. Et c’est bien sûr ce qu’il y a de plus difficile à réaliser car on oublie toujours un des tenants, mais alors si on oublie un terme tout s’écroule, ça ne circule plus, le pont est cassé, ça divise, ça sépare ce qui est fait pour être marié, le ciel divorce alors de la terre et ça fait mal. Je devrais développer davantage je le sens bien, mais je suis un peu fatiguée, si ça manque de clarté, j’essaierai de mieux en parler dès que j’aurai un peu de temps. Merci en tout cas, d’offrir cette tribune qui me semble absolument essentielle pour ce sujet ôh combien vital car il est l’axe qui nous soutient!

    • dommage que vous ayez rajouté cette phrase Doug : « Toute revolte est futile. », sinon cela me semble tout à fait dans l’esprit de maïtre Tchang.
      Pourquoi la révolte ne serait pas aussi à accepter ? surtout qu’elle me semble, nous en avons déjà parlé, être partagée par de nombreux sages.

    • Pascal Caro dit :

      Moi je dis qu’il y a un Advaita Vedanta de surface qui est un peu facile. Mettez certains teneurs de cette « philosophie » là pendant quinze jours avec une bande de mômes et nous compterons les moments où ils sortiront de leurs gonds et de la soi-disant acceptation de surface dans laquelle ils sont enfermés ? Lee Lozowick disait que c’était une attitude bien plus profonde et nécessitant une profonde transformation (shift of context) et je suis 100 % en accord avec lui.

  7. François Degoul dit :

    Je me reconnais bien, Catherine, dans cette démarche de « non -agir » consistant, quand je ressens une impulsion, à l’observer du coin de l’oeil, à la soupeser, à la critiquer avant de savoir si je vais m’y livrer ou la sacrifier.
    Pour le « je » et le « nous », il me semble qu’on passe de l’amour du « je » à celui du grand « nous », -l’humanité, l’univers- par l’expérience progressive de petits « nous » utiles ou gratifiants pour le « je »: mère/ enfant, famille, couple, travail, faire ensemble choisi… Et puis on peut découvrir que ces petits « nous » sont dépendants de « nous » plus vastes, qu’on peut en venir à aimer aussi: la nation, la religion…, et puis on découvre le danger de ces « nous » là s’ils se prennent pour le seul « nous », et alors, à partir de l’amour du je, le « non-agir » de la réflexion peut conduire à aimer comme soi-même tous les « je » dans le plus grand « nous » possible.
    Reste à trouver alors les équilibres entre agir et non-agir, entre protection du « je » et protection du « nous ».

  8. Catherine B dit :

    Oui je crois que vous avez raison François, c’est sur l’ordinaire du petit que se construit le grand de l’extra-ordinaire.

    Je ne crois pas aux grands mouvements, aux grandes envolées, je crois en revanche aux toutes petites choses qui s’enchevêtrent doucement, qui se croisent voluptueusement pour offrir la beauté d’un tissage chamarré du multiple.

    C’est très bien, nous avons du travail et jamais nous n’aurons fini, en attendant douce journée à tous malgré les rugosités qui peut-être se présenteront.

    • merci Catherine, j’aime bien votre distinction action « Je », action « Nous » et cet espace de réflexion nécessaire, de travail sur soi-même, le non-agir, pour ne pas déraper dans les absolutismes de l’action aliénée, aussi bien du Je que du Nous.
      J’ajouterai juste que le non-agir ne m’apparait pas seulement être un espace réflexif et critique de la pensée sur soi-même, comme d’ailleurs François le souligne. Il y a aussi un « non-agir » de silence, un espace purement contemplatif ou méditatif pour recevoir… le « Nous » ?…, j’ai plus envie de l’appeler l’Etre, parce que le « Nous » reste « humain, trop humain ».
      Alors quelquefois dans cet état d’Etre , peut surgir un autre type d’action, complétement spontanée, irréfléchie, sans volonté, ni effort, ni projet, ce serait « l’agir sans agir », une sorte d’état de grâce, quelquefois, rarement.
      Personnellement, j’ai l’impression de rencontrer parfois cela dans la création artistique : quand une photo se présente à mon insu, ou qu’un poème s’invite sur la page, un dessin ou une peinture. Là, il n’y a plus ni Je, ni Nous, ni rien, juste le résultat d’une action fulgurante comme une étincelle de lumière dans la nuit obscure.

  9. François Degoul dit :

    Tout à fait d’accord avec vous, Alain, pour reconnaître en nous cette forme de non-agir qu’est la contemplation. Nous avions parlé, déjà, d' »émerveillement », et c’est, intuitivement, la facette dominante de ma vie spirituelle.
    Dans l’émerveillement, je suis déjà, je crois, dans cet « agir sans agir » dont vous parlez, cet « état de grâce », qui peut, comme vous le dites, s’exprimer en création artistique. C’est ce que ressentait Mozart, étonné de la beauté de son inspiration. Pour moi, je ressens cela parfois en montagne, quand je monte sans effort et que je me sens comme porté dans cette ascension dans un milieu qui de son élan mystérieux nous « élève ».
    Sur le « nous » en revanche, je ne vois pas tout à fait les choses comme vous, et d’ailleurs l’existence même de ce blog montre bien que vous ne récusez pas totalement le « nous » comme voie vers « l’Etre », et que vous ne pratiquez pas le mysticisme extrême des ermites, qui, jeune m’attirait vaguement.
    L’attitude opposée, en revanche, je n’arrive pas à y adhérer, celle qui, ayant cru reconnaître la mort de Dieu, exclut toute spiritualité autre que l’effort collectif du « nous » à se serrer les coudes. Je pense surtout au marxisme.
    Q’on dise « Dieu » ou « Etre » ou « Tout autre » ou « Nirvanah » ou « Illumination », et aussi ce qu’on met derrière, tout cela m’est bien égal, ce qui m’intéresse c’est le bonheur vrai par accueil du spirituel (non-agir) et rayonnement correspondant (agir).
    Mais n’étant pas ermite, il me faut bien, pour agir, passer par des « nous », humains certes: le couple qui vous a transmis la vie, ce blog… et ma vie a été largement travail persévérant dans les « nous » les moins possible « trop humains », où toujours je suis ce marginal intellectuel poussant à un grand « Nous » qui puisse se fondre dans « l’Etre ». Et ainsi ça me gêne de coller a priori sur les « nous » l’étiquette « humain trop humain, » même si c’est le côté « pile » de cette réalité dont l’autre face est vouée à se dépasser.
    Dernière question, ce temps de méditation/contemplation, on peut le prendre volontairement comme chemin choisi de « non-agir » ouvert à l' »Etre », au moins celui qui est en nous.
    Mais là encore, d’un côté il y a un « non-agir agi », le choix de méditer avec concentration selon un certain protocole, et le « non agir non agi » de l’émerveillement, ou du malaise qui tout autant que l’émerveillement m’occupe tout le champ de conscience. Dans tous les cas, c’est une attitude d’accueil, qui je crois survivra à mon cerveau comme au chat d’Alice a survécu son sourire.

    • Catherine B dit :

      L’attitude d’accueil, oui, je crois bien que c’est de cela dont il s’agit,
      «  » »comment » » » je reçois ce qui m’arrive et ce que j’en fais ensuite.

      C’est dans cet intervalle qu’est notre être, la lecture de ce que le livre de la vie m’offre dans l’instant privilégié de l’instant, suis-je dyslexique de la vie de l’instant ou suis-je dedans, tout dedans, là est la question à mon sens.

  10. Catherine B dit :

    Tout le para-doxe de l’homme est là, dans cette posture d’inter-valle, entre l’être «  » »et » » » la mani-festation de l’être.

    Comme si l’homme possiblement réalisé était une con-jonction de co-ordination entre ces deux rives, un passeur, celui qui traverse de l’un à l’autre, comme un pont –entre–les deux!

    L’être n’est rien s’il ne se manifeste pas, et la manifestation sans la présence de l’être fait de nous une coquille vide.

    A nous donc de trouver sur ce fil du rasoir notre posture, pas facile et c’est tant mieux car ainsi la Vie a du sel!

  11. Catherine B dit :

    Et la fonction du para-doxe est justement de réconcilier les contradictions en les surplombant!

    Nous sommes potentiellement des paradoxes en voie d’actualisation, bon week-end à tous!

    • « Que les mots crépitent par rafales de sens, creusant des trous dans la carapace de l’être et de ses idées fixes jusqu’à l’effondrement du mur du rationalisme ambiant ».
      Je lis cette phrase dans le livre « Agir sans agir de Daniel Giraud et je trouve qu’elle va très bien avec ce que vous nous écrivez, Catherine.

  12. François Degoul dit :

    Vous qui aimez l’étymologie, Catherine, je découvre que accueillir, c’est ac-cueillr, ad-colligere, cueillir en mettant contre son sein, dirais-je.

    • Catherine B dit :

      ô comme c’est beau François, un bien beau cadeau que cette découverte, grand merci à vous .

      Quelqu’un connaitrait-il par hasard l’étymologie du mot présence?

      J’y vois à l’intuition tout à fait gratuite le fait d’être –près– de –l’être( ence) mais j’ai des doutes.

      Très belle journée à tous!

  13. François Degoul dit :

    Pré-sence, le fait d’être devant, latin « prae-sentia », de « prae-sens », « étant devant ».

    Le participe latin « ens » date de César.

    L’ancienne forme latine « sens » (avec le s- étymologique du verbe être comme allemand sein, latin sum etc.),

    se retrouve dans « ab-sens », étant loin, « con-sens » étant avec, consentant.

    • Catherine B dit :

      Merci à vous François pour ce beau cadeau !

      Cela veut-il dire que l’être est devant nous et nous derrière comme il est dit je crois dans lEvangile de Saint Jean? Si je me trompe que l’on me reprenne, j’en serais bien heureuse.

      Du coup, ça me fait penser à ce que dit Héraclite, que tout est processus et que l’être n’est nulle part quelque part( je reformule à ma façon bien sûr il en parle mieux) comme si nous étions toujours dans un entrain d’être à des degrès divers et variés mais jamais arrêté, fixé, arraisonné dans un être comme on peut l’être parfois dans un « voilà » une identité, une forme.

      Forme et autre que cette forme, autre et pas tout à fait autre qu’elle, jamais l’un ou l’autre mais possiblement l’un entrain d’être l’autre et inversement, toujours le passeur qui emprunte des moyens de transport différents selon la nature de chacun, beau, très beau que tout cela!

      Bonjour présence et bonjour absence!

      • ouah ! le blog vole très haut en ce moment et j’en suis ravi. Belle allusion à Héraclite, Catherine, un de mes « favoris », bien répertorié sur mon internet intérieur, personnel – Platon, quelle décadence qui essaie de fixer l’Etre dans les idées pures…
        Quelques réflexions à chaud que m’inspire votre texte : vous nous parlez de l’impermanence de l’Etre « on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve… », mais il y a aussi une immobilité, un silence, un vide totalement statique de l’Etre, dont je peux aussi ressentir parfois la Présence.
        J’aime assez aussi la distinction ardue de Heidegger entre l’Etre (le Dasein) et l’étant. Il me semble que la présence étymologiquement c’est être « devant l’étant », c’est à dire devant la multiplicité des formes et leur changement permanent. Mais le propre de l’être humain, c’est de ne pas être un « étant » comme les autres et de pouvoir ressentir l’être de l’étant, c’est à dire derrière l’étant comme une autre Présence, elle totalement immobile, ce que Héraclite d’ailleurs appelle l’UN – Heidegger était un spécialiste d’Héraclite.
        Voilà, j’espère que ce n’est pas trop abscons, ce que je raconte, quand je me mets à faire de la philosophie – ma formation initiale, dont je me suis assez vite éloigné.

        • Catherine B dit :

          Je pense en effet que s’il n’y avait qu’impermanence, la conscience ne saurait pas se poser, car la conscience ne se pose que sur la différence. il faut un axe central immobile pour offrir la mobilité de la roue par exemple.

          Si tout est bleu, rien n’est bleu! Il faut qu’il y ait quelque chose de différent du bleu pour que le bleu apparaisse sinon il n’existe pas.

          J’aime bien votre réappropriation de l’être et de l’étant, c’est beau et très « parlant » quoique vous puissiez en penser.

          Dans res–sen–tir il y a sens qui fait écho et qui résonne bien je trouve!

          • « Dans res–sen–tir il y a sens qui fait écho et qui résonne bien je trouve! » Pourriez-vous développer cet écho, Catherine ? car ce mot est effectivement très important et plein de chausse-trappes.

            • Catherine B dit :

              A vrai dire c’est un peu cavalier ce que j’ai dit là et le pont que j’ai fait, je l’ai fait très librement. Je l’ai fait car pour moi le sentir est bien supérieur au penser.

              Le ressentir c’est l’éveil d’une co-naissance car ça résonne avec ce que nous sommes, ça dit des choses à travers cette résonance du ressentir, c’est comme une vibration, comme si en quelque sorte, nous recevions le sens par ce mode vibratoire privilégié.

  14. doug dit :

    moi meme j’ai cherché durant 20 ans et je n’ai rien trouvé, j’ai alors compris que la Verité absolue c’est l’absence de Verité et l’eveil etre soi meme, c’est a dire ne pas se raconter des histoires, c’est la fin des histoires et la certitude que la seule chose que l’on sait c’est que l’on ne sait pas.
    Que celui qui lise ces lignes le sache, le taoisme a survecu jusqu’a nos jours !